Ainsi donc, selon cet Apôtre, les trois mauvais caractères du discours, c’est d’être déshonnête, ou d’être fol, léger, inconsidéré, ou d’être plaisant et bouffon, si on le veut ainsi traduire : car tous ces mots ont des sens qu’il est malaisé d’expliquer par des paroles précises. […] donne à ce mot : mais ce philosophe le prend en bonne part, au lieu que Saint Chrysostome regarde la mobilité de cet homme qui se revêtit de toutes sortes de formes pour divertir le monde, ou le faire rire, comme un caractère de légèreté qui n’est pas digne d’un chrétienChrysost.
Thalie en habit de deuil, comme veuve de Moliere, & Momus en médecin, viennent, par ordre de Jupiter, découvrir s’il y a sur la terre un nouveau caractère comique, après un siècle, à présenter à Moliere ; voilà un si long veuvage. L’habit de deuil est il bien convenable le jour de son apothéose, où on lui décerne l’immortalité ; cette idée est tout à fait hétéroclite, il y a cent caractères comiques, que Moliere n’a pas traités, & tous les jours il en naît de nouveaux, le ridicule est inépuisable ; n’y eût-il que les entousiastes, ils sont vraiment comiques. Thalie & Momus, sans aller bien loin, se trouveront dans cette fête ; même le plus grand Dieu, Jupiter connoît bien peu les hommes, pour avoir besoin d’envoyer à la découverte de leurs caractères. […] Qu’un caractère nouvellement découvert, à traiter ? […] Momus & Thalie ont eu beau chercher, par ordre du pere des Dieux, quoiqu’ils aient fait passer en revue tous les caractères que feu Moliere a traités, ils n’en ont pas trouvé de nouveau à présenter à la plume.
mêler & combiner tontes ces choses pour en faire un tableau, exprimer une passion & peindre un caractère, représenter l’agitation du public à l’occasion d’un évenement qui l’intéresse, assortir tous les traits qui caractérisent le personnage, la profession, la passion, l’événement, jusqu’aux habits & au costume, chacun à sa place propre & ses attributs, & s’en servit avec grace, le Matelot a la rame, le Soldat son épée, le Berger sa houlette, le Roi son sceptre, la Furie ses torches. […] Notre caractère est plus doux & plus modéré ; le gouvernement plus absolu contient bien mieux les hommes ; la politesse, la religion les adoucissent, l’habitude affoiblit l’impression. […] On a disputé sur l’inventeur de ces caractères. […] Le caractère de bonté de ce Prince, sa valeur, son courage, sa politique même, n’influent en rien sur son amour pour la danse. […] Le caractère des airs de danse de Rameau, dit encore Dorat, est une harmonie si impérieuse & si déterminante, qu’on n’y tient pas.
« Il s’ensuit de ces premières observations, que l’effet général du Spectacle est de renforcer le caractère national, d’augmenter les inclinations naturelles, et de donner une nouvelle énergie à toutes les passions. […] « Je n’ai rien retenu de leurs mœurs, de leurs sociétés, de leurs caractères, (des Montagnons). […] Rousseau met ces Montagnons, dont il a oublié les mœurs, la société et le caractère, au-dessus de tous les peuples de la terre. […] Vices de caractère, et non de profession !
En cette occasion, la force de la vertu l’emporte sur l’art de l’Auteur et fait honneur à son caractère. […] Ne sachant plus nourrir la force du Comique et des caractères, on a renforcé l’intérêt de l’amour. […] Ainsi elles ne sont innocentes ou criminelles que par l’usage que nous en faisons selon notre caractère, et ce caractère est indépendant de l’exemple. […] Du reste, je n’ai rien retenu de leurs mœurs, de leur société, de leurs caractères. […] De ce que le caractère de chaque sexe est ainsi renforcé, et que c’est aussi le caractère national de porter tout à l’extrême.
Distinguons, Monsieur, s’il vous plaît, le caractère du Poète et de l’Historien. Vous qui savez si bien réunir dans une même personne deux caractères si opposés, comment n’avez-vous pas senti que Joseph rapporte cet amour vivement, mais simplement, pour ne pas déroger à son caractère d’Historien ; au lieu que si Joseph avec tout l’artifice que fournit cet art, où vous vous êtes rendu si célèbre ; s’il venait, dis-je, avec toutes les richesses de la Poésie peindre les transports d’un mari passionné pour sa femme, quoique cette maladie ne règne guère en France, je ne doute pas qu’il n’y eût des maris assez sensibles pour s’attendrir à cette chaste représentation : la question est de savoir si le fruit en reviendrait à leurs épouses légitimes.
Il a eu soin de les faire imprimer en même caractère que les dix-huit Lettres provinciales, comme il avait eu soin de les pousser jusqu’à la dix-huitième ; sans nécessité, et il avait impatience de servir de seconde partie à M. […] Mais tout ce qu’on fait pour ces Messieurs a toujours un caractère de bonté que tout le monde ne connaît pas.
[FRONTISPICE] CARACTÈRES TIRÉS DE L'ÉCRITURE SAINTE, ET APPLIQUÉS AU MOEURS DE CE SIÈCLE A PARIS,Chez Louïs Guerin, ruë saint Jacques,vis-à-vis la ruë Mathurinsà saint Thomas d'Aquin.
Les Stances tenaient à-peu-près la place des Chœurs : mais Corneille, à chaque pas fesait des découvertes : bientôt il n’y eut plus de Stances ; la Scène fut occupée par le combat des passions nobles ; les intrigues, les caractères, tout eut de la vraisemblance ; les unités reparurent, & le Poème Dramatique eut de l’action, des mouvemens, des situations, des coups-de-Théâtre : les évènemens furent fondés, les intérêts ménagés, & les Scènes dialoguées. […] Il créa le Théâtre Anglais, par un génie plein de naturel, de force & de fécondité, sans aucune connaissance des règles : on trouve dans ce grand génie le fond inépuisable d’une imagination pathétique & sublime, fantasque & pittoresque, sombre & gaie ; une variété prodigieuse de caractères, tous si bien contrastés, qu’ils ne tiennent pas un seul discours que l’on pût transporter de l’un à l’autre. […] Les Poètes Grecs ont mis sur leur Scène des Souverains qui venaient de mourir, & quelquefois même des Princes vivans : ils se proposaient par-là de plaire à leur Partie, en rendant odieux le gouvernement d’un seul ; & c’était un moyen d’y réussir, que de rendre les Rois méprisables par un caractère vicieux, & l’exposition de faiblesses dont l’univers retentissait encore.