« Si l’on avoit aimé & souffert des impuretés sur le Théatre, on en auroit eu une belle occasion, au tems de Néron, de Commode ; & d’Héliogabale. […] &c, étouffent peu-à-peu les remords de la conscience, en appaisant les scrupules, & effaçant insensiblement cette pudeur importune… ainsi, soit que le spectacle ne cause qu’une émotion passagére, qui faussement paroit innocente ; soit qu’il excite, ou qu’il rappelle des passions plus durables… Ce qui fait le plaisir des spectacles, c’est ce qui en fait le danger, & on peut dire prèsque toujours, que la meilleure piéce en un sens, est en un autre sens, la plus mauvaise. » Le Grand Vocabulaire François, tom. 25 pag. 177 & 178, fait un trop bel éloge de Mr. le Duc de la Rochefoucauld, Prince de Marsillac, & fils de François I., pour qu’il ne soit pas cité dans la cause des spectacles. […] Du journal des beaux arts, année 1769 & 1771. […] On sent en effet, avec Mr de Boissy, ancien Auteur du Mercure, que ces sortes de personnes ont besoin de lettres de créance, pour être reçues à faire l’apologie des spectacles ; cependant bien loin de les récuser, comme j’étois en droit de le faire, je les ai pour ainsi dire, établies juges dans leur propre cause, & dans la vôtre, en acceptant pour arbitres, non des êtres superstitieux, non des esprits, qui ne pensent pas &c &c. mais… des écrivains, qui ont fait la gloire du siécle dernier, & l’ornement de celui-ci, des Auteurs, dont ils font eux mêmes le plus bel éloge, des lumieres de l’Eglise de France, des Magistrats illustres, dont la mémoire sera toujours chere à la France, des Académiciens célébres & du bon ton. […] Et cette satyre du mariage achevera-t-elle les beaux sentimens, que la vertu de Pauline avoit commencé d’inspirer ?
C’est aussi pour cela, que l’on court volontiers au theatre, où l’on voit si bien faire ce personnage, & d’où l’on tire de si belles leçons : Theatre mal-heureux, sur lequel on a vû naître de nos jours, quelque chose de pis, que ce qu’avoit celuy des Romains, où la pieté n’étoit pas tant décriée par les infidéles qui l’ignoroient, qu’on la veuë l’être aujourd’huy par des Chrétiens, qui la connoissant, en ont fait leur fable & leur divertissement !
Sera-ce pour composer un Opéra-Bouffon ou une Comédie-mêlée-d’Ariettes que vous aurez besoin de toutes les belles choses que vous avez apprises, & d’un génie supérieur ?
Si la Nation se glorifie des beaux Ouvrages de Théâtre que ses Auteurs ont produit, le Recueil des Opéra Comiques doit lui faire honte.
JE commence par ce qu’il y a de plus important, & de plus difficile à décider sur cette matiere ; sçavoir, si c’est un peché grief de se trouver au bal, d’assister à la comedie, & aux autres spectacles publics, & enfin de se trouver dans ces assemblées du beau monde, pour contribuer au divertissement les uns des autres. […] Si l’oisiveté est condamnée dans l’Evangile, & si ce fut un suffisant motif, pour obliger le Fils de Dieu à faire le procés à un serviteur inutile ; que doit-on penser de tant de personnes de l’un & de l’autre sexe, qui passent les nuits dans une sale de bal, & la plus grande partie du jour dans les assemblées du beau monde, qui se trouvent à toutes les comedies, à tous les jeux publics, & à tous les spectacles, & qui ne seroient pas contens d’eux-mêmes, s’ils n’avoient part à toutes ces sortes de divertissemens ?
Je commence par ce qu’il y a de plus important, & de plus difficile à décider sur cette maniere, savoir, si c’est un peché grief de se trouver au Bal, d’assister à la comedie, & aux autres spectacles publics, & enfin de se trouver dans ces Assemblées du beau monde, pour contribuer au divertissement les uns des autres. […] Si l’oisivité est condamnée dans l’Evangile, & si ce fut un suffisant motif, pour obliger le Fils de Dieu à faire le procés à un serviteur inutile ; que doit-on penser de tant de personnes de l’un & de l’autre sexe, qui passent les nuits dans une sale de bal, & la plus grande partie du jour dans les assemblées du beau monde, qui se trouvent à toutes les comedies, à tous les jeux publics, & à tous les spectacles, & qui ne seroient pas contens d’eux-mêmes, s’ils n’avoient part à toutes ces sortes de divertissemens ?
Avec de belles robes, des têtes ridicules, & de grandes bouches, ils poussoient de grands cris, (ils s’égueuloient, dit d’Ablancour,) on les écoutoit tristement, on avoit apparemment pitié d’eux, a cause de leurs chaussures qu’ils traînoient comme des entraves. […] Celle de la Danse des Pantomimes, que nous avons peine à comprendre, & celle d’une Déclamation si belle & si exacte, que dans cette Assemblée si nombreuse & si tumultueuse, une seule syllabe prononcée un peu trop rapidement, ou un peu trop lentement, excitoit des murmures, & cependant le Comédien, étoit obligé de pousser avec une grande force sa voix hors d’un Masque qui lui enfermoit la tête jusqu’aux épaules.
Le fils d’un Magistrat à qui son père destinait sa charge et avait donné la plus belle éducation, fréquenta le théâtre, et, à l’ordinaire, y devint un libertin. […] Un beau dimanche matin, la future, parée de tous ses atours, se rendit à la messe de paroisse avec son futur, qu’elle fit cacher sous la chaire où le Curé faisait le prône.
C’est aussi pour cela, que l’on court volontiers au théâtre, où l’on voit si bien faire ce personnage, & d’où l’on tire de si belles leçons : Theâtre mal-heureux, sur lequel on a veü naître de nos jours, quelque chose de pis, que ce qu’avoit celuy des Romains, où la pieté n’estoit pas tant décriée par les infidelles, qui l’ignoroient, qu’on l’a veuë l’estre aujourd’huy par des Chrêtiens, qui la connoissant, en ont fait leur fable & leur divertissement !