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94. (1705) Pour le Vendredy de la Semaine de la Passion. Sur le petit nombre des Elûs. Troisiéme partie [extrait] [Sermons sur les Evangiles du Carême] pp. 244-263

Pouvés-vous dire que vous y assistés pour l’amour de Jesus-Christ ? […] Voilà ce qu’ont fait tant des Saints : & après tant de crimes, tant de chûtes & de rechûtes, presque tout le monde demeure tranquille : des pécheurs déjà exclus de la celeste Patrie dont ils se sont rendus indignes, demeurent calmes sur leur destinée ; tout ce que l’on recommande aux Ministres qui les assistent, c’est de ne point les effraier, de ne point leur parler de ces terribles verités, & de les aider à se seduire & à se tranquiliser dans la fausse paix de leur conscience criminelle.

95. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE VI. Où l’on examine si le Bal public proposé par M. Rousseau ne serait pas plus préjudiciable aux mœurs de Genève, que le spectacle qu’il proscrit. » pp. 211-224

Sully n’aurait pas manqué de dire : « Je vois que les travaux des Genevois cessant d’être leurs amusements, aussitôt qu’ils auront un Bal public, […] il y aura chaque jour un temps réel de perdu pour ceux qui assisteront à ce Bal ; et l’on ne se remettra pas à l’ouvrage, l’esprit rempli de ce qu’on aura vu, ou de ce qu’on aura fait : on en parlera, ou l’on y songera. […] Elle ne peut assister dans un Bal que pour y contraindre le plaisir, ou pour y participer.

96. (1783) La vraie philosophie « La vraie philosophie » pp. 229-251

Ils virent par la plus triste expérience, ce que dit Séneque : qu’il n’y a rien de plus contraire aux bonnes mœurs que d’assister aux spectacles2. […] C’est avec le même zele que Clément XIII renouvella la défense faite aux Ecclésiastiques d’assister aux représentations scandaleuses des Théatres. […] Saint Thomas, à qui les partisans du Théatre font regarder, comme un acte de vertu, d’assister à la Comédie, parle simplement des plaisirs que les Histrions donnent au Public, tels que sont parmi nous les Joueurs de Gobelet, de Pantomimes, les Sauteurs.

97. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE I. Condamnation de la Comédie par la sainte Ecriture, par les Conciles et par plusieurs raisons. » pp. 7-11

celui de Tours tenu en 1583. défend sous peine d’excommunication de représenter en ces jours aucunes comédies farces et autres semblables spectacles, opposés à la sainteté de la Religion « Comedias, ludos scenicos, et Theatrales et alia hujus generis irreligiosa Spectacula sub anathematis pæna prohibet sancta Synodus. » Ce Concile rendant ensuite raison de son Ordonnance, dit : Qu’il est absurde que des chrétiens attirés par les plaisirs vains et trompeurs que le diable leur présente, soient empêchés d’assister au Service Divin ; et soient détournés de la prière, et de la prédication aux jours qui sont particulièrement destinés à se rendre Dieu propice.

98. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE VII. De l’inconséquence de quelques prêtres ignorants envers les Comédiens, et de leur fanatisme mis en opposition avec l’autorité du pape et avec la conduite éclairée du haut clergé et des ecclésiastiques sensés en France. » pp. 134-140

On compte à Rome au moins huit théâtres, où l’on rencontre journellement des ecclésiastiques, des moines et des prélats qui assistent aux représentations théâtrales.

99. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE V. Du principal motif de la Réformation du Théâtre. » pp. 49-58

S’il nous est ordonné de ne pas donner de mauvais exemples à la jeunesse, c’est parce que les enfants, n’ayant pas assez de lumière pour juger des choses par eux-mêmes, ni assez de force pour combattre leurs désirs, se laissent entrainer par les impressions de l’exemple, et ne peuvent, pour ainsi dire, éviter de se corrompre, si les exemples, qu’ils ont devant les yeux, sont mauvais : ajoutons que les Grands, les personnes élevées en dignité, les vieillards, etc. ont un grand ascendant sur l’esprit des enfants par le respect qu’on leur inspire pour eux, et que leur faiblesse leur fait naturellement concevoir : ainsi, lorsqu’ils voient assister au Théâtre toutes ces personnes respectables, ils ne peuvent s’empêcher de prendre, pour les Spectacles, un goût et un attachement proportionnés à l’idée avantageuse qu’ils se sont formés des Spectateurs.

100. (1691) Nouveaux essais de morale « XIV. » pp. 151-158

Je ne saurais croire que les Poètes ignorent tout cela, puisque leur dessein dans la composition des Comédies est de les rendre si vives et si touchantes, que l’imagination soit trompée et qu’elle croie assister à une action véritable, non pas à une représentation : Ils ne sauraient donc ignorer le mal que fait la Comédie, puisque c’est là tout leur but.

101. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « LA PREMIÈRE ATTEINTE CONTRE CEUX QUI ACCUSENT LES COMÉDIES » pp. 1-24

Il nous reprend d’assister aux Comédies. […] Après que notre Dieu eut bâti cet auguste Temple de sa divinité, réglé par les lois de sa sagesse, et orné d’Anges la région qui surpasse le Ciel, assisté les Globes Ethériens d’éternelles intelligences, rempli les plus basses et moindres parties de ce monde inférieur de toutes espèces d’animaux, il désira d’y loger une créature capable par raison d’admirer l’ouvrage et la grandeur de 1’ouvrier : il créa l’homme, et ne lui donnant comme aux autres aucune propriété particulière, le mit au milieu du monde, sans lui assigner retraite, et lui donna la puissance d’être tout ce qu’il voudrait : il n’est ni céleste, ni terrien, ni mortel, ni immortel, mais arbitre de lui-même, il se peut rendre comme les pierres, les métaux, les brutes, ou les Anges ; et enfin compagnon et fils de Dieu, s’il se retire au centre de son unité, il tient en lui le germe de toutes sortes de vies, celles qu’il voudra cultiver croîtront, et il en aura les fruits.

102. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 4. SIÈCLE. » pp. 120-146

C'est pourquoi je vous prie tous de ne point assister à ces infâmes représentations des Spectacles, et d'en retirer les autres ; car tout ce qui s'y fait, bien loin d'être un divertissement, n'est qu'un dérèglement pernicieux qui n'attire que des peines et des supplices. […] Si tout le monde s'accordait à ne vouloir point regarder leurs sottises, ils cesseraient bientôt de les faire : mais lors qu'ils vous voient tous les jours quitter vos occupations, vos travaux et l'argent qui vous en revient; en un mot renoncer à tout pour assister à ces Spectacles, ils redoublent leur ardeur, et ils s'appliquent bien davantage à ces niaiseries.

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