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354. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE V. Des Pièces tirées de l’Ecriture sainte. » pp. 96-119

C’est un personnage postiche d’un amant de Judith, jaloux et passionné, avec qui elle a les conversations les plus tendres, tandis que l’histoire nous apprend que depuis la mort de son mari elle avait vécu dans la plus profonde retraite et la plus austère pénitence. […] « Il fallait, dit-elle, des personnes innocentes pour chanter les malheurs de Sion : la Chammêlé nous eût fait mal au cœur. » Madame de Maintenon, après la mort du Roi, apprit avec surprise que le théâtre s’était emparé de la pièce d’Athalie, et que le Cardinal de Noailles, Archevêque de Paris, qui lui devait la mitre et la pourpre, et qui faisait profession d’une morale sévère, ne s’opposait pas à une représentation qu’elle traitait de profanation, quoiqu’elle lui eût autrefois paru une œuvre de piété dans ses filles.

355. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre III. Jurisprudence du Royaume. » pp. 51-74

de ses Essais) parle de la comédie pour apprendre au public (chose fort intéressante et fort rare !) […] Ils y perdraient leur vertu, et y apprendraient tous les vices.

356. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VIII. De l’excommunication des Comédiens. » pp. 176-199

Cyprien, (plus scrupuleux que nos Régents), mais persister dans l’ignominie ; c’est perdre plutôt qu’instruire la jeunesse, de lui enseigner ce qu’elle ne doit jamais apprendre, et qu’on n’aurait jamais dû savoir ; c’est offenser la Majesté divine, blesser la morale évangélique, et déshonorer l’Eglise par un si honteux et infâme commerce. […] Les Plaidoyers des Avocats nous apprennent quelques anecdotes.

357. (1760) Lettre à M. Fréron pp. 3-54

Devais-je apprendre un métier ? […] Vous n’avouerez donc pas, me dira-t on, qu’on peint sur le Théâtre la passion de l’amour comme une vertu et que par conséquent, loin d’apprendre à régler cette passion, on l’encourage par des peintures agréables et flatteuses, ce qui est absolument contraire à la Religion. […] Au lieu de ces hyperboles insultantes dont on flattait le goût de la Canaille, on aurait, comme de bons sujets à qui aucune des belles actions de leur Maître ne peut échapper, manifesté plusieurs faits qu’il est bien honteux qu’il faille que ce sait moi qui les apprenne au Public.

358. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VIII. Des caractères & des Mœurs Tragiques. » pp. 131-152

Ne sait-on pas tout aujourd’hui sans rien apprendre ?

359. (1777) Il est temps de parler [Lettre au public sur la mort de Messieurs de Crébillon, Gresset, Parfaict] « Il est tems de parler. » pp. 27-36

Alors si nous avons le malheur encore de perdre un de ces Poëtes, son ombre en descendant aux Champs Élisées pourra apprendre à l’illustre Auteur de Caliste & d’Astarbé, que sa Comédie se joue enfin ; mais ce ne pourra être qu’en 1779, encore… encore… L’établissement du second Théâtre Français ne se faisant pas, quelques Poëtes Dramatiques, las d’attendre cinq à six ans, firent jouer leurs Piéces sur les Théâtres de Province ; entr’autres M.

360. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VI. Des Actes ou des divisions nécessaires au Poème dramatique. » pp. 90-106

L’éclaircissement de cette grande question, apprendra aux Poètes du nouveau Spectacle s’ils doivent mettre un frein à leur enthousiasme ; il fixera pour toujours les plaisirs de la France.

361. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « Avertissement de l’Éditeur, En forme de Table des Matières. » pp. 7-16

Le véritable esprit de notre Religion ne condanne pas le Spectacle en lui-même, puisqu’il l’admet dans le culte de la Divinité : « L’expérience nous apprend qu’il faut des Spectacles pour attacher le Peuple : une Religion dépouillée de tout appareil extérieur ne peut ni l’affecter ni l’instruire : les Protestans ne s’apperçoivent que trop aujourd’hui des inconvéniens d’un culte trop décharné. » Apol. de la Rel.

362. (1707) Lettres sur la comédie « Réponse à la Lettre de Monsieur Despreaux. » pp. 276-292

Vous avez trop de piété, Monsieur, pour vouloir en dédire Saint Augustin : mais s’il m’était permis de me citer, profane que je suis, après une autorité sacrée, j’oserais vous rappeler une tirade de ma Satire, où j’ai fait voir qu’on ne va point à la Comédie pour se rendre plus vertueux ; qu’on y va seulement dans la vue d’un délassement agréable ; qu’au contraire notre orgueil se rend quelquefois plus fier par le plaisir malin que nous sentons à détourner sur le prochain la peinture des vices qui sont représentés dans les Comédies ; qu’enfin tout le fruit qu’on en retire, c’est d’apprendre le secret d’être vicieux, sans passer pour ridicule.

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