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73. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Le Comte de Chavagnac & le Marquis de… » pp. 188-216

Enfin, à force de les appeler avec son flageolet, il trouva le moyen de les rassembler. […] Il y avoit entr’autres une Vivandiere Gasconne qui se faisoit appeler la belle Comtesse, & qui donnoit à jouer & à boire dans une tente : c’étoit le rendez-vous des Officiers. […] Dédommageons-le d’un si triste spectacle par le souvenir d’un acte célebre que rapporte en entier pag. 383. l’Auteur des Memoires ; c’est je testament de Charles II, Roi d’Espagne, qui appelle à la couronne le Duc d’Anjou. […] Ce grand Officier s’appelle Podhomorge. […] Ce n’étoit pas le style des Apôtres, ce ne fut jamais celui des Saints qu’on appelle abus de la raison ; des opinions philosophiques ou litteraires, les sophismes dont on les appuie, les graces du discours dont on les pare, qu’on appelle luxe, l’affectation du bel esprit, le néologisme, l’érudition déplacée, un style pompeux, ambitiosa ornamenta , comme dit Horace ; les Poëtes qui courent après les pointes ; Corneille plus boursoufflé que grand, Seneque, Fontenelle, &c.

74. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE I. Du sombre pathétique. » pp. 4-32

La Communauté, appelée au son de la cloche, s'assemble autour de son lit. […] Il attaque l'immortalité de l'âme : « O terre dans tes flancs, à ton sein qui m'appelle. » Le sein appelle, quel jargon ! […] en Moines de la Trappe, priant aux pieds d'une croix, prêchant, se confessant, creusant une fosse, baisant un crucifix et le portrait d'une femme, couchés sur la cendre et embrassés par un amant, devant une Communauté ; au lieu des prières de l'Eglise, récitant des stances Françaises, à chacune desquelles on répète en chœur le dernier mot au lieu d’amen ; ce que la Dame Journaliste, qui connaît aussi peu que le Protestant de Berlin les cérémonies et les usages de l'Eglise, appelle « jeter un sombre reflet sur la pièce qui fait beaucoup d'effet ». […] L'Auteur, qui dit dans sa préface qu'il aurait pu pousser la pièce jusqu'à cinq actes, fort embarrassé d'en remplir trois, appelle à son secours l'autre monde, et nous transporte dans le pays des songes, pour pouvoir faire « les déserts, les ténèbres, les torches sanglantes, les ombres qui se traînent, le lamentable écho, les noirs tombeaux, les monceaux de cercueils, les débris épars, le cimetière du monde, etc. […] Les Journaux, qui tous auraient dû s'élever contre cette pièce pour l'intérêt de la vertu, parmi tant d'éloges peu mérités dont ils la comblent, la donnent pour une heureuse découverte, et une nouvelle branche de l'art dramatique, qui en étend la sphère par un nouveau genre de pathétique qu'on appelle le sombre tragique, comme on a depuis peu imaginé le comique larmoyant.

75. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « Discours préliminaire. » pp. -

Le dessein que je me propose est découvert au commencement de mon Ouvrage ; je dirai seulement ici, que je serais charmé d’avoir écrit en abrégé tout ce qui concerne les différens Spectacles ; & d’avoir prouvé que la Comédie-mêlée d’Ariettes est susceptible de toutes les règles, puisqu’on l’appelle un Drame. […] Afin de varier les termes, je désigne sous plusieurs noms le genre de Spectacle si en vogue de nos jours ; je l’appelle quelquefois Spectacle moderne, le nouveau Théâtre, & tantôt notre Opéra, la Comédie-mêlée-d’Ariettes ; Mais il me semble que le nom qui lui convienne le mieux ; est celui d’Opéra-Bouffon, vu qu’il présente tout d’un coup une idée de son vrai genre ; aussi est-ce celui dont je me sers le plus volontiers.

76. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXIX. Nouvel abus de la doctrine de Saint Thomas. » pp. 102-108

, sans que cela répugne à l’esprit de gémissement et de pénitence dont l’église y fait profession publique ; et voilà ce qu’il appelle répondre « avec les propres paroles de Saint Thomas ». […] dans la question de la somme que nous avons déjà tant citée, article quatrième, où il demande s’il peut y avoir quelque péché dans le défaut du jeu : c’est-à-dire en rejetant tout ce qui relâche ou divertit l’esprit ; car c’est là ce qu’il appelle jeu, et il se fait d’abord cette objectionObject.

77. (1608) Traitté contre les masques pp. 3-36

La preuue que le Diable est autheur des masques & mommeries se tire de la proprieté & origine de ces mots de Mommon, & de Masque Mommo en Grec, Masca, en Toscan & Lombard, & en Latin Larua, signifient vn Demon & vn masque, & ainsi l’a bien interpreté le Cõcile de Nantes, Les faux-visages des Demons que les Italiens appellent masques  ? […] Pierre Chrisologue, Gelase & Alcuin les appellent prodiges, Innocent 3. […] mais quelqu’vn dira ce ne sont point sacrileges, ce sont esbatemens, & c’est vne ioye nouuelle, non vne vieille erreur, c’est le commencement de l’an, non vne offence des gentils, tu erres, ce ne sont point iouets, ce sont crimes, qui se iouë en impieté, en sacrilege, qui appelle le peché risee ? […] Gregoire de Tours appelle village) Greg. […] Vous appellez à bon droict folies les masquarades, ainsi les appellent les saincts Peres qui ont condamné les masques : Suprà.

78. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Du Fard. » pp. 143-168

On lui en a déjà tracé le plan, dans deux ouvrages qu’elle peut adopter : la Toilette de Flore, & le Laboratoire de Flore ; car il a déjà deux branches considérables, la Toilette est l’art de l’appliquer ; le Laboratoire est celui de le composer ; on l’appelle aussi la Chimie de Flore. […] En appelleront-elles à la pureté de leurs mœurs, & à la régularité de leur conduite ? […] Grégoire de Nazianze appelle le fard, la toile de Pénélope, qu’on travaille le jour à la toilette, & qu’on defait la nuit en se couchant ; c’est une beauté qui salit les mouchoirs dont on essuye son visage. […] Malheureux à la guerre que lui fit Vitellius son concurrent, à qui il offrit lâchement de partager avec lui l’Empire ; il perdit la bataille, après laquelle, par désespoir, il s’enfonça le poignard dans le sein ; il n’avoit pas même, dans son usurpation perfide, ce degré d’élévation qu’on appelle ambition noble ; c’étoit un brigand qui n’en vouloit qu’au trésor public, pour faire de la dépense, & satisfaite ses créanciers qui le poursuivoient. […] On est encore redevable à Madame Poppée du nom d’un fard célebre, que Juvenal appelle Pinguia Poppeana, malheureusement on en a perdu la recette, & c’est grand dommage.

79. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE II. Excellentes raisons qui ont porté les Pères de l’Eglise à condamner les Comédies, et à les défendre aux Chrétiens. » pp. 12-28

Augustin distribue tous les hommes en deux grandes Classes, il place dans l’une tous les citoyens de la Jérusalem céleste ; et dans l’autre il met ceux qu’il appelle les citoyens de Babylone. […] Si vous aviez dépensé mal à propos quelque petite somme d’argent, vous appelleriez cela une perte : et en employant des demies journées à voir les pompes du diable, vous ne croyez pas avoir fait de mal ? […] » Saint Augustin fait aussi les démons inventeurs des Comédies, lesquelles il appelle pour ce sujet, « Conficta delectamenta damonum noxiorum ». […] qu’une Dame Romaine appelée Quadratilla qui entretenait des farceurs pour se divertir, ne les faisait jamais jouer en présence de son petit-fils.

80. (1665) Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre « [FRONTISPICE] »

On ignore qui se fait appeler « Sieur de Rochemont ».

81. (1838) Principes de l’homme raisonnable sur les spectacles pp. 3-62

Que l’on n’entende jamais parmi vous de paroles bouffonnes ou déshonnêtes ; elles ne conviennent nullement à des hommes appelés à la sainteté 12, etc. […] Ne serait-il point téméraire de croire que des Ministres, appelés aux fonctions redoutables de l’instruction et de la conduite des âmes, ignorassent sur ce point leurs obligations essentielles ? […] Cependant, loin de se rendre à de semblables Autorités, les partisans du Théâtre en appellent à leur propre jugement, et ne se font pas le moindre scrupule de ce que tous les Pères de l’Eglise ont cru devoir hautement qualifier de péché. […] Au défaut de solides raisons, j’appelais à mon secours tous les grands et frêles raisonnements des apologistes du Théâtre ; mais tous ces secours ne pouvaient rien pour ma tranquillité. […] Après avoir apprécié, dans la raison, ce phosphore qu’on nomme l’esprit, ce rien qu’on appelle la renommée, ce moment qu’on nomme la vie ; qu’il interroge la Religion qui doit lui parler comme à moi ; qu’il contemple fixément la Mort ; qu’il regarde au-delà, et qu’il me juge… Le temps vole, la nuit s’avance, le rêve va finir : pourquoi perdre à douter ou à délibérer, le seul instant qui nous est laissé pour croire et pour mériter ?

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