C’est dans ce principe que tant d’illustres Personnages, & tant de saints Docteurs, que l’on appelle Scholastiques, ont laissé entrevoir combien ils étoient indulgens à la Comédie.
Le Grec & le Barbare, le Japonnois, le Siamois y attachent également une idée d’opprobre, que nos loix appellent infamie.
On a beau masquer les gens sous des noms de Sganarelle, de Crispin, de Lucille, comme on cache les passions honteuses sous des termes équivoques d’amour & de galanterie, ce qu’on appelle fierement réforme ; personne n’est la duppe de ce masque de verre.
Lorsque les Italiens vinrent en France, appelés par M. le Duc d’Orléans Régent, ils y apporterent leur dévotion ; leur premier registre commence ainsi : Au nom de Dieu, de la Vierge Marie, de S.
Il l’appelle Antique, parce que cette premiere Comédie fut dans la suite appellée La vieille.
Qu’on ne me dise plus, que l’application de la Comedie du tems de ces Peres à celle qui se représente aujourd’hui, ne soit pas juste : car en outre que j’en ai montré la justesse, les personnes, qui ont eu le malheur de frequenter la Comedie moderne, l’appellent aussi bien « une école de libertinage & de vanité », que ces Saints l’appellerent de leur tems.
Il en fait autant de Colbert & de son ministere, & pas un mot d’éloge pour Saint Louis, qu’il n’appelle pas même Saint, mais toujours Louis IX. […] C’étoit à la veille d’une bataille, que leur retraite lui auroit fait perdre : il revient à lui-même, & sent combien il est de son intérêt de les ménager ; il l’appelle & lui dit : il n’est pas juste que j’emporte l’honneur d’un brave gentilhomme comme vous ; je déclare donc que je vous reconnois pour un homme de bien incapable d’une lâcheté .
En effet le modele qu’il offre sur le regne très-court de François II, n’est qu’une file de conversations ingénieuses sur les Affaires du Temps, qu’il appelle des scènes. […] On a imaginé de mettre à la place de la toile qui forme le théatre, & qu’on leve au commencement de la piece, un grand papier huilé, bien tendu, qui demeure en place, à travers duquel on voit obscurement & on entend assez aisément les Acteurs, comme des figures noires, qui se remuent, & que le spectateur aura la bonté d’appeler des ombres.
Il appelle gloire le goût qu’a le libertinage pour la licence de Moliere. […] On ne veut pas même que ses scenes bouffones soient appelées des farces : comme si Porceaugnac, le Medecin malgré lui, les Fourberies de Scapin, &c. méritoient d’autres noms : farces, ou comme dit Boileau : Il fait grimacer les figures, Quitte pour le bouffon l’agréable & le fin, Et sans honte à Terence allie Tabarin.