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375. (1694) Réfutation d’un écrit favorisant la Comédie pp. 1-88

S’il prétend par ce qu’il appelle idolâtrie qu’il s’y faisait des Sacrifices aux faux Dieux g, il n’y a rien de plus contraire à la vérité : Et quand Tertullien ou les autres Pères invectivent avec tant de force contre les Théâtres, en les accusant d’idolâtrie, c’est à cause qu’on n’y parlait que des faux Dieux, que tous les appareils en étaient fabuleux, et que tout y ressentait la fausse Religion : ce qui est justement un désordre attaché à nos Théâtres. […] puisqu’on est d’autant plus touché de ces aventures poétiques, que l’on est moins guéri de ses passions ; quoique d’ailleurs on appelle misère le mal qu’on souffre en sa personne, et miséricorde la compassion qu’on a des malheurs des autres ? […] tandis que vous étiez là, le temps s’est passé, la mort s’est approchée ; voici qu’elle se moque de vous, et qu’elle vous appelle à sa danse, en laquelle les gémissements de vos proches serviront de violons. » Vous donc qui citez saint François de Sales pour autoriser la Comédie ; n’en parlez donc que comme lui, et dites que ce n’est qu’une récréation impertinente, une fadaise et une niaiserie qui expose à de grands périls ceux qui s’y trouvent.

376. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379

Le festin que donna le Vigneron Iscarias, après avoir tué le bouc qui ravageait sa vigne ; le bouffon Thespis parcourant les Villages barbouillé de lie, peuvent avoir fourni le nom, le premier à quelques Vaudevilles, appelés Tragédies, ou Chansons du Bouc ; l’autre, à quelque Satyre, designée par le mot Comédie, ou Chant Satyrique * ; on peut avoir chanté ces Vaudevilles & ces Satyres durant les Vendanges, pour amuser les hommes rassemblés ; dans des Fêtes publiques, avant ou après les Spectacles, & le nom peut en être resté au genre Dramatique ; mais ni l’un ni l’autre de ces deux Grecs ne doit passer pour l’avoir inventé : le Mimisme, l’art d’imiter les actions humaines, de peindre l’homme dans les circonstances les plus critiques & les plus intéressantes de la vie (car tel est le but du Drame) exista dès qu’il y eut une Société. […] Les premiers ont dit, que les Fêtes de Bacchus, auquel on immolait un bouc, étaient l’origine de la Tragédie, qui s’était par cette raison, d’abord appelée Chant du Bouc. […] Mais ceux qui prétendent que Tragédie sort de Trugías (lie), auront pour eux la raison dans le système ordinaire, qui fait Thespis inventeur du Drame ; rien n’étant plus naturel, que d’appeler Chanson de la lie, ou Chanson des Barbouillés de lie, les Pièces satyriques débitées sur un Charriot, par des gens qui déguisaient leurs visages, avant l’invention des Masques, en se barbouillant de lie de vin. […] Ce mot devint le nom générique des Odes chantées par des Chœurs, longtemps avant que le Drame héroïque qui porte aujourd’hui ce nom, eût été perfectionné par Eschyle : mais je ne crois pas que jamais il ait été appliqué par les contemporains aux Chants satyriques de Thespis ; les Grecs avaient un terme, pour exprimer ce genre de chant ; il s’appelait Κωμῳδια (chant rustique ou satyrique)* ; & cela pour deux raisons : la première, parceque cette Satyre grossière ne se chantait que dans les bourgs, au temps où tout le monde s’y trouvait rassemblé pour les Vendanges ; la seconde, parce qu’elle était censée une imitation des Chansons & des Danses des Dieux Rustiques, qu’on nommait Satyres. […] Charles d’Anjou, qui parvint alors au Royaume de Naples, porta la Poésie Provençale à Florence, où il avait été appelé : le séjour de la Cour de Rome dans le Comtat Vénaissin, acheva de communiquer aux Italiens le goût de la belle Littérature d’alors, dont la Provence était devenue le centre.

377. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE III. » pp. 29-67

On sçait pareillement que les Magistrats dans les premiers siécles n’entroient pour rien dans la discussion des peines ecclésiastiques ; aujourd’hui qu’ils en jugent dès qu’on appelle à leur Tribunal, les choses n’en vont pas toujours plus mal, un Prélat zélé peut se laisser prévenir.

378. (1670) Du delay, ou refus de l’absolution [Les Instructions du Rituel du diocèse d’Alet] « Du delay, ou refus de l’absolution. » pp. 128-148

On appelle occasion prochaine de peché mortel, toutes les choses qui le causent ordinairement, ou parcequ’elles portent d’elles mesmes au peché, ou parceque le penitent s’y trouvant, est tellement accoutumé de pecher, que le Confesseur doit raisonnablement juger, qu’à raison de sa foiblesse & de sa mauvaise habitude, il ne s’abstiendra point de pecher tandis qu’il perseverera dans ces occasions.

379. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre I. Est-il à propos que la Noblesse fréquente la Comédie ? » pp. 3-19

Du moins Oreste ne s’est pas oublié jusqu’à monter sur la scène : « In scena nunquam cantavit Orestes. » Quand Néron fit mettre le feu à Rome, il prit son habit de Comédien, monta sur la haute tour de Mécène, pour mieux voir ce qu’il appelait un bel embrasement, une vive image de l’incendie de Troie ; et pour mieux représenter le premier rôle qu’il jouait dans cette affreuse tragédie, il chanta un poème qu’il avait composé sur la prise de Troie.

380. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Madame de Longueville. » pp. 40-83

Enfin la terre lui manqua : elle implore le secours de Neptune, & veut s’enfuir par mer, & s’exposer aux caprices des vents & des flots ; elle appelle une barque de pêcheur qu’elle voit sur le rivage ; le patron la prend entre ses bras pour la porter dans sa barque, & la laisse tomber dans la mer. […] Qu’appellera-t-on jeu de théatre, si toutes ces variations ne le sont pas ?

381. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre V. Autres Mêlanges. » pp. 121-140

Ce sont les besoins les plus pressans de cette société libertine qu’on appelle le monde.

382. (1666) Réponse à la lettre adressée à l'auteur des Hérésies Imaginaires « Ce I. avril 1666. » pp. 1-12

Si ce n’est là tout le contraire de l’Évangile, j’avoue que je ne m’y connais pas ; et il faut entendre la religion comme Desmarets entend l’apocalypse, pour trouver mauvais qu’un chrétien et un théologien étant obligé de parler sur cette matière, appelle ces gens-là des « empoisonneurs publics », et tâche de donner aux chrétiens de l’horreur pour leurs ouvragese.

383. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — TROISIEME PARTIE. — Tragédies à conserver. » pp. 128-178

On l’appellera un petit Roman tant qu’on voudra ; je la regarderai toujours comme un excellent ouvrage, et comme une Ecole où le sexe et les hommes en général peuvent apprendre à faire marcher la passion d’amour dans la route que la bonne morale et les égards de la société lui ont marquée.

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