C’est le foible de la nation ; chez le sexe c’est une fureur : une femme le matin à la toilette consume les heures entières à se parer des nippes qu’elle a acheté la veille, elle va à la comédie, la mode a changé de midi à trois heures, elle est surprise de voir des robes d’un goût différent ; elle est vêtue à l’antique, elle souffre à regret qu’on la regarde, elle en est au désespoir, n’y pouvant plus tenir, elle sort du spectacle au second acte, & va s’enfermer jusqu’à ce que dix couturières qui veillent toute la nuit, la mettent en état de paroître avec honneur le lendemain.
Ses ouvrages sont des éclairs ; les émotions qu’il donne sont si promptes, que l’ame n’a pas le temps de les rassembler & d’en former le sentiment, cet acte intérieur & délicat qui seul constitue le plaisir.
L’art dramatique est l’art de peindre ; chaque drame est un tableau général d’une action composée d’une suite de tableaux, chaque acte, chaque scène en est un ; une danse doit faire une scène, & par conséquent un tableau.
S’est-on jamais avisé de regarder le spectacle comme un acte de religion & de vertu, de s’y préparer par la priere ?
Les motets, les te Deum, les beaux saluts, les solennités brillantes, cessent d’être des actes religieux, et deviennent, selon lui, des scandales, quand l’appareil du théâtre s’y mêle.
Et depuis qu’on n’a plus tenu de Conciles aussi fréquemment, la Doctrine de l’Eglise à l’égard des Spectacles se trouve constatée par les Rituels ou les Actes des Synodes des Dioceses. […] Ce Monarque ne tarda pas à confirmer les bonnes préventions de ses Sujet par des actes qui lui attirerent l’acclamation universelle de Louis le Bienfaisant. […] Au reste, ces écarts éclatans donnent souvent lieu à des actes de zele, qui rappellent les bonnes regles. […] Leurs richesses, reconnues pour avoir été légitimement acquises, sont honorées, sur-tout lorsqu’elles sont annoblies par des actes de bienfaisance & d’humanité. […] Cet acte de zele & de vigilance de M. l’Evêque de Marseille fut annoncé dans quelques Ecrits périodiques.
On reproche au Cid, l’amour ; à Bérénice, de métaphysiquer l’amour ; à Pompée, l’amour ; à Mithridate, l’amour ; à Rodogune, l’amour, la jalousie, la vengeance : ici l’Auteur confond les mœurs mauvaises, avec les défauts du Drame : il est permis de mettre de mauvaises mœurs sur le Théâtre, si elles y sont présentées de manière à en donner de l’horreur ; c’est l’effet que produit Rodogune : mais c’est un défaut, de rendre Mithridate amoureux, ou du moins, amoureux comme il l’est : pour m’en convaincre, je n’ai pas examiné, je me suis contenté de sentir : la première fois que je vis représenter Mithridate, la Pièce m’intéressa grandement, jusqu’à cet endroit de la Scène III du II Acte : Toujours du même amour tu me vois enflamé : ce vers détruisit dans mon esprit toute la grandeur du Héros. […] Une émotion passagère & vaine n’a jamais produit le moindre acte d’humanité… Quand un homme est allé admirer de belles actions, dans des Fables, ne s’est-il pas acquitté de tout ce qu’il doit à la vertu par l’hommage qu’il vient de lui rendre ? […] Les Peuples gouvernés par deux Puissances, la Theocratique & le Royale, vont avoir des Fêtes différentes de celles de la Religion & consacrées uniquement au plaisir : cependant on y verra toujours des actes de respect pour la Divinité : des sacrifices ouvrent ces Fêtes, & les terminent : telles furent chez les Hébreux les Danses de Silho, dans lesquelles on enleva les filles, pour donner des femmes à la Tribu de Benjamin, presqu’exterminée.
• Bibliothèque Mazarine, Ms 2427, « Lettres, tiltres, mémoires et actes concernans les Jésuites, tant en France que autres pais estrangers, avec leur restablissement en diverses provinces de ce royaume », xviie siècle : pièce 24, ff.154 sq. […] Rabelleau, Dissertation sur les spectacles, 1769 • Rabelleau (17..-17..) : Dissertation sur les spectacles, suivie de Déjanire, opéra en trois actes, par M.
Le Palais de la frivolité est dédié aux Dames : c’est un acte de justice, & de reconnoissance ; elles ont élevé ce Palais, elles l’habitent : la frivolité leur doit son empire & presque son existence, dans la république française, dont elles composent-le sénat : elles en font mouvoir les ressorts, & en donnent les modèles.