Ainsi, qu’en Angleterre la cendre d’une actrice célèbre26 repose en paix à côté de celle de Newton et près du tombeau des rois ; que Molière, en France, n’ait pu obtenir dans l’église tout l’éclat des honneurs funèbres, cette différence n’influe en rien sur la chose en elle-même ; ce n’est là qu’une affaire de religion, et qui tient uniquement au plus ou moins de rigueur et de sévérité dans la discipline ecclésiastique, ou à la diversité des dogmes reçus dans chaque état. […] Les auteurs concourent à l’envi, pour l’utilité publique, à donner une nouvelle énergie et un nouveau coloris à cette passion dangereuse ; et depuis Molière et Corneille, on ne voit plus réussir au théâtre que des romans sous le nom de pièces dramatiques. […] Je ne saurais faire cette injure à mon siècle, et pour établir combien elle serait injuste, j’en appelle au succès qu’ont encore de nos jours les chef-d’œuvres de Corneille, de Racine et de Molière, partout où la réunion des artistes à talents permet de les offrir encore à l’admiration publique. […] Les mœurs du siècle de Molière, à cet égard, sont en telle opposition avec les nôtres, que souvent parmi le petit nombre d’hommes sensés, qui sont attachés de cœur aux principes religieux, il en est plusieurs qui ont la faiblesse de dissimuler leurs véritables sentiments pour échapper au ridicule et de prendre le masque et les livrées de la folie du jour, pour arriver ou se maintenir en place.
Ceux qui lisent le moins sont les plus curieux de ces bagatelles ; les Actrices, par exemple, ont leur Molière, leur Racine, leurs romans parfumés, afin d’avoir en les lisant le plaisir de sentir l’odeur.
qui sera assez téméraire pour livrer aux profanateurs du parterre le dépôt sacré de la vérité, et jouer tour à tour indifféremment les Psaumes de David et les bouffonneries de Molière ?
., feraient naître plus d’incidents et plus amusants que le Bourgeois Gentilhomme de Molière.
Il faut être bien enragé contre Molière, pour tomber dans un égarement si visible ; et il n’est point de si chétif lieu commun, où l’ardeur de critiquer et de mordre ne se puisse retrancher, après avoir osé faire son fort d’une si misérable et si ridicule défense. […] Je rends apparemment un très mauvais service à Molière par cette réflexion, quoique ce ne soit pas mon dessein ; parce que je lui fais des ennemis d’autant de galants qu’il y en a dans Paris, qui ne sont pas peut-être les personnes les moins éclairées ni les moins puissantes : mais qu’il ne s’en prenne qu’à lui-même.
Qui peut disconvenir que le théâtre de Molière ne soit une école de vices et de mauvaises mœurs plus dangereuses que les livres mêmes où l’on fait profession de les enseigner !
Nicole, contemporain de Molière, de Racine et de Quinault ; J.
Non possunt uxores accusare de adulterio cum videantur in delicto permissive assentiri. » C’est apparemment ce qui fit garder le silence à Molière, aussi mécontent de sa femme que tous les maris qu’il avait joués.
« Qui vultus sui formam non habet, labiis hiat, etc. » Loin de moi les poèmes d’Hégifilaüs et de Ménandre (Molière) : « Voleant Hegisilai fabula et Menander. » Irai-je perdre mon temps à admirer un joueur de flûte sur le théâtre ?