» Cette manière directe et courageuse de terrasser un lâche imposteur paraît aussi à cet homme sensible, qui a déjà donné plusieurs autres preuves de son amour du bonheur commun, la plus sûre pour éviter de compromettre, ou confondre avec de méprisables intrus, audacieux agents d’iniquités, les hommes les plus utiles et les plus chers à la société, des magistrats intègres, des administrateurs et chefs vertueux, justes et vénérables, sincères amis de leur prince, véritables soutiens du gouvernement, qui savent faire respecter les lois en les respectant eux-mêmes.
Ce grand homme connaissait trop les règles, les véritables beautés du Théâtre, pour s’être trompé en parlant des moyens qui le feraient plaire. […] Que ne vont-ils aussi avec des marechaux-ferrans & des savetiers véritables ?
Le prêtre qui refuse les prières de l’église et la sépulture à un acteur, pour le seul fait de sa profession, commet un véritable délit envers les lois civiles et ecclésiastiques, c’est ce que nous avons déjà prouvé dans le chapitre précédent, en parlant de MM les procureurs du roi, dont le devoir est de s’opposer à de pareils abus. […] Peut-on douter maintenant, que la secte jésuitique ne fasse aujourd’hui tous ses efforts, pour reproduire et reconstituer partiellement une véritable inquisition, sous des formes mal déguisées.
C’est ainsi que la véritable éloquence remue l’âme pour la faire agir pour le plus grand bien ; mais l’art du théâtre ne la remue que pour lui faire goûter les sensations de la volupté. […] Retranchez du spectacle ce qui en fait le péril, tout ce que la véritable sagesse y réprouve, et bientôt il cessera d’avoir pour eux les mêmes charmes.
Pour combattre une entreprise si téméraire, il examine la vie des Comédiens, la matière et le but des Comédies, les effets qu’elles produisent d’ordinaire dans l’esprit de ceux qui les représentent, ou qui les voient représenter ; et il compare ensuite tout cela avec la vie, les sentiments et les devoirs d’un véritable Chrétien. […] « Oui je lui ferai voir par d’infaillibles marques, Qu’un véritable amour brave la main des Parques, Et ne prend point de loi de ces cruels tyrans, Qu’un sort injurieux nous donne pour parents.
Ce qui est reconnaître d’assez bonne foi, qu’une vierge véritable fait un tres méchant personnage sur un théâtre ; qu’il demande plus de galanterie et plus de chaleur, qu’il n’y en a dans une vierge chrétienne ; et que si les autres Scènes de cette pièce ne sont pas si ennuyeuses, c’est qu’en effet Théodore n’y parle ni en vierge, ni en martyre. […] Mais, ma Sœur, pour vous faire voir encore plus clairement combien est imaginaire la différence que l’on prétend mettre entre les comédies de ce temps-ci, et les spectacles des Anciens ; et que ce n’est ni le scrupule ni le caprice, mais un véritable zèle, qui les fait blâmer à ceux qui les blâment ; il faut remarquer que les Pères de l’Eglise n’ont presque rien dit contre l’attachement que l’on avait de leur temps aux spectacles, qui ne se puisse appliquer avec beaucoup de justice aux comédies de notre temps.
Une Piéce qui excite la Crainte & la Pitié, comme Athalie, Iphigénie & tant d’autres, est une véritable, & même une parfaite Tragédie : mais si elle excite jusqu’à la Terreur, comme Œdippe, & Phedre, elle est encore plus parfaite. […] C’est ce que dit Aristote pour prouver qu’un méchant qui devient malheureux n’excite ni Crainte ni Pitié : sa Réflexion est véritable ; mais ne devoit-il pas aussi ajouter, que cependant cet exemple est très utile pour les mœurs ? […] Cette Décision, qui nous fait frémir, est établie sur ce fait certain, que plus un Spectacle cause d’émotion, plus il est agréable ; & Aristote recommande toujours les Sujets qui excitent la plus grande émotion ; c’est le but de la Tragédie : ainsi les Principes d’Aristote, pourvu qu’on y ajoute le Principe indispensable, de l’utilité des mœurs, sont les véritables Principes. […] Cette excuse ne vaut rien, reprend Eschyle : un Poëte ne doit point publier les exemples dangereux, quelque véritables qu’ils soient. […] Voilà la véritable Pitié.
Elles achèvent de persuader un spectateur que tout ce qu’il voit est véritable : quand les yeux & les oreilles sont séduits, l’ame ne tarde guères à l’être.
Notre passion pour eux, ne fit que nous aveugler, & en croyant les suivre, nous nous égarâmes, comme les autres, jusqu’au tems où deux Poëtes conduits par leur génie plus que par l’étude, entrerent dans la véritable route de la Tragédie & de la Comédie.
Ce qui n'est pas véritable ; au contraire, nous lisons dans la vie des Pères que Saint Paphnuce apprit par révélation qu'un certain Acteur de son temps serait quelque jour égal en la possession de la gloire du Ciel. » Et pour réponse à cette objection cet illustre Théologien dit, « Que le divertissement est nécessaire à l'entretien de la vie humaine, et que pour y parvenir on peut établir quelques emplois licites, comme l'art et le ministère des Histrions ; que quand on le fait pour cette fin, on ne peut pas dire que leur exercice soit défendu, ni qu'ils soient en état de péché quand ils le font avec quelque modération, c'est-à-dire, sans y mêler des paroles malhonnêtes, et des actions impudentes, pourvu que ce soit en des temps, et parmi des affaires qui n'y répugnent pas.
En les considérant par rapport à la Religion, on pourroit dire, qu’ils sont un renoncement au Baptême, un retour scandaleux vers l’idolâtrie ; & qu’au grand mépris de Dieu, la véritable pieté est comme foulée aux pieds dans ces vains divertissements. […] Selon luy, la véritable joye ne peut estre que le fruit des larmes ; & c’est là qu’on fuit les larmes pour chercher la joye. […] L’experience ne prouve que trop, que cet avis est aussi véritable que celuy qui le donne, & que le remede n’est pas plus grand que le mal. […] Où est cet amour de la croix, ce mépris des biens terrestres, cette attente continuelle du jour du Seigneur, qui fait le caractere des véritables Chrétiens ?
Le véritable éloge d’un auteur est dans les ouvrages, (nous laissons ici la Réligion & les mœurs) & pour les bien aprétier, il faut, s’il est possible, les mettre sous les yeux, par des extraits abrégés ; on a tâché de le faire en personifiant les principales piéces, sous le nom des acteurs. […] Ce ne sont pas les Dieux de la sable, il les célebre à chaque page ; c’est donc le Dieu véritable qu’il outrage. […] Le Maréchal de Villars & le Maréchal de Saxe ont été aussi couronnés à la comédie ; mais après de véritables victoires : la couronne après des defaites, eût été une insulte ; ils l’ont été non par un acteur, mais de la main des graces, la premiere actrice, la reine des cœurs, qui monta à leur loge pour la leur offrir, ils étoient trop galans pour réfuser une couronne de la main des graces ; mais ils rendirent la couronne le lendemain, par un présent considérable, qu’ils envoyerent à l’actrice. […] Bergier flatté par ces éloges, & endormi par cette espece de profession de foi, lut la tragédie, il n’y trouva pas la moindre trace d’opposition au Christianisme ; il écrivit au bas son approbation pure & simple, sans exiger aucun changement ; en conséquence la piéce fut jouée, d’abord à Versailles, ensuite à Paris avec applaudissement, ce n’est qu’après la douzieme représentation, qu’elle a été arrêtée, ce n’est pas la seule, qui, sous l’emblême fausse d’une Réligion, ait attaqué la véritable.
Quoique l’Action qu’il imite soit véritable, il n’est pas moins créateur & auteur de sa Fable, parce que l’œconomie avec laquelle il l’a disposée, est ce qui en établit la vraisemblance. […] Quoiqu’elle soit véritable, & que le Poëte n’y ajoute aucune circonstance considérable, il est créateur de son Sujet, par la maniere dont il a disposé les choses. […] C’est cette mélodie que tache d’imiter le Musicien qui compose un Air triste : s’il est bien composé, nous le chantons avec plaisir, en goûtant l’imitation de la tristesse, mais un homme plongé dans une douleur véritable ne le chanteroit pas, & même ne voudroit pas l’entendre chanter. […] Le véritable Orateur, se fera écouter même chez les Sauvages, & les attendrira jusqu’à les faire pleurer.
Quand ce qu’il imagine, seroit véritable, que voudroit dire Quintilien ? […] Par tout ce que je viens de dire de l’attention des Anciens au plaisir des oreilles, & de cette prononciation pleine d’inflexions de voix, d’élévations & d’abaissemens, pour faire sentir non seulement la quantité des accens & des syllabes, mais la différence entre breves & breves, longues & longues ; il est aisé de comprendre que toute Déclamation publique avoit une harmonie musicale : mais il est vrai qu’il étoit aisé dans cette espece de chant très-agréable, de se laisser emporter jusqu’à un véritable chant très-vicieux. […] Je crois que dans les Représentations Tragiques la Flutte pouvoit faire un véritable accompagnement ; mais je crois aussi que ce n’étoit que dans les endroits tristes, dans les lamentations.
On pourrait dire qu’il a joué dans Alceste, non la vertu, mais un véritable défaut, qui est la haine des hommes. […] Dans cette décadence du Théâtre, on se voit contraint d’y substituer aux véritables beautés éclipsées, de petits agréments capables d’en imposer à la multitude. […] On triomphe aisément d’un faible penchant ; mais celui qui connut le véritable amour et l’a su vaincre, ah ! […] C’est dans les Républiques qu’ils sont nés, c’est dans leur sein qu’on les voit briller avec un véritable air de fête. […] Où est la pure joie et la véritable allégresse ?
Lui mandé & entré avec plusieurs anciens Avocats, ayant passé au Banc du Barreau, du côté du Greffe, a dit : Messieurs, La discipline de notre Ordre, l’honneur de notre profession, notre attachement aux véritables maximes, & notre zéle pour la Religion, ne nous ont pas permis de garder le silence, ni de demeurer dans l’inaction au sujet d’un Livre pernicieux qui a pour titre : Libertés de la France contre le pouvoir arbitraire de l’Excommunication, & qui est terminé par une Consultation signée, Huerne de la Mothe.
Le Théatre dans tous les temps s’est emparé de la religion & des mœurs, & a beaucoup influé dans l’un & dans l’autre : il ne s’est emparé de la Religion que pour corrompre les mœurs ; dans cette vue, il a favorisé les fausses religions qui en sont la corruption, il a ridiculisé & défiguré la véritable qui en maintient la pureté.
Elle éxcitait des ris, non èxtravagans, mais de ces ris légers, doux mouvemens de l’ame, qui dénotent qu’on est charmé de ce qu’on voit, de ce qu’on entend, & qui prouvent mieux la joie que des éclats qui partent toujours sans réfléxion : voilà quelle est la véritable Parodie ; le Cyclope d’Euripide, la seule qui soit parvenue jusques à nous, aurait dû nous l’apprendre.
Le Drame tragique qui ne nous désespère point par une catastrophe affligeante, n’est pas regardé comme une véritable Tragédie.
.… nul ne s’attribue à soi-même cet honneur, mais il faut y être appelé de Dieu comme Aaron. » C’est ce divin modèle du Fils de Dieu qu’ont toujours suivi et imité tous les véritables Pasteurs : Et l’Eglise n’en honore aucun comme Saint, dont elle ne puisse dire ce qui est marqué dans le Bréviaire de Paris pour le commun des Pontifes : « Ille non vano tenuit tremendam Spiritu sedem, proprio nec ausu, Sed sacrum jussus Domino vocante Sumpsit honorem. » Les Saints n’ont pas seulement été éloignés de cette ambition pour les charges de l’Eglise, qui fait, pour parler conformément à votre allégorie, que l’on se jette après, qu’on tâche de s’en saisir et qu’on y court en dansant, c’est-à-dire dans une disposition bien contraire à cette crainte et cette frayeur que leur humilité leur a toujours inspirée, mais ils ont encore marqué quels étaient sur cela leurs sentiments, et qui selon eux étaient les plus dignes de ces charges.
On apprend aussi dans cette école des maximes de libertinage contre les véritables sentiments de la Religion.
Aimable et précieuse ignorance, véritable mère des humains !
Ce sont eux qui, les premiers, ont établi l’amour le principe de toutes les actions des hommes, et de généreux Français que nous étions, nous ont rendus de véritables Sybarites.
Est-ce exciter la vengeance que d’introduire ce Vice-Roi sur la Scene, qui baigné dans son sang, pardonne sa mort à son meurtrier, par un effort d’héroïsme propre à un véritable Chrétien ? […] Direz-vous que celui-ci ne soit pas la véritable image de beaucoup d’honnêtes gens qu’un tempérament atrabilaire rend insupportables, en obscurcissant leur mérite ? […] C’est un homme doux à la vérité, et; d’un commerce aisé, mais il est si peu vrai qu’il soit du nombre de ceux qui ne se soucient de personne, qu’il marque un véritable intérêt pour ce qui regarde son ami. […] Sa misantropie auroit eu un juste fondement et; le ridicule de sa rudesse n’auroit point sorti, comme quand il s’indispose et; se courrouce contre un quelqu’un qui joint à un véritable fonds de droiture, l’urbanité et; la douceur. […] Cette derniere est souvent plus à craindre que l’autre, par la raison qu’il est plus facile de détruire une accusation intentée faussement que de se laver de celle qui dévoile une véritable turpitude.
C’est bien là la véritable fête des fous, elle n’a mérité ce titre que parce qu’on a transporté le théâtre dans l’Eglise. […] Ce n’est pas se réjouir dans le Seigneur d’en faire une matière d’amusement ; le véritable objet de la joie Chrétienne, c’est le souvenir de ses miséricordes, la vue de ses bienfaits, l’espérance de la félicité éternelle : « Lætatus sum in his quæ dicta sunt mihi, in domum Domini ibimus. » Ce n’est pas, il est vrai, un langage à tenir aux Comédiens ; ils le prendraient pour un délire. […] Mais la représentation théâtrale réunit tout, enchérit, l’emporte sur tout : ce sont des hommes et des femmes véritables, qui parlent, sentent, agissent ; c’est à la fois la poésie, la danse, la musique, la peinture, la sculpture, mille fois plus vives que sous les plus savantes mains, puisqu’elles sont animées.
Nous croyons qu’un fait peut être véritable, quoique nous ne comprenions pas la manière dont il est arrivé : &, pour nous persuader de son existence, il nous suffit que des témoins irréprochables nous en assurent.
Sénèque le père, qui exerçait une profession des plus grâves, confesse que son goût pour les Représentations des Pantomimes, était une véritable passion.
La première, de demander que par le respect qui était dû à la véritable Religion, qui était aussi dès ce temps-là la religion des Empereurs, les spectacles cessassent absolument lorsque l'Eglise était occupée à honorer Dieu, pendant les grandes solennités.
Il en résulte que les acteurs de comédie étant protégés, salariés, pensionnés et honorés par les souverains et par les papes, aucun prêtre en France, n’a le droit de son autorité privée, d’anathématiser et d’excommunier la profession de comédien, qui a été créée et autorisée par les diplômes du prince, par la législation du pays ; et par conséquent, c’est un véritable délit d’en exiger l’abjuration.
Au lieu de travailler à guérir les plaies qu’ils ont faites à l’âme, et à la délivrer de la dépendance où elle est à leur égard, on fortifie les liens qui l’asservissent, on la force à se répandre au dehors ; on l’amuse par des choses frivoles, on lui cache son véritable bonheur ; au lieu d’apaiser sa faim par la nourriture solide de la vérité, on la trompe en lui donnant les viandes empoisonnées de l’erreur et du mensonge.
On lui cache son véritable bonheur, on l’amuse par des choses frivoles, et au lieu de satisfaire sa faim par une nourriture solide, on la trompe en lui donnant des viandes peintes, ou en l’empoisonnant par l’erreur et le mensonge.
Où est la pure joie et la véritable allégresse ?
Mais cette décision fût-elle véritable, qu’en peut-on conclure ? […] Belle chimère, que le théâtre ne vit et ne verra jamais, et qui donnant le change sur le véritable état des choses, fait sentir des gens embarrassés, qui ne veulent que se tirer d’affaires dans une occasion critique où ils n’osent ni blesser la vérité, ni déplaire en la disant nettement.
Il se sert de la comparaison des Peintures immodestes dont l’usage est condamné, parce qu’elle ramènent naturellement à l’esprit ce qu’elles expriment ; et il dit que les expressions du Théâtre touchent plus, parce que tout y paraît effectif : les vraies larmes dans les Acteurs en attirent d’aussi véritables dans ceux qui les regardent. […] L’Auteur de cette Pièce ne pourra effacer que par les larmes d’une véritable Pénitence le sacrilège qu’il a commis, en donnant un Amant à une Veuve qui n’en a jamais eu, puisque l’Ecriture n’en dit pas un mot ; et il s’est condamné lui-même, en avançant au commencement de sa Préface, qu’on ne peut altérer les sujets de l’Ecriture sans une espèce de sacrilège.
Le Théâtre est un lieu de prestige, où le jeu du meilleur Acteur, dénué des accessoires, ne pourroit jamais forcer le spectateur, qui sait qu’il va voir une fiction, à croire que c’est une action véritable.
Voila la véritable explication de ce phénomène, & pour le dire en passant, de beaucoup d’autres qui ne semblent point y avoir de rapport ; comme par exemple l’attrait des Jeux de hazard, qui n’est un attrait, que parce que ces sortes de Jeux tiennent l’âme dans une émotion continuelle, sans contension d’esprit ; en un mot, voila pourquoi la plupart des hommes sont assujétis aux goûts & aux inclinations qui sont pour eux de fréquentes occasions d’être occupés par des sensations vives & touchantes.
« Empêcher convenante provision et remède en tels maux, serait pécher mortellement, et se rendre suspect d’être mauvais Chrétien, et perfide enfant des Païens : cela se pourrait prouver par la sainte écriture et saints Docteurs, qui reprennent telles choses mauvaises et abominables faites les jours des fêtes, comme idolâtries, et maudites vanités : et si quelqu’un dit, que telles choses ne sont que jeu et récréation, écoute une brève réponse, qui est un proverbe commun très véritable et digne d’être observé : il ne se faut jamais jouer à la foi, à l’œil, ni à la renommée.
Mais il est nécessaire de combattre en cet endroit la manière d’interpréter ces Canons, et les opinions relâchées des Casuistes, qui en ont voulu altérer le véritable sens par des gloses dangereuses : car de ce que les Canons en défendant la danse, et toute sorte de spectacles les jours des Fêtes, font mention du temps des divins Offices ; quelques-uns ont pris occasion de dire, que cette prohibition de la danse, et des autres divertissements mondains, n’a été faite qu’en considération des Offices divins ; et ainsi, qu’il est permis aux fidèles de danser en tout autre temps que celui des Offices ; et c’est le sentiment d’Angélus.
C’est-là que tu verras un Héros véritable Surpasser en Valeur ceux qu’inventa la Fable.
Nous savons que cette opinion ne s’est pas trouvée véritable ; ainsi au lieu de traduire bientôt [in proximos] Luc.
Ensuite parut la vertu d’une beauté ravissante, véritable & sans fard, lumiere pure, air noble & majestueux, la modestie & la pudeur. […] Garde toi, me dit-elle, d’écouter jamais la voix enchanteresse de la volupté, elle n’a que des faux plaisirs, elle exerce une cruelle tyrannie ; c’est en moi seule que tu trouveras le véritable bonheur. […] Personne, à l’entendre, ne prêche si bien que lui, & ne fait tant de conversions ; c’est un véritable Apôtre qui, à la vérité, n’a pas été élevé au troisieme Ciel avec St, Paul, & n’est pas mort martyr comme lui pour la foi.
Quand on lui présenta la toilette, la garderobe, les innombrables bijoux & colifichets du Duc de Joyeuse, qui venoit de périr à la bataille de Coutras, à peine daigna-t-il les regarder, & dit avec dédain : Il ne convient qu’à des Comédiens de tirer vanité de ces miseres ; le véritable ornement d’un Général est le courage, la présence d’esprit dans l’action, & la clémence après la victoire. […] Ce jeu de l’imagination, cet assortiment de pieces de rapport, souvent peu faites l’une pour l’autre, n’est qu’un masque qui déguise la laideur, & quelquefois défigure la véritable beauté. […] La véritable gloire d’une femme est dans la vertu, non dans la beauté, moins encore dans la parure & l’indécence.
Ceux d’Athenes furent extrêmement annoblis par Eschyle, qu’on peut appeller le véritable Pere de la Tragédie. […] Les ouvrages d’Eschyle, de Sophocle, & d’Euripide avoient repandu l’amour de la Tragédie dans l’Orient aussi-bien qu’en Sicile, où Denys avoit fait élever un Théâtre ; cependant la véritable Tragédie morte avec ces trois Poëtes, ne ressuscita point.
Vous nous faites sentir, au contraire, que nous avons la véritable idée du mérite ; car le jugement qu’en général nous portons de pareille femme ; notre procédé même envers elle, est bien contraire à celui que vous nous imputez. […] Il prend envie de croire que le vrai bonheur, le véritable amour, consiste à avoir les yeux fermés auprès de ce qu’on aime, à n’oser regarder ses charmes, à se priver d’un plaisir, pour un plaisir plus grand, quand on a lu des maximes si nobles, si pures et si séduisantes.
n’est-ce pas là la véritable fête du démon ? […] Pour le petit nombre des amateurs qui l’observe, je lui représenterai que non seulement l’esprit de pénitence proscrit toutes ces voluptés, mais qu’en particulier deux choses condamnent les spectacles dans la loi du jeûne. 1.° Le jeûne doit être exempt de péché et accompagné de bonnes œuvres. 2.° Le véritable jeûne ne se borne pas à la privation des aliments, il embrasse tous les plaisirs : « Frustra corpori esca subtrahitur, nisi mens ab iniquitate reveretur. » S.
Elles annoncent donc plûtôt une dépravation générale, qu’une véritable réformation de mœurs.
Telle étoit l’idée d’Horace, quand il disoit que le spectacle de la nature, offert à de bons yeux, éleve l’ame au véritable entousiasme.
S’alliant à leur sang, il cache sa confusion par cette nouvelle gloire & fait disparoître la différence entre l’éclat de l’or, & celui de la grandeur véritable.
Sans le Dialogue, il n’y aurait point de Drames ; ils seraient alors de véritables Poèmes épiques.
Néanmoins il est encore véritable, qu’on ne doit pas condamner absolument quelques danses qui se feraient modestement et honnêtement en quelques occasions extraordinaires, comme ès noces, et autres assemblées rares de parenté et d’amitié, pourvu qu’on en bannisse les mauvaises circonstances, qui ont été marquées ; étant à observer que toutes personnes qui auraient l’expérience que la danse les fait tomber ordinairement en quelqu’unm des péchés susdits, s’en doivent abstenir comme d’une chose mauvaise, et que ceux même qui sortent de la danse fort innocents de ces péchés, doivent craindre de se rendre coupables des péchés des autres, qui ont été engagés par leur exemple à danser : ce qui fait conclure que toutes sortes de personnes doivent s’abstenir autant qu’il leur sera possible de toutes danses.
Je ne m’en étonne pas : car nos douleurs et nos tristesses sont très véritables, puisqu’elles sont de justes peines de notre péché : mais nous n’avons point sur la terre depuis le péché, de vrai sujet de nous réjouir : ce qui a fait dire au Sage : « J'ai estimé le ris une erreur, et j’ai dit à la joie : pourquoi me trompes-tu ?
c’est une véritable calamité que le zèle des hommes fervents, qui demeurent encore dans la maison du Seigneur, doivent s’empresser de réparer.
La piété véritable ne fut jamais ennemie de la gaieté : elle en fait même le caractère.
Beaucoup de personnes de grand esprit et d’une véritable vertu, tiennent que la Comédie est un passe-temps honnête où l’on peut apprendre le bien aussi tôt que le mal.
Le véritable Christianisme dévoue à l’utilité publique ceux qui le professent, b, 557 Ciceron. […] Ses véritables sentimens sur les Spectacles, a, 178 François (l’Abbé le). […] Exposition de ses véritables sentimens sur les Spectacles, a, 430 Philosophie moderne. […] Ses derniers & véritables sentimens sur les Spectacles, 312.
: aussi voyons-nous qu’elle n’est pas défendue par le Saint de nos jours, le grand François de Salesp Evêque de Genève, qui peut sans contredit servir de modèle à tous les Directeurs dans la conduite des ânes à la véritable dévotion : et Fontana de Ferrare Instit.fol.45. […] Je dois lui rendre cette justice, qu’il n’y a que des gens peu savants ou passionnés qui lui puissent refuser, qu’il est fait selon toutes les lois et la première institution de la véritable Comédie, qui ne fut inventée des Grecs qu’elle reconnaît pour ses Auteurs Scalinger de poetica. […] Ecole dangereuse pour la jeunesse, qui s’accoutume avec autant de plaisir à laisser croitre dans son cœur de véritables passions, qu’à en voir représenter de feintes sur le Théâtre ! […] Pour les Auteurs et les Comédiens, dont la Profession paraît être un continuel divertissement, ils ne croient pas que toute leur vie soit un jeu, puisqu’ils ont d’autres occupations sérieuses dans leur famille ; qu’ils joignent à leur devoir d’honnêtes Gens celui de véritables Chrétiens, qu’ils vont à l’Eglise ; qu’ils fréquentent les Sacrements ; occupations toutes Saintes, et les plus sérieuses, ou plutôt les seules sérieuses qu’on puisse avoir dans la vie !
Son but principal est de plaire en instruisant : Pour cela il est nécessaire que le Poète choisisse quelque beau point d’histoire véritable, ou crue telle ; qu’il conserve les bienséances, les mœurs et les caractères ; qu’il exprime les sentiments en termes choisis, nobles, et convenables à sa matière. […] La Fable, ou la composition du sujet, est la partie la plus essentielle de la Tragédie : On l’appelle Fable, parce qu’il est libre au Poète d’inventer les sujets tragiques, qu’il veut exposer sur la scène, ou d’en altérer les circonstances, quoique véritables, pour les ajuster au Théâtre. […] Saint Louis, plein de zèle pour la véritable piété, chassa de son Royaume tous les Comédiens, comme gens pernicieux et capables de corrompre les bonnes mœurs de ses Sujets.
Au reste j’ai dit, en parlant des Vestales, la loi de la continence, non le vœu de la chasteté, comme l’Auteur a affecté vingt fois de le dire, pour présenter de véritables Religieuses. […] Comme si avoir donné la vie, cultivé l’enfance, fourni la nourriture & l’éducation, n’étoient pas de véritables & de grands bienfaits.
Le véritable intérêt public serait qu’on corrigeât les vices, l’orgueil, l’ambition, l’envie, la vengeance, la médisance, le mensonge, l’impureté, le luxe, etc. ce qu’il n’a jamais fait et ne fera jamais. […] 20 et 21), parlant à un grand politique, qui revit, corrigea et approuva son ouvrage, dit ces belles paroles, bien dignes d’elle : « Il n’est pas question dans les pièces de théâtre de satisfaire les libertins et les vicieux, qui ne font que rire des adultères et des incestes, et ne se soucient pas de voir violer les lois de la nature, pourvu qu’ils se divertissent ; les mauvais exemples sont contagieux, même sur le théâtre, les feintes représentations ne causent que trop de véritables crimes.
Soyez mes juges, hommes de bien, observateurs sages qui, étrangers aux exagérations passionnées des partis, voyez mieux les véritables causes de ce débordement, et osez avouer à vos antagonistes la perversité, toutes les perfidies, les criminelles extravagances de vos contemporains, en les voyant habituellement se trahir, se persécuter les uns les autres, commettre toutes les espèces d’injustices et d’excès, chercher le bonheur en détruisant ce qui en est le principe, acquérir des richesses, obtenir des places en donnant l’exemple contagieux et funeste du mépris des vertus et des lois qui en sont la garantie ; biens empoisonnés dont ils ne doivent pas jouir en paix, dont les enfants seront un jour dépouillés par les mêmes moyens odieux que les parents ont pratiqués et propagés avec aussi peu de retenue que si la fin de leur vie devait être la fin de tout ce qui les intéresse.
En finance, je veux bien m’exposer à passer pour un esprit paradoxal, en assurant qu’aucun écrivain, que je sache, pour ou contre les opérations financières du premier ministre, n’a encore compris le véritable but de son système, qui n’est qu’apparent.
Voila le véritable inconvénient de ces Spectacles que notre corruption rend nécessaires dans les grandes Villes : ils copient les vices de la société, les éternisent, les étendent, les généralisent, au lieu de les corriger. […] Voila donc la Poésie, la Musique, les Chœurs, la critique des mœurs : l’origine, je le répète, la véritable origine de la Comédie, la voila ; elle existait au sein des familles avant de se montrer en public : la suite confirmera cette vérité. […] On voit combien dans cette espèce d’autonomase, ou de rénomination, les hommes doivent avoir négligé les véritables rapports. […] Tel fut l’état des Tragédiens & des Comédiens, chez une Nation éclairée, la plus avide de la véritable gloire qui ait jamais existé. […] Mais la véritable Comédie est la compagne des Arts, & depuis longtemps ils sont bannis de l’Afrique, & de l’Asie.
La galanterie n’est pas la seule science qu’on apprend à l’école de Moliere ; on y apprend aussi les maximes ordinaires du libertinage, contre les véritables sentimens de la religion, quoi qu’en veuillent dire les ennemis de la bigotterie, & nous pouvons assurer que son Tartuffe est une des moins dangereuses pour nous mener à l’irréligion, dont les sentimens sont répandus d’une maniere si fine & si cachée dans la plûpart de ses autres pieces, qu’on peut assurer qu’il est infiniment plus difficile de s’en défendre que de celle où il joue pêle-mêle bigots & dévots, le masque levé, &c. […] J’avoue en ce sens que Moliere est un Philosophe, & un Philosophe très dangereux, & que son Théatre est une véritable école de philosophie qui a formé une infinité de disciples.
Voilà sans doute les véritables motifs qui éloignent la Noblesse de ses Châteaux, et non le rôle de Sotenville. […] Si comme tout le monde vous eussiez voulu voir la Pièce dans son véritable point de vue, vous auriez senti qu’en jouant la scène du Gentilhomme bas Normand du style et du ton de Crispin, qu’en jouant le rôle de veuve avec des moustaches, un homme tant soit peu sensé tel qu’est Géronte serait difficilement la dupe de la figure, des propos et du travestissement d’un valet fourbe, et qu’un demi-quart d’heure d’entretien ne suffirait pas pour convaincre un homme de sa parenté avec deux originaux aussi ridicules que le Gentilhomme et la veuve.
., et dans les pièces où il y a des crimes véritables, comme Dina, Samson, David, on fait parler les personnages de la manière la plus séduisante et la plus scandaleuse. […] Il est vrai qu’en permettant les pièces ordinaires, s’ils ne blessent pas la majesté de la religion, ils ne ménagent guère la pureté de la morale, et que la véritable piété supprimerait tout.
Le même la Mothe, dans l’Ode sur la fuite de soi-même, cherche un homme, comme Diogène, et demandant où l'on peut le trouver, dit : « Le chercherai-je aux théâtres, Vive école des passions, Qui charment les cœurs idolâtres De leurs vaines illusions, Où par des aventures feintes, On nous fait à de fausses plaintes Prendre une véritable part, Où dérober l'homme à lui-même Fut toujours le talent suprême Et la perfection de l'art ? […] Quel est le véritable Tartuffe ?
Qu'importe que ce soit la partie supérieure ou inférieure, un sentiment actif ou passif, un objet fabuleux ou véritable, pourvu qu'on goûte réellement le plaisir ? […] Dévoré d'un saint zèle, il va tout entreprendre pour sa gloire ; il est si plein de respect pour Jupiter, Apollon, Mars, quel va être son courage pour la cause du Dieu véritable !
Cette chute est inévitable : la véritable joie est le sentiment du bien-être, le spectacle n'est qu'une agitation passagère qui attire l'âme hors d'elle-même, et ne lui dit rien de son propre état. […] L'Être suprême, dans la paix et l'élévation de son essence divine, nous donne le plus parfait modèle de ce calme du cœur, de cette grandeur de l'âme que produit la véritable vertu.
soit parce que ces deux désordres éloignent également de Dieu, & tournent entierement vers la créature un cœur aveugle qui s’en fait une divinité ; soit parce que l’ame étant unie à Dieu par la grace, & que Dieu en conséquence daigne l’appeler son épouse, tout amour étranger, tout partage du cœur, est par rapport à Dieu un véritable adultere. […] Quelques-uns ont dit avec Grotius que l’histoire de Judith n’étoit pas un fait réellement arrivé, mais une longue parabole, telle qu’ils croyent être le livre de Job, deux pieux Romans faits pour instruire les Juifs, & ranimer leur courage ou soutenir leur patience par ces héroïques exemples, ce qui sans être absolument contre la foi, est du moins très-peu vrai-semblable ; tant de noms, de circonstances, de faits si précis, ne permettent guere de douter que ce ne soit une véritable histoire, un peu embellie dans la narration. […] Toutes ces découvertes & ces annonces sont de la vraie charlatanerie, & ces commissions de la Faculté, & de l’Académie de véritables scenes de comédie.
Disons encore, qu’ils ne sont agir dans leurs Drames lyriques que des Hèros véritables, ou dont les fais sont consacrés dans l’Histoire ; aussi leurs Pièces chantantes sont-elles toujours froides, malgré les beautés de leur musique. […] Le Hèros véritable qu’il met alors sur la Scène, ne peut éprouver que des revers connus, ou naturels. […] Et d’ailleurs, le tragique ne peut-il pas se trouver aussi bien dans un sujet fabuleux, que dans un sujet véritable ?
La galanterie n’est pas la seule science qu’on apprend à l’école de Moliere, on apprend aussi les maximes les plus ordinaires du libertinage, contre les véritables sentimens de la Religion, quoi qu’en veuillent dire les ennemis de la Bigoterie, & nous pouvons assurer que son Tartuffe est une des moins dangereuses pour nous mener à l’irréligion, dont les semences sont répanduës d’une maniére si fine & si cachée dans la plupart de ses autres Piéces, qu’on peut assurer qu’il est infiniment plus difficile de s’en défendre que de celle où il jouë pêle & mêle Bigots & Devots le masque levé.
Au reste l’objet de l’Abbé Terrasson étant de démontrer qu’on a tort de regarder les talens dans les mains du plus grand nombre, comme une véritable perte pour le bon goût ; c’est ajouter une absurdité au peu de justesse de ses expressions.
Le véritable esprit de notre Religion ne condanne pas le Spectacle en lui-même, puisqu’il l’admet dans le culte de la Divinité : « L’expérience nous apprend qu’il faut des Spectacles pour attacher le Peuple : une Religion dépouillée de tout appareil extérieur ne peut ni l’affecter ni l’instruire : les Protestans ne s’apperçoivent que trop aujourd’hui des inconvéniens d’un culte trop décharné. » Apol. de la Rel.
Le coloris de leurs fausses vertus ternit l’éclat des véritables : le manege des procédés est substitué aux devoirs réels ; les beaux discours font dédaigner les belles actions, & la simplicité des bonnes mœurs passe pour grossiereté…. […] L’Empereur Charles IV ayant sollicité Pétrarque de lui dédier un Ouvrage : Je ne puis, lui répondit le Poëte, vous rien promettre, qu’autant que vous aurez de véritable grandeur. […] Il en résulte qu’il y avoit dans les drames des Grecs une infinité de rapports ingénieux qui devoient attacher agréablement les Spectateurs, & produisoient chez eux cette grande admiration dont on ne voit pas toujours aujourd’hui la raison, parce qu’on trouve froids & obscurs des endroits dont on n’a plus la véritable intelligence. […] c’est que nous n’en sçavons pas assez ; & comme nous ne connoissons gueres les véritables mœurs des Peuples, nous ne trouvons point étrange qu’on les fasse galans à notre maniere ; & pour en rire, il faudroit des gens plus éclairés ».
) qu’il n’y a point de véritable liberté dans l’homme, & qu’on ne peut se former aucune idée de ce mot appliqué à la volonté , Phédre & Oedipe nous apprennent que le Ciel punit l’homme des péchés qu’il lui fait commettre. […] Ils auront beau regarder les Rois de la Terre comme les dépositaires de l’autorité de Dieu même, comme des Divinités sensibles, ils enseigneront en vain qu’il est donc nécessaire de s’y soumettre non seulement par la crainte du châtiment, mais aussi par un devoir de conscience. doctrine seule véritable & qui affermit le bonheur des Rois & des Peuples . […] Qu’ils soient donc déracinés ces arbres maudits qui ne nous présentent qu’un fruit justement défendu, puisque le meilleur n’en vaut rien : oui, quand nous n’aurons plus à verser des larmes sur un faux Joas, nous n’en serons que plus disposés à nous laisser efficacement attendrir sur une infinité de véritables Lazares en faveur desquels de vils animaux semblent nous reprocher une insensibilité qu’ils n’ont pas : quand, à l’ombre de ces arbres de la science du mal, une Précieuse, un Petit-Maître n’apprendront plus à se corriger d’un ridicule, eux & deux mille avec eux, n’y apprendront plus à commettre tous les vices. […] C’est pour nous mettre d’accord avec nous-mêmes que ce véritable ami des hommes a dressé son plan de réformation du Théatre : si jusqu’ici l’exécution n’en a pas été tentée, c’est que peut-être ce plan ne remplit son objet que trop peu.
Si les peintures immodestes raménent naturellement à l’esprit ce qu’elles expriment, & que pour cette raison on en condamne l’usage, combien plus sera-t-on touché des expressions du théâtre où tout paroît effectif, où ce ne sont point des traits morts & des couleurs seiches qui agissent, mais des personnages vivans, de vrais yeux, ou ardens, ou tendres, ou plongés dans la passion ; que vraies larmes dans les acteurs qui en attirent d’aussi véritables dans ceux qui regardent ; enfin, de vrais mouvemens qui mettent en feu tout le parterre ? […] Que tout ce qui est véritable & honnête soit l’entretien de vos pensées. […] Sans m’arrêter ici à déplorer un aveuglement si digne de larmes, apprenons-leur donc aujourd’hui quel est le mal qu’ils ne veulent pas connoître ; & leur rappellant le véritable esprit du Christianisme, faisons-leur voir que les spectacles lui sont entierement opposés dans leur nature & dans leurs effets. […] Que les partisans du théâtre rapprochent ces principes ; & s’ils sont de bonne foi, ils conviendront que les spectacles sont opposés au véritable esprit du christianisme, non-seulement dans leur nature, mais encore dans leurs effets. […] N’est ce pas là en un mot que le cœur se voyant lui-même dans celui qui paroît épris d’un objet séduisant, devient aussi-tôt un acteur secret, qui tandis qu’on joue une passion feinte, en éprouve lui-même une véritable ?
Loin de vouloir qu’on perfectionne les Théatres, je ressens une véritable joie de leurs défauts littéraires. […] de Voltaire, en reconnut les inconvéniens quand il eut conçu l’idée de la véritable grandeur. […] Garnier n’est que trop véritable. […] … … … … … O Spectacles divins, Ecoles respectables, Du véritable honneur, des vertus véritables ! […] … … … … … Et ce n’est qu’en Dieu seul qu’est l’honneur véritable.
Cependant sous lui, la Tragédie resta encore loin de la véritable grandeur.
Cependant ce qu’ont dit les Philosophes se trouva véritable ; il dévint heureux lorsque ses disgraces furent à leur comble : il fut réuni à ses adversaires, c’est-à-dire au Théâtre-Italien9.
Les malheurs des scélérats sont peu propres à nous toucher ; ils sont un juste supplice, dont l’imitation ne saurait exciter en nous ni terreur ni compassion véritable (à raison de l’indignation qui a précédé, & du sentiment d’estime de nous-même, bien ou mal fondé, qui nous dit que nous ne leur ressemblons pas, & qu’ils nous sont étrangers ; ce qui éteint la compassion).
Ce sont des défauts de cette espèce qui font que les personnes sans prévention, en convenant que Molière est le père du vrai Comique de situation, de la véritable économie théâtrale, ne regardent pas ses Ouvrages comme de parfaits modèles, & qu’elles condannent les mœurs du plus grand nombre de ses Pièces. […] Il disait, que lorsqu’elles sont trop multipliées, trop détachées, quoique excellentes en elles-mêmes, elles donnent aux Personnages un air pédant & raisonneur ; que la manière des grands hommes, était de faire résulter la moralité de l’action ; & que c’était la seule bonne, parce qu’elle était la seule qui fît une véritable impression. […] Des Etres fantastiques, tels que les Dieux & les Magiciens, peuvent causer de l’étonnement, exciter l’admiration ou la terreur ; mais jamais ils n’intéresseront : j’imagine, que par cette raison même, la Fable & les Romans merveilleux sont plus propres que l’Histoire à fournir les sujets des Opéras : outre qu’un Poème où de véritables Héros agiraient, est trop fort de choses, il est contre l’idéalité que Cyrus, Artaxerxe, Alexandre agissent, parlent & meurent en chantant : au lieu que n’ayant que des idées extraordinaires des personnages imaginaires, nous leur supposerons plus facilement une manière de s’exprimer tout-à-fait différente de la nôtre : en outre, le Poème n’ayant par lui-même que très-peu d’intérêt relatif, il sera tel qu’il doit, être, pour que le Musicien ait sa tâche tout entière, & ne soit pas réduit à la nécessité de briller tour-à-tour avec le Poète : la Musique chez nous donnera seule le pathétique, & même l’intérêt ; c’est-à dire, que ces affections ne seront que dans la manière de s’exprimer, prêtée par le Musicien à des Etres indifférens par eux-mêmes à l’humaine nature : par ce moyen chaque langage aura sa partie distincte ; le Poète, la pensée, les situations, le tissu de l’action ; le Musicien, le mouvement & l’expression. […] Comme l’on s’est apperçu que le jeu des Comédies-Ariettes était contraire au véritable Actricisme, on ne permettra ni aux Comédiens, ni aux Tragédiens de s’y exercer ; l’on choisira, parmi les Jeunes-gens, des voix agréables pour ce genre en particulier, & ces Acteurs-citoyens ne seront qu’Arietteurs. […] Ils verseront de véritables larmes ; il suffit pour cela de se bien pénétrer de son rôle, & d’avoir de la sensibilité : on percevra, quelquefois, plutôt qu’on ne les entendra, les mots péniblement échappés à travers les sanglots ; l’Art embellira la nature, sans la désigurer : les Actrices rougiront, quand on leur dira : Vous rougissez ; & pour cela, leur visage ne sera pas masqué par deux couches épaisses de blanc & de rouge ; si quelquefois elles ont besoin d’animer leur teint par un vermillon étranger, ce ne sera que dans les cas où le caractère de leur Rôle l’exigerait.
C’est une véritable folie que l’entrée de Ptolemée Philadelphe, Roi d’Egypte, dans sa capitale, dont on voit la description dans Athenée, Liv. […] Chrisostome, dans la même idée, croit que l’ascendant qu’elle prend sur l’ame, la fait couler comme l’eau, en y apportant la fureur de l’amour, une véritable ivresse : Imposuisse menti, limphasse animum, æstum libidinis furibundum accendisse, amoris impetum attalisse .
., où parmi bien des indécences, on trouve de jolis portraits, des traits ingénieux, & des vérités, parlant de l’amour de théatre, prouve dans un chapitre exprès, qu’au spectacle il n’y a ni ne peut jamais y avoir un véritable amour, mais galanterie & débauche. 1.° On n’y cherche qu’à plaire, ce qui émousse le sentiment. 2.° On n’y étale que de la volupté, ce qui la partage, & l’effet de la volupté est plus rapide. 3.° On y offre le plaisir trop rapide, ce qui l’anéantit ; la pente naturelle y mène, & la passion satisfaite, le sentiment est éteint. 4.° On en éloigne le sentiment, en montrant le sexe méprisable par mille défauts & ridicules, on l’estime moins, comment aimeroit-on ? […] Le succès étoit tel, qu’un grand nombre de femmes avoient traîné à leur char vingt amans, aussi emportés que s’ils avoient éprouvé une véritable passion, sans que jamais l’amour eût éfleuré leur ame.
Elles sont si utiles, que plusieurs d’entr’elles sont reçues gratis ; leur présence est le véritable assaisonnement de ce spectacle, elle tient lieu de l’esprit, de la finesse, de l’intérêt, qui manquent aux productions qui sont représentées. […] Avec quelle horreur le jeune imprudent qui court dans les bras de ces nymphes folâtres fuiroit loin d’elles, si l’on pouvoit, par un cinisme utile, lui découvrir le hideux et véritable état de leur santé, si les dépouillant de leurs charmes postiches, on lui faisoit voir qu’il va jouir de la gangrène.
Le rideau de gaze des Délassements et les acteurs de bois des Beaujolais 53 1 n’empêchèrent point les administrations de leur temps de prospérer ; et ces deux petites entreprises devinrent, malgré les entraves, une véritable pépinière, où les grandes firent des acquisitions précieuses en tous genres. […] Son véritable nom se trouve dans l’anagramme qu’on livre au public.
Mais le véritable frein et le plus fort, s’il en était aucun pour des Comédiens, ne serait-ce pas la crainte de cette privation de l’honneur et des biens de la communion des fidèles ? […] Le véritable déshonneur est dans la profession, l’infamie légale n’en est que la déclaration.
Si nous sommes donc touchés d’un véritable regret d’avoir perdu ce Prince ; témoignons-le en punissant nos crimes qui nous l’ont ravi ; et tâchons de profiter des instructions, et des exemples qu’il nous a laissés. […] Cela suffit pour faire voir que la proposition de la Dissertation, n’est point absolument véritable. […] , des choses véritables et qu’il n’y a que la seule narration qui soit fabuleuse ; il y a plusieurs manières de les représenter par des fictions. […] Est-il donc raisonnable que lorsque nos enfants sortent de l’école de leurs véritables Précepteurs, ils aillent sous d’autres qui n’en ont point la charge, et qui s’ingèrent eux-mêmes de leur faire des leçons ? […] Ou bien s’il soutient que ce qu’il avance dans ce quatrième chapitre, est véritable, il faut malgré lui qu’il rétracte comme faux ce qu’il a dit dans le 3.