Les dieux, les autels, les prodiges, les prêtres n’y paraissent que pour être la matière d’un indigne parallèle : ils n’y sont soufferts que pour engager adroitement les spectateurs à confondre avec de faux cultes le culte véritable, et n’y sont marqués que du sceau de la haine et du mépris.
Elle fut refusée par sa propre sœur, qui en étoit une des Prêtresses. […] Lorsque dans la suite le théatre & le vice eurent degradé la vertu Romaine, on fut moins délicat dans la reception des Prêtresses de la pudicité. […] Les Prêtresses de la pudicité étoient libres, pouvoient être mariées. […] Les Communautés des Religieuses ne font pourtant pas moins d’honneur à leur sexe que les Vestales, & les Prêtresses de la Pudicité. […] Leurs amans même sont les Prêtres impies qui les immolent.
La magistrature est une sorte de sacerdoce, et chez plusieurs nations, les Prêtres étaient les juges nés de tous les différends. […] Il y a sept à huit mois qu’étant dans ma loge à m’habiller en Prêtresse de Diane, un jeune Abbé vint m’y trouver, et sans respect pour mon habit blanc, mon voile et mon bandeau, il me ravit mon innocence. […] tout y gagnerait, et eux-mêmes les premiers ; les lois ne les appellent-elles pas les Prêtres de la justice, justitiæ Antistites ?
Collet, Prêtre de la Congrégation de la Mission et Docteur en Théologie.
L’amour de Dieu qui doit brûler sur l’autel de notre cœur, et dont chaque chrétien doit être le prêtre, comment ne s’éteindrait-il pas dans des lieux où tous les sens sont saisis par l’attrait de la volupté ?
Medard) ni celui qui couronne la Rosiere (c’est un Prêtre, non le Seigneur). […] Medard, celui qui la couronne est un Prêtre qu’on n’ose nommer), ensuite on forme un bal champêtre . […] Dans la vérité, la Rosiere modestement habillée, & coëffée à son ordinaire, accompagnée de sa famille & de ses amies, modestes comme elle, sans souffrir qu’aucun garçon les approche, & suivie de tout le village, se rend à l’Eglise, se met à genoux, fait sa priere, & le Prêtre, après un petit discours, bénit la couronne & la lui met sur la tête : elle s’en retourne chez elle avec la même modestie. […] Medard voulut que la Rosiere allât recevoir à l’église, de la main du Prêtre, cette couronne glorieuse, avec la bénédiction, accompagnée d’une exhortation.
Mais il me semble que les Prêtres ne manqueraient pas de crier contre la profanation de ces Histoires sacrées, dont ils remplissent leurs conversations ordinaires, leurs livres, et leurs sermons. […] Et le plus souvent les Prêtres des Paroisses pour avoir leur passe-temps d’aller èsdits jeux, ont délaissé dire Vêpres les jours de Fête, ou les ont dites tout seuls dès l’heure de midi, heure non accoutumée : et même les Chantres ou Chapelains de la Sainte-Chapelle de ce Palais tant que lesdits jeux ont duré (il avait dit auparavant qu’on les avait fait durer l’espace de six ou sept mois), ont dit Vêpres les jours de Fêtes à l’heure de midi, et encore les disaient en poste et à la légère pour aller ès dits jeux, etc.
Il n’y veut employer que ses Prêtres & ses Levites dont il a redoublé le nombre, & sans leur apprendre quel Roi il leur doit donner, il leur a promis un successeur de David, & les a engagés par serment à lui être fidelles, lorsqu’ils le connoîtront, Un serment solemnel par avance les lie A ce fils de David qu’on doit leur révéler. […] Il découvre à Joas ce qu’il est, appelle les Prêtres, leur montre leur Roi, & leur fait prêter serment de fidélité. […] Prêtre du Dieu d’Athalie, il est aussi le Ministre & le Confident de cette Reine. […] Il ne voit plus pour le secourir que des Enfans & des Prêtres, il en remercie Dieu, Voilà donc quels vengeurs s’arment pour ta querelle Des Prêtres, des Enfans !
En Egypte, & chez bien d’autres peuples, les Prêtres étoient chargés de tenir un régistre fidele des actions du Prince, & des affaires de l’Etat ; c’étoit le même incovénient, le Sanctuaire n’est point inaccessible à la flatterie, & lui-même s’en repait quelquefois.
Et les Auteurs de ces deux pièces, que l’on sait bien, Mes Pères, n’être point des Ecoliers, mais des Religieux et des Prêtres, pouvaient-ils être plus follement idolâtres, au sens de M.
Si les mondains ne les aperçoivent pas, les Prêtres les doivent instruire.
Il n’est pas bien séant, et il ne faut pas que les yeux des Prêtres du Seigneur soient souillés par de semblables spectacles, et que leurs esprits s’évaporent et se laissent aller aux bouffonneries quelles qu’elles soient, ou aux paroles déshonnêtes qui s’y disent.
Tout le monde fut dans la derniere surprise, qu’un Prêtre, un Religieux recommandable par son zéle, sa science & sa piété, Professeur de Théologie dans un ordre aussi Régulier, & aussi édifiant que les Théatins, donnat de pareilles instructions à ses Ecoliers, destinés à prêcher & à confesser, & les répandit dans le public, qui ne pouvoit qu’en abuser. […] La confession de certains péchés faite aux Prêtres, la découverte de ses blessures, de ses infirmités, aux médecins, quelquefois avec la plus vive douleur, ne sont pas sans danger. […] Il en construisit pour les Idoles, & nommément pour Auguste, sa vraie divinité, où il établir un college de Prêtres, pour lui offrir des sacrifices. […] Hérode avoit-même eu, quoique faisant profession du Judaisme, l’impiété d’élever un temple à Auguste, d’y établir des prêtres, d’y faire offrir des sacrifices, & célébrer le culte de cet Empereur, comme d’une divinité même. 2°.
C’est le temple du Démon, ce sont ses fêtes & son culte, ce sont ses Prêtres & ses Prêtresses, & tous ses dévôts, ses sectateurs & ses esclaves. […] Leur conduite n’est pas moins insensée, la première Adoratrice, c’est elle-même qui rend à son corps un vrai culte, & plus qu’à la divinité ; on s’est toujours fait un point de religion d’orner les Temples & tout ce qui sert au culte de Dieu ; mais jamais on n’a tant fait pour aucun Dieu, qu’une Actrice en fait pour sa parure ; jamais autel n’a été paré avec autant de soin que sa tête, jamais Prêtre n’a montré plus de zèle que la femme de chambre & qu’elle-même, jamais dans aucune Religion les Fêtes où on les honore n’ont été aussi fréquentées que la toilette qui revient tous les jours avec la même solennité. […] Pour favoriser la population des Nains, ce Prince si grand & si petit qui a joué tant de rôles sur la scène du monde, fit en 1710 une fête solennelle sans exemple dans l’histoire, ayant eu la fantaisie de voir un mariage de Nains, il en assembla soixante-douze pour la cérémonie, qu’il fixa au 24 novembre : la veille, deux Nains de taille égale, richement vêtus, se mirent dans une petite voiture à trois roues, tirée par un petit cheval orné de rubans de différentes couleurs, & allèrent précédés de deux Maréchaux Nains, montés sur de très-petits chevaux, inviter ceux que l’Empereur vouloit admettre à la nôce ; le lendemain tous les Nains étant assemblés, la procession défila vers l’Église de la Forteresse où le mariage devoit être béni par le plus petit Papa (Prêtre Grec) qu’on avoit pu trouver dans l’Empire : un Maréchal Nain portant un bâton orné de rubans, ouvrit la marche, il précédoit le fiancé & la fiancée qui marchoient devant l’Empereur, les Ministres, les Knées, les Bojards, les Officiers & les autres personnes de la Cour ; les soixante-dix Nains restans venoient ensuite, ayant un Nain à leur tête, & marchant deux à deux ; la procession étoit suivie d’une foule immense, contenue par les Soldats de la garde.
C’est pour exprimer leur respect & leur gratitude envers Dieu, que la danse sacrée fut la plus ancienne, & la source où l’on puisa toutes les autres ; que dans toutes les anciennes religions les prêtres furent danseurs par état, parce que la danse étoit une partie du culte. […] La Religion naturelle, de toutes la plus ancienne, ni celle des Juifs qui l’a suivie, n’ont eu des danses sacrées ni des prêtres danseurs, Adam, Abel, Caïn, Henoch, Noé, Abraham, Melchisedech, Isaac, Jacob, Job, n’ont jamais mêlé la danse à leurs sacrifices : on ne voie pas même qu’ils aient dansé du tout. Dans le nombre infinis de cérémonies prescrites à Aaron, aux prêtres, aux lévites, on chercheroit vainement la danse, quoiqu’il y soit parlé de cantiques, d’instrumens de musique. […] David danse devant l’Arche : cette danse que l’Ecriture rapporte, ne blâme ni n’approuve, qui fut blâmée par son épouse, comme indécente, qui l’est en effet, & n’est excusable que par la bonne intention du prince ; cette danse n’étoit point une partie du culte, elle n’étoit pas prescrite par la loi ; David, qui dansa seul, n’étoit pas prêtre & danseur par état : n’eût-il pas dansé, le cérémonial n’eût pas été moins rempli.
L’immortalité de l’ame, l’éternité de l’enfer, ses tourmens, la liberté de l’homme, la justice de Dieu à punir le crime, la sainteté de l’état religieux, l’obligation de la charité, le Pape, les Evêques, les Prêtres, les Moines, &c. tout est un jeu pour lui ; l’irréligion éclate à chaque page. […] On ne peut s’y méprendre ; voilà qui est Divin pour un Prêtre de Vénus. […] Dans un temple charmant que le goût se rappelle, Et dont lui seul étoit le Dieu, L’amour avoit une chapelle Que desservoit ce grand Prétre Chanlieu, Pontife un peu gouteux, mais Célébrant fidele ; Si digne en tout des Prêtresses du lieu, Et cite-moi deux accidens plus tristes Que les dînées d’agriculteur Et les soupés d’économistes. […] Le ton de la galanterie qui y regne, quelque motif qu’ait eu l’Auteur, tranche trop avec le caractere de certain Journaux, (faits par un Prêtre,) pour qu’on puisse désaprouver leur silence sur les endroits où ce ton domine davantage.
L’insolence des Poètes Anglais à l’égard des Prêtres dans toute sorte de créance, 168 A quel dessein les Poètes Anglais en usent ainsi, 169 Quelques exemples de leur insolence, 170 Conduite du Théâtre Anglais contraire en ce point à l’usage de toutes les nations, 191 Preuves tirées d’Homère, là même.
C’était un bon temps, un beau jour, lorsqu’on réunissait les cérémonies des fous, de l’âne et des cornards, ou lorsque les évêques dansaient ou jouaient à la boule dans les églises ou enfin lorsque les diacres, et ceux qu’alors on appelait sous-diacres, « prenaient plaisir a manger des boudins sur un coin de l’autel, au nez du prêtre célébrant ».
On n'y reconnaît plus ces Anciens Prêtres, Ministres de l'Idolâtrie, comme Souverains Pontifes, ce n'est plus à l'honneur de quelques fantastiques Divinités que nos Poètes et nos Acteurs consacrent leurs travaux, ni qu'ils rendent des actions de grâces, quand ils y reçoivent des applaudissements ; Tous leurs soins ne vont qu'à complaire à la Cour de France et à la Ville de Paris, et leurs remerciements ne sont que pour les bienfaits dont nos Princes les honorent.
Nous défendons absolument et très étroitement de se servir de lieux saints ou consacrés par la célébration de nos saints mystères, pour la représentation de ces Tragédies à quelque point que l’on les réduise, mais beaucoup plus étroitement encore si on y joignait quelqu’une des choses que nous venons de défendre dans le précédent Règlement : et si ce scandale arrivait, comme cela nous paraîtrait une profanation publique de ces lieux, et une espèce d’abomination dans le lieu saint, Nous défendons très expressément à tous Prêtres du Clergé ou Réguliers d’y célébrer la S.
Sur l’échafaud l’on y dresse des autels chargés de Croix et ornements Ecclésiastiques, l’on y représente des Prêtres revêtus de surplis, même aux farces impudiques, pour faire mariages de risées : L’on y lit le texte de l’Evangile en chant Ecclésiastique, pour, (par occasion,) y rencontrer un mot à plaisir qui sert au jeu : Et au surplus il n’y a farce qui ne soit orde sale et vilaine, au scandale de la jeunesse qui y assiste, laquelle avale à longs traits ce venin et poison, qui se couve en sa poitrine, et en peu de temps opère les effets, que chacun sait et voit trop fréquemment.
Et le plus souvent, les prêtres des paroisses, pour avoir leur passetemps d’aller auxdits jeux, ont délaissé dire vêpres ès fêtes, ou les ont dites tout seuls dès l’heure du midi, heure non accoutumée. […] XII, « De vita et honestate clericorum », qui affirme que les jeux de théâtre (ludi theatrales) même sous le prétexte de l’habitude, ne doivent pas être pratiqués par les clercs dans les églises et qui condamne ces spectacles qui ne visent qu’à la dérision et sont parfois pratiqués, à l’occasion de certaines fêtes, par les diacres, sous-diacres et prêtres, voir l’éd. commentée par le Panormitain (voir infra n. 36), Abbatis Panormitani Commentaria in Tertium Decretalium Librum, Venise, apud Juntas, tome 6, 1588, f. 10.
Les Conciles de Mayence, de Tours, de Reims, et de Châlon-sur-Saone qui furent tenus l’an 813. défendirent aux Evêques, aux Prêtres et aux autres Ecclésiastiques, d’assister à aucuns de ces spectacles ; à peine de suspension, et d’être mis en pénitence.
Faut-il, parce qu’il est des Prêtres débauchés, & des personnes qui font de l’Eglise le théâtre de leur indécence, abolir la Religion ? […] Sur un Comédien vicieux, il est cent Prêtres dont les anecdotes font frémir, sans en excepter vos Sociniens ; & sur une de sue, il en est mille d’ignorées du vulgaire. […] Les Prêtres à qui l’usage avait permis de se marier avant la clôture dudit Concile, demandèrent aussi la permission de garder leurs Femmes. […] Le Mariage, à l’égard des Prêtres, était-il plus criminel après la tenue du Concile qu’avant ? […] Un Prêtre qui s’abandonne à l’impudicité est noté d’infâmie sans égard, s’il est moins fragile que nous.
C’est ainsi que la lutte cessa d’être apparente ; mais, rivaux irréconciliables, les acteurs et les prêtres ne vivront jamais dans une paisible harmonie.
Par là, il désarma l’autorité des Magistrats, qui ne pouvaient toucher aux temples : objet dans toutes les religions réservé aux seuls Prêtres, et ce n’est peut-être pas une fausse conjecture de dire qu’en punition de cet ouvrage, qui ouvrant une source empoisonnée de toute sorte de débauche, acheva de corrompre les Romains, cet homme si puissant, si célèbre, si grand dans la république, qui en était le soutien et l’oracle, fut vaincu par César, et mourut misérablement en Egypte, où il allait chercher un asile.
La religion d’Élisabeth, plus libre que celle de Henri son père, conserva la Confession sacramentelle sans l’ordonner, les Fêtes, les jeûnes, les abstinences sans y obliger ; la présence réelle de Jesus-Christ dans l’Eucharistie sans impanation ubiquite ni transubstantation, la Hiérarchie ecclésiastique d’Évêques, Curés, Chanoines, Prêtres, Diacres, sans Chef universel de l’Église chrétienne, mais seulement un Chef particulier de l’Église d’Angleterre, & se donne elle-même hardiment pour Chef & Gouvernante de son Église ; la Communion sous les deux espèces sans nécessité de le recevoir ; le Clergé, sans dîmes, sans privilège qui les distingue des Laïques ; elle avoit grande envie de conserver des Cardinaux pour se faire à elle-même un sacré collège en écarlate ; elle vouloit encore conserver les images sans honorer ni invoquer les Saints ; elle croyoit les images propres à orner les Églises, & utiles à instruire les peuples ; mais les Protestans rigides s’y opposèrent si vivement qu’elle se rendit enfin avec peine. […] Les Payens avoient des Prêtresses pour le culte de leurs Dèesses, mais comme nous ne connoissons point des divinités de deux sexes, nous ne connumes jamais ce double Sacerdoce ; d’ailleurs à Rome tous les Prêtres & Prêtresses, jusqu’aux Vestales qui avoient leurs gouvernantes, étoient soumis au Souverain Pontife qui ne fut jamais qu’un homme. […] Depuis dix-sept siècles on n’a vu dans toutes les Églises chrétiennes, même d’Angleterre & dans les pays où l’on n’observe point la loi salique pour la succession au trône, ni Pape, ni Évêque, ni Prêtre, que des hommes ; de quel droit l’Église Anglicane change-t-elle l’ordre établi par un Dieu, suivi sans exception dans tout l’univers, & par elle-même jusqu’à la débauche d’Henri VIII, suivi encore par elle-même & par toutes les communions Protestantes pour les Ministres inférieurs y auroit-il plus d’inconvénient qu’une femme fut Chef & Gouvernante de l’Eglise particulière de Cantorbery sous le nom d’Archevêque, qu’il n’y en a qu’elle soit Chef & Gouvernante de toute l’Église Anglicane, dont l’Église de Cantorbery ne fait qu’une partie.
L’exclusion des prêtres & la fréquentation du théatre. […] Les querelles, les mensonges, la paresse, l’oisiveté, les prêtres n’entrent point dans son village : aussi le jeune prince n’y voit que de bons exemples. […] Il descend de son trône, quitte sa nouvelle épouse, pour faire à ses yeux, sans égard à la jalousie, la fonction d’un prêtre unissant les deux amans, leur présentant la coupe nuptiale, selon l’usage du temps, & les comblant de présens. […] Le Mexiquain dira que tout est à peu près égal entre les empereurs & les vices-rois espagnols ; que ses ancêtres étoient tyrannisés par les prêtres de ses idoles, & qu’il l’est par son évêque, les moines & son curé. Je demande à M. de Saint-Lambert s’il y a de la pudeur, de la probité, de l’honneur, non-seulement d’un homme de condition comme lui, mais d’un honnête homme, de comparer les évêques, les curés, les moines à des prêtres idolâtres, qui chaque année égorgeoient des milliers de victimes humaines, dont ils arrachoient le cœur pour l’offrir à leur Dieu.
C’est lui même, non dans le cours de ses égaremens, mais depuis qu’il est converti, Prêtre, Réligieux, Abbé, fondateur d’Abbaye, après avoir, par sa mauvaise doctrine & sa causticité, mérité d’être chassé de l’Abbaye de Saint Denis, condamné par un Concile, excommunié par le Pape, qu’il s’avise d’écrire ses avantures, non pour les déplorer, comme Saint Augustin a écrit ses confessions, mais pour entretenir sa passion ; car on n’en fait rien que de lui, & de la savante Climene, qui se le rappelloient mutuellement dans leurs lettres, dans le style qu’on appelle tendre, noble, pathétique, parce qu’il est très-licentieux & très-passionné, le tout mêlé de dévotion ; déreglements des Réligieuses, de passages de l’Ecriture, aussi bien que des poëtes, & sur-tout d’éloges infinis deux-mêmes. […] L’acteur de son côté, dévient Prêtre ; Réligieux, Abbé, passe sa vie dans des couvens, & ne trouve par tout que de débauchés ; il en est, dit-on, le censeur, & il n’entretient pas moins un commerce de lettres, où il se détaillent, l’un à l’autre, leurs anciens désordres, avec une licence dont une danseuse de l’opéra rougiroit. […] 25, par Possevin ; un de ses Prêtres qui vivoit chez lui, témoin de tout ce qu’il rapporte.
La marche partit à la pointe du jour, & dura toute la journée, des troupes innombrables de gens de toute nation & de tout état, des animaux de toute espèce, de jeunes garçons, de jeunes filles, des Faunes, des Satyres, des Nymphes, des Bacchantes, des danseurs, des danseuses, des Musiciens, des joueurs d’instrumens sur des théatres élevés sur des roues, traînés par des chevaux, qui dansoient, chantoient, jouoient continuellement, & faisoient retentir l’air ; des statues de tous les Dieux & de toutes les Déesses, avec leurs autels, leurs Temples mobiles, leurs Prêtres & Prêtresses, leurs victimes & sacrifices traînés par des lions, des tigres, des éléphans ; des forêts ambulantes, des parterres, des champs, des vignes, des tonneaux immenses comme des foudres d’Allemagne, remplis de vin & de lait, qui dans toute la marche en faisoient couler des fontaines ; des cuisines, des tables mouvantes pour donner à manger ; toute sorte de meubles, d’armes, d’ustenciles, tous les habits d’or ou de soie, tous les effets d’or ou d’argent, on eût dit que c’étoit la marche de la Nation entiere ; son Roi à la tête, qui avec sa Cour & sa Famille la terminoit. […] Esprit fait des vertus du grand Prêtre Onias, c’est de sa bonne odeur qu’il parle le plus.
Tâchez sur-tout de nous prouver bien clairement ce dernier point ; car j’observe que les parens, qui s’occupent de l’Education de leurs enfans, vous redoutent étrangement ; que les Personnes, à qui leurs Places prescrivent de la gravité & de la décence, craindroient d’être surpris dans les Temples où l’on débite si pompeusement vos maximes, que bien des gens sensés s’y ennuient ; que vos Prêtres & vos Prêtresses ne jouissent pas encore des droits que les Loix accordent au dernier des Citoyens.
L'adultère avec Bethsabée, le meurtre d'Urie, la perfidie pour le faire périr, l'adresse de l'enivrer pour le faire aller avec sa femme, et cacher le vrai père de l'enfant adultérin, le mariage avec la veuve adultère dont il avait tué le mari, le jugement contre Miphiboseth, les emportements contre Nabal, la retraite chez les ennemis de l'Etat, les invasions, du moins simulées sur les terres d'Israël, et la promesse de combattre son Roi légitime, le mensonge au grand Prêtre pour obtenir des provisions et des armes, l'assemblage d'une troupe de voleurs et de scélérats à la tête desquels il se met, font voir que dans ce Prince, non plus que dans Salomon son fils, plus grand homme que lui du côté des lumières de l'esprit, il s'en faut bien que tout doive servir de modèle. […] Il est vrai que cette chemise fort ample pouvait bien dans l'agitation d'une danse violente, voltiger fort indécemment : inconvénient que la loi avait voulu prévenir dans les Prêtres, en ordonnant que dans leurs fonctions ils porteraient des caleçons.
Et pourtant l’Auteur place des Ecoles jusques dans les Hameaux, puisque le Bucheron balance s’il ne désirera point d’être Maître d’Ecole : même sous la seconde race de nos Rois, l’ignorance était générale, le Gentilhomme se fesait gloire de ne rien savoir ; les Prêtres mêmes savaient à peine écrire leurs noms : or, comment y aurait-il eû des Ecoles dans les Villages ?
et fallait-il prendre le nom de Prêtre pour achever d’ôter aux fidèles le peu de componction qui reste encore dans le monde pour tant de désordres ?
On ne les verrait pas d’un côté pensionnés par le gouvernement et de l’autre un objet d’anathème ; nos Prêtres perdraient l’habitude de les excommunier et nos bourgeois de les regarder avec mépris ; et une petite République aurait la gloire d’avoir réformé l’Europe sur ce point, plus important, peut-être, qu’on ne pense.
Tout cela est digne du Grand Prêtre : l’éloge du reste ne le seroit pas. […] Les discours du Prince, du Général, d’Achior, du Grand Prêtre, de Judith, d’Ozias, feroient de belles scenes, offriroient des sentimens de toute espece, pourroient ramener toute l’Histoire Sainte, sans avoir besoin d’épisode d’amour, ni de donner des amans à Judith, contre son caractere & son dessein, comme a fait l’Abbé Boyer dans la seule piece de Judith qui soit connue, & qui est aussi médiocre que par décente. […] Cette idée est bien hasardée, rien ne la fait naître dans le Livre de Judith, la vie de retraite qu’elle a menée avant & après, l’éloge que lui donne le grand Prêtre de n’avoir jamais pensé à de secondes noces, la rendent très peu vrai semblable, & elle n’excuseroit ni les mensonges qu’elle débite à Holopherne, ni sa facilité à se rendre aux propositions de Vagao, & à se livrer seule dans sa tente à la passion d’un idolâtre. […] Or il est très-utile à l’Etat d’avoir un joli toupet & des perruques moins épaisses ; le Magistrat en jugera mieux, le Militaire se battra mieux, l’Orateur parlera mieux le grand Vicaire gouvernera mieux, le Prêtre dira mieux la Messe quand les cheveux des perruques sembleront des cheveux naissans & plus près de la peau.
Arnal, Les Acteurs et les Prêtres, 1830 • Arnal, Étienne (1798-1873) : Les Acteurs et les Prêtres, boutade en vers, suivie de notes, par M. […] Cernay (attribué à), « Instruction chrestienne sur la Comedie », 1662 • Cernay (16..-16.. ; abbé, prêtre de Saint-Nicolas-du-Chardonnet) [attribué à] : Le Pedagogue des familles chrestiennes. […] Collet, Prêtre de la Congrégation de la Mission et Docteur en Théologie, Paris, Les Libraires associés, 1764, 2 vol. […] Debreyne, docteur en médecine de la faculté de Paris, professeur particulier de médecine pratique, prêtre et religieux de la Grande-Trappe (Orne), Paris, Poussielgue-Rusand, 1845, viii-532 p. […] Par feu Messire Jean Pontas, Prêtre, Docteur en Droit-Canon de la Faculté de Paris, & Sous-Pénitencier de l’Eglise de Paris.
Ce sont là trois especes d’images défendues contre la Réligion, les mysteres, les Saints, les cérémonies, les Papes, les Evêques, les Prêtres, les Religieux, les livres hérétiques en sont pleins ; toutes les sectes en ont fait. […] L’Eglise explique les mystères de la Réligon à la faveur de ces pieuses images, à la portée des simples ; la séduction dévoile les mystères de l’impureté, aux yeux de l’innocence qui les ignore, & en rappelle l’idée à l’imagination lubrique qui s’en repaît ; c’est l’école du vice & l’école de la vertu : le zèle excite à la vertu par la vue des couronnes célestes que les Saints ont obtenus, il éloigne du péché par le tableau de la mort, du jugement, de l’enfer préparés aux pécheurs ; & le démon par les jeux, les ris, les graces, les délices, le bonheur des amans, dans les bras de la volupté, réveille les goûts, anime l’espérance, écarte les remords, enivre de plaisirs ; c’est le Prêtre de Paphos, & le Ministre de l’Eglise.
La Provence & le Languedoc composaient des espèces de Comédies & des chansons charmantes, tandis que les Prêtres de Paris savaient à peine lire. […] Charles-magne rend un Édit par lequel il défend aux Prêtres d’assister aux représentations des Farces ; preuve convaincante que la Comédie était connue depuis long-tems en France.
Pour imiter les Chrétiens, qui s’abstenaient du théâtre, il défendit à ses Prêtres d’y aller. […] Par une de ces contradictions qui faisaient son caractère, il défendait la comédie aux Prêtres, et leur menait les Acteurs jusque dans les sacrifices ; il affectait d’aller rarement au spectacle, et ne pouvait se passer de la compagnie des Acteurs ; il se moquait du goût des César pour le théâtre, et de la fureur des habitants d’Antioche, et les Acteurs étaient ses meilleurs, ses plus familiers amis ; aussi firent-ils après sa mort ses honneurs funèbres avec le plus grand éclat.
C’étoit justifier le confesseur, c’est la premiere fois que des prêtres ont été interdits pour avoir défendu la comédie à leurs pénitens. […] Les mariés furent benis dans la Cathédrale, par un prêtre aveugle & sourd, à qui on avoit mis des lunettes. […] Ce Prince avoit pourtant promis à la Sorbonne, qu’il étoit allé voir par curiosité, de travailler à réunir son Clergé & son peuple à l’Eglise Latine ; on avoit eu la facilité de le croire, & de lui fournir des mémoires, & tous les efforts aboutirent à tourner en dérision le Pape & le sacré Collége, plus maussadement que les Anglois qui brûloient un Pape de paille ; & même sa propre Réligion Greque, en prophanant dans la Cathédrale de Moscou, le Sacrement de mariage que les Grecs reconnoissent, & le ministere d’un prêtre dont ils réverent le caractère, par des bouffonneries aussi plates qu’indécentes, plus digne d’un Tabarin, sur le Pont neuf, que d’un Empereur qu’on dit philosophe, & à qui cette conduite puérile & sacrilége, n’en assure que trop le titre.
Il condamnoit les subtilités des Luthériens ; les excès des Calvinistes qui cassent les vitres, point de Confession, la Communion arbitraire pour qui en voudroit ; le culte des Images libres, il en faut au peuple ; point de Moines, point de Célibat des Prêtres, point de Paradis terrestre ni d’Enfer éternel. […] Je donne audience à tout le monde, excepté aux prêtres & aux moines ; un page prend leurs requêtes à la porte. […] Je n’abandonne point mon projet, mais je m’y prend différemment : je fais répandre sourdement dans toute sorte d’ecrit le mépris pour tout ce qui tient à la religion, Prêtres, Ministres, sur-tout la Cour de Rome, peu à peu mes sujets s’y accoutument & se defont des préjugés.
Les filles de Silo, & non les Prêtres, dansoient dans la campagne quand elles furent enlevées. […] C’est s’en jouer encore de faire danser les Thérapeutes & les Anachorètes dans leur désert, de regarder le chœur des Eglises, parce qu’il est plus élevé que la nef, comme un théatre bâti exprès pour y danser, & dire que les Prêtres de la loi nouvelle y dansent pour honorer Dieu, & que l’Evêque est appelé Prélat à presiliendo, parce qu’il commençoit & menoit la danse de la fête. […] Il avoit ailleurs fait danser dans le ciel les étoiles & les planètes (c’étoit sans doute une danse ronde), & assure que les Prêtres Egyptiens en avoient imaginé une très-ingénieuse pour représenter les mouvemens mesurés des corps célestes.
.° La religion défend absolument la danse aux personnes consacrées à Dieu ; dans un Prêtre, dans un Religieux, elle seroit d’une indécence si révoltante, si opposée à la gravité, à la sainteté de leur état, qu’elle a été justement l’objet de l’anathême des Conciles, jusqu’à leur défendre de se trouver dans les lieux où l’on danse, même aux noces de leurs parens. […] Les Chrétiens sont des Prêtres qui avec le Ministre offrent à Dieu la victime sainte, & s’immolent eux-mêmes en holocauste : on ne voit ici que des Prêtres du Démon ; la salle est leur sanctuaire, le jour de l’assemblée est leur fête ; de toutes parts, sur des autels dressés par le vice, s’immolent les victimes de la pudeur.
Les Prêtres doivent s'éloigner de tous les objets qui ne font que charmer les oreilles, et surprendre les yeux par des apparences vaines, et pernicieuses, et ils ne doivent pas seulement rejeter et fuir les Comédiens, les Farces et les Jeux déshonnêtes; mais ils doivent encore représenter aux Fidèles, l'obligation qu'ils ont de les rejeter et de les fuir.
Tâchez surtout de nous prouver bien clairement ce dernier point ; car j’observe que les parents qui s’occupent de l’éducation de leurs enfants vous redoutent étrangement ; que les personnes à qui leurs places prescrivent de la gravité, de la décence, craindraient d’être surprises dans les temples où l’on débite si pompeusement vos maximes ; que bien des gens sensés s’y ennuient ; que vos prêtres et vos prêtresses ne jouissent pas encore des droits que les lois accordent au dernier citoyen.
La malignité veut encore, mais c’est toujours malignité, qu’à la grossièreté près, dont tous les théâtres sont aujourd’hui purgés, on trouve dans ces pièces toutes les tendresses de l’amour, tout le fiel de la médisance, tous les emportements de la colère, toutes les horreurs de l’impiété, toutes les folies du paganisme, des divinités, des sacrifices, des Prêtres habillés d’une manière fort approchante des nôtres, souvent avec des ornements sacerdotaux assez peu déguisés ; qu’on joue quelquefois jusque dans les Eglises et les Congrégations, d’où on tire le matin le saint Sacrement pour faire place à Arlequin, etc. […] Tant de plaisirs réunis gagnent à coup sûr le cœur d’une jeunesse trop peu éclairée pour aimer la vertu pour elle-même, sans instinct et sans intérêt. » On voit ensuite danser la Religion avec les vertus, les jeunes gens, les grands Prêtres, Comus, divinité de la table, dont l’unique fonction était de présider aux fêtes, aux toilettes des femmes et des jeunes gens qui aiment la parure.
Qu’on ne nous dise pas, que ces sortes de divertissements se font d’une manière si secrète, qu’il n’est pas possible que les gens du dehors en puissent avoir connaissance ; car nous savons le contraire : puisqu’un Prêtre qui avait été Religieux dans un Ordre qui a de la réputation, nous a assure que cela s’y pratiquait dans le temps qu’il y était ; et il n’y a pas un mois qu’un Docteur de Sorbonne nous assura, que celui qui est le Maître de ces habits de théâtre, lui dit au mois de Janvier de cette année 1717. qu’il en avait fourni à une autre Communauté Religieuse, d’un Ordre même réformé, pour représenter dans le Convent une pièce de cette nature. La quatrième est, qu’il ne paraît guère possible que ces Religieux puissent emprunter, ou louer ces sortes d’habits, des personnes qui les ont sous leur garde, sans leur donner quelque occasion de curiosité, et de juger de l’usage qu’ils en veulent faire : ce qui ne peut leur donner qu’une fort mauvaise édification de leur conduite, et les porter à les décrier et à s’en entretenir avec d’autres séculiers, qu’on sait n’être déjà d’ailleurs que trop portés au mépris des Prêtres et des Religieux par le seul endroit que la vie à laquelle leur état les engage, condamne les maximes et la conduite des gens du siècle.
appelle ces sortes de réjouissances, Ludos Sacerdotales, parce qu’il y avait toujours quelque Prêtre qui y assistait et y faisait des sacrifices. Or il est si peu vrai que tous les jeux fussent de cette nature, que Julien veut que les Prêtres ne se trouvent jamais aux jeux comiques. […] Il donne les Gouvernements à des Chrétiens, commande d’honorer les Prêtres et ordonne que ceux qui entreprendraient de les outrager seraient punis du dernier supplice. […] Salvien, Prêtre de Marseille, et qui écrivait dans la Province Viennoise, n’oublia rien pour faire cesser tous les spectacles. […] On y défend aux Prêtres et surtout aux Curés de se trouver aux danses, d’entendre des chansons obscènes et galantes.
S’ils veulent parler de la religion, ils ne peuvent mettre en scone que les prêtres de Jupiter, d’Apollon et de Céres, des Druides, des Bonzes et des Bramines. […] On y déchire la perruque d’un commissaire ; on y met Sangsue aux prises avec Brigandeau ; mais on ne peut présenter un curé respectable à la vénération qu’il doit inspirer, ni exposer un prêtre fanatique à l’opprobre qu’il mérite8. […] La lutte des préjugés contre les principes a été longue et vive10 ; mais enfin, sans se rendre à la raison, ils ont cédé à la crainte, et les prêtres catholiques ont perdu avec tous les autres privileges, celui de ne pouvoir être exposés sur la scene tels qu’ils sont, vertueux ou fanatiques.
En ce même endroit, une jeune paysanne en réprimande une autre pour son effronterie : « Osez-vous, lui dit-elle, soupçonner un Prêtre d’être fauteur du libertinage ? […] D'Urfey a mise en lui : « Un Prêtre fauteur du libertinage, est-il donc un oiseau si rare ? » Le Poète emploie encore un autre Prêtre uniquement pour décrier le Sacerdoce. […] Oui, Prêtre que tu es, boute-feu qui allumes le flambeau de la discorde par toutes les nations…. […] Au quatrième Acte on appelle le Clergé dans une chanson ; Le bétail noir : on ajoute qu’« il n’est plus personne aujourd’hui qui fasse attention à ce que les Prêtres disent.
Il en est de même de cette maxime de l’Œdipe de M. de Voltaire ; Les Prêtres ne sont pas ce qu’un vain Peuple pense, Notre crédulité fait toute leur science. Quoique les Prêtres de Jocaste soient assurément reconnus pour des imposteurs, ces Vers, dans l’esprit des jeunes gens, occasionnent trop une mauvaise application.
Cela ne contenta pas encore ce malheureux esprit ; il voulut voir du sang d’homme dans un âge parfait : témoins les Prêtres de Baal dans ce fameux Sacrifice qu’ils entreprirent d’offrir en présence du Roi Achab et du Prophète Elie ; ces misérables se faisaient des incisions et des découpures dans la chair avec des lancettes et des couteaux, jusques à être tous couverts de sang. […] Les hommes qui se poliçaient en differents Pays, ne s’accommodaient pas tous de ces cruautés, ni du silence des Prêtres qui cachaient avec grand soin leurs Mystères : Ils voulurent connaître les Divinités qu’ils adoraient. […] La plupart de ces Dieux ayant été de grands hommes, on fit leurs éloges, et on loua ce qu’ils avaient fait de beau, pour les rendre vénérables à ceux qui ne s’accommodaient pas du silence que les Prêtres ont gardé le plus longtemps qu’ils ont pu touchant leurs Divinités. […] Pour les Sacrifices, il y avait longtemps, et même plusieurs Siècles qu’on les avait séparés de la Comédie : Les Prêtres n’y étaient plus appellés ; les Spectacles n’étaient plus des assemblées de Religion qui eussent demandé qu’on y fût venu dans un esprit de piété ; mais des assemblées de divertissement où chacun ne cherchait que la joie. […] Les Prêtres doivent s’éloigner de tous les objets qui ne font que charmer les oreilles, et surprendre les yeux par des apparences vaines et pernicieuses ; et ils ne doivent pas seulement rejetter et fuir les Comédies, les Farces et les Jeux déshonnêtes : Mais ils doivent encore représenter aux Fidèles l’obligation qu’ils ont de les rejetter et de les fuir.
JE soussigné Prêtre Docteur en Theologie, Curé du Bourg de Guilloriere les Lion, & Promoteur General de l’Archevêché dudit Lion, ai lû avec plaisir de l’ordre de Monseigneur le Chancelier, Les Sermons composéz & prechéz par le R.
C’étoit le plus infame débauché, abusant de toutes les femmes, incestueux, adultere, sodomiste avec le plus grand éclat, sans pudeur & sans ménagement, traité de dieu par les plus grands poëtes, Virgile & Horace, ayant des temples des prêtres, des sacrifices dans tout l’Empire, le poëte le plus infame & île plus ordurier : il reste de lui une épigramme qu’un honnête homme ne peut pas lire. […] Le prêtre, le prophete, l’homme du monde, tous du plus grand au plus petit brûlerent du désir d’avoir, tous moyens d’acquérir parurent bons ; les grands furent sans foi, les militaires sans honneur, les magistrats sans équité ; la porte du juge inaccessible à la veuve & à l’orphelin, ne s’ouvrit plus qu’à l’or & aux présens ; les richesses amassées par l’injustice, on les dissipa dans la débauche, & l’on se fit honneur des plus honteux désordres. […] Négligence de sa famille, dissipation de son bien, duel donné, comédie satyrique, épigrammes malignes contre bien des gens, obscénités innombrables, censures perpétuelles du clergé, des prêtres, des moines, de l’Eglise, des choses saintes, la plupart triviales & plates. […] Joconde, les deux amis, la matrône d’Ephese, le talisman contre le Pape, le curé & le mort, l’âne chargé de reliques contre le clergé, comme une grande partie de ses contes contre les religieux, les prêtres, les choses saintes.
Les Prêtres Payens (car il faut bien lancer quelques traits odieux contre les Prêtres), abusant du pouvoir que le Prince leur a donné, ont condamné à mort ce jeune Guebre. Autre erreur, les Prêtres des faux Dieux n’ont jamais eu le pouvoir de condamner à mort dans l’Empire Romain, & jamais avant le Christianisme on n’a fait mourir personne pour fait de religion. […] Voici un portrait du Clergé qui a son mérite : Je ne veux désormais dans les Prêtres des Dieux Que des hommes de paix, honorés & soumis, Par les loix soutenus, & par ces mêmes loix sagement contenus, Loin des pompes du monde, enfermés dans un Temple, Donnant aux nations le précepte & l’exemple.
Trois Prêtres habillés en Rois, conduits par une figure d’étoile qui paroissoit à la voûte, alloient à une crêche, où ils offroient des dons à un enfant. […] L’Abbe d’Olivet, Prêtre, & long-temps Jésuite, vient de donner une nouvelle édition de ses Remarques grammaticales sur Racine.
De faire connoître la mauvaise conduite des Administrateurs de la République, & des Généraux d’Armée, d’engager le Peuple à terminer par une Paix nécessaire, une Guerre qui duroit depuis plusieurs années, de lui faire sentir le ridicule de sa Religion, de lui reveler les fourberies de ses Prêtres, & de lui inspirer du mépris pour les Philosophes, qui ne débitent que de vaines subtilités.
Il n’y avait presque plus de sainteté, et on pouvait dire alors ce que dit autrefois le Prophète Jérémie : « Viæ Sion lugent eo quòd non sint qui veniant ad solemnitatem : Les rues de Sion pleurent, parce qu’il n’y a personne qui vienne à la grande solennité. » On ne parlait plus de piété, la dévotion n’était presque plus connue, je ne dis pas des gens du monde, mais même des Prêtres.
Lorsque dans le présent chapitre 2 (pag. 63), j’ai parlé des affreux désordres de la faction anarchique des moines, des prêtres et des jésuites régicides, ultramontains, qui opprime le souverain légitime de la malheureuse Espagne, mon intention, je le répète, n’est pas d’en accuser le ministère français.
Il n’y a que les pauvres Prêtres, & ceux qui aiment la simplicité, dont la soutane soit abbatue & sans queue. […] Moïse par ordre de Dieu en explique toutes les parties dans le moindre détail, & le fit exécuter sous ses yeux par des ouvriers choisis & inspirés de Dieu, en particulier la robe du grand Prêtre, dont il fit garnir le bas de grenades & de sonettes, mais point de queue.
Cela peut arriver quelquefois, & on ne manque pas de donner cet avis aux jeunes Prêtres de parler avec beaucoup de discrétion. […] On y voit, dit-il, les divers collèges des Prêtres & des Magistrats, les Souverains Pontifes, les Quindécemvirs couronnés de laurier, les Flamines, les Augures interprètes des volontés des Dieux, les Vestales chargées d’entretenir le feu sacré, le Peuple, le Sénat, les Consuls, les très-augustes Empereurs, qui approchent si fort de la Divinité ; & ce qui est incroyable, la mère de cette nation guerriere maîtresse du monde (Vénus), s’applaudit de s’y voir représentée par les livrées infames d’une prostituée : Et quod nefarium est audire, gentis Martiæ genitrix, regnatoris populi procreatrix, lætatur Venus, seperaffectus meretricia vilitatis, impudicâ imitatione laudari.
Mais ce qui n’est pas pardonnable, il cherche par préférence ce qu’il y a de plus obscène ; il roule continuellement sur des nudités, des grossieretés, des crimes réels ou inventés, marche de l’imagination la plus libertine, tout cela mêlé des folies, des débauches, des Prêtres idolâtres, appliqué aux Papes, aux Evêques, au Clergé séculier & régulier ; & afin qu’on ne se méprenne pas dans l’application, il substitue, contre la vérité & le costume, autant que contre la religion & la décence, aux noms du pays, Bonze, Derviche, Talapoin, &c. […] La jeune Prêtresse médite, & commente amoureusement ce qu’elle voit, & ne pense guère aux hymnes qu’elle chante à l’honneur des Dieux.
Huerne de la Mothe, Avocat au Parlement, dans le mémoire et la consultation qu’il fit pour la Clairon, et qui fut brûlé par arrêt du Parlement de Paris, se plaint beaucoup des Prêtres de S. […] Fussent-ils d’ailleurs de bonnes mœurs, ce qui n’est pas, et ne peut être, aucun Prêtre ne peut leur donner l’absolution, à moins qu’ils ne quittent absolument leur métier.
La philosophie du tems, sa fidele compagne, y a fait aussi de grands progrès ; en dépit de tous les Evêques, des Moines & des Prêtres.
Le lendemain, je vole à ce Palais Magique,3 Qu’anime encor Lulli de sa tendre Musique, Un sceptre de cristal en ses débiles mains, L’Amour dans ces beaux lieux gouverne les humains ; Respirant sous ces lois, on y voit cent Prêtresses Annoncer ces faveurs, et vanter leurs faiblesses.
Pendant le sacrifice, le peuple et les prêtres chantaient en chœur des hymnes qui furent nommées tragédies ou chants de bouc.
Mais ceux qui se souillent eux-mêmes, et qui étant avertis de se purifier des taches qu’ils ont contractées avant que d’entrer dans l’Eglise, se conduisent avec impudence, ils aigrissent l’ulcère de leur âme, et rendent leur mal plus grand ; car il y a bien moins de mal à pécher, que d’ajouter l’impudence au crime qu’on a commis, et de ne vouloir pas obéir aux ordres des Prêtres.
On les a vus faire foule avec les hommes les plus frivoles, les plus énivrés des plaisirs bruyans et folâtres ; on a vu des dévotes, des cénobites, des prêtres du Dieu vivant, quitter leur retraite au déclin du jour, et accourir vers ce lieu magique et enchanté, avec l’inquiétude de l’empressement ; comme l’on voit à l’entrée de la nuit, ou au bruit de quelque tempête subite, tous les oiseaux des airs se précipiter dans l’asyle des forêts. […] « Si j’envisageois la chose en ministre de l’Eglise, en prêtre et interprête du Dieu de nos pères, je mettrois sous vos yeux l’essentielle et invincible incompatibilité des spectacles mimiques et de l’esprit de la religion ; je ferois jaillir de la manière la plus vive l’étonnant contraste de l’histrionisme et de l’Evangile ; je ferois évanouir comme l’ombre ces maximes illusoires et démenties dans le cœur même de ceux qui les étalent, touchant l’utilité et la décence du théâtre moderne8 ; je dirois à tous les Chrétiens rassemblés dans la contemplation d’une de ces farces de fureur ou d’amour : vous qui dans la réception du premier et du plus important bienfait d’une religion céleste, avez juré à l’Eternel un divorce sacré d’avec toutes les pompes du monde et des passions sensuelles ; songez-vous que votre attachement à ce brillant étalage de vices et de crimes, n’est qu’un long et opiniâtre parjure ?
Erasme ne croyoit pas pouvoir mieux ridiculiser les protestants, qu’en les comparant à des comédiens, & parlant d’Æcolampade, qui, comme Luther, s’étoit marié, quoique Prêtre, dit plaisamment, c’est ainsi que le réformateur veut mortifier sa chair ; on a beau dire que le lutheranisme est une chose tragique ; pour moi rien ne me paroît plus comique, ou si l’on veut, tragicomique ; le dénouement de la piéce est toujours un mariage, comme dans les comédies . […] A quoi pensez vous, lorsque sans pudeur vous courez, riez, parlez dans nos Temples, interrompant les Fidéles dans leurs priéres, & les Prêtres dans leurs fonctions ?
Une infinité d’Ecclésiastiques de tous les rangs, depuis la premiere Dignité jusqu’au dernier Bedeau, ose y paroître couvert de poudre, & même monter à l’Autel, quoique le nombre de ceux qui y montent soit petit, un Prêtre curieux de sa parure, a peu de goût pour célébrer la sainte Messe, & il fait bien. […] Mais tout cet appareil galant, étalé sur la tête chenue d’une grand-mere, sous le grave mortier d’un Président, avec la couronne vraie ou simulée, d’un Prêtre, ne sont-ils pas une farce ambulante, qui encherit sur les Mascarades des tabarins ?
Il est ordinaire aux noces des grands qu’on donne la comédie, à celle des petits qu’on y aille, & qu’après s’être fait bénir le matin par le Prêtre, on se fasse bénir le soir par Vénus, Junon & l’Himen. […] Proclamations de bans, sacremens, Prêtre, priere, invitation de parenté, tout est inconnu ; nul vestige de religion & de décence, les noces se font dans l’instant sur le théatre, les violons sont tout prêts, on chante, on danse, on se divertit : la passion est satisfaite, que vouloit-on de plus ?
Le troisiéme Concile de Toléde, tenu en 589 sous Pélage II, déclare impie la coûtume de danser aux solemnités des Saints, & ordonne aux Prêtres & aux Magistrats, de s’appliquer à abolir, dans toute l’Espagne, un si pernicieux usage.
Tel est le témoignage de Saint Cyprien, lequel étant né dans les ténébres de l’idolâtrie, lorsqu’il exerçoit la profession d’Orateur & de Philosophe, fut converti par le Prêtre Cecilius ; puis ayant éclairé l’Eglise par sa doctrine, étant monté sur le premier Siége d’Afrique, après l’avoir soutenu long-tems par son zéle, il l’édifia par sa mort généreuse, versant son sang pour la foi de J.
loin de s’en faire des crimes, on s’en fait honneur : on est presque embarrassé dequoi l’on s’accusera au Tribunal sacré de la Pénitence, quoi qu’on soit chargé de mille crimes de la sorte ; & après une vie toute mondaine, toute voluptueuse, toute sensuelle, passée dans les jeux, dans les spectacles, on ne trouve presque rien à dire au Prêtre !
A-t-on remarqué que sur le théâtre il n’est jamais question de la Déesse ni des Prêtresses de la chasteté ?
Car quant au service des prêtres peu le font en vraie dévotion, les uns le font d’une pompe et bravade, et de gloire s’écoutent et se regardent comme si le service de Dieu gisait à faire bonne et grosse mine.
En effet, Molière a attaqué en général les faux dévots, ou les prêtres auxquels il a fait le plus grand mal généralement ; ce qui n’a pas empêché qu’on ne fit de sa satire une application particulière : M. de Rochette, évêque d’Autun, a été désigné comme en étant l’objet ; il en a souffert toutes les rigueurs, comme si elle eût été dirigée ouvertement contre lui, et cela sans recours, sans pouvoir repousser l’agression, ni s’en plaindre ou se justifier. […] Les honnêtes gens, les vrais dévots, les bons prêtres, n’auraient pas été plus affectés ni plus compromis dans ce cas que nous ne le sommes tous chaque fois que la justice appréhende et punit personnellement un scélérat attaché à notre profession qui prenait, comme Tartufe, tous les dehors d’un honnête homme.
Cependant à la Cour de Pologne, il n’y a ni grand, ni petit Aumonier ; le premier Evêque, le premier Prêtre qui s’y trouve, dit la messe du Roi, ce qui manque quelquefois. Les Evêques & les Prêtres de Cour ne la disent pas tous les jours ; mais par le zele & les soins du Podthomorge, la comédie ne manque jamais.
quel Prêtre aurait osé dire la messe pour des gens notoirement infâmes ? […] Les Protestants, au commencement de leur prétendue réforme, usèrent de cet artifice pour tourner en ridicule les cérémonies, les Saints, les Religieux, les Prêtres Catholiques, ce qui ne leur réussit pas ; ils l’ont fait en Angleterre contre les Quakers avec aussi peu de succès : et les libertins qui ont quelquefois essayé de jouer la religion, n’ont pas été plus heureux.
Mais, dit-on, l’Académie n’est pas une assemblée de Prêtres chargés de prêcher la dévotion. […] L’Auteur n’est ni Religieux ni Prêtre, & vrai-semblablement n’est point un prodige au-dessus de l’homme, & n’a pas éprouvé ce qu’il en coûte pour pratiquer ces engagemens austeres ; il en est trop effrayé, il les croit trop difficiles. […] Il défendit le spectacle à ses Prêtres Payens, comme contraire aux bonnes mœurs & à la sainteté de leur état, à l’exemple des Evêques & des Prélats de son temps, qui condamnoient unanimement la comédie.
Sur quoi il se moque plaisamment des Romains, qui tenaient pour service de leurs Dieux, les Comédiens, et détestaient tant les Comédiens, au lieu de les honorer comme Prêtres, et principaux serviteurs des Dieux : Mais je crois qu’il eût pleuré amèrement, aussi bien que son Commentateur VivesLib. 8. cap. 27 ey (lequel quoique de l’Eglise Romaine, déteste l’impiété des Prêtres, qui aujourd’hui permettent de jouer l’histoire de la passion de notre Seigneur) s’il eût prévu, que la même corruption dût entrer en l’Eglise, en la Cité de Dieu, où il s’en voit plus, qu’il n’y en eut jamais entre les Païens. […] [NDE] Gennadius de Marseille, prêtre et historien du Ve s., Suidas, encyclopédie grecque de date incertaine (entre le IXe et le XIIe s.) dont le titre a souvent été pris pour celui de son auteur, Trithemius (Johann von Heidenberg, 1462-1516) bénédictin allemand, astrologue et occultiste.
J'espère qu'il touchera leur conscience, et qu'il leur persuadera aisément de sortir volontairement, leur faisant connaître qu'il n'y a que ceux qui se portent à faire cette pénitence, qui soient véritablement dans l'Eglise : au contraire ceux qui vivant dans le dérèglement demeurent dans notre communion, quoi qu'ils soient ici présents de corps, ils en sont néanmoins séparés, plus véritablement que ceux qu'on a mis dehors, de telle sorte qu'il ne leur est pas encore permis de participer à la sainte Table, car ceux qui selon les Lois divines ont été chassés de l'Eglise, et demeurent dehors, donnent quelque bonne espérance par leur conduite qu'après s'être corrigés des péchés pour lesquels ils ont été chassés de l'Eglise, ils y rentreront avec une conscience pure ; mais ceux qui se souillent eux-mêmes, et qui étant avertis de se purifier des tâches qu'ils ont contractées par leurs crimes, avant que d'entrer en l'Eglise, se conduisent avec impudence, ils aigrissent l'ulcère de leur âme, et rendent leur mal plus grand; car il y a bien moins de mal à pécher, qu'à ajouter l'impudence au crime qu'on a commis, et à ne vouloir pas obéir aux ordres des Prêtres.
Leurs Acteurs étoient leurs Prêtres. […] Ils se rassemblerent dans les places publiques, et; là élevés sur deux treteaux, ils furent à l’égard des véritables Comédiens, ce que sont à peu près vis-à-vis de nos Prêtres ces misérables vendeurs d’images, qui avec une apparence de dévotion, s’érigent en Prédicateurs, et; rassemblent le menu peuple qui paye leurs sermons par l’achat d’un St. […] Voilà contre qui les Magistrats et; les Prêtres ont été en droit de sévir ; l’abus du nom de Comédien chez les Anciens comme chez nous est donc sans contredit l’origine de toutes les indignités dont mille honnêtes gens sont depuis long-tems les victimes. […] Sulpice, où le même Prêtre excommuniera dans la même matinée les mêmes gens qu’il communiera dans celle de St. […] Les Prêtres et; les Lévites dansoient toutes les fois que le peuple de Dieu avoit reçu de lui quelque bienfait signalé.
L’empereur Julien lui-même n’en jugeait pas plus favorablement, puisqu’il défendit aux prêtres du paganisme d’y assister. […] Ce cri part d’un homme, fort connaisseur dans le genre dramatique, grand admirateur de Racine, de Molière, et des autres coryphées de la Scène, d’un homme qui jamais ne passa, parmi les partisants du monde, ou de la prétendue philosophie, pour l’émissaire des Prêtres, ou de ceux que nos incrédules appellent, avec aussi peu d’esprit que de justesse, Enthousiastes, Fanatiques, Etres superstitieux, Ésprits faibles. etc. etc. etc.
Il est singulier de supposer que ceux qui ne vont pas au spectacle sont des hypocrites, que les Religieux, les Prêtres, les Magistrats, les gens de bien, que leur âge, leur état, leur façon de vivre en éloignent, ont du goût pour lui, sont affligés d’être obligés de s’en éloigner, qu’ils ont besoin qu’on les console de cette privation, & que c’est leur rendre un service de leur offrir un ouvrage qui soit pour eux un théatre. […] Je n’ai jamais pu en qualité de Prêtre des Muses leur donner l’absolution.
Sous le nom de Prêtresses du soleil il fonda une infinité de Couvens dans l’Empire où l’on tenoit enfermées toutes les belles filles plus étroitement que les Carmelites, soumises au célibat forcé, ainsi que leurs servantes, avec tant de rigueur, que si quelqu’une venoit à s’oublier, non-seulement elle étoit enterrée toute vive comme les vestales à Rome, & son galant pendu, mais encore leur famille étoit bannie & leur Ville détruite de fond en comble. […] Au reste, il paroît véridique & plein du zele philosophique de ce siecle ; il paroît sans religion comme sans mœurs, & inépuisable en traits satyriques contre les Prêtres, les Religieux, les dévotes, la dévotion qu’il tâche de décrier.