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96. (1694) Lettre d’un Docteur de Sorbonne à une personne de Qualité, sur le sujet de la Comédie « letter » pp. 3-127

Saint Cyprien leur dit donc premièrement, que mal à propos ils allèguent des faits de l’Ecriture pour justifier les Spectacles ; par exemple, que David avait dansé devant l’Arche, parce que cela ne se faisait pas d’une manière lascive et pour un vain plaisir, mais d’une façon religieuse et en se réjouissant au Seigneur. […] Et ainsi ce que saint François de Sales dit en faveur de la Comédie prise en général et selon sa nature, ne sert de rien à notre Docteur, qui a pour but de justifier la Comédie telle qu’elle est aujourd’hui. […] Notre Docteur qui ne s’assujettit à aucun ordre, retourne à l’Ecriture sainte expliquée par Albert le Grand, dont il rapporte les paroles, et par où il prétend justifier la Comédie dans les sens de l’Ecriture même. […] Il y a apparence aussi que notre Docteur se défie de l’efficacité des preuves qu’il a apportées jusqu’à présent pour justifier la Comédie ; il en appelle à soi-même, et il emploie son autorité comme un surtout, et comme un supplément à tous les moyens dont il s’est servi. […] Cela paraît impertinent, et cela l’est effectivement très fort ; mais cela n’est pas cependant moins vrai, suivant notre Docteur : et pour le justifier, il n’y a qu’à réduire ses propositions dans une espèce de forme.

97. (1647) Traité des théâtres pp. -

C’est la réponse de cet Ancien, à laquelle aussi nous nous tenons, et disons que l’Ecriture condamnant tous les maux que nous avons justifié se trouver ès Théâtresci, en même temps aussi donne ses Arrêts contre eux. […] Ils posent comme avéré, ce que nous avons justifié fauxdt, et par raisons, et par toutes autorités, je veux dire que les Théâtres, soient entre les choses libres ; tout au contraire, ils nous ont paru entre les mauvaises. […] Mais cette objection est sans fondement, selon qu’il est aisé de le justifier. […] Déjà pour ce qui est de leur mal, ils se mécomptent, en ce qu’ils le veulent faire passer pour de peu de conséquence, au lieu que nous avons justifié ci-dessus, que de tout point il est grand. […] Nous avons justifié que divers Conciles particuliers, et le sixième universel, les ont foudroyés de leurs anathèmes, 8.

98. (1731) Discours sur la comédie « Lettre Française et Latine du Révérend Père François Caffaro, Théatin ; à Monseigneur L’Archevêque de Paris. Imprimée à Paris en 1694. in-quarto. » pp. -

Je fis il y a dix ou douze ans un écrit Latin sur la Comédie, où sans avoir mûrement examiné la matière, et par une légèreté de Jeunesse, je prenais le parti de la justifier, de la manière que je me figurais qu’elle se représentait à Paris, n’en ayant jamais vu aucune, et m’en faisant, sur les rapports que j’en avais ouï, une idée trop favorable, et je ne puis que je ne reconnaisse à ma confusion, que les principes et les preuves qui se trouvent dans la Lettre qui s’est donnée au public sans ma participation, sont les mêmes que dans mon écrit particulier, quoi qu’il y ait quelques endroits de différents entre les deux, où l’Auteur de la Lettre dit ce que je ne dis pas, et parle autrement que je ne fais moi-même dans mon écrit, comme en ce qu’il apporte sans raison en faveur de la Comédie, votre silence sur sa représentation, Monseigneur, pour en inférer un consentement et une approbation tacite de votre part, ce que je n’ai point fait dans mon écrit, où je ne dis rien du tout qui puisse regarder personnellement V.

99. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Suite d’Elisabeth d’Angleterre. » pp. 33-82

Quelque Médecin, peut-être pour justifier ses refus, avoient répandu sourdement que par un vice de conformation de ses organes, elle ne pouvoit avoir des enfans sans risquer sa vie, & qu’elle ne consentit à se marierq que dans la vieillesse où les risques de la maternité ne l’allarmeroient plus. […] On a voulu justifier cette Suprématie féminine & très-comique d’Elisabeth par l’exemple de l’Abbesse de Fontevrault, qui gouverne des Religieux. C’est bien dégrader une si grande Reine de la comparer aux Religieuses, & trois Royaumes de les mettre sur la même ligne, avec une cinquantaine de moines qui composent l’Ordre de Fontevrault ; y pense-t-on de justifier la nouvelle Eglise par l’exemple du Papisme que l’on abhorre, & une si petite portion du Papisme à peine connue ? […] On ne peut justifier, dit Gregoireleti, ce Chef des Protestans qui affectoit d’avoir à cœur la propagation de leur foi, de les abandonner sans dire mot, à la rage des loups affamés ; il faut couvrir cette dureté du voile du silence pour en cacher le scandale, mais les Auteurs Protestans qui l’ont blâmée, ne veulent pas voir qu’en les plaignant elle se fut condamnée elle-même, ainsi que son père & son frère : leur vie & la sienne n’ont été qu’une Saint Barthelemi continuelle, ils ont plus versé de sang Catholique en Angleterre & en Irlande, qu’il n’en a été versé de Hugenot en France. […] On a fait, dit Baile, des apologies de la prison, & de la condamnation de Marie Stuart, qui a-t-il de plus exécrable que des plumes venales ne justifient ?

100. (1772) Sermon sur les spectacles. Pour le Jeudi de la III. Semaine de Caresme [Sermons pour le Carême] « Sermon sur les spectacles » pp. 174-217

Par où donc enfin prétend-on se justifier ? […] Dites donc, il faut le dire pour vous justifier, que si vous allez au théâtre, c’est pour y prendre des leçons de vertu. […] Pour moi, en condamnant aujourd’hui vos spectacles, je ne prétends justifier ni la mollesse & l’inutilité de votre vie, ni la dissolution de vos cercles, ni le libertinage caché de vos assemblées nocturnes, ni l’excès de vos jeux, ni la somptuosité pour ne pas dire la débauche de vos tables.

101. (1788) Sermons sur les spectacles (2) « Sermons sur les spectacles (2) » pp. 6-50

Le danger des Spectacles pour la piété & pour les mœurs sera le sujet de ma première partie ; la réponse aux raisonnemens, par lesquels on entreprend de les justifier, sera le sujet de la seconde. […] En immolant à la risée publique un père avare ou un mari jaloux, n’a-t-il pas justifié, pour ainsi dire, la dissolution d’une jeunesse débauchée, & les déportemens d’une épouse infidèle ? […] Mais, il est temps, mes Frères, de laisser reposer votre attention pour discuter ensuite les raisonnemens par lesquels les partisans du théâtre s’efforcent de le justifier : ce sera le sujet de ma seconde partie.

102. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Autres Anecdotes du Théatre. » pp. 43-70

On rapporte que le Pere de l’Arioste le grondoit un jour fort vivement, & fort long-tems ; l’Arioste l’écoutoit avec la plus grande attention, sans rien répondre pour se justifier : son frere lui demanda, quand son pere se fut éloigné, pourquoi il n’avoit rien répondu pour sa défense ; c’est , lui dit-il, que je travaille actuellement à une comedie, je suis a une scéne où un vieillard gronde son fils, & je veux prendre celle-ci pour modele. […] Mout, Anglois, fin du théatre, prouve qu’on s’est trompé, le mot d’aristote ne signifie pas ce que nous entendons par passion, mais infortune, calamité, ce qu’il justifie par d’autres passages. […] Rochon de Chabanne, dans la préface de la comédie pastorale Hilas & Silvie, tache de se justifier sur les équivoques, que quelque spectateur, bien delicat sans doute , dit pieusement, le Mercure Février 1769, lui ont souvent réproché.

103. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE II. Théatres de Société. » pp. 30-56

On finit par justifier la licence qui regne dans ce théatre (& on n’en rougit pas !). […] L’expérience ne justifie que trop l’Eglise qui l’a frappé de ses foudres. […] Le triste effet de la fréquentation des spectacles ne peut servir qu’à les décrier, leur exemple même a justifié l’arrêt de leur condamnation.

104. (1686) Sermon sur les spectacles pp. 42-84

S’ils sont bons, dès lors Dieu récompensera ceux qui les fréquentent ; si au contraire ils sont mauvais, comment ose-t-on les justifier, comment ose-t-on y assister ? […] Mais, vous êtes autant inconséquents que déraisonnables, lorsqu’il s’agit de justifier ce qui flatte vos passions, et ce qui nourrit votre mollesse et votre oisiveté, autrement il y a longtemps que vous auriez vu, avec toute l’Eglise dont vous devez écouter les lois, que les Spectacles sont la ruine des bonnes mœurs. […] Ouvrez les yeux, sortez de votre léthargie, reprenez les sentiments de foi dont vous vous êtes malheureusement dépouillés, et vous reconnaîtrez que ces spectacles que vous excusez avec une espèce de frénésie, sont l’antipode du Christianisme, et que c’est le comble de l’impiété et de la folie de vouloir les justifier comme n’étant contraires ni à l’Evangile ni aux bonnes mœurs.

105. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Machiavel. » pp. 198-214

Le roi de Prusse a fait un livre contre Machiavel, & le justifie par sa conduite ; ses guerres sont la réponse à les écrits : ce livre vivant est lui-même un trait de Machiavélisme. […] Il vient de paroître un livre plein de calomnies & d’impiétés, intitulé l’Esprit de Clément XIV, où l’on s’efforce de justifier le Machiavélisme par l’autorité de St.

106. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VIII. De la Folie. » pp. 163-179

Car, ajoute l'Evangile, vous serez justifié ou condamné sur vos paroles. […] Il est inutile de dire que rien de tout cela n'a du rapport à nos théâtres, et ne peut justifier les pièges que tend à l'innocence l'assemblage de tout ce qui allume les feux criminels de la passion par la danse réguliere.

107. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre II. Du Théâtre Moderne, & de celui des François. Celui-ci comparé au Théâtre Grec. » pp. 25-38

Le bon goût justifie leurs idées & leur zèle ; leurs Ouvrages, ainsi que ceux de Corneille & de Racine, passeront à la postérité.

108. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE IV. » pp. 68-81

On n’a jamais prétendu justifier le vœu de Jephté : c’étoit un insensé, dit Saint Jerome1, quand il le fit, & un impie, un tyran de l’avoir exécuté.

109. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-7

Pères : on a même avancé qu’il étoit le seul, pour justifier le Théatre moderne, qui ne fait pas profession d’idolâtrie, quoique dans la vérité il idolâtre les femmes.

110. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE I. Que les Spectacles sont des plaisirs défendus. Preuves de cette défense tirées de l'Ecriture sainte, des Pères de l'Eglise, des Conciles, des Rituels, et des Lois civiles. » pp. 43-53

et ceux qui travaillent le plus à justifier la comédie, ont-ils jamais osé offrir à Dieu cette action, et lui rendre grâces de l'avoir faite ?

111. (1749) Maximes pour se conduire chrestiennement « Des Plaisirs, et en particulier des Spectacles. » pp. 233-248

On la connaît en général comme un vrai modèle de toutes sortes de vertus ; mais on ignore une infinité de traits particuliers qui justifient cette idée générale que l’on a d’elle.

112. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XII. Réflexions sur les Evêques et les Prêtres de la primitive Eglise, et de l’Eglise moderne, suivies de réponses aux reproches de M. de Sénancourt, sur le même sujet. » pp. 212-222

Il était libre enfin, d’après ses opinions jésuitiques, de justifier le fanatisme de quelques prêtres qui prétendent encore, contre toute justice, pouvoir excommunier les acteurs et leur refuser les prières de l’église et la sépulture, à raison de leur profession.

113. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE X. » pp. 171-209

S’il leur échappe, dit encore Saint Chrysostome1, une parole de blasphéme ou d’impureté, on leur applaudit, parce qu’elle a été prononcée avec grace, & l’on donne des signes d’aprobation à des personnes qui mériteroient souvent d’être lapidées ; & c’est là le sujet de ma douleur, de voir que l’on prétende justifier une conduite aussi criminelle ? […] Quelques-uns sentent bien, quoiqu’ils assurent le contraire, qu’il n’est pas possible de vous justifier, dès que l’on écoute la raison & la foi.

114. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Traité de la comédie et des spectacles » pp. 1-50

La plupart des tragédies de Sophocle et d'Euripide sont de cette nature, et si les siècles suivants n'avaient pas ajouté plus de corruption dans le choix des sujets et dans la manière de les traiter, il serait bien difficile de blâmer la Comédie dans les Païens, quoiqu'elle fût toujours très blâmable dans les Chrétiens dont la vocation est si sainte et si relevée, que les Pères nous témoignent que les spectacles profanes leur ont toujours été interdits: mais outre cela, il est très certain que c'est à tort qu'on prétend justifier celles de ce temps par l'exemple des anciennes, rien n'étant si dissemblable qu'elles le sont. […] Je ne pense pas que selon cette règle on puisse justifier celui qui va à la Comédie, ni celui qui la joue.

115. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « Résumé et moyens de réformation. » pp. 105-200

L’importance de mieux régler l’emploi de ce fléau sur la scène, est d’autant plus grande, que non-seulement les méchants, mais aussi des auteurs très-estimables en ont fait l’usage le plus préjudiciable ; car, je le demande encore une fois aux plus grands partisans même de son utilité et de son indépendance accoutumée, l’auteur du Tartufe, qui, en considération du mal réel qu’il avait intention d’arrêter, du vice odieux qu’il voulait combattre, peut être justifié ou excusé d’avoir saisi l’arme du ridicule, tandis qu’un si grand nombre d’individus foulaient aux pieds avec scandale et paisiblement lès censures, la religion, toutes les vertus, et d’aller combattre d’abord ceux qui les recommandaient du moins à l’extérieur par des exemples et des discours ; et les combattre de manière encore à frapper également les bons et les méchants, à frapper ceux qui se cachaient de peur de scandaliser l’innocence et la vertu, comme ceux qui se cachaient seulement de peur d’être pris et pendus ; cet auteur, dis-je, est-il aussi excusable d’avoir employé cette arme cruelle dans ses critiques éclatantes et solennelles d’égarements, ou travers innocents qui accompagnent même les plus sublimes vertus, qui tiennent à la faiblesse humaine, lesquels n’ont pas plutôt disparu que d’autre les remplacent par une succession aussi nécessaire que celle des pensées frivoles qui assiègent continuellement les esprits forts et les faibles ? […] En effet, Molière a attaqué en général les faux dévots, ou les prêtres auxquels il a fait le plus grand mal généralement ; ce qui n’a pas empêché qu’on ne fit de sa satire une application particulière : M. de Rochette, évêque d’Autun, a été désigné comme en étant l’objet ; il en a souffert toutes les rigueurs, comme si elle eût été dirigée ouvertement contre lui, et cela sans recours, sans pouvoir repousser l’agression, ni s’en plaindre ou se justifier. […] On éprouve que par cette franche direction des censures, les hommes droits et irréprochables seraient hors d’atteinte, plus respectés et plus tranquilles ; que les pervers seuls, qui ne pourraient plus dissimuler ni s’esquiver, seraient toujours inquiets, tourmentés et retenus par la crainte, de temps en temps justifiée par de bons exemples, qu’un observateur grave et silencieux, après avoir rassemblé secrètement les preuves irréfragables de leurs iniquités personnelles, ne leur coure sus, et ne les fouette avec la verge d’une sanglante satire.

116. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE II. Anecdotes de Théatre.  » pp. 41-71

ils ne justifient le grand principe des tems. […] C’étoit justifier le confesseur, c’est la premiere fois que des prêtres ont été interdits pour avoir défendu la comédie à leurs pénitens. […] Ce Prince eut encore la foiblesse de faire insérer cette loi dans son Code, & d’immortaliser sa honte, au lieu de justifier l’infamie de sa jeunesse, & de dégrader son autorité l’égislative jusqu’à renverser à perpétuité la Jurisprudence, dont il étoit le restaurateur, par des loix infâmes dont il devoit rougir d’avoir eu besoin, & d’avoir osé les accorder à la sollicitation d’une actrice.

117. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VIII. Anecdotes illustres du Théatre. » pp. 186-214

Ces lettres, ni pour l’esprit, ni pour les sentimens, ni pour le style, n’ont rien que de très-commun, & ne sont pas toujours décentes ; elles ne servent qu’à montrer les foiblesses de ce Prince, & à élever un nuage qu’on auroit pu lui épargner, supposé même qu’elles soient vraies, ce qui est fort douteux ; car on aime à justifier les passions par des grands noms. […] La fuite d’Henri qui étoit de leur parti, & sa révolte est-elle bien propre à les justifier ; mais fût-il un tyran, eroit on en France qu’il sois permis de détréner & de tuer les tyrans, & d’aider le rebelle qui les détrône & les tue, & d’en faire l’éloge sur le théatre, comme d’un exploit héroïque ? […] Que dans un tems de disgrace, les Magistrats ne s’occupent que du bal masqué qu’ils devroient proscrire, pour l’intérêt des bonnes mœurs ; n’est-ce pas justifier la Providence qui a permis qu’on les rêtranchât du corps de la Magistrature ?

118. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE III. Est-il à propos que les jeunes gens aillent à la Comédie ? » pp. 55-83

On lui enseigne à voir les passions sans défiance, à se les justifier, à s'en faire un mérite, à former des intrigues, à tromper des parents, à lever les obstacles. […] Qu'on ne cite point ici les pièce de Collège pour justifier les jeunes gens qui vont à la comédie. […] comment peut-il justifier jusqu'à l'opéra, la danse, la musique, parce qu'on peut faire de beaux motets pour l'Eglise, comme s'il y avait un seul air à l'opéra qui n'inspire la mollesse et la passion, et comme s'il convenait de les chanter à l'Eglise, et de rappeler l'idée de cette morale lubrique que Lully réchauffa des sons de la musiqueo  ?

119. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XIII. De l’éducation des jeunes Poëtes, de leurs talents & de leurs sociétés. » pp. 204-218

Déjà l’Auteur voit en idée le public qui justifie les éloges de ces juges sçavans ; déjà accueilli des grands, & sur-tout de la Finance, qui par la protection qu’elle offre aux jeunes Poëtes, cherche à remplir l’intervale qu’il y a entre elle & les premiers ; & ce n’est pas ce qu’elle fait de pis ; déjà, dis-je, il est enyvré & jouit d’avance des graces & des honneurs qu’il se voit prodiguer.

120. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre II. Que la représentation des Comédies et Tragédies était un acte de Religion parmi les Grecs et Romains. » pp. 36-56

Nous avons dit et justifié clairement dans la Pratique du Théâtre, que la Comédie et la Tragédie commencèrent par les Danses et par les Chansons qui furent faites dans Icarie, l'un des Bourgs d'Athènes, à l'entour d'un Bouc qu'Icarius avait tué comme l'ennemi de Bacchus, au milieu d'une Vigne, dont il gâtait et mangeait les fruits ; et cette cérémonie s'étant ainsi continuée durant quelque temps, passa dans sa Ville et sur les Théâtres, et fut appelée Tragédie, du nom du bouc que l'on y sacrifiait à Bacchus ; ce qui dura plusieurs siècles, jusqu'à tant que Thepsis, pour donner quelque repos au Chœur de Musique, y inséra un Acteur qui récitait quelques Vers, et Eschyle y en mit deux ; et ces récits s'éloignant peu à peu des louanges de Bacchus, ses Prêtres en firent de grandes plaintes, n'ayant pu retenir les Poètes, qui par ce moyen plaisaient au peuple.

121. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE III. De la comédie et des comédiens chez les païens et chez les chrétiens. » pp. 101-112

On voit en effet, dans l’une des cures les plus importantes de Paris, et qui a l’honneur d’être la paroisse de notre auguste souverain, un curé dont la réputation est attaquée de la manière la plus virulente et qui néanmoins ne s’est pas encore justifié dans l’opinion publique.

122. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies a corriger. » pp. 295-312

Quoiqu’on en puisse dire pour excuser une pareille conduite on ne parviendra jamais à la justifier du côté des mœurs, et il en résulte toujours qu’elle est d’un très mauvais exemple pour les jeunes gens.

123. (1658) L’agent de Dieu dans le monde « Des théâtres et des Romans. CHAPITRE XVIIII. » pp. 486-494

Un politique usurpateur, se plaît en ces feintes, qui expriment sa conduite au naturel, qui la justifient par un applaudissement public ; ce que les autres prennent pour un divertissement lui est une étude, un secret conseil, où il corrige, retranche, ajoute beaucoup de choses par les promptes ouvertures de l’esprit, et ayant vu le dernier point où peut porter l’autorité dominante, il croit faire une grande miséricorde de n’aller pas à toutes les extrémités.

124. (1759) Lettre de M. d'Alembert à M. J. J. Rousseau « Chapitre » pp. 63-156

Vous avez eu dans votre lettre trois objets principaux ; d’attaquer les spectacles pris en eux-mêmes ; de montrer que quand la morale pourrait les tolérer, la constitution de Genève ne lui permettrait pas d’en avoir ; de justifier enfin les Pasteurs de votre Eglise sur les sentiments que je leur ai attribués en matière de religion. […] Il suffirait pour les justifier de ce reproche, de faire attention aux sentiments louables, ou tout au moins naturels, qu’elles excitent en nous ; Œdipe et Phèdre l’attendrissement sur nos semblables, Atrée et Médée le frémissement et l’horreur. […] Quoi qu’il en soit, je ne sais si les Ecclésiastiques Genevois que vous avez voulu justifier sur leur croyance, seront beaucoup plus contents de vous qu’ils l’ont été de moi, et si votre mollesse à les défendre leur plaira plus que ma franchise. […] » Cette critique est la seule qu’on puisse faire contre cette tragédie, et l’auteur, qui se l’était faite à lui-même, se justifiait en disant : « Qu’auraient pensé les petits maîtres d’un Hippolyte ennemi de toutes les femmes ?

125. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

Lalouette l’a justifié par les citations de l’Ecriture sainte. […] François de Sales, pour justifier les Théatres publics. 2°.  […] On y trouve le Pape Benoît XIV justifié sur l’indulgence qu’on lui attribuoit pour les Théatres. […] Si donc les Théatres sont tolérés à Rome, ils n’en sont point pour cela justifiés. […] » Cette peinture du Théatre Italien justifie ce qui a été ci-devant dit page 86.

126. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE V. Réforme de Fagan. » pp. 110-128

Que l’homme est ingénieux à se justifier l’usage des plaisirs ! […] Les noms vénérables dont on abuse pour justifier les spectacles, les décisions prétendues favorables, les anecdotes fabriquées, les sophismes, tout cela n’est que du bruit, & un bruit bien foible contre le sentiment de la conscience.

127. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V. Le but des auteurs et des acteurs dramatiques est d’exciter toutes les passions, de rendre aimables et de faire aimer les plus criminelles. » pp. 51-75

On y voit la passion la plus généralement répandue et la plus à craindre s’élever sur les ruines de toutes les vertus, dominer dans presque tous les cœurs et fonder les principaux intérêts ; on y voit les faiblesses et les crimes qu’elle traîne à sa suite, déguisés, palliés par les tours ingénieux d’une morale aussi fausse que séduisante, justifiés, autorisés par de grands exemples, ou présentés sous des traits qui les font paraître plus dignes de compassion que de censure et de haine ; on y apprend à nouer les intrigues d’amour ou à en parler le langage, à en adopter les prétextes ou en répéter les excuses ; on y voit les autres passions les plus ardentes et les plus dangereuses, ces passions qui sont les secrets mobiles du cœur humain et qui enfantent tous nos malheurs, l’orgueil, l’esprit de domination, le ressentiment des injures prendre un air de noblesse et d’élévation qui semble les rapprocher de la grandeur d’âme et du vrai courage. […] Il dit, à la vérité, qu’il a conçu une haine effroyable contre le genre humain, mais la raison qu’il rend de cette haine en justifie pleinement la cause : ce n’est pas des hommes qu’il est ennemi, mais de la méchanceté des uns, et du support que cette méchanceté trouve dans les autres.

128. (1715) Dictionnaire de cas de conscience « COMEDIE. » pp. 739740-750

 » Il ajoute que les excuses ingénieuses, par lesquelles on tâche de justifier les jeux de théâtre n’ont d’autre fondement que le seul désir qu’on a de jouir des plaisirs du siècle. « Quam sapiens argumentatrix sibi videtur ignorantia humana ; præsertim cum aliquid ejusmodi de gaudiis et de fructibus seculi metuit amittere !  […]  » Car ils ont beau dire que la coutume a autorisé la Comédie et les Comédiens dans tous les Etats les mieux policés, et que cette coutume est autorisée par les Princes et par les Magistrats : Tout cela ne suffit pas pour les justifier, puisque l’Eglise les condamne et les a toujours condamnés et qu’elle veut qu’on regarde encore aujourd’hui les Comédiens comme des gens excommuniés et qu’on leur refuse les Sacrements et la Sépulture Ecclésiastique.

129. (1665) Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre « Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre » pp. 1-48

C’est par ces degrés que Molière a fait monter l’Athéisme sur le Théâtre, et après avoir répandu dans les âmes ces poisons funestes, qui étouffent la pudeur et la honte ; après avoir pris soin de former des Coquettes, et de donner aux filles des instructions dangereuses ; après des Écoles fameuses d’impureté, il en a tenu d’autres pour le libertinage, et il marque visiblement dans toutes ses Pièces le caractère de son esprit : il se moque également du Paradis et de l’Enfer, et croit justifier suffisamment ses railleriesDans sa Critique., en les faisant sortir de la bouche d’un étourdi : « ces paroles d’Enfer et de chaudières bouillantes, sont assez justifiées par l’extravagance d’Arnolphe, et par l’innocence de celle à qui il parle b ».

130. (1759) Lettre sur la comédie pp. 1-20

Les noms sacrés & vénérables dont on abuse pour justifier la composition des Ouvrages Dramatiques & le danger des Spectacles, les Textes prétendus favorables, les Anecdotes fabriquées, les Sophismes des autres & les miens, tout cela n’étoit que du bruit, & un bruit bien foible contre ce sentiment impérieux qui réclamoit dans mon cœur.

131. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — Lettre premiere. » pp. 2-17

Nul prétexte ne peut la justifier.

132. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VI. » pp. 98-114

Corneille a prétendu justifier le Théâtre par le discredit de sa Théodore qui frappoit l’esprit de l’affreuse idée d’une prostitution à quoi cette Sainte étoit condamnée.

133. (1697) Lettre à Mme la Marquise de B. « A MADAME LA MARQUISE DE B… » pp. 302-316

On a vu par mes soins en Vers doux et pompeux Ce que Rome et la Grèce ont eu de plus fameux : Et j’ai même emprunté chez un Peuple Barbare Un des beaux Ornements dont la Scène se pare : Mais quoique Bajazet justifie un tel choix Ce sont des libertés qu’on ne prend qu’une fois ; Et de quelques Talents dont le Ciel m’ait pourvue J’ignore en quel endroit je dois fixer ma Vue.

134. (1759) Remarques sur le Discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie « Remarques sur le discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie. » pp. 350-387

Mais il devoit aller plus loin, & dire que non-seulement les passions feintes nous plaisent dans la Tragédie, par celles qu’elles allument ou qu’elles réveillent en nous ; mais qu’on y goûte encore la satisfaction de voir ses foiblesses justifiées, authorisées, ennoblies, soit par de grands exemples, soit par le tour ingénieux & la morale séduisante dont le Poëte se sert souvent pour les déguiser, pour les colorer, pour les peindre en beau, & les faire paroître au moins plus dignes de compassion que de censure. […] Ainsi, soit que le Spectacle ne cause qu’un trouble & une émotion passagere qui paroît d’abord innocente, soit qu’il excite ou qu’il rappelle des passions plus durables que l’action & le langage de la Tragédie authorisent & justifient ; c’est sans doute dans ces deux effets que consiste principalement le grand plaisir que les hommes y prennent. […] Mais ce n’est pas ici le lieu de faire la censure de la Tragédie ; il s’agit de découvrir l’origine du plaisir que nous y goûtons, & non pas de réfuter ce que l’on dit pour justifier ce plaisir : je veux même essayer de me réconcilier en quelque maniere avec les Poëtes Tragiques ; & pour épuiser tout ce qui regarde la satisfaction que notre ame trouve à être émûe par des sentiments intéressants, je conviendrai volontiers avec eux, que si la Tragédie nous plaît parce qu’elle excite en nous le mouvement des passions, elle nous plaît aussi, parce qu’elle y présente des images de vertu ; & je découvrirai dans cette réflexion une nouvelle source du goût que l’on a pour ce genre de Poësie. […] La Musique excite & attache notre attention comme la Poësie, par une espéce de langue qui lui est particuliere, & qui ne nous parle que par les rapports des sons : elle nous affecte encore plus que la Poësie, même par la douceur du nombre & de l’harmonie, qui n’a tant de charmes pour nous que parce qu’en ébranlant avec une justesse & une convenance parfaite les cordes de cet instrument naturel qui y répond dans nos oreilles, elle cause dans notre ame une émotion aussi douce qu’agréable ; elle frappe, pour ainsi dire, les ressorts de toutes les passions par des accords qui les excitent ou les rappellent : elle les justifie aussi en un sens & les authorise comme la Poësie dramatique, par la douceur qui est attachée aux dispositions qu’elle inspire dans l’ame, qui en s’y livrant a de la peine à croire que ce qui lui paroît si innocent & qui est si agréable, puisse jamais lui être funeste, ni qu’un plaisir dont elle fait son bonheur actuel, soit capable de la rendre moins parfaite.

135. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IV. La Tragédie est-elle utile ? Platon condamne toute Poesie qui excite les Passions. » pp. 63-130

Je déclare en commençant cet Article, & en le finissant je déclarerai encore que je ne prétens en aucune façon justifier les Représentations publiques, & que je ne parlerai sur l’utilité de la Tragédie, qu’en la considérant comme Poëme dont la lecture peut nous occuper. […] Elle a exigé d’Hippolyte ce Serment qui l’empêche de se justifier. Après la mort de sa Maîtresse, il faut donc nécessairement ou qu’elle se donne aussi la mort, ou qu’elle justifie l’innocence calomniée. […] Je n’y ai jamais prétendu justifier les Représentations publiques.

136. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 97-128

Peres de tous les siécles, qu’on n’accusera pas de nouveauté, ni de haine contre Leon X & Mazarin, ont tenu le même langage, & dans tous les tems l’expérience en a prouvé la vérité, & sans sors des anecdotes de Voltaire, la conduite de Louis XIV le justifie. Ses amours jusqu’à sa vieillesse, son luxe, ses immenses dépenses, cette vie de volupté, qui furent les fruits de l’éducation théatrale, que la mauvaise politique de Mazarin lui donna, la dépravation des mœurs qui innoda la France par le moyen du théatre, par-tout repandu, ne justifient que trop les allarmes de la Religion & de la vertu, qui dans tous les tems l’ont fait proscrire. […] Madlle. de Montespan, enlevée à son mari, entretenue pendant 15 ans, mere de six à sept Princes, promenée en triomphe dans toute la Flandre, avec des Gardes du Corps aux portieres de son Carosse, logée dans toutes les Villes comme une Reine, avec les plus beaux meubles de la Couronne, qu’on portoit par-tout, des bals masqués, des bals parés, des comédies, des feux d’artifice, recevant tous les honneurs, tous les hommages en présence du Roi & de la Reine qui accompagnoient la favorite, & pour comble de gloire, justifiée par le plus saint Prédicateur, Pocquelin de Moliere ; dans les beaux sermons de George Dandin & d’Amphitrion, qui peut méconnoître les heureux fruits du théatre ?

137. (1751) Nouvelles observations pp. 393-429

C’est que, dans cette entreprise, un Ecrivain se trouve d’abord arrêté par des obstacles qui mortifient son amour-propre ; car, d’un côté, des personnes pieuses regardent comme un crime, la seule proposition de faire absoudre les Comédiens par l’Eglise ; & de l’autre, les trois quarts des Spectateurs traitent de ridicule, le soin que l’on prend de justifier leur plaisir : de façon que cette défense est, aux yeux des Dévots, un attentat ; & aux yeux des Gens du monde, un pédantisme. […] A l’égard de l’Opéra, qui paroît être-plus difficile à justifier, c’est encore l’affaire des Censeurs de le rendre plus digne du titre honorable qu’il porte d’Académie Royale de Musique.

138. (1783) La vraie philosophie « La vraie philosophie » pp. 229-251

Les sophismes, dit Gresset, les noms sacrés6 & vénérables dont on abuse pour justifier les spectacles, les textes prétendus favorables, les anecdotes fabriquées, tout cela n’est que du bruit, & un bruit bien foible pour ceux qui ne refusent point d’écouter les réclamations de la Religion, & qui reconnoissent que lorsqu’on est réduit à disputer avec la conscience, on a toujours tort. […] J’aurois dû reconnoître dès-lors, comme je le reconnois & le vois aujourd’hui sans nuage & sans enthousiasme, qu’on ne parviendra jamais à justifier la composition des Ouvrages dramatiques & la fréquentation des spectacles….

139. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Fêtes de Théatre. » pp. 95-114

D’ailleurs pour justifier la Cour de Rome du luxe, de la dissipation, des mauvaises mœurs dont on l’accusoit, il dit, 1°. […] Tout cela fit fort peu de sensation dans le monde, & je n’ai vu aucun auteur qui pour justifier le théatre aille chercher à Wormes le Nonce du Pape Aloander.

140. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Septième Lettre. De la même. » pp. 73-99

Je veux que chacun se prouve à soi-même cette vérité, en ne consultant que la nature & la raison ; & que l’honnête-homme puisse se justifier l’emploi des heures qu’il donne aux plaisirs innocens. […] On peut en dire autant à l’égard des Athéniens ; & quoique, chez l’une & l’autre Nation, les Drames n’aient paru dans leur plus grande gloire, que lors d’une corruption de mœurs presque générale, comme on ne connaît la source, qui n’est pas dans les Spectacles, je me dispenserai de les justifier.

141. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE II. Réflexions sur le titre de l’ouvrage intitulé : Des Comédiens et du Clergé, et sur les charlataneries littéraires, politiques et religieuses. » pp. 52-86

Ne l’ai-je pas suffisamment justifié au moyen des détails historiques les plus incontestables que j’ai présentés dans cet ouvrage ? […] C’est là, qu’un vil écrivain, profondément corrompu, vénal et honteusement protégé, soudoyé et honoré par la théocratie jésuitique, a osé hurler effrontément, les mots atroces rigueurs salutaires, pour justifier l’assassinat des protestants et de tous les hérétiques, et pour préconiser enfin toutes les Saint-Barthélemy religieuses et politiques.

142. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre d’une Dame de la Ville de *** au sujet de la Comedie. » pp. 6-15

C’est ainsi que quelques uns s’efforcent d’eluder les passages que nous alleguons, & de justifier les Comedies de ce tems.

143. (1664) Traité contre les danses et les comédies « INSTRUCTION, et avis charitable sur le sujet des Danses. » pp. 177-198

se voulant justifier devant Dieu du péché de la danse, assure qu’elle ne s’est jamais trouvée parmi les recréations et vains passe-temps, ni avec ceux qui dansaient, ou qui faisaient des légèretés.

144. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE II. Melanie. » pp. 29-71

Mais ce sont ordinairement des jeunes gens livrés aux passions qui les composent, & les jouent, ils sont intéressés à justifier l’indocilité & l’indépendance. […] le ciel me justifie, Et c’est à ma vertu que je me sacrifie. […] C’est être mal adroit de rassembler tout ce qui justifie sa conduite. […] Elle veut justifier sa pusillanimité, en disant : Qui peut vouloir tromper en ces derniers momens ?

145. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE V. Eloge de Moliere. » pp. 154-202

n’a pu voir sans mécontentement que des discours destinés à célébrer les vertus d’un Archevêque qui s’est distingué par son amour & par son zèle pour la religion, soient remplis de traits capables d’altérer le respect dû à la religion même ; que dans le premier l’Auteur ne voie dans les vertus héroïques des Saints qu’un pur entousiasme, ouvrage de l’imagination, qu’il tente d’assimiler à l’aveuglement de l’erreur & aux emportemens de l’hérésie ; qu’il cherche à flétrir la réputation d’un Évêque admiré par ses talens, qu’il travestisse son zèle pour la pureté du dogme en haine & en jalousie, & qu’il blâme en lui une conduite justifiée par le jugement du Souverain Pontife & par l’approbation de l’Église universelle : Que dans le second discours on déclame contre les engagemens sacrés de la réligion, on donne à ses dogmes le nom d’opinions, & on se déchaîne contre des opérations que les circonstances avoient sous le regne précédent fait juger nécessaires à l’intérêt de la religion & à la tranquillité de l’État. […] Voilà précisément ce que nous disons, voilà précisément ce qui lui a attiré & qui justifie l’infamie légale dont il fut couvert, l’exclusion de l’ancienne Académie, la condamnation de ses plus grands hommes. […] justifiera-t-il les deux éloges, & trouvera-t-il du divin Moliere par tout ? […] Quoi qu’il en soit de la malignité du censeur, de la réticence du panégyriste, de l’équité du distributeur des honneurs littéraires, sur quoi le public ne prend point le change, du moins le Gazettier est-il croyable dans la justice qu’il rend & l’apologie qu’il fait de la religion du Prélat, contre les imputations du sieur de la Harpe, qui d’un éloge faisant une insulte, veut à toute force faire du Prélat un Philosophe du temps, c’est-à-dire un déiste, intimement persuadé qu’on ne peut qu’à ce titre avoir du mérite, espérer & obtenir en effet les palmes littéraires, ce que la récompense peu méritée de son discours paroît n’avoir que trop justifié.

146. (1731) Discours sur la comédie « TABLE DES MATIERES CONTENUES DANS CE VOLUME. »

Sont-elles justifiées par la comparaison que les Pères en font avec les Jeux de dés ou de cartes, 288 Comédies saintes, leur commencement, 211. jouées au profit des Confrères de la Passion, 214.

147. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VI. De l’indécence du Théatre. » pp. 114-137

Le théatre de Londres est encore moins décent, & l’Anglois, plus sincère, ne prétend ni se justifier lui-même, ni excuser ses Actrices. […] Nous laisserions cette réponse dans quelque scène de Pourceaugnac, si elle n’avoit d’autre partisan que ce grave docteur ; mais bien des gens de tout un autre poids la répettent, sans savoir peut-être qu’ils sont l’écho de Moliere, & sans penser, non plus que lui, que quatre pages après, dans les mêmes pieces qu’il a cru justifier, il détruit lui-même son apologie par ses farces licencieuses.

148. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Moliere. » pp. 4-28

Les vertus de la postérité n’ont pas justifié la prédiction. […] M. de Chamfort est embarrassé de concilier l’Académie avec elle-même, & avec le gouvernement éclésiastique & civil, & de justifier l’indécence qui priva des honneurs littéraires un de nos plus célébres écrivains, un citoyen vertueux des droits de citoyen & à la vie & à la mort, car il est vrai que Moliere a vécu dans l’infamie légale, & Corneille en homme d’honneur, qu’il est mort sans aucune marque de religion, qu’il a été privé de la sépulture éclésiastique, & Corneille en bon Chrétien.

149. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VI. De la Religion sur le Théâtre. » pp. 120-142

Sont-ce donc des Athées qui regardent, paient, composent, représentent, justifient des exercices publics où il n’est pas permis de paraître Chrétien ? […] L’expérience ne justifie que trop et sa douleur et ses alarmes : c’est par là que le venin de l’erreur a infecté les royaumes entiers.

150. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre II. Discipline du Palais. » pp. 26-50

N’en est-ce pas assez pour justifier les alarmes du zèle, et la délicatesse de la vertu, et condamner la témérité de ceux qui osent tendre ce piège, courir ce risque, ou l’autoriser par leur exemple ? […] Omer Joli de Fleury, Avocat du Roi, a dit que l’exposé qui venait d’être fait à la Cour du livre en question, ne justifie que trop la sensation que la distribution avait faite dans le public ; que les Gens du Roi se seraient empressés de le déférer, il y a plusieurs jours, s’ils n’avaient été instruits des mesures que prenaient à ce sujet ceux qui se dévouent sous les yeux de la Cour à la profession du Barreau ; que leur délicatesse, leur attachement aux maximes saintes de la religion et aux lois de l’état, ne leur avaient pas permis de garder le silence ; et que dans les sentiments qu’ils venaient d’exprimer, on reconnaissait cette pureté, cette tradition d’honneur et de principes qui distingue singulièrement le premier Barreau du royaume ; que les Gens du Roi n’hésitaient pas de requérir que le vœu unanime des Avocats sur la personne de l’Auteur, qu’ils rejettent de leur corps, fût confirmé par le sceau de la Cour, et que le livre fût flétri, lacéré et brûlé par l’exécuteur de la haute justice au pied du grand escalier du Palais ; qu’il fût fait défenses à tous Imprimeurs, Libraires, Colporteurs, et autres, de l’imprimer, vendre et distribuer, à peine de punition exemplaire ; que ledit François-Charles Huerne de la Mothe fût et demeurât rayé du tableau des Avocats, qui est au Greffe de la Cour, en date du 9 mai dernier ; et que l’arrêt qui interviendrait sur les présentes conclusions, fût imprimé, lu, publié et affiché partout où besoin sera. » Les Gens du Roi retirés, la matière mise en délibération, la Cour rendit un arrêt entièrement conforme à leurs conclusions ; après quoi le Bâtonnier étant rentré avec les anciens Avocats, M. le premier Président leur fit entendre la lecture de l’arrêt, et leur dit, qu’« ils trouveraient toujours la Cour disposée à concourir avec eux pour appuyer de son autorité le zèle dont ils étaient animés pour tout ce qui intéresse l’ordre public et la discipline du barreau. » Nous n’avons rien à ajouter à un arrêt si sage ; il confirme tout ce que nous disons dans cet ouvrage, nous n’en avons même jamais tant dit.

151. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre III. Du Cardinal de Richelieu. » pp. 35-59

.), et l’Histoire de l’Académie, bien des particularités de la vie de Colletet, qui ne justifient ni le choix qu’en fit Richelieu pour son second, ni celui qu’il en fit faire à l’Académie pour un de ses membres. […] Père, fils, maîtresse, beau-père, confident, tout est unanime sur ce faux point d’honneur ; il faut tout lui sacrifier, ses biens, ses dignités, sa maîtresse, sa vie ; ce qui est un monstre en morale, quelque effort qu’ait fait Marmontel pour le justifier.

152. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 4-42

En comparant la tragédie à la comédie, tantôt il met entre elles une égalité de mérite, pour justifier l’égalité de récompense : Melpomene & Thalie sont assez à côté l’une de l’autre  ; tantôt il donne la supériorité à la comédie : Il faut d’avantage au poëte comique, il ne doit ceder en rien au tragique, doit avoir autant de génie, être aussi bon poëte, & de plus, observateur des cœurs & des actions. […] Siége ; mais nous ne pouvons dissimuler ce que disent tous les historiens ; puisqu’on abuse de son autorité pour justifier le théatre. […] Ses égaremens ne justifient pas le spectacle, le spectacle les condamne.

153. (1761) Epître sur les spectacles « Epître sur les spectacles » pp. 3-14

L’amour excuse tout, dans le siècle où nous sommes, Le Plaisir est le Dieu, qu’encensent tous les hommes ; Nous vivons pour jouir ; il suffit d’être heureux, On est justifié dès qu’on est amoureux.

154. (1731) Discours sur la comédie « PREFACE » pp. -

Le Traité suivant en forme de Discours n’a été composé que pour justifier sa conduite.

155. (1666) Lettre à l’auteur des Hérésies Imaginaires et des deux Visionnaires « [Chapitre 2] » pp. 1-7

[NDE] L’édition originale propose « justifiez ».

156. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. — NOTICES. PRÉLIMINAIRES. » pp. 2-100

L’événement justifia l’opposition que les Romains vertueux avoient eu pour les Spectacles. […] Ces derniers se trouvent très-bien justifiés dans une des Lettres du Pape Clément XIV, dont le Recueil nous a été donné en 1776 par M. le Marquis de Caraccioli, qui, en 1775, publia la Vie de ce Pontife. […] Les voilà donc justifiés sur cet article. […] Cet Auteur qu’on appelloit le Zoïle des Erudits, y soutient que les Romans sont utiles : mais il eut lieu de se repentir d’avoir soutenu cette these, & il donna, pour en être l’antidote, un autre écrit intitulé, l’Histoire justifiée contre les Romans.

157. (1667) Lettre sur la Comédie de l'Imposteur « Lettre sur la Comédie de l’Imposteur » pp. 1-124

Le bon Seigneur donne, pour se justifier pleinement sur ce chapitre à son Beau-frère, se met à lui conter « comment il a pris Panulphe en amitié ». […] Son mari les regarde l’un et l’autre d’un œil de courroux ; et après leur avoir reproché, de toutes les manières les plus aigres qu’il se peut, « la fourbe mal conçue qu’ils lui veulent jouer », enfin, venant à l’Hypocrite, qui cependant a médité son rôle, il le trouve qui, bien loin d’entreprendre de se justifier, par un excellent artifice se condamne et s’accuse lui-même en général et sans rien spécifier, de toutes sortes de crimes ; qu’il est « le plus grand des pécheurs, un méchant, un scélérat ; qu’ils ont raison de le traiter de la sorte ; qu’il doit être chassé de la maison comme un ingrat et un infâme ; qu’il mérite plus que cela ; qu’il n’est qu’un ver, un néant : quelques gens jusqu’ici me croient homme de bien ; mais, mon frère, on se trompe, hélas je ne vaux rien » ! […] Panulphe persiste donc dans sa manière accoutumée ; et pour commencer à se justifier près de « son frère » (car il ose encore le nommer de la sorte), dit quelque chose du « dessein qu’il pourrait avoir » dans ce qui vient d’arriver ; et sans doute il allait forger quelque excellent imposture, lorsque le mari, sans lui donner loisir de s’expliquer, épouvanté de son effronterie, « le chasse de sa maison et lui commande d’en sortir ». […] Il n’est rien de si profane qu’elle ne sanctifie, de si corrompu qu’elle ne purifie, de si méchant qu’elle ne rectifie, rien de si extraordinaire, de si inusité et de si nouveau qu’elle ne justifie.

158. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Seconde lettre contre les spectacles. » pp. 60-145

Evêque, continue à les aimer & à vouloir les justifier, nous avons de quoi le convaincre de faux raisonnement & de folie. » N’est-ce pas en effet une folie, & le comble du déraisonnement, de vouloir lutter contre l’Eglise, tandis qu’on la reconnoit encore pour Mere ? […] Les noms sacrés, dont on abuse, pour justifier la composition des ouvrages Dramatiques, & les dangers des spectacles, les textes prétentendus favorables, les anecdotes fabriquées, les sophismes des autres & les miens ; tout cela n’étoit que du bruit… Guidé par la Foi, ce flambeau lumineux, devant qui toutes les lueurs du tems disparoissent, devant qui s’évanouissent toutes les rêveries sublimes & profondes de nos foibles esprits forts… Je vois sans nuages &c., que les Loix sacrées de l’Evangile, & la morale profane, le Sanctuaire & le Théatre, font des objets inalliables. […] Jugez par là, Mr., de tous ceux qui, pour justifier leur conduite, s’appuient sur le grand nombre de ceux qui en sont les partisans. […] Il est donc palpable, que ce prétendu raisonnement ne peut sortir de la bouche d’un fidéle : il n’est ni impiété, ni blasphême, ni ordure, qu’on ne crût pouvoir justifier par des récriminations de cette trempe. […] Mais dès qu’on blame leur conduite, ils prétendent la justifier par celle du plus grand nombre.

159. (1665) Lettre sur les observations d’une comédie du sieur Molière intitulée Le Festin de Pierre « APOSTILLE » pp. 33-57

Ces exemples sont bons pour surprendre les ignorants, mais ils ne servent qu’à justifier Molière dans l’esprit des personnes raisonnables.

160. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Madame de Longueville. » pp. 40-83

Un premier Ministre obligé de prendre la fuite, dont on met la tête à prix, & qu’on va quelques jours après recevoir en triomphe, qu’on comble de bénédictions, qu’on remercie de ses soins, à qui on baise les pieds ; un Roi & la Reine sa mere fugitifs au milieu de la nuit, qui avec sa petite Cour va coucher sur la paille ; des Princes emprisonnés pour crime d’Etat, & l’auteur de leur détention, enveloppé des détours de la politique & des bassesses de la frayeur, court à la prison, brise leurs fers à genoux, & les ramene à la Cour ; le Roi lui-même, après les avoir déclarés coupables d’une révolte qui eût mérité la mort, par un assemblage incompréhensible de fermeté & de déférence, écrit humblement au Parlement pour les justifier ; deux femmes, la Régente & la Duchesse, se disputant la souveraineté, se déclarant la guerre, se fuyant, se poursuivant, se caressant, se maltraitant ; des courtisans incertains, passant selon le vent de la fortune d’une Cour à l’autre, de la soumission à la révolte, se trahissant, se déchirant mutuellement ; un Archevêque de Paris, l’ame de toutes les intrigues, toujours avec des femmes, portant des pistolets dans ses poches, levant un Régiment, soulevant le peuple, enfin emprisonné, obligé de se défaire de son Archevéché, & mourant dans l’obscurité, & heureusement dans la pénitence ; deux Cardinaux plus divisés qu’on ne l’a jamais été dans les brigues des Conclaves, se poursuivre tous les deux comme ennemi de l’Etat, l’un par les entreprises les plus hardies, l’autre par les artifices les plus obscurs ; un grand Prince couvert de gloire, jusqu’alors défenseur de l’Etat contre les étrangers & contre les Frondeurs mêmes, s’arme contre son Roi, quitte le royaume, va combattre chez l’ennemi, & répand le sang des françois pour lesquels il avoit tant de fois exposé sa vie ; une Postulante Carmelite amoureuse, séditieuse, à la tête de la révolte, se moquant de son mari, tantôt brouillée, tantôt intime avec ses freres, les embrassant, les caressant, les insultant, écoutée comme un oracle, haïe & méprisée, ses associés brouillés entre eux, se plaignant les uns des autres, prétendant de remédier aux désordres & en causant de plus grands ; les Magistrats guerriers dirigeant les opérations militaires ; les Guerriers magistrats prenant l’ordre de la Grand’Chambre, & se réglant sur les formalités de la Justice ; des Soldats & des Officiers passant de la toilette aux combats, couvrant de rubans leurs épée, leur tête de frisure & de poudre, & au premier coup de mousquet prenant la fuite ; des Citoyens courageux, qui après avoir bien bu, opposant Bacchus à Mars, se font des retranchemens de leurs barriques ; un Parlement qui prêche la fidélité, & leve des troupes ; des Conseillers qui se plaignent d’une legere imposition sur leurs charges, & en établissent une énorme sur le peuple, sur eux-mêmes, pour les frais de guerre, qui envoient des députés à la Cour rendre hommage & signer la paix ; un Peuple aveugle qui fait également des foux de joie pour l’emprisonnement des Princes & pour leur élargissement, pour l’entrée de la Princesse & pour sa fuite précipitée pendant sa nuit, dans une voiture empruntée, par des chemins détournés, pour éviter la prison ; &, après une folle joie pour des biens imaginaires ou plutôt des vrais maux, tombe dans la sombre consternation, croyant tout perdu ; &, toujours victime des grands, tantôt se livre à une fureur insensée, tantôt rampe bassement dans la poussiere. […] Dans le même temps elle écrivit à la Reine une longue lettre, éloquente & pathétique, pour se justifier & lui demander grace. […] Elle lui par le même de sa requête au Parlement pour la justifier.

161. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. Aveux importans. » pp. 83-110

Eile y a semé quelques traits de morale, d’histoire, de politique très-superficiels : il est vrai, mais qui supposent quelque lecture, & qui sont comme le passeport de l’inépuisable coquetterie qui en fait le tissu, & qui n’est propre qu’à allumer les passions, à justifier & faire goûter la galanterie & repaître l’imagination d’objets dangereux, ou un mot à corrompre le cœur. […] Moliere lâcha quelque trait contre lui dans ses précieuses ; tout cela n’aboutit qu’à lui faire quitter le monde, il l’aimoit alors, il fréquentoit le théatre comme tout l’hôtel de Rambouillet, mais quoiqu’amateur, poëte, homme du monde, galant, il composa ce sonet où il semble d’abord se justifier, parce que c’étoit les beaux jours de Corneille, qui bien plus décent que ses prédécesseurs en avoit banni la licence, mais malgré cette réforme il reconnoît l’inutilité de ses leçons & son danger pour les mœurs.

162. (1789) Lettre à un père de famille. Sur les petits spectacles de Paris pp. 3-46

Hérault eut tant de peine à laisser représenter ; des discours de la tête d’Acajou, des spirituelles infamies du Miroir magique ; des niaiseries savantes de la Chercheuse d’esprit, des Troqueurs, de la Servante justifiée, du fleuve Scamandre, &c. […] On a prétendu justifier par ce raisonnement, le théâtre en général, mais le métier de Comédien inférieur a cet inconvénient particulier, que les émolumens, à quelques exceptions prés, y sont fort modiques.

163. (1822) De l’influence des théâtres « [De l’influence des théâtres] » pp. 1-30

Le Chaperon 2, mélodrame, avait ouvert l’imagination de la sœur, qui préféra bientôt les Maîtresses filles 3 à Paméla 4 ; et le frère, tout au Pâté d’anguille 5, trouvait la Servante justifiée 6 trop réservée dans sa conduite. […] Je cherchai en vain ce qui pouvait justifier ce titre pompeux !

164. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IX. Sentiments de S. Cyprien et de quelques autres Pères. » pp. 175-201

Des Chrétiens n’ont-ils pas honte de justifier par l’Ecriture, les superstitions et les spectacles des Gentils ? […] Mundi, pour justifier la providence sur les maux innombrables qu’elle permet, qui sont pour les pécheurs une occasion de blasphème.

165. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

Si donc le monde soi-disant Chrétien continue à les aimer & à les vouloir justifier, nous avons dans votre Ouvrage de quoi les convaincre de faux raisonnement & de folie. […] On s’y attache principalement à justifier Saint Thomas d’Aquin, Saint Antonin, & Saint Charles Borromée, de l’indulgence que les Partisans du Théatre leur supposent pour les Spectacles. […] La présomption que j’avois eue en leur faveur a été justifiée par l’accueil qu’ils ont bien voulu faire à ma Lettre ; ils l’ont insérée toute entiere dans la Feuille du Vendredi 27 Février 1778. […] Je crois, Monsieur, avoir assez justifié mes idées sur les Spectacles. […] Bossuet a faites, non, comme vous le prétendez faussement, pour la justifier, mais pour la réprouver ; on verra tomber les fausses idées que les partisans des Spectacles donnent sur la doctrine de quelques illustres personnages.

166. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XVII. Que les danses sont condamnées dans l’Ecriture, et par les Pères. » pp. 119-141

dans le Livre qu’il a composé sur ce sujet, et dans ses Lettres, déplore la misère, l’aveuglement et la folie des Chrétiens, qui leur fait aimer les inventions des démons, et qui les porte à imiter les mœurs et les façons de faire des Gentils et des Idolâtres : mais ce qu’il juge encore plus intolérable, c’est qu’ils veulent justifier leur conduite déréglée par l’action de David qui dansa devant l’Arche, et se servant de ce qui est dit dans les Saintes Lettres que Dieu avait prescrit à son peuple l’usage de plusieurs sortes d’instruments ; comme si, dit ce saint Martyr, on pouvait comparer à des choses qui ont été faites très saintement, et pour le culte de Dieu seul, ces divertissements mondains, qui ne servent qu’à la volupté.

167. (1777) Des divertissements du Carnaval « Des divertissements du Carnaval. » pp. 92-109

On aurait honte de justifier ainsi le carnaval ; c’est pourtant ce que signifie tout ce qu’on a dit, pour en autoriser la coutume.

168. (1607) Prologue de La Porte, Comédien

[NDE] Allusion transparente aux jésuites connus comme tenants du tyrannicide, depuis le De rege et regis institutione (1598), où Juan de Mariana justifie le meurtre d’Henri III par Jacques Clément en 1589 (I, 6).

169. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Premiere lettre de Mr. *** à Madame *** sur les spectacles » pp. 3-59

C’est-là, où le poison entre par nous les sens dans l’ame, où tout l’art se réduit à inspirer, à reveiller & à justifier les passions que Jesus-Christ condamne &c. […] « Il est de fait, y est-il dit pag. 550, que la morale du Théatre sur les passions, sur les plaisirs, est en tout point, opposée aux maximes du Christianisme, jusques dans les piéces étrangéres à l’Idolatrie… Nous ignorons, y ajoute-t on, comment on peut justifier cette opposition si marquée, si capable de corrompre les bonnes mœurs, ou d’en augmenter la corruption. » Or, direz-vous, que des spectacles, où il faut être de fer ou de pierre, pour ne recevoir aucune impression de la vue, de la parure… Que des Acteurs & des Actrices, qui se sont toute leur vie exercés à remuer les passions criminelles &c, ne soient point un poison dangéreux ? […] Les plus portés à justifier la Comédie, ont-ils jamais osé offrir cette action à Dieu, ont-ils jamais pensé à lui rendre graces d’y avoir assisté ?

170. (1824) Un mot à M. l’abbé Girardon, vicaire-général, archidiacre, à l’occasion de la lettre à M. l’abbé Desmares sur les bals et les spectacles, ou Réplique à la réponse d’un laïc, par un catholique pp. -16

Il ne lui serait que trop facile de se justifier.

171. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VI. De la Poésie de style. Si elle fait seule la destinée des Poëmes. » pp. 94-121

Le fameux récit de Théramene, que la richesse & la pompe de la Poësie, n’ont pu justifier d’une juste critique, en est un de la seconde.

172. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XVIII. Prétention des Comédiens au titre d’homme à talens, mal fondée. » pp. 19-44

Autrement Rome auroit-elle pu les justifier à ses propres yeux ?

173. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VIII. » pp. 131-157

Puis donc l’origine de ceux-ci est criminelle, par quel principe espére-t-on les justifier ?

174. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE VI. Où l’on examine si le Bal public proposé par M. Rousseau ne serait pas plus préjudiciable aux mœurs de Genève, que le spectacle qu’il proscrit. » pp. 211-224

Quant aux Tyrans, on n’en a besoin nulle part : il suffit de les montrer ; et vous n’ignorez pas les motifs qui portent nos Auteurs à les produire sur la scène : c’est pour en faire l’objet de l’exécration publique, et quelque bien établie que soit à Genève la haine de la Tyrannie, il n’en est pas moins sage de justifier, de nourrir et de fortifier cette haine par les tableaux des horreurs que les Tyrans ont su commettre.

175. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — CINQUIEME PARTIE. — Tragédies à rejeter. » pp. 235-265

Racine justifie l’amour d’Alexandre pour Cléofile par l’autorité de Justin ; mais s’il peut en parler comme Historien, je crains bien qu’il ne puisse pas le défendre comme Poète tragique.

176. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE IV. Le vice élevé en honneur et substitué à la place de la vertu sur le Théâtre Anglais. » pp. 240-301

Dryden ne prétende que le Paganisme et le Christianisme ne diffèrent point l’un de l’autre, les autorités qu’il allègue ne sauraient servir à le justifier. […] Dans Le Moine Espagnol, Torrismond dit à Léonore : « Vous êtes si remplie de beauté et si merveilleusement belle, que vous justifiez la rébellion.

177. (1684) Sixiéme discours. Des Comedies [Discours sur les sujets les plus ordinaires du monde. Premiere partie] « Sixiéme Discours. Des Comedies. » pp. 279-325

L’autorité publique ne peut se justifier par aucune raison, si elle permet ces outrages évidens contre la Majesté divine, ces conspirations visibles contre les bonnes mœurs, cette ruine manifeste des vertus, cette corruption & cette perte des hommes. […] Quand cette negligence seroit passée en une espece de coûtume, il n’y a point de prescription qui puisse justifier les Magistrats aux yeux de Dieu, & les exempter des justes châtimens qu’ils meritent, puisqu’ils sont complices de tous les vices qui naissent, qui s’entretiennent, qui se multiplient par leur negligence, & par leur peu de zele, comme les méchantes herbes dans les allées & dans les parterres, quand le Jardinier n’a pas soin de les nettoyer. […] Ils composent leurs pieces avec tant d’artifice, que les plus méchans y trouvent suffisamment dequoy se contenter, & que les bons, à moins d’estre bien éclairez, ont de la peine à y découvrir ce qui merite la censure, & sont presque contraints de suspendre leur jugement, & de dire comme ces anciens Senateurs, la chose n’est pas constante : Non liquet, nous ne pouvons pas justifier ces Pieces comme innocentes, parce qu’elles prennent le party du vice en apparence ; on ne peut pas les condamner comme mauvaises, parce qu’elles semblent soûtenir & relever la vertu : elles se mettent à couvert de la censure des bons par cette apparence d’innocence, elles évitent le mépris des méchans par cette apparence de malice : l’apparence du mal couvre l’apparence de l’innocence, celle de l’innocence couvre celle du mal, ce mélange continuel ne laisse pas le temps de reconnoistre lequel l’emporte ou du bien ou du mal ; & ce venin, comme celuy de Pelage, ne s’apperçoit qu’aprés qu’il a eu le temps d’agir avec toute sa force, & qu’il a tout perdu.

178. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Suite du Clergé Comédien, » pp. 52-67

Le concile écrivit une lettre circulaire au Pape & à tous les évêques, où, pour justifier sa conduite, il fait un portrait peu flatteur de leur confrere.

179. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre III. Que les anciens Pères de l'Eglise défendirent aux Chrétiens d'assister aux Jeux du Théâtre, parce que c'était participer à l'Idolâtrie. » pp. 57-89

Or il est aisé de vous le justifier par leur origine et leur accroissement, par leurs représentations accompagnées de mille superstitions, par ceux qui président dans tous les lieux destinés à ces magnificences, et par les inventeurs des Arts qui s'y pratiquent. » Et après avoir traité toutes ces choses séparément et doctement, il poursuit.

180. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 4. SIÈCLE. » pp. 120-146

Le meilleur moyen de nous justifier est de fuir cette fournaise de Babylone, de nous éloigner des attraits de l'Egyptienne, et s'il est nécessaire, de quitter plutôt notre manteau comme Joseph, pour nous sauver des mains de cette prostituée.

181. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VII. De la frivolité et de la familiarité. » pp. 150-162

La nécessité de faire mal que s'impose celui qui fréquente de mauvaises compagnies et se met dans l'occasion prochaine, justifiera donc le mal qu'il fait ?

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