Il les regarde comme un amusement indifférent en foi, honnête même par le motif qu’on s’y propose, & qui tout au plus deviendroit criminel par le danger qu’on pourroit y courir ; mais danger à présent, dit-on, chimérique, le théâtre étant épuré comme il l’est de nos jours. […] Le théâtre est-il, comme on le prétend, indifférent en foi ? […] Est-ce un Chrétien, soit de l’un soit de l’autre sexe, qui vertueux sans affectation, pénétré de sa foi, fait son unique affaire de se sanctifier par le recueillement, par la réception fréquente des sacremens, par l’ordre qu’il établit dans sa famille ?
Sa foi était fortifiée par l’habitude qu’il contractait avec les objets, et en entendre parler, c’était les avoir vus. […] » Cela est juste, et je suis entièrement de l’avis de cet excellent historien, en ce temps, on ne raisonnait pas, on ne croyait pas profaner, on avait la foi, toute la foi : mais depuis ce temps, on a raisonné, et la raison du prince, la raison des législateurs, ont distingué, reconnu des profanations scandaleuses dans les représentations des mystères, et elles ont été défendues, d’une manière impérative ; mais depuis ce temps, on s’est reporté sur la propre législation ecclésiastique, et l’on a trouvé des canons des conciles, qui, depuis les premiers siècles, interdisent tous déguisements, toutes mascarades, non seulement aux gens d’Eglise, mais encore aux séculiers. […] L’institution de cette fête avait eu lieu l’an 1462 par le bon roi René, comte de Provence, duc d’Anjou, et souverain de Naples ; cet excellent prince d’une dévotion et d’une foi réelles, aimait encore les sciences, les lettres et les arts ; il était grand protecteur des tournois, des joutes, et des poésies galantes ; il avait voulu, par la fondation de cette cérémonie, faire prévaloir la religion de Jésus-Christ, sur la puissance du diable, et imprégner cette vérité dans l’esprit du peuple, par des représentations qui parlassent à ses sens. […] Toinard, si connu par son érudition profonde, d’en tirer une copie sur laquelle un de mes amis en prit une autre, dont voici la teneur : « Je, Jésus, fils du Dieu vivant, l’époux des âmes fidèles, prends ma fille Madeleine Gasselin pour mon épouse, et lui promets fidélité, et de ne l’abandonner jamais, et lui donner pour avantage et pour dot ma grâce en cette vie, lui promettant ma gloire en l’autre et le partage à l’héritage de mon père, en foi de quoi j’ai signé le contrat irrévocable de la main de mon secrétaire. […] En foi de quoi j’ai signé de ma propre main le contrat irrévocable, en présence de la sur-adorable Trinité, de la sacrée Vierge Marie, mère de Dieu, mon glorieux père Saint Joseph, mon ange gardien et toute la cour céleste, l’an de grâce 1650, jour de mon glorieux père Joseph.
Sont-ils plus instruits des règles des mœurs et des vérités de la foi que les saints Pères, que Bossuet, que saint François de Sales, qui les condamnent ?
Sa conversion fut bien tardive pour une Sainte, une Martyre qui sacrifie une couronne à la foi. […] Qui pourroit croire une telle impiété dans une Reine savante qui quitte la couronne pour la foi, & qui en la quittant combat par des actes solennels qu’elle sait mauvais la Religion même pour laquelle elle la quitte. […] On cria de tous côtés, la foi du Roi devint suspecte ; pour écarter ces soupçons & prouver son attachement à l’Église Catholique, le Roi attaqua les Huguenots, & signala son zèle contr’eux, l’objet de son zèle étoit très-louable, l’excès de son zèle Christine le trouve déplacé, & croit qu’il est peu efficace. […] La révocation de l’édit de Nantes & les quatre propositions du Clergé, cet assemblage d’indépendance & de despotisme, d’exhortations à la foi & de mépris de celui qui en est la pierre fondamentale.
Si on peut abuser des images, on peut aussi en tirer des avantages sans nombre ; elles instruisent de l’histoire de la Réligion ; elles font entendre les mystéres, les dogmes de la foi ; c’est le livre des ignorants, très-souvent même des sçavans ; elles excitent à la vertu par les exemples, à la fuite du vice par la vue de sa punition ; elles font honorer les Saints ; les Anges & la Sainte Vierge, Dieu-même, dont elles peignent les grandeurs, la justice, les bienfaits, comme le ciel, la terre, les astres, annoncent sa gloire. […] Je suis bien éloigné d’ajouter foi aux songes, & prendre pour oracle les puérilités d’Artemidore ; mais le fond de cette idée est conforme aux regles de la piété chrétienne.
Celui qui se sentira touché de ce que j'ai dit, qui voudra se corriger de ses vices, qui sera occupé de la crainte des jugements de Dieu, que la Foi lui représente, et qui commencera de vouloir marcher dans la voie étroite, craindra peut-être de n'avoir pas la force de persévérer, et nous dira ; ma volonté ne durera pas, et je ne continuerai pas dans la voie que vous m'avez proposée, si vous ne donnez des Spectacles à mes yeux, et des objets à mon esprit, qui me tiennent lieu de ceux auxquels je renonce. […] L'on renonce donc premièrement au Diable, afin que l'on croie en Dieu, d'autant que quiconque ne renonce pas au Diable ne croît pas en Dieu ; et partant quiconque retourne au Diable, méprise et quitte son Dieu: Or les Démons se trouvent dans les Spectacles et dans les Pompes solennelles, de sorte que quand nous y retournons nous quittons la Foi de Jésus-Christ: Le mérite des Sacrements de notre Religion se perd en nous; tout ce qui suit dans notre Symbole est choqué, et tout ensemble affaibli ; Car le moyen de s'imaginer qu'une chose puisse demeurer debout quand son appui est à bas : Dis-moi donc, ô Chrétien, qui que tu sois, ayant perdu par tes mépris et par ta rébellion les principes de ta croyance, comment pourras-tu faire état de sa suite ?
Saint Grégoire le grand, Evêque de Neocésarée en la Province de Pont, surnommé Thaumaturgepour l’excellence de ses vertus, en une opuscule de la foi de l’Eglise, blâme l’Empereur Decius, de s’adonner aux jeux scéniques. Eusebius, Evêque de Césarée en Palestine, en l’une de ses œuvres de la foi des Evêques, reproche qu’il y en avait parmi eux, qui ressemblaient aux Comiques, qui avaient l’apparence belle, et le dedans corrompu des vices de l’arianismeh ; Le grand Saint Basile, Evêque de Césarée en Cappadoce, en son traité des gestes de l’Eglise, écrivant à Constantin second, le réprime de ce qu’il permet l’insolence des Histrions, et des Tragiques.
Un Chrétien est révolté de voir les objets de sa vénération servir aux ris du parterre, et métamorphoser en drame au milieu de la dissolution, les mêmes traits de foi et de charité qu’on vient de lui donner dans la chaire pour le modèle et la règle de sa conduite, au milieu de ce que le culte a de plus auguste. […] « De la foi d’un Chrétien les mystères terribles D’ornements égayés ne sont point susceptibles. […] Ce n’était dans le temps que l’habillement ordinaire, mais plus modeste, tel que l’a toujours été celui des personnes pieuses, et que le sont ceux des Communautés nouvelles des Miramiones, Dames de la Foi, de l’union Chrétienne, de la Croix, de la Providence, des Sœurs grises, peu différents des autres.
Pour cet effet, je ne me contenterai pas de vous rappeller notre Confession de Foi ; vous la traiteriez peut-être comme celle de Messieurs de Genève.
Qu'il s'applique à la lecture de la sainte Ecriture, il y trouvera des Spectacles dignes de la Foi, dont il fait profession ?
Il n’est donc pas étonnant que les pères de la foi aient conçu une haine si violente contre cette précieuse liberté de la presse, vrai palladium de la morale politique, de la morale religieuse et de la morale particulière.
La Religion et la Foi tâchent de remédier à ce désordre ; et c’est en effet tout l’exercice des Chrétiens.
Ma foi, le vrai bonheur est de vivre pour soi. […] Ma foi, cette morale est du moins très-commode, &c. […] Un Prêtre Mahométan vomit cent blasphêmes contre le Christianisme ; deux Chrétiens sont martyrs de leur foi, ce qu’on leur reproche comme un fanatisme, & celui qui les fait mourir, vrai & seul fanatique, est comblé d’éloges ; la gloire du martyre est anéantie, le martyre est un crime, cette preuve si touchante de la Religion est frivole, les Martyrs sont des foux qui se font tuer mal-à-propos, & leurs persécuteurs Neron, Diocletien, Dece, &c, de vrais sages, qui ont bien fait de les exterminer. […] On n’est si zélé pour la tolérance que quand la foi est douteuse : la piété ne se fait pas de chimeres pour les combattre, ou plutôt pour ébranler la vérité, & remplir l’imagination d’idées fausses, & de principes de libertinage & d’irréligion. […] Quand le sieur Mercier pourroit faire cette profession de foi, trouveroit-il sous le ciel des esprits assez dociles pour adopter ces vérités nouvelles ?
Ma foi cette morale est du moins très-commode ; L’instinct de la nature est ma regle & mon code. […] Peu fait pour consulter l’opinion commune, Exempt d’ambition, maître de ma fortune, Je ne veux exister désormais que pour moi ; Ma foi le vrai bonheur est de vivre pour soi.
On croira que vous les louez sur la foi d’autrui, et que vous seriez peut-être aussi embarrassé à en marquer les beautés, que vous avez été peu heureux à trouver les défauts des Hérésies imaginaires. […] Que s’il y a quelque gloire à bien faire des Comédies et des Romans, comme il y en peut avoir en mettant le christianisme à part, et à ne considérer que cette malheureuse gloire que les hommes reçoivent les uns des autres, et qui est si contraire à l’esprit de la foi, selon les paroles de Jésus-Christ, l’auteur des Hérésies imaginaires ne veut point la ravir à ceux à qui elle est due, quoiqu’à dire vrai, cette gloire consiste plutôt à se connaître à ces choses, et à être capable de les faire, qu’à les faire effectivement : elle ne mérite pas qu’on y emploie son temps et son travail ; et s’il était permis d’agir pour la gloire, ce n’est pas celle-là qu’il faudrait se proposer.
Son discours et son autorité furent si efficaces, que le Sénat fit enlever tous les sièges que l’on avait préparés pour voir le spectacle : « Hujus verbis commota senatoria providentia, etiam subsellia quibus in spectaculo civitas uti cœperat, prohiberet apponi. » Avec quel zèle eût-il totalement aboli ces jeux, si éclairé des lumières de la foi, il eût connu combien étaient méprisables les dieux que le peuple croyait honorer par ces fêtes ! […] Ce sont donc de francs ignorants qui ne connaissent pas le prix des choses : « Nemo Histrionum qui non sibi finem in pecunia constituat, necesse est ergo musicam nescire Histriones. » Cependant, comme on peut agir contre sa foi, ses lumières et sa conscience, et préférer ce qu’on sait et qu’on croit être mauvais, « video meliora proboque, deteriora sequor », il est certain qu’on peut être savant et pécheur, et par conséquent savant et Comédien, mais ce ne sera jamais de la vraie science, incapable de préférer la terre au ciel, le démon à Dieu, la volupté à la vertu, l’intérêt à la vérité ; et c’est de cette science mauvaise, et véritablement fausse, que l’Ecriture a dit que tout pécheur, fût-il le plus habile homme, et à plus forte raison que tout Comédien est un ignorant : « Omnis peccans est ignorans, impius ignorat scientiam.
Guidé par la Foi, ce flambeau éternel devant qui toutes les lueurs du temps disparoissent, devant qui s’évanouissent toutes les rêveries sublimes & profondes de nos foibles Esprits-forts, ainsi que toute l’importance & la gloriole du bel-esprit, je vois, sans nuage & sans enthousiasme, que les Loix sacrées de l’Evangile & les maximes de la Morale profane, le Sanctuaire & le Théâtre sont des objets absolument inalliables.
Il n’est donc pas étonnant que les Chrétiens eux-mêmes, en purifiant par une intention droite une institution aussi ancienne, l’eussent adoptée, dans les premiers temps de l’établissement de la Foi.
C’est ce que Saint Paul veut dire, lorsqu’il écrit aux Hébreux, « Souvenez vous de vos Prélats qui vous ont annoncé la parole de Dieu ; et faisant attention à la consommation de leur sainte vie ; tâchez d’imiter la vigueur de leur foi. » Hebr. 13 .
Voilà, dit Farsalla, un garnement qui veut me dépouiller de ma foi, afin de me ravir mon honneur ; voilà où vise votre belle doctrine : c’est le catéchisme du diable & de l’infamie. […] Sans avoir besoin de la foi, l’expérience de tous les siecles démontre cette vérité.
Il en est sans doute d’intolérables, que je n’entreprendrai point d’excuser : je les connois, non pas comme vous, sur la foi des autres, mais par l’expérience.
Ici c’est la foi qui parle, là l’homme qui agit : l’homme !
En verité avons-nous la même foi, osons-nous bien attendre le même Paradis que ces hommes dont Tertullien fait l’éloge dans son Apologetique, lesquels se glorifient de ne savoir ce que c’est l’Amphitéatre, de ne prendre nulle part à ces profanes divertissemens, de n’oser en faire le sujet de leur entretien, de ne pas même endurer qu’on leur en parle.
JE soussigné Provincial de la Compagnie de Jesus dans la Province de France, suivant le pouvoir que j’ai reçû de nôtre Reverend Pere General, permets au Pere Vincent Houdry, de la même Compagnie, de faire imprimer l’ouvrage qu’il a composé, qui a pour Tître, la Bibliotheque des Predicateurs, lequel a été revü par trois Theologiens de nôtre Compagnie, en foi de quoi j’ai signé la presente Permission.
« à considérer Jésus l’auteur et le consommateur de notre foi : ce Jésus, qui ayant voulu prendre toutes nos faiblesses à cause de la ressemblance, à la réserve du péché » Ibid, IV, 15.
Toutes deux sans religion n’en arborant une que par politique & en apparence ; mais ici la Protestante par système, & ambitionnant la gloire d’en composer une nouvelle, & là par indifférence n’en croyant aucune ; Catholique de nom ; n’ajoutant foi qu’anx extravagances de la magie. […] La France n’a jamais disputé au Pape la qualité de Chef de l’Église ; sa primauté de droit divin est de foi, mais ne lui donneroit pas celle de Gouverneur ; cependant comme cette supériorité spirituelle flattoit la vanité de la Reine, qu’elle lui devoit la légitimité de sa naissance ; puisqu’Henri VIII ne prononça qu’en qualité de Chef de l’Église la dissolution de son premier mariage Elisabeth sacrifioit sa prétendue modestie à son intérêt ; elle fut si jalouse de la Suprématie qu’elle en fit prêter le serment à tout le monde, & qu’il en coûta la vie à plusieurs de ceux qui refusèrent de la reconnoître. […] On ne peut justifier, dit Gregoireleti, ce Chef des Protestans qui affectoit d’avoir à cœur la propagation de leur foi, de les abandonner sans dire mot, à la rage des loups affamés ; il faut couvrir cette dureté du voile du silence pour en cacher le scandale, mais les Auteurs Protestans qui l’ont blâmée, ne veulent pas voir qu’en les plaignant elle se fut condamnée elle-même, ainsi que son père & son frère : leur vie & la sienne n’ont été qu’une Saint Barthelemi continuelle, ils ont plus versé de sang Catholique en Angleterre & en Irlande, qu’il n’en a été versé de Hugenot en France. […] Les circonstances singulières où elle se trouva de l’ébranlement de l’Europe, des guerres de Religion où elle entra, des mariages qu’elle refusa firent toute sa célébrité, & les Sectaires qu’elle protégea par intérêt ; tous ses éloges ; le reste du monde la méprisa, elle essuya de grands revers, eut de grandes foiblesses, fit de grandes fautes, commit de grands crimes ; elle étoit fourbe, dissimulée, parjure, sans foi, libertine, vaine, orgueilleuse, cruelle, emportée, avare & prodigue, sans Religion sans pudeur, sans probité ; elle établit par le fer & le feu une Religion scandalense & absurde.
Jamais il ne-donna d’édit de liberté de conscience, dont les Payens n’avoient pas même l’idée ; ils ne demandoient que la profession extérieure de l’idolâtrie, & ne s’embarrassoient pas de la conscience : chacun, sans avoir besoin d’édit, pensoit ce qui lui plaisoit, Il n’y a que la Religion Chrétienne qui fasse de la foi intérieure une obligation de conscience. […] Il le feroit en vain : on ne seroit pas moins coupable devant Dieu, malgré tous les édits, si on abandonnoit intérieurement la vraie foi. […] Mais s’il prétend que si les loix de l’Etat sont opposées à la croyance, il faille sacrifier l’Autel au Trône, il ne pense pas en Chrétien : un Chrétien doit plutôt obéir à Dieu qu’aux hommes, & comme des millions de Martyrs, mourir plutôt que d’abandonner sa foi. […] Jamais les Princes Chrétiens n’ont sévi que pour des crimes, ils n’ont jamais gêné ni pu gêner la pensée & la conscience, ils n’y ont aucun intérêt, pourvu que l’extérieur soit tranquille ; il n’y a que l’Eglise qui puisse exiger la foi intérieure, qui l’a toujours exigée, & ne peut en dispenser.
Libres dans leur victoire, et maîtres de leur foi, L’intérêt de l’Etat fut leur suprême loi. Et d’un trône si saint l’amitié n’est fondée Que sur la foi promise, et rarement gardée. […] Marchons en invoquant l’arbitre des combats, Et réveillant la foi dans les cœurs endormie, Jusque dans son palais cherchons notre ennemie. […] Qui de sa dignité dépositaire habile, Plein de faste à l’Autel, auprès des Grands servile, Sur l’espoir de leurs dons mesure sa ferveur, Et n’adore en effet que la seule faveur. » La pièce elle-même fait foi que sur un mauvais Prêtre il y a cent mauvais laïques.
Sans doute, la corruption a existé dans tous les siècles passés et existera dans les siècles futurs ; mais elle n’a traversé et ne traversera les siècles qu’avec des oscillations en plus et en moins, suivant le degré de foi religieuse des peuples. Il est une vérité incontestée et incontestable, c’est que quand la foi diminue chez un peuple, ses mœurs se corrompent à proportion : on ne pratique sincèrement que ce que l’on croit fermement, et on ne pratique plus dès qu’on ne croit plus.
Leur foi étoit fortifiée par l’habitude qu’ils contractoient avec les objets. […] Il est revenu en cette capitale, où il opérera des merveilles que l’esprit ne comprendra point, mais qui n’en seront pas moins admirables pour tous ceux qui les considereront avec les yeux de la foi.
.° Connaissez, serviteurs de Dieu, vous Catéchumènes qui vous approchez de lui, vous baptisés qui lui êtes unis, combien la foi, la vérité, les bonnes mœurs, parmi tant d'autres erreurs du siècle, condamnent le plaisir du spectacle, afin que vous ne péchiez ni par dissimulation ni par ignorance. […] Voyez les victoires de la pureté sur l'incontinence, l'incrédulité vaincue par la foi, l'impudence confondue par la modestie : vous faut-il du sang ?
De plus en tant que Chrétiens Réformés, nous avons engagé notre foi au Seigneur de converser honnêtement devant lui, et selon l’ordre de la Discipline de sa vraie Eglise, laquelle sans contredit nous défend ces Théâtres. […] Or est-ce peu de violer la foi de laquelle tu t’étais engagé à Dieu ? […] L’Histoire fait foi que le premier qui joua des Tragédies à Athènes, fut un certain Thespis, qui ayant dressé un Théâtre, tout le peuple y prenait un merveilleux goût. […] Nous n’avons pas identifié cet apologiste du théâtre qui a osé se réclamer de Rivet pour affirmer que le théâtre est un adiaphoron, une de ces choses indifférentes en matière de foi sur lesquelles les fidèles sont libres de suivre l’opinion qu’ils veulent. […] Leur foi chrétienne (leur profession de foi, pas leur occupation professionnelle).
Et voilà comme il est aisé de nous détromper des erreurs où la négligence nous arrête sur la foi d'autrui.
Jésus alors se retournant, et la regardant, lui dit : Ma fille, ayez confiance, votre foi vous a sauvée ; et à l’heure même cette femme fut guérie.
Ce sont des plaisirs bien plus dignes de nous que tous ces faux plaisirs des spectacles qu’on n’aime et qu’on ne recherche avec tant d’ardeur que parce qu’ils flattent et nourrissent le penchant et le goût qu’on a pour les plaisirs criminels de la voluptébk. » « Tertullien et saint Cyprien nous invitent à des spectacles bien différents des spectacles profanes : ils introduisent l’homme raisonnable et chrétien dans le sanctuaire de la religion et de la nature, pour charmer tour à tour sa raison et sa foi.
Je remarque encore deux choses bien considérables, que le Prophète adresse aux Juges : la première est quand il les appelle « des Dieux et les fils du Souverain » : et la seconde, lors qu’il leur dit, « qu’ils mourront comme des hommes » : car par les premières paroles, il leur représente qu’ils sont revêtus de la puissance de Dieu ; que c’est de lui seul qu’ils tiennent leur autorité sur les autres, et qu’ils sont enfants de Dieu non seulement par adoption, comme le reste des hommes, en tant que unis à Dieu par la foi et par la grâce, mais encore par leur établissement dans leurs Charges, par celui qui est le seul et vrai Dieu, au pouvoir duquel ils participent.
Il est sans doute impossible de fixer avec précision la dose du poison qui donnera la mort ; mais chacun doit consulter son tempérament, sonder sa conscience, examiner ses foiblesses, le flambeau de la foi, de la raison & de l’expérience à la main, & ne pas tenter des épreuves où son salut court un risque certain. […] C’est une tradition chez ses héritieres, les Dames de la Foi, rue S.
Je lui connois trois ouvrages, sur la foi de son Libraire, qui en donne le catalogue ; 1.° Mémoires Turcs. […] Il y en a plusieurs curieux & utiles ; mais la plûpart semblent n’avoir été déterrés que par l’irréligion & le libertinage contre les gens d’Eglise, les bonnes mœurs & le gouvernement, sur la foi de quelque libelle, souvent sans aucun garant, à peu près comme le Dictionnaire de Bayle, qui va fouiller tous les bouquins & en extrait toutes les ordures.
Il est de foi que le livre de Judith est un livre canonique, qui fait partie des Divines Ecritures. […] Il en est que je crois indissolubles ; mais la foi n’en souffre pas. […] Quelques-uns ont dit avec Grotius que l’histoire de Judith n’étoit pas un fait réellement arrivé, mais une longue parabole, telle qu’ils croyent être le livre de Job, deux pieux Romans faits pour instruire les Juifs, & ranimer leur courage ou soutenir leur patience par ces héroïques exemples, ce qui sans être absolument contre la foi, est du moins très-peu vrai-semblable ; tant de noms, de circonstances, de faits si précis, ne permettent guere de douter que ce ne soit une véritable histoire, un peu embellie dans la narration.
Je me rappelle à ce propos d’avoir lu dans quelqu’endroit, qu’une Actrice célebre prononçant ces mots d’une Tragédie, il m’en souvient, & s’étant arrêtée quelque tems pour faire sentir davantage la force de ces paroles, un Spectateur du parterre s’impatienta de la longueur du silence de l’Actrice, & dit tout haut : ma foi, s’il m’en souvient, il ne m’en souvient gueres.
Néanmoins le tripot Comique a le droit, quoique mal acquis, d’accepter ou de refuser les Drames ; & l’Homme de Lettres ressemble à un Vassal de Fief qui va faire foi & hommage à son Seigneur suzerain.
Le peuple de mon Diocèse, très saint Père, soit dans la ville, soit à la campagne, par une coutume pernicieuse, célèbre quelques Fêtes votives d’une manière très indigne de la foi qu’il professe, et entièrement contraire à l’esprit de la Religion Chrétienne ; car il ne s’occupe pendant ces saints jours qu’à la danse, à la comédie, aux exercices profanes de la lutteh et de la course, et à d’autres spectacles qui ne sont pas moins éloignés de la sainteté des Fêtes.
Je ne veux que ces deux réflexions pour ouvrir les yeux à quiconque n’a pas tenoncé à la foi & à l’espérance chrétienne. […] Les spectacles sont interdits aux enfans de la Foi.Doutera-t-on, après cela, qu’une source d’où coulent tant de désordres, ne soit une source infecte, & que des plaisirs si contraites à l’innocence & à la vertu, ne soient interdits aux enfans de la foi ? […] Est-ce un de ces Chrétiens de l’un & de l’autre sexe, qui vertueux sans affectation, pénétré de sa Foi, fait son unique affaire de se sanctifier par le recueillement, par la réception fréquente des Sacremens, par l’ordre qu’il établit dans sa famille ? […] Les spectacles sont interdits aux enfans de la Foi.
L'expérience en fait foi : nous en avons depuis peu vu deux de suite à Paris, et, bien que la dernière fût plus considérable que l’autre, elle n’a trouvé, parmi la grande foule du peuple, que fort peu de gens qui se soient voulu donner la peine de la regarder.
Depuis cette époque, aussi favorable aux comédiens que pernicieuse à la foi et aux bonnes mœurs, la comédie a cessé d’être interdite dans le royaume.
porte : « Si les Comédiens veulent embrasser la Foi Chrétienne, nous ordonnons qu’ils renoncent auparavant à cet exercice, et qu’ensuite ils y soient admis, de sorte qu’ils n’exercent plus leur premier métier : que s’ils contreviennent à ce Décret, qu’ils soient chassés et retranchés de l’Eglise.
Les exemples de l’Auteur de notre Foi sont autant d’arrêts prononcés contre le crime. […] Au reste, que ce fût là le vrai sentiment de Plaute, c’est de quoi ses propres Ouvrages font foi : car ses meilleures Comédies sont presque toujours dans l’ordre à cet égard ; l’Amphitryon y est à une fausse addition près : l’Epidicus son chef-d’œuvre, les Ménechmes, le Rudens, et le Trinummus, qu’on peut compter entre ses plus belles pièces de la seconde classe, ne blessent point l’oreille chaste : son Truculentus, autre ouvrage de mérite, quoique non achevé, est encore de mise, supposé le système du Paganisme. […] Certainement, Aristophane ne se serait pas exposé à la mer, ou bien il n’ajoutait guère foi au Trident.
Ciprien, Arnobe, Minutius Felix, &c. en font foi. […] Il ajoûte : Les spectacles, dont nous avons tant de peine à vous faire comprendre le danger par les règles de la foi, furent interdits comme des crimes par les loix de l’État, & les Comédiens, que le monde du plus haut rang ne rougit pas d’honorer de sa familiarité, & auxquels des parens Chrétiens osent même confier le soin d’instruire leurs enfans dans tous les arts propres à plaire (danse, musique), déclarés infames & bannis du royaume comme des corrupteurs des mœurs & de la piété.
Croiroit-on que dans une longue instruction d’une mère chrétienne à son fils & à sa fille il n’y ait pas un mot de dévotion, d’exercice de piété, de sacremens, de prieres, de recours à la grace de Dieu, de foi, de charité, &c. ? […] n’est-il pas de foi qu’on pèche en regardant avec complaisance une femme ?
Ma foi, me dis-je, soutenons la gageure, je viens de bien déjeuner ; un petit verre, ce sera de l’extra… mais va pour le petit verre, je me serai contenté à bon marché. […] J’entre donc sur la foi de l’enseigne ; un nouveau sujet d’affliction m’attendait dans cette maudite taverne.
Et puisque chacun sait que le théâtre n’a point été destiné pour expliquer la sainteté de nos mystères et l’importance de notre salut, ces sages réformateurs si fort zélés pour notre foi n’ont-ils pas mauvaise grâce de blâmer la comédie, parce que les méchants la peuvent voir sans changer d’inclination ?
Et c'est pour cela que les Pères de l'ancienne Eglise n'ont pas seulement condamné les Théâtres des Païens par cette société qui rendait les Spectateurs complices d'une Idolâtrie si contraire et si pernicieuse à la foi du Christianisme, mais aussi par l'impudence des Acteurs, par les choses honteuses qui s'y représentaient, et par les discours malhonnêtes qui s'y récitaient ; et comme l'innocence des mœurs est de tous les temps, et qu'elle nous doit être aussi précieuse qu'aux Docteurs des premiers siècles, j'estime qu'il est à propos pour lever le scrupule que cette considération pourrait jeter dans les âmes touchées des sentiments de la piété de montrer ici deux choses : La première, qu'elle était parmi les Romains cette débauche effrénée des Jeux de la Scène, qui se trouva même par les Lois digne d'un châtiment plus sévère qu'une simple censure : Et la seconde, que la représentation des Poèmes Dramatiques fut toujours exempte de leur peine, comme elle n'était pas coupable de pareille turpitude.
« Le Diable , dit ce grand Prélat, est dans les pompes et dans les spectacles ; et ainsi lorsque après le Baptême nous retournons aux spectacles, nous abandonnons la foi de Jésus-Christ que nous avions embrassée.
Mais cette nuit ils ont surmonté l’attente de tout le monde, car elle a représenté dignement la constance de Sainte Cécile et au martyre et en la Virginité, et Fadrique a si ardemment reçu en soi les passions de Valérien que vous eussiez dit que le feu sortait par sa bouche, et un de ses rivaux a aussi fait le personnage de Tiburce avec tant d’art qu’il n’y a eu aucun des assistants qui n’ait senti des transports et des affections incroyables pour la foi et pour l’honnêteté.
Leurs effets sont donc tellement répugnants à leur préceptek en ceci que tout homme d’esprit mettra aussi peu de foi aux uns qu’aux autres.
Et à parler sainement, le Passage de la Mer rouge, si miraculeux ; le Soleil arrêté dans sa course, à la prière de Josué ; les armées défaites par Samson avec une Mâchoire d’Âne, toutes ces merveilles, dis-je, ne seraient pas crues à la Comédie, parce qu’on y ajoute foi dans la Bible : mais on en douterait bientôt dans la Bible, parce qu’on n’en croirait rien à la Comédie.
Qui le pourrait croire à présent, si les Histoires anciennes n’en faisaient foi, que les hommes aimèrent enfin avec tant de passion, ce que la superstition avait eu tant de peine à introduire, je veux dire les combats et les effusions de sang ? […] Si les Comédiens veulent embrasser la Foi Chrétienne, Nous ordonnons qu’ils renoncent auparavant à leur exercice, et qu’ensuite ils y soient admis ; de sorte qu’ils n’exercent plus leur premier Métier. […] Ne pouvez-vous donc vivre sans les joie du monde ; vous pour qui la mort doit avoir ses douceurs ; vous qui ne devez point avoir de plus grand desir que de sortir de cette vie, et être presenté avec l’Apôtre au Seigneur… Quel plus grand plaisir peut goûter un Chrétien, que le dégoût du plaisir, que le mépris de la vie présente, que la liberté des enfants de Dieu, que la pureté de la conscience, que la paix qui se goûte par celui qui est content de son état présent, que l’affranchissement de la crainte de la mort, que cette foi généreuse avec laquelle on foule aux pieds les Dieux des Nations. […] Mais dans la superfluité du jeu, il y a un ris et une joie immodérée : Donc il y a du péché mortel, parce qu’il n’y a que le péché mortel auquel il soit dû des pleurs éternels. » C’est à peu près la même réponse qu’il faut donner à l’autorité de saint Charles Borromée, que l’Auteur de l’Écrit veut, sur la foi de Fontana de Ferrare, avoir été favorable à la Comédie, quand elle auroit été examinée par ses Grands Vicaires.
Ils croyoient que rien n’honore tant la Religion que de voir les Princes & les Grands confondus aux pieds des Autels avec le reste des Fideles dans les devoirs communs & extérieurs de la foi. […] La Religion & la Foi tâchent de remédier à ce désordre ; mais les Spectacles rendent le dégoût des vrais biens encore plus grand, & en affoiblissent encore plus les idées. […] Jérôme, qui proteste qu’il n’ajoute point foi à quiconque se vante de n’avoir point été blessé de ces Spectacles : Se nulli credere viro, si dicat se illæsum evasisse à Spectaculis talium. […] L’Evangile & le Théatre opposés, leurs maximes contraires forment ici un contraste frappant, dont l’Auteur profite pour rappeller aux Chrétiens la sainteté de leur profession, & sur-tout l’obligation où sont les peres & meres d’instruire leurs enfans dans la foi, de les former à la piété, de veiller sur leur innocence, & d’en écarter tout ce qui peut la séduire & la corrompre, soit en affoiblissant les attraits vertueux par le ridicule qu’on y attache, soit en fortifiant les penchans vicieux par l’honneur qu’on en tire. […] Enfin comme Despréaux le dit aux Poëtes dans son Art Poëtique : De la foi d’un Chrétien les mysteres terribles, D’ornement égayés ne sont point susceptibles.
Voici comme il parle à ce Peuple : « Encore que je sois certain que votre vie ne soit pas moins réglée que votre foi est pure ; cependant parce qu’on ne manque pas en ce temps-ci de gens qui par une flatterie et une indulgence indigne autorisent les vices ; et, ce qui est encore plus horrible, qui abusent même des saintes Ecritures et en corrompent les véritables sens pour justifier des pratiques criminelles, et afin de faire passer pour innocent le plaisir qu’on prend aux Spectacles, quand ce n’est, disent-ils, que pour relâcher l’esprit et en forme de divertissement, (car la discipline Ecclésiastique est énervée jusqu’à ce point, qu’on ne se contente pas aujourd’hui d’excuser les vices, mais qu’on s’efforce de les autoriser,) j’ai cru devoir, non pas vous instruire, car vous êtes suffisamment instruits, mais vous donner quelques avis pour empêcher que d’anciennes plaies, pour n’être pas bien bandées, ne rompent les cicatrices qui commencent à les couvrir. » Ne reconnaissez-vous pas, Monsieur, à ces traits les aïeux des Scolastiques et des Casuistes modernes, que notre Docteur a adoptés pour ses Maîtres ? […] Tertullien dans son Livre des Spectacles, avait deux sortes de personnes à convaincre sur ce sujet ; les Gentils qu’on s’efforçait d’amener à la Foi, et certains Chrétiens sensuels dont la Foi était encore faible et chancelante : les Gentils disaient pour leur défense, que toutes les choses qui composaient les Spectacles étaient les ouvrages de Dieu, et qu’ainsi rien ne devait empêcher que l’on n’en usât. […] Quant aux Chrétiens dont la Foi n’était pas encore bien affermie, et qui avaient peine à renoncer tout-à fait au plaisir des Spectacles, ils se flattaient dans leur illusion sur ce qu’on ne leur montrait pas dans l’Ecriture que les Spectacles fussent interdits aux Serviteurs de Dieu. […] L’infidélité vaincue par la Foi, la cruauté terrassée et meurtrie par la compassion, et l’insolence abattue sous la Modestie ; voilà les combats où nous demandons d’être couronnés.
Nous maintenons que cela est contraire à la Majesté de la Religion, et injurieux au sacré Ministère institué de Dieu pour édifier notre foi : et qu’il n’est loisible de détourner la parole de Dieu de son droit usage, pour la faire servir aux jeux et aux plaisirs des sens : puisqu’en l’Eglise de Dieu, toutes choses doivent être rapportées à la modestie et vraie piété, afin que l’âme soit portée à la Religion, et à la contemplation respectueuse des choses divines. […] » Le même en un autre lieu, « Il y en a , dit-il, quelques-uns d’une foi trop simple ou trop scrupuleuse, qui pour s’abstenir des spectacles, demandent une autorité de l’Ecriture. […] Car en ces spectacles y a quelque apostasie de la foi, et une prévarication nouvelle contre les symboles et célestes sacrements d’icelui. […] Or le Diable est en ses spectacles et pompes, et par ainsi, quand nous retournons aux spectacles, nous laissons la foi de Christ. […] Car nous parlons des jeux publics, qui sont les moqueries de notre espérance ; les risées de notre foi.
On pourroit ajouter une foule d’autres passages sur les objets qui tiennent à celui-ci, sur les maximes de l’Evangile qu’ils proscrivent, sur les vertus qu’ils condamnent, sur les vices qu’ils favorisent, sur la chasteté qui y fait naufrage, sur l’humilité dont il méprise la bassesse, sur la charité dont il éteint les feux, sur la foi dont il affoiblit la soumission, la mortification dont il redoute les rigueurs, la pauvreté dont il abhorre les besoins, la piété dont il desseche l’onction, la patience dont il ne peut souffrir l’égalité, la fidélité conjugale dont il se fait un jeu, en un mot toute la religion dont il renverse jusqu’au fondement ; sur la vengeance dont il allume les fureurs, la vanité dont il exalte les délires, sur le luxe & le faste dont il étale les excès, sur la médisance dont il verse à grands flots le poison, sur l’immodestie des parures dont il présente le modelle, sur le mépris des parens dont il donne des leçons, la jalousie dont il répand le motif & le germe, l’oisiveté à laquelle il consacre tous les temps de la vie, la fourberie dont il enseigne les artifices, l’irréligion dont il seme le goût & les principes, en un mot le corps entier du péché dont il établit puissamment l’empire.
Elle répondit courageusement au tyran qui voulait la séduire : J’ai un époux à qui je garde fidèlement la foi que je lui ai donnée, j’ai reçu de sa main les plus riches habits des vertus, les plus magnifiques parures de la modestie ; il a ceint ma tête d’une couronne immortelle, il m’a couverte des pierres précieuses de sa grâce, son sang adorable est le vermillon qui pare mes joues ; en l’aimant je deviens plus chaste, ses caresses me rendent plus pure, quand je m’unis à lui il embellit ma virginité.
Cette Princesse exige de ces deux Amants, tous deux enfans de Cléopâtre, de tuer leur mère, et elle engage sa main et sa foi à celui des deux qui lui obéïra.
Bossuet, le cri de l’ancienne foi qui réprouvoit la nouveauté prophane. […] L’Enciclopédie, par je ne sçai quel goût de paradoxe qui lui est propre, fait en parlant des spectacles, une sortie très-vive contre Geneve, dont elle auroit plutôt dû louer la sagesse, & lui conseiller, le croiroit-on, de faire venir non des Apôtres pour lui apprendre les vérités de la foi, mais des Comédiens à titre de Missionnaires, & d’en établir une troupe choisie, pour enseigner la vertu à ses habitans.
Le Roi commence par invoquer le nom de Dieu pour obtenir la grace de mourir dans la foi, comme il a vécu. […] Il recommande à son successeur d’être obéissant au Saint Siege Apostolique, de craindre Dieu, d’observer ses commandemens, d’honorer les gens d’Eglise, de procurer sur toutes choses l’exaltation de la foi, de sacrifier toutes choses pour la défense & l’avancement de la Religion Catholique ; & si quelqu’un se trouvoit infecté des bérésies & doctrines condamnées, Sa Majesté le déclare incapable de regner, & le prive de tout droit à la Couronne, &c.
Dans une vieille Histoire des Vaudois & Albigeois, imprimée à Geneve en 1619, & dédiée au Duc de Lesdiguieres, livre plein de recherches curieuses par le Sieur Perrin, on trouve la confession de foi, & la discipline de ces hérétiques du treisieme siecle, dont le Gascon du temps est fort peu différent de celui de nos jours dans le bas Languedoc. […] Pour peu qu’on rentre en soi même avec le flambeau de la foi, on sera effrayé de la profondeur de la blessure qu’on se dissimuloit.
« Qu'un jeune homme n’ait vu le monde que sur la Scène, le premier moyen qui s’offre à lui pour aller à la vertu est de chercher une maîtresse qui l’y conduise, espérant bien trouver une Constance ou une Cénie […] C'est ainsi que, sur la foi d’un modèle imaginaire […] “nescius auræ fallacis”, le jeune insensé court se perdre, en pensant devenir un Sage. »dy Voilà donc un jeune homme tellement épris de la Vertu Scénique qu’il ne trouve d’objet estimable que celui qui ressemble le mieux à deux personnages de Théâtre, Constance et Cénie : donc le Théâtre a le pouvoir de faire aimer la Vertu. […] [NDE] Anne-Marie du Boccage, La Colombiade, ou La Foi portée au Nouveau Monde, Paris, Durand, 1756.
Henri étoit marié depuis vingt ans, & avoit une fille ; il falloit faire divorce avec sa femme, & déshériter sa fille ; la religion ne permettoit pas l’un, les loix du royaume s’opposoient à l’autre ; Henri étoit Catholique & zelé défendeur de la foi. […] Toutes les estampes font foi de ses excès. […] Cependant le mariage paroissoit s’avancer à grands pas ; la parole en fut donnée de part & d’autre, les articles en furent dressés & signés, jusqu’à une bague maritale pour gage de sa foi.
Si Dieu vouloit faire un miracle pour amener à la foi toute la terre, il n’en pourroit choisir de plus grand que de renouveller les exemples & les vertus de Fenelon. […] la foi, l’humilité, la chasteté sont-elles même des vertus ? La foi est une superstition, l’humilité une bassesse, la stérile chasteté l’anéantissement du genre humain.
il le fait le Tout-puissant, le Créateur du monde, et l’arbitre du sort des humains ; il le charge des soins infinis d’une Providence qui peut tout, qui prévoit tout, et qui pourvoit à tout ; en un mot l’imagination du Poète donne à son Idole les perfections immenses et sans nombre, que la Foi nous découvre dans le vrai Dieu. […] De l’air dont nos Poètes manient communément les sujets de la Foi, on s’imaginerait qu’ils sont pleinement convaincus du contraire, et qu’ils ont en main de démontrer un système d’infidélité. […] Lorsqu’il n’y a nul prétexte de recourir au Miracle ou aux Machines, les choses ne doivent point passer la foi humaine. […] Il leur fait entendre dans son premier chapitre ; « Que leur foi, fondement de leur conduite, et l’ordre de la discipline, leur défendent les divertissements de la ville. […] « La foi de quelques fidèles remplis de préjugés est trop imparfaite.
Il plut à Zénobie, Reine de Palmire ; &, pour la rapprocher, disoit-il, du christianisme, il adoucit tellement les dogmes qu’elle n’aimoit pas, qu’il combattit la trinité des personnes en Dieu, & la divinité de Jesus-Christ On tint un concile pour condamner ses hérésies : il fit semblant de les désavouer, & assura qu’il avoit toujours eu la même foi que l’Eglise : le concile se sépara sans rien prononcer.
Et GUILLOT-GORJU s’en rapporte à ses critiques, savoir s’ils croiraient à la foi de Gros-Guillaume lorsqu’il s’excuserait de leur faire une farce, et s’ils tiendraient leur argent bien employé s’ils n’étaient servis de ce plat à la fin pour la bonne bouche, qui est proprement après une ample collation, une boîte de dragées ou de confiture.
Ce n’est pas ici une perfection, c’est un vœu, c’est le premier de tous vos devoirs, c’est le caractère le plus inséparable de la Foi… Et de là, voilà bien des questions résolues. […] Guidé par la Foi, ce flambeau éternel devant qui toutes les lueurs du temps disparaissent, devant qui s’évanouissent toutes les rêveries sublimes et profondes de nos faibles esprits-forts, ainsi que toute l’importance et la gloire du bel esprit ; je vois, sans nuage et sans enthousiasme, que les Lois sacrées de l’Evangile et les maximes de la morale profane, le Sanctuaire et le Théâtre, sont des objets absolument inalliables.
Copenhague, Stokolm, Londres, Amsterdam sont moins susceptibles que jamais de retour à la vraie foi ; elles ont dans les acteurs & les actrices des apôtres de la licence, des mœurs, qui ne laisseront jamais retablir la Réligion de leurs Peres. […] Plusieurs personnes s’imaginerent que la Reine Elizabeth ne fit mourir le Comte d’Essex, que par une jalousie de femme ; on y mêle une foule de circonstances romanesques ; on le croit sur la foi d’une tragedie, & d’un roman.
Adorons ces mysteres sans les fonder, ils sont impénétrables ; & loin de les éclaircir, le flambeau de la foi les rend infiniment plus obscurs. […] Les triomphes de la pureté ne sont pas moins brillans que ceux de la foi, & ne méritent pas moins la lumiere éternelle.
Il leur donnoit une fraicheur, un teint, des graces, un air de jeunesse qui les charmoient, auxquels elles ajoutoient plus de foi qu’à tous les miroirs. […] Les grands poëtes & les grands peintres devroient prendre pour objets de leurs travaux les sujets qui sont l’objet de notre foi.
Jusques-là, dit Tertullien, que l’on en voyoit presque plus s’éloigner de notre sainte foi par la crainte d’être privés de ces divertissements qu’elle condamnoit, que par la crainte du martyre et de la mort dont les tyrans les menaçoient. […] C’est ainsi que la foi me l’enseigne, et c’est ainsi que la seule raison me le dicte.
C’est le jugement que vous portez de la doctrine de nos Ministres en matière de foi. […] Or dans les matières de pur dogme et qui ne tiennent point à la morale, comment peut-on juger de la foi d’autrui par conjecture ? […] Pourquoi me chargerais-je de la profession de foi d’autrui ? […] Monsieur, jugeons les actions des hommes, et laissons Dieu juger de leur foi. […] Autrement la raison, déposant contre elle-même, nous forcerait à la récuser ; et loin de nous faire croire ceci ou cela, elle nous empêcherait de plus rien croire, attendu que tout principe de foi serait détruit.
) les Ministres de la Religion, comme des Pedans épris d’une fausse idée de perfection, des Moralistes déclamateurs & sans esprit, dangereux dans un Etat, des Prêtres de Moloch… des Fanatiques… qui veulent qu’on tienne les Peuples prosternés devant les préjugés reçus comme devant les Crocodiles sacrés de Memphis, ni enfin nous enseigner qu’il faut d’une main hardie briser le talisman d’imbécillité auquel est attachée la puissance de ces génies malfaisans : Si la bouche de ceux-ci peut s’ouvrir encore pour traiter par celle d’Hypermnestre (édition 1759) ces mêmes Ministres de fourbes dont la langue au mensonge vendue, veut en prenant sur nous un funeste ascendant, paroître nous servir en nous intimidant , & pour nous dire que quand un Prêtre a parlé d’un avenir, c’est foiblesse de trembler sur sa foi , à moins qu’on ait vû sur lui la vérité descendre ? […] que nous cause ton théâtre d’aujourd’hui, & par conséquent pour desirer d’en voir la fin : que seroit-ce si on les envisageoit des yeux de la foi ? […] Pour faire taire ce langage de l’homme sans foi trop commun parmi nous, puissiez vous, portion chérie du troupeau de Jesus Christ, par un renouvellement de serveur, de concert avec (p. 10.)
Joint qu’il n’est question de ludis pertinentibus tantum ad ornatum urbis vel laetitiam populi bq, qui encore ne seraient prohibésbr, mais de l’édification du peuple en notre foi.
Un vrai Chrétien qui a reçu de Dieu ces yeux de la foi dont parle saint Paul, considère tout dans le véritable point de vue ; et dans cette heureuse situation tout ce qui est dans le monde lui paraît un bagage d’hôtellerie, une vaine décoration de théâtre où ceux qui ont joué les plus grands rôles vont être dépouillés de leurs ornements comiques.
Mais il y a encore une raison plus grave et plus chrétienne qui ne permet point d’étaler la passion de l’amour, même par rapport au licite ; c’est que le mariage présuppose la concupiscence, qui, selon les règles de la foi, est un mal auquel il faut résister, contre lequel par conséquent il faut armer le chrétien.
Les pièces du procès font foi qu’il avait coûté deux cent mille livres d’achat, et autant de construction.
Pas un trait poétique, pas une seule étincelle de génie ne jaillit de ces grossières profanations des mystères de la Foi ; les moralités, les farces, et toutes les plates compositions qui suivirent, présentent la même stérilité de pensée, de sentiment et de poésie.
Bergier flatté par ces éloges, & endormi par cette espece de profession de foi, lut la tragédie, il n’y trouva pas la moindre trace d’opposition au Christianisme ; il écrivit au bas son approbation pure & simple, sans exiger aucun changement ; en conséquence la piéce fut jouée, d’abord à Versailles, ensuite à Paris avec applaudissement, ce n’est qu’après la douzieme représentation, qu’elle a été arrêtée, ce n’est pas la seule, qui, sous l’emblême fausse d’une Réligion, ait attaqué la véritable. […] Quel fut l’étonnement de cette Princesse, lorsqu’on lui répondit que sa grande piété la trompoit, & qu’elle pouvoir calmer ses allarmes, puisque l’Abbé Bergier son confesseur, lui permettoit d’assister à cette piéce, & même l’avoit approuvée : une Duchesse de la Cour, instruite de cette circonstance, fit prier l’Abbé de venir chez-elle, & lui dit que s’intéressant à sa réputation, elle désiroit d’apprendre de lui-même, les moyens de le disculper, d’avoir donné son approbation à une pièce si scandaleuse, qu’il les lui donnat par écrit pour les faire valoir en tems & lieu ; il s’en tira très-mal, on n’a pas soupçonné sa foi ; mais on ne doute pas de sa négligence ; il a prétendu qu’on avoit corrompu la piéce depuis son approbation, en insérant plusieurs morceaux ; cela n’est pas impossible.
Malherbes a dit des guerriers de son temps : Si les labeurs dont la France a tiré sa délivrance sont écrits avecque foi, qui sera si ridicule qui ne confesse qu’Hercule fut moins Hercule que toi ? […] On en a fait une parodie à l’honneur d’un Acteur qui jouoit Hercule aux pieds d’Omphale : Si tes vices, tes foiblesses aux genoux de ta maîtresse, sont écrits avecque foi, qui sera si ridicule qui ne confesse qu’Hercule fut moins Hercule que toi ?