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90. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Mêlanges Dramatiques. » pp. 8-39

Il n’est point de qualité théatrale qu’il ne trouve à sa maîtresse : finesse de jeu, ton plaisant, malin souris, graces, beauté, il est dans l’enchantement ; surpris à l’excès que, dans un âge si tendre, sans autre maître que son esprit & son cœur, sans avoir aucune teinture de la scène, elle ait porté la perfection dramatique à un degré que l’art le plus accompli n’auroit pu lui apprendre . […] A son âge, avec ses infirmités, le visage de n’est pas favorable au ciseau : pour dédommager l’artiste, on lui a fait modéler sa nièce, qu’à Fernei on dit une beauté, dans le style courant du Parnasse. […] Le libertinage de ses mœurs & le dérangement de sa fortune l’y firent chercher du pain & des actrices ; la raison dans la maturité de l’âge, & un commencement d’aisance, le tirerent de cet abyme, & mirent ses talens en œuvres ; il eut la sagesse de s’en détacher tout-à-fait, & de se rendre utile au public.

91. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VI. Suite de la Danse. » pp. 140-167

Un Magistrat, un grand Officier, un père une mère de famille, un homme, une femme avancés en âge, ceux qui font une profession déclarée de piété, doivent sentir que ce seroit ajouter le ridicule à l’indécence & au scandale, de se permettre ce qu’à peine ils doivent tolérer dans une jeunesse folâtre, dont l’âge n’a pas encore mûri la raison, ce qu’on croit innocent, dit Tertullien, parce qu’il est couvert de la pourpre : Improba definunt esse purpurata flagitia. […] & si c’est un père de famille, un homme en place, un homme avancé en âge, quel comble de ridicule !

92. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VII. Du Père Porée. » pp. 149-177

C’est à quoi conduisent les principes par-tout établis de cette morale lubrique, qu’il faut obéir à l’amour, que c’est le privilège du bel âge & tout le bonheur de la vie, que ses chaînes sont préférables à la liberté, ses loix à la raison, ses douceurs à la vertu. […] On peut y ajouter une autorité d’un autre genre, que l’élévation du rang & l’éminente piété ne rendent pas moins respectable, c’est le sentiment de Madame Henriette, fille du Roi, enlevée à la France à la fleur de son âge, après en avoir mérité l’admiration par ses vertus, de qui on peut bien dire avec le Sage : Elle a fourni en peu de temps une longue carriere ; Dieu n’a terminé ses jours de bonne heure que pour la préserver de la malice du péché & du prestige de la vanité du monde. […] Il caractérise la plus belle ame, l’esprit le mieux fait, le cœur le plus pieux, le plus charitable, que la pensée de l’éternité jette dans la plus profonde tristesse, au milieu des plaisirs les plus vifs & les plus séduisans, dans un âge & dans une fortune où avec les attraits les plus piquans ils assiegent l’ame la plus sensible, & la trouvent inébranlable.

93. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VII. » pp. 115-130

          Aimable jeunesse,           Profitez du tems,           De vos jeunes ans,      Donnez-vous à la tendresse, Ne perdez point ces précieux momens           La beauté se passe,           Le tems s’efface,            L’âge de glace            Vient à la place, Qui vous ôte le goût de ces doux passe-tems.

94. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE III. De la comédie et des comédiens chez les païens et chez les chrétiens. » pp. 101-112

Ils y inspiraient à leurs écoliers le goût du théâtre, et dès l’âge le plus tendre ils les faisaient monter sur les planches, et ils y montaient eux-mêmes pour y jouer la comédie.

95. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE X. De la protection due aux Comédiens par le ministère public, contre les entreprises du fanatisme. » pp. 174-185

Il a été déjà démontré que les comédiens du troisième âge, sont entièrement affranchis de toute excommunication de la part de l’église.

96. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « EXTRAIT DE QUELQUES PENSEES SAINES. Qui se rencontrent dans le livre de J.J. Rousseau contre le Théâtre, ou condamnation de son système par lui-même. » pp. 66-77

y avait, dit Plutarque, chez les Lacédémoniens toujours trois danses en autant de bandes, selon la différence des âges, et ces danses se faisaient au chant de chaque bande ; celle des vieillards commençait la première en chantant le couplet suivant.

97. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies a corriger. » pp. 295-312

On y verrait dans Crémante et dans Ismène la punition que reçoivent et méritent ceux qui, dans un âge mûr, n’ont pas honte de s’abandonner aux passions de la jeunesse.

98. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. L’Arétin, le Tasse, l’Arioste. » pp. 38-79

A les en croire, dès l’âge de six mois le Tasse parloit distinctement, s’énonçoit clairement, raisonnoit très-sensément. […] L’amour, selon lui, est de tous les âges, & pour tout le monde : tout âge a ses desirs. […] Il parcourt tous les âges, toutes les saisons, tous e genres de graces & de beautés, pour enseigner, recueillir sur toutes les fleurs, comme l’abeille, le miel de la volupté, ou plutôt le poison du vice.

99. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE III. Des Pièces de Collège. » pp. 48-67

Mais l’inconvénient le plus grand, parce qu’il nuit à la piété et aux mœurs, c’est le danger que ces exercices ne fassent naître dans l’esprit des maîtres et des écoliers, comme cela est naturel, le désir de s’instruire par leurs yeux de la manière dont on déclame au théâtre, de le fréquenter, et de prendre pour la comédie un goût qui peut avoir des suites bien funestes, surtout à cet âge. […] Mais outre que la pureté de l’âme n’accompagne pas toujours l’innocence de l’âge, pourquoi donner à ces âmes pures des inclinations qui les porteront un jour à des plaisirs criminels ?

100. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VI. Du Cardinal Mazarin. » pp. 89-108

Louis XIV, avancé en âge et rendu à lui-même, en rougit. […] Il en avait un autre, c’était de dissiper le jeune Roi par des amusements de son âge, pour le tenir en tutelle et gouverner seul.

101. (1759) Lettre sur la comédie pp. 1-20

Gresset est encore dans l’âge des succès : il a réussi dans l’Art Dramatique au point de disputer du rang avec les premiers Maîtres de la Scène : il faisoit espérer de nouveaux plaisirs à la Capitale, on l’y attendoit, on l’y desiroit ; on se plaignoit de la Province qui captivoit trop ces talents supérieurs.

102. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « La criticomanie. » pp. 1-104

Je trouve que ce fut avec bien de la raison que d’autres ont encore dit avant moi que les comédies dirigées contre les vieux maris sont également pernicieuses aux mœurs, parce que les femmes qui ont vu applaudir toutes les ruses, les tours perfides et scandaleux, les infidélités qu’une épouse fait à son mari, à cause qu’il est trop vieux, ne doivent plus avoir de peine à se persuader qu’on peut en faire autant à un mari trop jeune, léger, volage, et toutes les fois, bien qu’il soit d’un âge convenable, qu’on ne jouit pas d’un plus grand bonheur, ou qu’on est plus malheureuse avec lui que s’il était vieux, ce qui arrive assez souvent ; comme quand il est ou qu’on le trouve froid, indifférent, d’un mauvais caractère, grondeur, bourru, méchant, contrariant ; quand il n’est ni beau, ni bien fait, ou qu’une maladie l’a changé, affaibli et vieilli ; quand il refuse de fournir toutes les choses nécessaires à la coquetterie ; en un mot, lorsque, par tant d’autres raisons, par sa propre inconstance à elle-même, l’épouse vient à se croire mal assortie, cesse d’aimer son mari jeune, et se trouve aussi malheureuse et dans la même position que celle qui n’a jamais aimé son mari vieux. […] En effet, les vieux, et une bonne partie même des hommes entre deux âges, que ces tableaux de honte et de déshonneur n’ont guères moins intimidés, se rappelant ou se formant des raisons de croire qu’on n’était pas encore parfaitement à l’abri d’inquiétude avec des femmes plus âgées, ont fui le mariage, n’ont plus voulu prendre que des engagements clandestins ou privés et conditionnels, faciles à rompre ; c’est-à-dire, qu’ils ont vécu en concubinage avec celles qui leur plaisaient, tant qu’elles se comportaient à leur gré. […] Le changement de maîtresses, si conforme à la passion qui les fait rechercher, n’ayant pas de frein, est devenue une mode, ou un régime ; elles passaient de l’un à l’autre ; à tout âge, avec de l’argent, on était sûr de ne pas en manquer ; il s’était même établi des courtiers des deux sexes qui en procuraient, qui en faisaient commerce !

103. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I.  » pp. 3-35

Dans le nombre de personnes qui par goût feroient leurs délices du spectacle, dit la Préface, il en est que leur âge, leur façon de penser & de vivre, en éloignent. […] Tous ceux que l’âge, l’état, la façon de penser ou de vivre, éloignent du spectacle, pourroient satisfaire leur goût, & se consoler de cette privation sans craindre le reproche ou le scandale. […] Il est singulier de supposer que ceux qui ne vont pas au spectacle sont des hypocrites, que les Religieux, les Prêtres, les Magistrats, les gens de bien, que leur âge, leur état, leur façon de vivre en éloignent, ont du goût pour lui, sont affligés d’être obligés de s’en éloigner, qu’ils ont besoin qu’on les console de cette privation, & que c’est leur rendre un service de leur offrir un ouvrage qui soit pour eux un théatre.

104. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Anecdotes de Cour. » pp. 171-202

Par exemple, il ne dit pas un mot du Duc d’Orléans, qui a vécu & est mort comme un saint à Sainte-Génevieve, du Duc de Bourgogne, qui, dans l’âge le plus tendre, possédoit les plus grandes qualités ; & il ne tarit point sur la Marquise de Pompadour, dont il parle cent fois, jusqu’à en relever les minuties. […] de Maurepas ce sage ministre plein de religion, de vertus, consommé dans les affaires par l’expérience, l’âge & l’adversité ; que le Roi a rappellé pour l’aider de ses conseils, & qui est si capable de lui en donner. […] Vous vous servez d’expressions aussi injustes qu’indécentes, qui ne conviennent ni à votre âge, ni à votre rang.

105. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien second. De la vanité des Bals & Comedies en general tiré des Sermons du R. Pere Claude la Colombiere de la Compagnie de Jesus. » pp. 17-25

Un vieillard déja venerable par son âge, ne peut avec bienseance reprendre les jeux, qui ont servi d’amusement à ses premieres années, ni méme se permettre certaines libertez, qu’on pardonnoit autrefois à sa jeunesse.

106. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre d’une Dame de la Ville de *** au sujet de la Comedie. » pp. 6-15

Ce n’est pas moi, qui vous en suis témoin, Madame : car vous sçavez, que je suis d’un état qui par lui-même m’interdit de pareils spectacles : mais ce sont des personnes de vôtre rang qui ont eu le malheur de s’y trouver : ce sont des personnes de vertu & de probité, à qui une curiosité indigne de leur âge & de leur emploi avoit persuadé d’assister aux Comedies qu’on represente chez vous, qui avouent tous d’un consentement unanime, que le nouveau Theatre est un ecueil contre lequel échoue la chasteté chrétienne, que ces Comedies sont, principalement pour les jeunes gens, une école de libertinage, & que la contagion d’impureté est d’autant plus à craindre, qu’elle y est plus deguisée & plus rafinée.

107. (1664) Traité contre les danses et les comédies « INSTRUCTION, et avis charitable sur le sujet des Danses. » pp. 177-198

Barthélemy, Carmélite, s’étant trouvée en bas âge dans une compagnie du monde où se trouvant, contre son gré pourtant, sur le point de danser avec les autres, notre Seigneur s’apparut à elle tout couvert de plaies, de sueur et de sang, lui déclara les douleurs extrêmes qu’il avait souffertes pour elle, et lui témoigna qu’il n’était pas content qu’elle se divertît en tels passe-temps : cela la fit rougir et résoudre quant et quant d’éviter telles occasions à l’avenir. 6. 

108. (1759) Lettre à M. Gresset pp. 1-16

C’est que dans la fièvre de l’âge, et possédés de l’enthousiasme poétique, nous hasardons des maximes fausses et scandaleuses, entraînés par l’harmonie du vers, par la beauté de la rime, mais plus souvent encore par le désir du nom de bel esprit, titre aujourd’hui si flatteur, qui fait regarder nos vérités les plus sacrées comme des erreurs populaires, et le catéchisme du vulgaire ignorant et crédule.

109. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Suite d’Elisabeth d’Angleterre. » pp. 33-82

Les deux amans au désespoir ne se ménagèrent pas assez, on s’observe peu à leur âge, & l’amour est bien indiscret. […] J’aime mieux , disoit-elle, un Prince que je fasse Roi, qu’un Roi qui me fasse Reine  ; & le Parlement l’ayant inutilement sollicltée de se marier, la pria dans un âge avancé, du moins de se choisir un Successeur. […] Un mari qui auroit gouverné une vieille Reine, auroit tyrannisé le peuple, & dépouillé le Royaume, se seroit emparé des finances & de l’autorité sans donner d’héritier ; elle ne l’avoit pas voulu quand elle le pouvoit ; elle ne le put quand elle le voulut, il est vrai qu’elle n’insista pas, & se rendit de bonne grâce ; à son âge pouvoit-elle se flatter d’être aimée ? […] Beau prétexte quand on n’est plus en âge d’avoir des enfans !

110. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Mêlanges. » pp. 146-197

Elles sera livrée le premier janvier à quiconque de quelque condition, âge ou province du royaume qu’il soit, qui, dans le cours de l’année précédente, aura fait, sans pouvoir être soupçonné d’ambition, de vanité, d’hypocrisie la meilleure action dans l’ordre moral & politique, comme un génereux sacrifice de ses intérêts pour un malheureux, la libération d’un prisonnier pour dettes considérables, le relevement de quelque honnête famille, la dotation de quelques orphelins, l’établissement de quelque communauté, la construction d’un pont nécessaire, un acte extraordinaire de piété filiale, d’union conjugal, de réconciliation, de reconnoissance, &c. […] A l’exception de quelques poëtes qui veulent être fabulistes & tâchent d’imiter un modele estimé, quel homme, après l’âge de neuf ou dix ans, s’occupe de Lafontaine ? […] Les enfans ne se souviennent plus des fables, ils n’oublient point les contes, même dans un âge avancé on les cite, on les répete. […] Tels sont le gland & le paysan, le laboureur & les jeunes gens, le vieillard & ses fils, l’avare & son trésor, Ulisse & les syrenes, simonides, paroles de Socrate, le philosophe Scythe, le fou & le sage, le charlatan, le charetier embourbé, la jeune veuve & les deux médecins, le Songe du Mogol, la femme & le voleur, le trésor & les deux hommes, le statuaire, le savetier & le financier, les femmes & le secret, la laitiere, Démocrite & le notaire, l’écolier & le pédant, le curé & le mort, le satyre, l’ivrogne, l’oracle, le jardinier & le seigneur, les œufs d’or, l’homme & l’idole, l’homme & son image, l’homme entre deux âges, la fortune & l’enfant, la besace, l’astrologue, Momus & le bucheron, &c.

111. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE II. Melanie. » pp. 29-71

Erreur, la maniere de faire profession, l’âge où on peut la faire, la durée d’un noviciat, sont de discipline ; mais la sainteté de l’état monastique, la légitimité, la validité des engagemens contractés avec Dieu par la profession, sont des points de doctrine sur lesquels on ne peut avoir un avis, parce que l’Eglise a parlé. […] Quoique les erreurs soient plus excusables dans un jeune étourdi que dans un Curé, il en est pourtant de si grossieres qu’on ne doit les pardonner à aucun âge. […] On y a répandu une vivacité, une hardiesse, une audace, des erreurs, des expressions philosophiques, qu’on ne voit point dans les filles, & qui écartent toute idée de séduction, qui ne sont ni de son âge, ni de son sexe, ni de son état. […] En Angleterre même le suicide des femmes est extrêmement rare, à Paris c’est un phénomene, encore plus à l’âge de quinze à seize ans.

112. (1762) Apologie du théâtre adressée à Mlle. Cl… Célébre Actrice de la Comédie Française pp. 3-143

Dans la société, faute d’exercice, communément il s’endurcit : un homme est livré à ses affaires, une femme à son ménage, le jeune homme à son étude, la jeune fille à son ouvrage, l’âge mûr à ses projets, l’âge avancé à ses réflexions. […] Un homme en s’occupant de ses affaires, ne cultive chez lui que l’ambition & l’intérêt ; une femme appliquée à son ménage n’exerce que son intelligence & son œconomie ; le jeune homme plongé dans l’étude ne pense qu’à son éducation, à son esprit ; la fille bornée à son ouvrage, n’acquiere que des talens domestiques ; l’âge mûr rempli de ses projets, ne vise qu’à s’agrandir ; & l’âge avancé ne cherche dans ses réflexions que le repentir & la sagesse.

113. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

L’âge avancé auquel presque tous les Papes sont élus, est cause qu’ils ont rarement le talent de régler sagement & l’Eglise & leurs Etats ». […] Et c’est-là, que dans un âge encore tendre & si susceptible des impressions du vice, ils commencent à le connoître & à se familiariser avec lui. […] On n’y connoissoit dans aucun âge de la vie la mollesse & le désœuvrement. […] C’est sur-tout à cet âge, dit M. […] L’âge tendre est admis aux plaisirs & aux Théatres de société.

114. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE III. L’Esprit de Moliere. » pp. 72-106

Il dût toute sa réputation & sa fortune à la protection d’un Prince qu’il amusoit alors, dans un âge ou l’art d’amuser fait le plus grand mérite, & donne la plus grande vogue. […] Louis XIV, qui pendant 70 ans donna le ton à la nation, la monta sur le ton de l’enthousiasme pour l’homme qui savoit le mieux le divertir, & flatter ses passions, dans un âge & dans une crise qui lui assuroit son suffrage & celui de sa Cour. […] avertit du retour, Y vient montrer encor, graces au demi jour, Tout l’éclat du bel âge, & l’air presque novice.

115. (1781) Lettre à M. *** sur les Spectacles des Boulevards. Par M. Rousseau pp. 1-83

n’est-ce pas à cette école séduisante, que la jeunesse des deux sexes & les personnes d’un âge mûr, doivent aller également puiser les leçons du goût, du bon esprit, de la faire morale & des sentimens ? […] Ne sont-ce pas les Trétaux, que M. de Querlon, Critique toujours judicieux, modeste, & intéressant, avait en vue, lorsqu’il disait31 : « Les Spectacles ont répandu un esprit de frivolité dans tous les Etats, dont aucun âge n’est exempt. […] « La raison qu’on vante tant en nous, dit l’Auteur que je viens de citer, est si faible, si vaine, si imbécille, qu’elle prend indistinctement toutes les formes que la Coutume, le climat, le Gouvernement, le tempérament, le caprice, l’exemple & les passions lui donnent…… Sur ce principe, un enfant accoutumé à être son propre maître, c’est-à-dire, l’esclave de son tempérament, abandonné à tous ses penchans, parvenu à l’âge de raison, les fera servir à ses passions : voilà où mene cette belle méthode de livrer l’enfance à elle-même, sans lui donner de bonne heure des habitudes vertueuses. […] Ne souffrez pas qu’il y ait parmi vous un seul homme oisif ; rendez à la terre les bras qu’elle vous redemande… Si vous ne remédiez promptement à ces excès dont vous frémissez, c’est en vain que vous vanterez la sévérité de vos Loix, & votre Police admirable ; le mal ne fera qu’empirer de jour en jour : en effet, en tolérant la mauvaise éducation que l’on donne à la jeunesse dans les Tripots du Boulevard, en souffrant que ses mœurs se corrompent sous nos yeux, & en punissant les crimes qu’elle commet dans un âge plus avancé, crimes que nous aurions dû prévoir & prévenir par la suppression de tous les objets dangereux ; dites-moi si ce n’est pas élever, au milieu de nous, des scélérats, pour avoir le plaisir de les condamner, un jour, au supplice ? […] La perte du sieur Carlin est tout ce que l’on peut regretter dans cette suppression ; mais son grand âge, & ses longs services lui ont acquis, avec la bienveillance du Public, le droit de jouir actuellement du fruit de ses travaux.

116. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « Préambule » pp. -

J’ai consulté, outre les lumières de la plus longue expérience de mes doyens d’âge, les différents genres de traditions historiques, les écrits authentiques et les mémoires secrets, les anecdotes et même les arts et leurs productions ; j’y ai observé les hommes et le cours de leurs vertus, de leurs vices, de leur langage, de leurs actions, les variations des principes et de l’esprit des sociétés ou des cercles et coteries, en un mot, le mouvement de l’opinion et des mœurs.

117. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE V. En quoi consiste le Plaisir de la Comédie, & de ce Sel qui assaisonnoit les Comédies Grecques. » pp. 131-144

Et à quel âge sont-elles en sureté ?

118. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

Mais courbés déjà, pour la plupart, sous le poids de l’âge et des travaux de l’apostolat, ces généreux martyrs de la foi de nos pères ne sauraient promettre longtemps des secours et des succès à l’église alarmée. […] On peut comparer ces maisons d’étude et de paix, retraites sacrées et inaccessibles, à des vaisseaux richement chargés, qui, à travers l’océan des âges et le déluge des barbares, ont conservé le dépôt des connaissances qui ornent et consolent le genre humain, comme une autre arche, dans un autre déluge, avait sauvé le genre humain lui-même.” […] Mais dans ma solitude, L’âge, l’expérience, une tardive étude Ont dessillé mes yeux ; j’ai connu mon erreur, Et j’ai de nos chrétiens détesté la fureur. […] Quoiqu’il en soit, de cet inconvénient pour les amateurs, voilà les tableaux étranges que la comédie du dernier âge ne rougit pas de leur présenter en France. […] Vouloir perpétuer d’âge en âge un nom fameux par ses actions ou ses talents, sans avoir pour but de les rendre utiles à ses semblables, c’est le désir de l’orgueil et de la vanité ; c’est le sentiment injuste qui mit à la plupart des conquérants les armes en main pour ravager et désoler l’univers ; ça été le principe des plus grands crimes, dont le monde ait eu à frémir ; ça étéas enfin le puissant mobile de cette main sacrilège et forcenée qui mit en cendres le fameux temple d’Ephèse.

119. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De l’Indécence. » pp. 21-58

Voyons si dans un âge plus mur notre Opéra devint plus réservé. […]                        Son âge ?

120. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE II. De la Tragédie. » pp. 65-91

Je m’amusais quelquefois à les représenter avec des jeunes gens de mon âge, et nous nous en acquittions assez bien pour que le rapport qu’on en fit à M. de Voltaire l’engageât à vouloir bien nous honorer de ses conseils. […] Il est certain que trop de complaisance pour sa faiblesse l’entretiendrait dans l’indolence et l’empêcherait de se fortifier suffisamment pour vaincre les difficultés qui lui seront proposées dans l’âge viril ; donc les anciens, en ne montrant que des hommes, ne pouvaient à peine faire que des hommes de leurs jeunes gens, parce qu’il est rare qu’on s’efforce de surpasser ou même d’égaler son modèle, au lieu qu’il est probable que nous faisons des hommes, puisqu’en n’offrant pour modèle que des Héros à nos jeunes gens, nous les mettons dans le cas de rougir de ne pas devenir au moins des hommes.

121. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VII. De l’infamie canonique des Comédiens. » pp. 153-175

Quoique la légèreté de son âge rende la grâce plus facile que pour un vil Acteur qui en fait métier, il doit en demander la dispense. […] La Duclos, Comédienne Française, s’avise à l’âge de soixante ans d’être éprise de Duchemin, jeune homme de dix-sept ans, fils d’un Comédien.

122. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre III. Autre continuation des Mêlanges. » pp. 45-87

Il mourut dans un âge très-avancé comme il avoit vécu. […] On l’appelloit Anacréon, parce qu’il étoit libertin dans l’âge le plus avancé, comme ce vieux fou de la Grece. […] On voit par-tout le théatre comme le trône & la source des vices ; sans doute il y a des vices indépendamment du théatre, puisque ce sont les vices qui l’ont formé & qui l’entretiennent ; mais c’est là que tous les âges & tous les sexes boivent à longs traits le poison de tous les vices.

123. (1733) Traité contre les spectacles « TRAITÉ CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 145-246

Je veux même qu’une personne assiste aux spectacles avec la gravité, et la modestie qu’inspire ordinairement une dignité honorable, ou un âge avancé, ou un heureux naturel ; il est néanmoins bien difficile, que l’âme ne ressente alors quelque agitation, quelque passion secrète. […] On les expose à la vue de tout le monde ; à gens de tout âge, de toute dignité. […] S’il condamne toute sorte d’hypocrisie, fera-t-il grâce à un comédien, qui contrefait sa voix, son âge, son sexe ; qui fait semblant d’être amoureux, ou d’être en colère ; qui répand de fausses larmes, et pousse de faux soupirs.

124. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Siécle de Louis XV. Chap. 2. » pp. 161-170

Adelaïde de Savoye Duchesse de Bourgogne fût amenée en France à l’âge de douze ans, on crût ne pouvoir mieux travailler à son éducation & la rendre digne du Trone auquel elle étoit destinée qu’en l’amenant à l’école du théatre : leçon un peu différente de celle que le sage Fénélon avoit donnée à son mari.

125. (1698) Caractères tirés de l’Ecriture sainte « [Chapitre 1] — DU SEXE DEVOT. » pp. 138-158

Est-il une Église qui ne soit décorée de leurs plus belles nippes, quand la mode en est fort passée, ou quand la bienséance de l’âge n’en permet plus l’usage ?

126. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. — NOTICES. PRÉLIMINAIRES. » pp. 2-100

On doit rendre une justice aux Poëtes de l’âge brillant des Grecs & des Romains : ils ont presque tous, excepté Lucrece, respecté la Religion de leur temps ; car quelque ridicules & quelque scandaleuses que soient leurs fictions religieuses, les gens éclairés ne les considéroient que comme des allégories qui étoient venues de l’Egypte où tout étoit mystere. […] On a sur cet âge de notre ancienne littérature, un Ouvrage intéressant, intitulé : Histoire Littéraire des Troubadours, en 3 vol. […] le Beau se sont bornées à l’âge brillant du Théatre Grec, c’est-à-dire depuis la quatrieme année de la soixante-troisieme Olympiade jusqu’à la troisieme année de la quatre-vingt-treizieme Olympiade ; ce qui renferme un espace de 119 ans. […] Nos Drames ne pourroient tout au plus être comparés qu’avec ceux du plus mauvais âge de l’antiquité, c’est-à-dire avec ceux où, comme de notre temps on ne cherchoit qu’à flatter les sens des Spectateurs, qu’à amollir l’ame, & qu’à corrompre les mœurs.

127. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre I. Du Théâtre des Anciens. » pp. 2-24

D’ailleurs la Tragédie Grecque avoit, pour ainsi dire, passé par ses différens âges, quand la Grèce parut dans son éclat littéraire.

128. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Quatorzième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 260-274

Elle lui dit qu’une curiosité fort naturelle à son âge, lui avait fait desirer de voir les Pièces qu’on donnait, & dont elle avait entendu parler avec éloge.

129. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [C] » pp. 391-398

Il mourut avant Sophocle ; des chiens furieux le déchirèrent, à l’âge de 75 ans.

130. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre II. Le métier de comédien est mauvais par lui-même, et rend infâmes ceux qui l’exercent. » pp. 15-28

malgré mille précautions, une femme honnête et sage, exposée au moindre danger, a bien de la peine encore à se conserver un cœur à l’épreuve ; et ces jeunes personnes audacieuses, sans autre éducation qu’un système de coquetterie et des rôles amoureux, dans une parure immodeste, sans cesse entourées d’une jeunesse ardente et téméraire, au milieu des douces voix de l’amour et du plaisir, résisteront à leur âge, à leur cœur, aux objets qui les environnent, aux discours qu’on leur tient, aux occasions toujours renaissantes, et à l’or auquel elles sont d’avance à demi vendues !

131. (1754) Considerations sur l’art du théâtre. D*** à M. Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Geneve « Considérations sur l’art du Théâtre. » pp. 5-82

Si Georges Dandin & sa femme étoient de même âge, de même condition ; s’ils ne differoient pas par les principes de l’éducation primitive, & qu’il fût trahi par sa femme, sûrement il ne seroit pas ridicule. […] Je conviens que les vieillards sont difficilement corrigés ; mais ils ne sont mis là que pour l’instruction d’un âge plus susceptible d’en recevoir. […] On s’attache au Theatre à nous faire distinguer les vieillards estimables, des imbecilles, des Gerontes, dont la Comedie nous fait sentir les défauts : on apprend à ne leur pas ressembler, & à nous défier de toute erreur à laquelle l’autorité de l’âge pourroit donner un ton imposant.

132. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

Puisque l’intérêt y est toujours pour les amants, il s’ensuit que les personnages avancés en âge n’y peuvent jamais faire que des rôles en sous-ordre. […] Il en est quelques autres encore ; mais cela suffit-il pour arrêter le torrent du préjugé public, et pour effacer l’avilissement où la plupart des Auteurs se plaisent à montrer l’âge de la sagesse, de l’expérience et de l’autorité ? […] C’est pour cela que la plupart des productions de notre âge passeront avec lui, et la postérité croira qu’on fit bien peu de livres, dans ce même siècle où l’on en fait tant. […] La diversité des âges y fait encore. […] Il y avait, dit-il, toujours trois danses en autant de bandes, selon la différence des âges ; et ces danses se faisaient au chant de chaque bande.

133. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Autres Anecdotes du Théatre. » pp. 43-70

Son style aisé, naïf, mais noble & poli anonce un homme de condition, & fait gemir de ses égarements ; il a fait bien de voyages, il a trouvé la nation des comédiens répandue par toute la terre, par-tout semblable à elle-même, par-tout des acteurs débauchés, & des actrices comodes, agacentes, séduisantes, corrompues, qui l’ont enfin ruiné, brouillé avec sa famille, fait battre avec ses amis, l’ont abandonné pour d’autres amans, comme elles en avoient abandonné d’autres pour lui : par-tout, elles l’ont débarrassé de sa bourse, ont dérangé ses affaires, empêché sa fortune, troublé son répos, altéré sa santé, detourné de ses devoirs, perdu son ame ; il se montre cent fois au désespoir de ses désordres, changeant de conduite, voulant se convertir, embrassant un état, résolu d’en remplir les devoirs ; mais bien-tôt rentrainé, plongé plus que jamais dans l’abîme du libertinage, par les a traits & les artifices, ou plutôt par les fourberies, les piéges, l’hipocrisie de ces malheureuses, trop commun instrument de la perte de la jeunesse, & même de tous les âges ; car il a trouvé cent fois en son chemin, des gens d’un âge avancé, enfants de cent ants, d’une conduite insensée, dont le théatre causoit le délire ; il en a trouvé de tous les états, des Magistrats qui alloient y oublier le peu qu’ils savoient dé jurisprudence, & le peu qu’ils avoient d’intégrité ; des étudians qu’il empêche de rien apprendre ; des militaires dont il amortit le courage, énerve les forces ; blesse le corps des ecclésiastiques qui y prophanent la sainteté de leur état, tantôt osant passer du théatre à l’autel, tantôt quittant l’autel pour le théatre, oubliant le breviaire aux pieds d’une actrice.

134. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Luxe des coëffures. » pp. 115-142

Un vieillard, dit Ausone, oubliant les loix de la vertu, & la decence de son âge, sollicitoit la fameuse Laïs, il en fut méprisé ; il attribua à ses cheveux blancs, le mauvais succès de ses amours ; il les peignit pour faire le jeune homme. […] Aveugles ils ont beau faire, ils ne couvriront plus leurs rides ; & en cachant leur âge, ils ne le cacheront pas à la mort.

135. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IIbis. Autre suite du Fard. » pp. 61-89

Elle méritoit d’être coquette, Jebu ayant fait mourir le Roi pour monter sur son trone vînt prendre possession de son palais, & quoique dans cette désolation extrême Jesabel eût tout à craindre pour elle-même, & rien à esperer, au lieu des habits de deuil, dont elle devoit être couverte, elle ne s’occupa que de sa parure, & malgré son âge avancé, osa se flatter (tant les femmes comptent sur le pouvoir de leurs charmes) qu’elle gagneroit l’usurpateur par sa beauté. […] Des troupes ambulances d’acteurs, dont tout est plein, & qui pour de l’argent font ce qu’on veut, suivent la biere du mort jusqu’au tombeau, & par une scene mouvente représentent en chemin sans s’arrêter ce qu’ils jugent à propos, analogue autant qu’ils peuvent à la nature de la fête & au caractere du défunt, des choses lugubres & tragiques, des traits graves pour les Magistrats, des mouvemens vifs pour la jeunesse, pésans pour un âge avancé, des exploits guerriers pour les Militaires.

136. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE II. Théatres de Société. » pp. 30-56

Ce n’est pas même le dessein ni de l’Auteur ni du Poëte de rendre l’incontinence honteuse, mais d’en ridiculiser quelques circonstances, l’âge, les moyens, la laideur, l’excès, ce qui laisse subsister tout le fonds, & le rend agréable, pourvu qu’on en écarte ces légères taches. […] Quelque châtié que soit le théatre, les ouvrages les plus dangereux sont ceux où l’amour est représenté comme la vertu des belles ames, & les maximes des gens vertueux traitées de contes de vieille, où l’on établit que la raison ni la sagesse ne sont pas faites pour le bel âge, où les passions, au lieu d’être peintes d’une maniere à en donner de l’horreur, sont déguisées & revêtues de tous les charmes qui peuvent les insinuer dans un cœur sans expérience, & le faire tomber dans ces agréables rêveries, source ordinaire de la corruption.

137. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE III. Immodestie des Actrices. » pp. 57-84

Mais, dit-on, combien de femmes dans leur maison, combien d’enfans, & même des personnes avancées en âge, dans des Communautés Religieuses, qu’on souffre habillées comme nous ! […] Craignez, voilez-vous, dit Tertullien, pour vos enfans, si vous êtes mère ; pour vos frères, si vous êtes sœur ; pour vos domestiques, si vous êtes maîtresse : ni âge ni qualité n’exempte de tentation & de chûte, la parenté même, par l’affection naturelle, la prépare & la facilite : Vela corpus, si mater, propter filios ; si soror, propter fratres ; si domina, propter servos ; omnes in [te ætates] periclitantur.

138. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE I. De l’Amour. » pp. 4-29

Dès l’âge de neuf ans elle fut par les graces & son expression adoptée du public, qui n’a cessé de la chérir (sans doute pour sa vertu) & ne cessera de la regreter. Ses talens ne firent qu’augmenter avec son âge.

139. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IX. Sentiments de S. Cyprien et de quelques autres Pères. » pp. 175-201

On apprend à tous les âges que ce qui s’est autrefois commis peut se commettre encore. […] » En voyant avec plaisir le tableau du crime, on perd la pudeur, on s’enhardit, on apprend à faire ce qu’on s’est accoutumé à regarder : « Qui oblectatur simulacris libidinis, deposita verecundia fit audacior ad crimina, discit facere quod consuescit videre. » Là un Acteur dissolu, plus efféminé qu’une femme (un pantomime), parle avec les mains : « Vir ultra muliebrem mollitiem dissolutus. » Toute une ville s’agite pour un personnage dont on ne sait s’il est homme ou femme ; on aime ce qui est défendu, et on rappelle les égaremens de la jeunesse que l’âge aurait dû faire oublier.

140. (1665) Réponse aux observations touchant Le Festin de Pierre de M. de Molière « Chapitre » pp. 3-32

Ils prétendent qu’elle soit incompatible avec les plaisirs les plus innocents, et ainsi, de cette familière déesse qui s’accommode avec les gens de tous métiers et de tous âges, ils en ont fait la plus austère et la plus jalouse de toutes les divinités.

141. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre V. De l'impudence des Jeux Scéniques. » pp. 104-134

Pylade fut un des plus excellent ouvriers de ces représentations, et après qu'il eût quitté la scène par les infirmités de son âge, il se trouva présent au Théâtre, où son Disciple Hylas dansait un Episode d'Euripide, contenant quelque action du Roi Agamemnon, et comme Hylas voulut exprimer le nom de Grand, que le Poète lui donnait, il se guinda sur le bout des pieds, et leva les bras, dont Pylade se mit en colère, et l'accusa d'ignorance en son art.

142. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XVII. Que les danses sont condamnées dans l’Ecriture, et par les Pères. » pp. 119-141

Car Cicéron a dit, « Que personne quasi ne danse qui ne puisse être convaincu de n’être pas sobre et tempérant. » « Neminem saltare sobrium. » Et Alphonse Roi de Naples disait des Français qui aimaient si fort la danse, qu’ils ne pouvaient s’en abstenir dans un âge même bien avancé, qu’ils devenaient folsg dans leur vieillesse.

143. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « II. Point. » pp. 201-218

J’avoue que tous n’en sont pas également susceptibles, l’âge et d’autres dispositions y mettent de la différence, mais tous sont enfants d’Adam, et ont hérité de lui une concupiscence malheureuse, toujours prête à s’enflammer, mais si vous n’êtes pas averti jusqu’ici du désordre de votre intérieur, voyez devant Dieu d’où en peut venir la cause, n’est-ce pas peut-être de ce que vous êtes toujours absent et fugitif de votre propre cœur, et que vous ne savez pas ce qui s’y passe, que vous êtes déjà esclave, et qu’un esclave ne combat plus ?

144. (1777) Des divertissements du Carnaval « Des divertissements du Carnaval. » pp. 92-109

Ainsi auraient répondu avec confiance ces premiers Chrétiens, à qui on n’avait rien à reprocher, si ce n’est qu’ils ne paraissaient jamais dans le cirque, qu’ils fuyaient le théâtre, et les spectacles publics ; qu’on ne les voyait, ni couronnés de fleurs, ni vêtus de pourpre ; qu’une modestie inaltérable régnait dans tous les états ; qu’ils ne connaissaient point dans les âges, de saisons de plaisirs ; que leurs divertissements toujours honnêtes et toujours purs, étaient autant de leçons de vertus et de bienséance, et qu’en tout temps ils étaient Chrétiens.

145. (1777) Des Spectacles « Des Spectacles. » pp. 75-92

Peut-on disconvenir que cette licence effrénée du siècle, cette affreuse corruption de mœurs dans tous les âges, ce dégoût de la piété si universel dans le monde, cette différence, pour ne pas dire, ce mépris de la Religion, réduite presque aux seules bienséances parmi les mondains, ne soient le fruit nécessaire de ces spectacles profanes ?

146. (1694) Réfutation d’un écrit favorisant la Comédie pp. 1-88

Cela ne contenta pas encore ce malheureux esprit ; il voulut voir du sang d’homme dans un âge parfait : témoins les Prêtres de Baal dans ce fameux Sacrifice qu’ils entreprirent d’offrir en présence du Roi Achab et du Prophète Elie ; ces misérables se faisaient des incisions et des découpures dans la chair avec des lancettes et des couteaux, jusques à être tous couverts de sang. […] Mais pour dire ici quelque chose que je n’emprunte point ailleurs, la Comédie aussi bien que la Peinture, et plusieurs autres Arts, ont eu differents âges : Il y a eu des temps auxquels elle était presque ensevelie dans l’oubli ; d’autres où elle a paru avec tant de simplicité, qu’à peine attirait-elle les yeux des hommes qui étaient le moins occupés : et d’autres enfin, où elle s’est fait voir avec pompe et avec éclat. […] Disons-en de même de la Comédie : Elle a eu differents âges ; il y en a eu où elle est tombée tout-à-fait ; d’autres où on l’a fait revivre, mais faiblement. […] Mais vous êtes d’un âge et d’un caractère à ne risquer rien : Qui vous l’a dit, Chrétiens ?

147. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  J.J.L.B. CITOYEN DE MARSEILLE, A SON AMI, Sur l’atrocité des Paradoxes du Contemptible J.J. Rousseau. » pp. 1-128

Un Français raisonnable au printemps de son âge, prodige ! […] Le Pape invita Adrien à une Fête dans une Vigne voisine de Rome ; le poison fut préparé dans une bouteille de vin dont on ne devait servir qu’à ce Cardinal, mais le Pape & son Fils étant arrivés avant lui dans ce jardin, & ayant soif, l’Echanson, qui était seul dépositaire du secret, ne s’y trouvant pas, un autre Domestique leur présenta du vin de la bouteille empoisonnée : Alexandre en sentit bientôt l’effet : déjà avancé en âge, ruiné par ses débauches passées, il ne put résister long-temps à la violence du poison. « C’est ainsi que mourut le Pape Alexandre VI, dont les débordemens publics (dit le Père Daniel dans son Histoire de France, 1 Ed. t. 2, p. 721) les perfidies, l’ambition démesurée, l’avarice insatiable, la cruauté & l’irréligion en avaient fait l’exécration de tout l’Europe, dans une place où l’on ne devait être élevé que par les mérites des Vertus contraires à tous ces horribles vices. » Son Fils (dit-on) s’étant fait mettre dans le ventre d’une Mule, réchappa. […] Il est rapporté par Plutarque « p. 263, il y avait (dit-il) toujours trois danses en autant de bandes, selon la différence des âges, & ces danses se faisaient au chant de chaque bande. […] Thomas Beterton aussi célèbre Poète & Acteur tragique, il était sobre, modeste, bon ami, & d’une société agréable : il mourut dans un âge avancé regretté de tout le monde. […] Gabriel Cramer, le plus grand Philosophe de notre siècle, né à Genève, mort en 1752, ses progrès dans les Sciences furent si rapides, que dès l’âge de 19 ans, on lui donna une Chaire de Mathématique.

148. (1639) Instruction chrétienne pp. -132

On feint les mœurs et les humeurs de toutes sortes de personnes, de toutes conditions, âges, voix, gestes, habits ; des maquereaux, des gardes, des parasites, des jeunes et vieux, des hommes et femmes. […] Les péchés ne meurent jamais par la vieillesse des âges ; les crimes ne sont jamais ensevelis par le temps. […] Et pour dire en un mot, toute la matière de la Comédie, est de vieillards avaricieux, fous et radoteurs : de jeunes hommes amoureux, intempérants, paillards, prodigues et perdus : de filles corrompues ou par force, ou par argent : de putains insatiables ; de valets trompeurs et larrons ; de maquereaux impies et parjures ; de Jacquets gourmands, et de Rodomonts glorieux. » Tout cela ne vaut rien luen, que pour être détesté : et est fort dangereux étant récité et contrefait ou imité, en présence de toutes sortes de personnes, de tout sexe et de tout âge. […] Ce sont les mots qu’on faisait dire à ceux qui étaient baptisés étant en âge de discrétion : et que les parents et parrains disaient au nom des petits enfants, pour leur faire ratifier en temps. […] Elle est tirée d’Ezéchiel 13, 18 (« Vae quae consuunt pulvillos sub omni cubito manus, et faciunt cervicalia sub capite universae aetatis ad capiendas animas » : « malheur à celles qui fabriquent des coussins pour toutes les aisselles et des oreillers pour la tête de gens de tout âge, pour piéger les âmes »).

149. (1824) Un mot à M. l’abbé Girardon, vicaire-général, archidiacre, à l’occasion de la lettre à M. l’abbé Desmares sur les bals et les spectacles, ou Réplique à la réponse d’un laïc, par un catholique pp. -16

Selon les mêmes écrivains, le sévère Caton n’apprit-il pas à danser à l’âge de 59 ans ?

150. (1705) Pour le Vendredy de la Semaine de la Passion. Sur le petit nombre des Elûs. Troisiéme partie [extrait] [Sermons sur les Evangiles du Carême] pp. 244-263

Voilà qui fait trembler, mes Freres ; & ce sont ici de ces verités d’autant plus terribles, qu’elles s’adressent à chacun en particulier : il n’est peut-être personne ici qui ne dise en lui-même : oüi, je vis comme ceux qui sont de mon âge, de mon rang, de mon état, de ma profession, & puisque je suis le plus grand nombre, je suis donc perdu : je me danne avec la multitude ; mais quoiqu’on se represente qu’il n’y aura de sauvés qu’un petit nombre de gens qui operent leur salut avec crainte & en tremblant, on ne laisse pas de se calmer & d’esperer contre toute esperance.

151. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VII. Autre suite de diversités curieuses. » pp. 173-202

Il dit en parlant de l’âge de Voltaire : Que je vous sais bon gré d’être jeune à votre âge !

152. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IV. Du Conquérant de Sans-souci. » pp. 88-120

Le Roi de Prusse impose auparavant un pareil devoir de combattre sous ses drapeaux dès qu’on est en âge de porter le mousquet. […] Quand l’âge, les infirmités, les blessures rendent incapables de servir, le Roi réforme & congédie, mais il peut les rappeller quand il veut : le caractere de soldat est ineffaçable.

153. (1834) Discours sur les plaisirs populaires « Discours sur les plaisirs populaires, les bals et les spectacles » pp. 1-33

Et enfin, lorsque son successeurd, d’abord accueilli par le peuple, est tombé entre les mains des prêtres, ceux-ci, profitant de son âge et de sa faiblesse, ont exploité les erreurs d’une jeunesse fougueuse qui, cependant, lui avaient valu le surnom de chevalier français. […] Ce ne sont donc plus que les représentations dramatiques qu’y va chercher cette multitude d’amateurs de tout âge, et de toute condition.

154. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE IV. Le vice élevé en honneur et substitué à la place de la vertu sur le Théâtre Anglais. » pp. 240-301

Je conviens que ce Face, l’un des principaux imposteurs du Chimiste, est épargné : mais aussi son Maître confesse qu’il est trop bon, que son indulgence est un violementamde la Justice, et qu’elle sied mal à la gravité d’un homme de son âge : il conjure l’assemblée de lui faire grâce à cause de la violence de la tentation. […] Pour réussir en cette matière il faut avoir égard à l’âge, au sexe et à la condition des personnes, afin de ne leur prêter quoi que ce soit qui démente quelqu’une de ces circonstances.

155. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suites des Mélanges. » pp. 68-117

Qu’on ne dise pas que ce sont des folies de jeunesse ; ses drames, son poëme des Saisons, fruits d’un âge mûr, comme il l’avoue, renferment beaucoup de tableaux tracés par un pinceau voluptueux, qui n’est rien moins que dirigé par la saine morale : ce n’est pas le hasard ou quelques saillies qui défigurent ses œuvres par la licence des images. […] Entrez dans ce salon où de rians Protées échangent en riant leurs formes empruntées, où la nuit le tumulte & le masque trompeur font naître à chaque instant d’agréables erreurs, où le maintient décent, la froide retenue n’imposent point de gêne à la joie ingénue, où les sexes, les rangs, les âges confondus suivent en se jouant la Folie & Momus. […] Plusieurs choses cependant semblent autoriser ce cahos : 1°. le bal masqué, où la nuit le tumulte & les masques trompeurs font naître à chaque instant d’agréables erreurs, où sans décence & sans retenue tous les âges, les rangs, les sexes confondus, suivant en se jouant la Folie & Momus  ; 2°. les drames de Collé & de Durosoi, &c où, sans pudeur ; on fait danser des rondes à Henri IV, chanter des chansons grivoises, boire à sa santé avec un meûnier, un paysan, sa fille, &c. les maréchaux de France ; 3°. les foyers, où les plus grands seigneurs, aux pieds des actrices, sont hommage de la croix de Malthe, de S.

156. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE V. Eloge de Moliere. » pp. 154-202

Ce nouveau Corps littéraire, mi-parti aussi entre des Académiciens & des gens qui ne le sont pas, ce qui fait la distinction de la noblesse & de la roture du Parnasse, présentera à la postérité le bonheur de l’âge d’or, où regnoit une parfaite égalité entre les hommes. […] Il espere sans doute trouver des Actrices de l’âge d’or. […] Si l’avarice est le défaut de l’âge avancé, peut-il changer la nature ?

157. (1733) Theatrum sit ne, vel esse possit schola informandis moribus idonea « Theatrum sit ne, vel esse possit schola, informandis moribus idonea. Oratio,  » pp. -211

Elle peint de toute la vivacité de ses couleurs, la rudesse dans le commerce du monde, l’affectation dans le langage, la rusticité dans les manieres, la singularité dans les habits, l’indécence, l’impolitesse, la bizarrerie, le faux goût dans tout âge & dans tout état. […] Ce ne sont plus les annales des Martyrs de tout âge & de tout sexe, que l’on vous récite. […]   Dans cette Ecole on chantera, que la folie sied bien à la jeunesse, qu’il faut renvoyer la sagesse au déclin de l’âge. […] Quel âge peut-on sans crime, immoler à l’erreur ?

158. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE V. Remarques sur L’Amphitryon, Le Roi Arthur, Don Quichotte et Le Relaps. » pp. 302-493

Elles se forment sur la diversité d’âge, de sexe, de condition, de génie, d’éducation. […] Et c’est sur ce fonds même que les Mœurs doivent être établies ; c’est-à-dire, sur la diversité d’âge, de sexe, de condition, etc. […] On risque trop à leur permettre d’y aller, avant que l’âge et l’instruction aient affermi dans eux la vertu, et les aient formés comme à l’épreuve contre la corruption. […] « Supposons que le caractère de certaines personnes, que leur âge, leur complexion même affaiblissent à leur égard, le danger des spectacles ; et que leur vertu n’en ait encore souffert nulle atteinte. […] Platon croyait apparemment, après avoir bien examiné le charme des tons trop variés, la diversité des âges, la différence des tempéraments, que la République s’en trouverait mieux de réformer un peu la Musique.

159. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « LA PREMIÈRE ATTEINTE CONTRE CEUX QUI ACCUSENT LES COMÉDIES » pp. 1-24

Les histoires ne nous apprennent point qu’aucun Ministre ait condamné ni aboli les danses honteuses et déshonnêtes qui se commettaient, tant aux jours des Calendes, qu’autres Fêtes, où aux Théâtres, et en divers lieux par plusieurs nations, on commettait des vices que notre pensée rejette pour leur horreur, tant de se baigner dans le vin sans regard à l’âge, au sexe, ni au lieu, que faire festins tables par les rues, chansons dissolues : Bref la raison qui est donnée aux hommes leur ôtait l’usage d’elle-même, pour les rendre pires que bêtes farouches : Et nos Pères Ecclésiastiques ne les ont pas seulement censurés, mais prêché, crié, invectivé contre eux, essayé de les réduire.

160. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 2. SIECLE. » pp. 81-106

Quelque bon et modéré que soit l'usage que les hommes peuvent faire des Spectacles, selon leur dignité, selon leur âge, ou même selon la condition de leur nature, néanmoins leur esprit n'est point si insensible qu'il ne soit agité de quelque passion secrète: nul ne reçoit de plaisir sans affection; et il n'y a point d'affection qui ne soit accompagnée de ces circonstances, qui l'excitent: Que si quelqu'un assiste à la Comédie sans affection et sans plaisir, il ne laisse pas d'être coupable du péché de vanité, allant en un lieu où il ne profite de rien; Or j'estime que la vanité ou l'occupation en des choses inutiles est un péché dont nous devons nous éloigner: Mais d'ailleurs celui qui assiste à la Comédie, ne se condamne-t-il pas lui-même, puis qu'en ce qu'il ne voudrait pas être semblable à ces Acteurs, il confesse qu'il les déteste: Quant à nous, il ne nous suffit pas de ne commettre rien de semblable; mais nous sommes encore obligés de ne point favoriser de notre consentement, et de notre approbation ceux qui commettent ces crimes: si vous voyez un larron, dit le Roi Prophète, Ps. 49. v. 18.

161. (1690) Entretien sur ce qui forme l’honnête homme et le vrai savant « VII. ENTRETIEN. » pp. 193-227

C’est une obligation de tous les âges de la vie ; et je crois vous avoir déjà dit, que nos premières années y sont les plus propres.

162. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « REMARQUES. SUR LE LIVRE DE J.J. ROUSSEAU, CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 21-65

« Le vin tente moins la jeunesse et l’abat moins aisément ; un sang ardent lui donne d’autres désirs ; dans l’âge des passions toutes s’enflamment au feu d’une seule, la raison s’altère en naissant, et l’homme encore indompté devient indisciplinable avant que d’avoir porté ce joug des lois. […] Il se rend l’ennemi public par l’exemple et l’effet de ses mœurs corrompues […] Il vaudrait mieux qu’il n’eût point existé.

163. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE III. Extrait de quelques Livres.  » pp. 72-105

Cet ouvrage a eu le plus grand succès, & une foule d’imitateurs ; il eût dû s’en contenter, tout au plus y ajouter son théatre historique, qui peut en être regardé comme la suite ; ce n’est qu’une autre maniere d’écrire l’histoire de France : qui se seroit attendu qu’à l’âge de 80 ans, ce grave Magistrat se donnât pour comédien, & voulut, pour terminer plus glorieusement sa carriere, joindre à sa couronne les lauriers de Melpomene & de Thalie, qu’il auroit dû craindre de flétrir en les y mettant. […] Souvent il en faudroit plusieurs pour en former une piece raisonnable ; c’est ce que Boileau reprochoit aux poëtes Espagnols qui faisoient un drame de la vie d’un héros, le montrant successivement dans les divers âges, enfant au premier acte, & barbon au dernier : cette idée n’est pas nouvelle, il n’y a de nouveau que la dénomination de theatre, appliquée à des dialogues.

164. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 97-128

Voltaire qui en a souvent prononcé d’un aussi grand poids, a su se faire croire de ses partisans, fait lui-même fort peu de cas de ces garans : quiconque, dit-il, a un peu lu sait que la Reine Elisabeth avoit alors 68 ans, que le Comte d’Essex fut coupable d’une révolte ouverte, fondée sur le déclin même de l’âge de la Reine, & l’espérance de profiter du délire de sa puissance ; qu’il fut enfin condamné par les Pairs, lui & ses complices. […] Et ce n’est pas une legereté passagere d’un jeune homme ; c’est un homme marié, avancé en âge, qui passe sa vie dans la débauche, & après avoir eu plusieurs enfans légitimes, a jusqu’à 15 batards : ils sont tous gens de mérite ; les batards ne le sont-ils pas toujours ?

165. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre I. De la Pudeur. » pp. 4-35

Ceux qui ont calomnieusement augmenté l’âge des autres sont condamnés en punition à ne pas mettre du rouge. […] Dans une isle voisine l’âge retrograde, on rajeunit en vieillissant.

166. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VIII. Du Clergé comédien. » pp. 176-212

Il se rendoit justice, il n’osoit avancer ces pieces, & les faisoit paroître sous le nom de la Tuilerie, son grand ami, cet homme peu fait pour être l’ami intime d’un Prêtre que la débauche mit au tombeau dans la fleur de son âge. […] C’est son portrait fait par lui-même, où l’on voit qu’il a passé sa jeunesse dans des désordres de toute espece ; qu’il se menage dans sa vieillesse, parce que ses organes blasés se refusent à ses transports ; qu’en vieux pécheur toujours Epicurien, n’aimant que la volupté, porte dans le tombeau, comme dit le Prophete, tous les vices de son jeune âge qui ont infecté toute sa vie.

167. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE III. L’insolence du Théâtre Anglais à l’égard du Clergé. » pp. 169-239

Rien moins que cela ; il n’avait pour toute assurance de vie que son âge qui était de quatre-vingt-dix ans ; et si nous en croyons le Poète lui-même, Ibid. […]  » Il y a plus ; c’est qu’Œdipe ne saurait ignorer l’âge de Polybe ; vu qu’il a très longtemps vécu avec ce Prince à Corinthe.

168. (1667) Lettre sur la Comédie de l'Imposteur « Lettre sur la Comédie de l’Imposteur » pp. 1-124

Le Frère de la Bru continue par un caractère sanglant qu’il fait de l’humeur des gens de cet âge, « qui blâment tout ce qu’ils ne peuvent plus faire ». […] Cependant le Frère parlant d’elle et l’appelant « la bonne femme », donne occasion à la Suivante de mettre la dernière main à ce ravissant caractère, en lui disant « qu’il n’aurait qu’à l’appeler ainsi devant elle : qu’elle lui dirait bien qu’elle le trouve bon, et qu’elle n’est point d’âge à mériter ce nom ». […] La Vieille qui ne l’écoute pas, et qui est charmée de la beauté de son lieu commun, ravie d’avoir une occasion illustre comme celle-là, de le pousser bien loin, continue sa légende, et cela tout par les manières ordinaires des gens de cet âge, des proverbes, des apophtegmes, des dictons du vieux temps, des exemples de sa jeunesse, et des citations de gens qu’elle a connus.

169. (1836) De l’influence de la scène « De l’influence de la scène sur les mœurs en France » pp. 3-21

La jeunesse est impressionnable, et les premières sensations s’effacent difficilement ; ne lui en donnez que de vertueuses, afin qu’elle les retrouve dans l’âge mûr.

170. (1671) La défense du traité du Prince de Conti pp. -

C’est ce qui porta Monseigneur le Prince son Père à penser à l’instruction qui lui serait nécessaire dans un âge plus avancé. […] Si nous considérons l’âge de ce Prince par le nombre de ses années, il semble que sa mort ait été bien précipitée, puisqu’il est mort à l’âge de trente-six ans. […] De là nous sont venues les formes des Dieux, leur âge, leurs habits, leurs ornements et leurs livrées. […] Age ne hoc quidem intelligitis, mala exempla in eos redundare qui faciunt ?  […] Il guérit, il abat, sans épargner les âges.

171. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE PREMIER. Peinture & Sculpture. » pp. 4-40

Elle les y formoit si bien, qu’à l’âge de 80 ans passés, elle avoit un commerce complet avec un jeune Ecclésiastique, récemment sorti des Jesuites, qui alla prendre d’elle des leçons apparemment différentes de celles qu’il avoit données à ses écoliers. […] C’est un des grands biens de l’âge d’or, nullo tunc fuerat crimine picta domus.

172. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 2-36

Est-il vrai qu’un grand homme, idòle de notre âge, A déjà fait un pas vers la postérité ? […] On n’y voit jamais de femmes, les mœurs sont trop décentes, pour offrir au public, & étaler avec toutes leurs graces, des objets de débauche, qui la facilitent, y invitent, la répandent, & n’emploient que des jeunes garçons de douze à quinze ans, pour qui c’est un exercice de mémoire & de déclamation ; à cet âge on ne peut encore servir la patrie.

173. (1855) Discours sur le théatre, prononcé dans l’assemblée publique de l’Académie de Pau, où se trouvoient les Députés des Etats du Béarn et les Dames de la ville pp. 1532-1553

Il assure que le théâtre est une des principales causes de la corruption de l’éloquence dès le premier âge : Hæc mihi pene in utero matris concipi videtur furore histrionali : his occupatus et oblectatus animus quantulum loci bonis artibus relinquit ? […] Il y a même du ridicule dans la plupart des intrigues des tragédies de Racine : Britannicus, un enfant de quatorze ans, aime Junie, veuve d’un âge plus avancé, coquette décidée, chassée de Rome pour ses incestes, qu’il n’avait peut-être jamais vue.

174. (1702) Lettre de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour. Lettre de Lettres curieuses de littérature et de morale « LETTRE. de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour, qui lui avait demandé quelques réflexions sur les pièces de Théâtre. » pp. 312-410

La qualité des personnes qui souffrent, leurs vertus, leur sexe, leur âge, les dispositions de ceux qui les font souffrir, la nature des peines qu’elles endurent ; tout cela peut beaucoup contribuer à exciter la compassion. […] Pour bien peindre les mœurs, il faut connaître au juste, ce qui convient à chaque état, à l’âge, au sexe, au rang que l’on tient.

175. (1675) Entretien sur les tragédies de ce temps pp. 1-152

Si cela ne suffisait pas, on pouvait conserver le Personnage de Ménélas qui est dans Euripide, et le faire entrer dans l’intrigue par quelque passion aussi forte que l’amour ; on pouvait même tirer Oreste du Berceau et le faire paraître sur le Théâtre en âge d’agir et d’aider à l’embellissement de la pièce. […] Les empressements que témoigne Iphigénie pour être caressée de son Père, ne sont pas les plus beaux endroits de la Pièce ; et j’ai vu bien des gens qui n’approuvaient pas qu’une fille de l’âge d’Iphigénie courût après les caresses de son Père.

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