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50. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 2. SIECLE. » pp. 81-106

A quoi me sert un Oreste furieux, ainsi qu'Euripide le représente, ou un autre qui vient nous entretenir du meurtre qu'Alcméon fît de sa mère, ou bien celui qui porte un masque, ou qui fait des grimaces ayant l'épée au côté, et jetant des cris, ou celui qui s'habille d'une manière indigne d'un homme; laissons les fables d'Agesilaus, et du Poète Ménandre; pourquoi perdrais-je le temps à admirer dans les fables un Joueur de flute, et pourquoi m'arrêterais-je à considérer un Antigenide Thébain, disciple de Philoxene, qui faisait ce métier ? […] Mais n'est-ce pas quelque infâme qui se masque du visage de votre Dieu ?

51. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « MANDEMENT  du Chapitre d’Auxerre, Touchant la Comédie. » pp. 51-58

Ils léveront le masque séducteur, sous lequel les vices prétendent cacher leur difformité.

52. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « La criticomanie. » pp. 1-104

Il ferait lui-même sentir leur inconséquence à beaucoup de ses admirateurs, aussi intolérants qu’aveugles, qui vantent sans restriction et regrettent le fouet de sa critique, lorsqu’ils ne voient aucun des bons effets par où il doit être principalement apprécié ; lorsqu’ils n’aperçoivent au contraire partout où il a frappé que désordres, que masques jetés, freins rompus, jougs secoués ; lorsqu’ils approuvent tous les jours les censures les plus fortes, les tableaux les plus hideux, inouïs des temps qui ont suivi ce grand moyen de correction et de perfectionnement ; enfin, lorsqu’ils applaudissent, avec transport, et sur la scène même où ils font éclater les témoignages constants de leur reconnaissance envers le remède, cette publication de l’effrayante augmentation du mal : Et les vices d’autrefois sont les mœurs d’aujourd’hui ! […] C’est ce que pratiquent habituellement les gouvernements, dont les sages ministres savent que les hommes sont faits ainsi ; que c’est l’intérêt personnel qui les régit plus ou moins impérieusement et les fait agir sous le masque de quelque vertu que peu possèdent en perfection, que beaucoup n’ont qu’à demi, dont le plus grand nombre n’a encore que l’apparence ; que pour les obliger à l’acquérir ou à la cultiver, il est plus expédient de la leur supposer, en y attachant un grand prix, que de faire des tours de force et beaucoup de bruit pour montrer à tout le monde qu’ils ne l’ont point. C’est pourquoi on ne les voit jamais porter l’inquisition dans le cœur de celui dont ils ont à récompenser une belle action : ils le considèrent tant qu’il est possible de l’en croire digne, comme ils le méprisent ou le punissent avec sévérité, selon les circonstances, lorsque le masque de son hypocrisie vient à lui être arraché d’une main sûre. Voilà d’autres raisons de convenir que vouloir perfectionner les hommes par des moyens indirects, ou vagues et violents, est une folie, ou une erreur dangereuse, d’après laquelle on les a tant et si imprudemment tourmentés qu’on les a excédés et conduits à jeter le masque de leurs infirmités dont ils ont fait parade depuis.

53. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. De la Dédicace de la Statue de Voltaire. » pp. 71-94

Il falut se borner à de belles affiches, qui publierent à tous les carrefours, qu’on représenteroit la comédie de la statue de Voltaire, cette statue ; étoit gravée comme les masques, les actrices, les déesses le sont dans les affiches ordinaires ; on feroit bien de donner au public une farce qui représentât cette inauguration. […] Un cheval Pégase, de carton, qui ne fut jamais retif à Voltaire, y voloit dans les airs, porté sur un nuage, par la main d’une actrice ; l’hypocrene & le permesse couloient à grands flots sur la toile, & enivroient de leurs eaux sacrées tous les Voltairistes ; les neuf muses, la divine Uranie & sa dévote Epitre, Melpomêne & ses Cothurnes, Thalie & ses Masques, &c. […] Devant, derriere, & à côté de ce char, marchoient quantité de gens vêtus de soir, portant des flambeaux, & couverts de masques en forme de têtes de mort.

54. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Troisieme suite du Fard. » pp. 171-194

Dieu bénit un travail honête, par l’accroissement de ces biens naturels ; mais il faut vous contenter de la moisson que Dieu fait naître, & ne pas vouloir forcer la providence par des mensonges, des masques, des entreprises criminelles. […] Qui doute que si elle venoit aux pieds des Autels en masque, ou la gorge indécemment découverte, elle ne s’en exclue elle même, par son immodestie ? Le fard est une autre sorte de masque & d’immodestie, aussi peu tolérable, & aussi dangéreuse.

55. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre II. Du Philosophe de sans souci. » pp. 36-60

        De plus la bahonte & le masque         Pourront nous tenir lieu de casque. […]     Lorsque dessous le masque on voit des jeunes foux, Tout prêts à s’enflammer, prompts à se satisfaire, Suivre les étendards du beau Dieu de Cythere, Sentir tout bouillonner au son des instrumens, Et s’engouer enfin de ces plaisirs bruyans, L’aurore, en plein biver si lente & si tardive, Paroît selon leurs vœux trop prompte & trop bâtive, Quoique de leur amour le rapide roman Souvent dans un quart-d’heure ait dégouté l’amant. […] Il ne pense pas differemment de l’Ombre du Festin de Pierre de Moliere, parce que cette piéce sous un masque de religion est une vraie impiété faite pour la combattre, on n’eût osé le faire ouvertement Voici un compliment de sa façon pour les Evêques.

56. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre V [IV]. De la Chaussure du Théâtre. » pp. 115-141

On partoit la noblesse sur les habits, sur les masques, sur les chaussures ; on admiroit avec quelle agilité la noblesse cabrioloit & faisoit des entrechats de Gentilhomme. […] Les anciens masques du théatre étoient dans le même goût, c’étoient des casques qui enveloppoient toute la tête, avec de grandes ouvertures aux yeux & à la bouche : on croyoit qu’ils grossissoient la voix. […] Les biens, les honneurs dont en l’a comblé, le faste des personnes distinguées dont on l’illustre, ne sont qu’un masque pour en couvrir la difformité ; la vanité humaine n’est occupée qu’à reparer des défauts.

57. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Riccoboni. » pp. 4-27

Parmi bien de vains efforts qu’il faisoit pour se dégager, il raconte que dans les Ouvrages qu’il a donnés il insinue la nécessité de réformer les abus du théatre, mais que crainte de déplaire, il avoit si bien enveloppé ses idées, que personne ne s’en étoit apperçu, & ne lui en savoit mauvais gré ; qu’enfin il lève le masque, puisque retiré du théatre il peut le faire sans risque ; & propose à découvert la nécessité de la réformation. rIl avoue sincèrement que la vraie réformation seroit de le supprimer tout-à-fait, il convient de tout ce qu’on a écrit contre lui, mais que ne lui appartenant pas de le prendre sur ce ton, & de fronder l’autorité publique, qui le tolère par des raisons qu’il doit respecter, & ne pouvant d’ailleurs espérer qu’on frappe jamais un si grand coup, il se tourne du côté de la réforme, pour diminuer du moins le mal, & tirer quelque bien du spectacle, ce qu’il ne croit pas impossible. […] Il paroît par les grands masques coëssés en femme, que les Acteurs prenoient, qu’ils en jouoient les rôles. […] L’ancien Acteur étoit défiguré par le cothurne, & ce masque énorme qui enveloppoit toute la tête, & grossissoit les voix pour être entendu des milliers d’hommes dans une étendue immense ; rien n’étoit naturel.

58. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre III. Recherches nécessaires pour s’éclaircir si les Anciens ont connus l’Opéra-Bouffon. » pp. 101-108

Nous devons cependant regarder Sannyrion comme le père de ce genre amusant, c’est-à-dire, comme celui qui lui prescrivit une certaine forme ; ce fut lui qui ajouta dans la Comédie ancienne les masques & les bouffonneries.

59. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — DEUXIEME PARTIE. — Méthode et règlement pour réformer le Théâtre. Avant Propos. » pp. 87-98

Les Modernes nous ont présenté sur la Scène les Acteurs, tels que la nature les a faits, et non défigurés par les cothurnes, par les masques et même par la voix, dont le son n’était jamais naturel sur les Théâtres d’Athènes et de Rome ; car il fallait la proportionner à la figure agrandie des personnages, et à la distance des Spectateurs.

60. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE V. Du Mensonge. » pp. 100-113

Formées à l’école d’un Dieu, qui dit, Je suis là voie, la vérité, la vie ; ne répondez que par un oui ou par un non, tout ce qui est au-delà vient d’un mauvais principe, comment ces vertus pourront-elles ne débiter que des mensonges, n’offrir que des illusions, ne se montrer que sous le masque ? […] Il accoûtume au faux & le fait goûter, enseigne à agir & à parler faux, à le couvrir du masque du vrai, & l’emporter sur le vrai.

61. (1846) Histoire pittoresque des passions « RELIGION » pp. 158-163

Tout à la fois sujet de concorde ou de dissensions, instrument de paix ou de vengeance, préconisée par les uns et méconnue des autres, elle soutient le faible et l’affligé de ses douces espérances, en même temps qu’elle sert de masque à l’hypocrite, de crédit aux dévots, de ressource à tous ceux qui savent la tourner à leur profit.

62. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suites des Mélanges. » pp. 68-117

Les dames se garantissoient du froid & du vent avec des masques de velours noirs, qui s’appelloient du temps d’Henri III. […] Une dame en masque noir, empaquetée sur un traîneau, pendant la nuit au flambeau, peut-elle faire briller sa parure son adresse, ses graces, & s’entretenir tendrement, en galopant sur la glace ? […] Vit-on jamais sur un médaillon le buste d’un sénateur environné de trompettes, de masques, de violons comme celui d’arlequin ? […] Entrez dans ce salon où de rians Protées échangent en riant leurs formes empruntées, où la nuit le tumulte & le masque trompeur font naître à chaque instant d’agréables erreurs, où le maintient décent, la froide retenue n’imposent point de gêne à la joie ingénue, où les sexes, les rangs, les âges confondus suivent en se jouant la Folie & Momus. […] Plusieurs choses cependant semblent autoriser ce cahos : 1°. le bal masqué, où la nuit le tumulte & les masques trompeurs font naître à chaque instant d’agréables erreurs, où sans décence & sans retenue tous les âges, les rangs, les sexes confondus, suivant en se jouant la Folie & Momus  ; 2°. les drames de Collé & de Durosoi, &c où, sans pudeur ; on fait danser des rondes à Henri IV, chanter des chansons grivoises, boire à sa santé avec un meûnier, un paysan, sa fille, &c. les maréchaux de France ; 3°. les foyers, où les plus grands seigneurs, aux pieds des actrices, sont hommage de la croix de Malthe, de S.

63. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Du Fard. » pp. 143-168

Idolâtre amans de charognes pompeuses, Qu’enchantent par leur chant, ces Syrenes trompeuses, Dites l’adieu dernier à ces belles poupées, Si bien pour votre mal ou malheur équipées, Dont les masques gluans, & distillés appas, Nous font voir justement ce qu’elles ne sont pas. […] Des actrices voulant entrer dans une Eglise dont on avoit consigné la porte, le garde voyant le rouge épais dont leur visage étoit enluminé, les arrêta tout court ; retirez-vous, leur dit le Suisse, les masques n’entrent pas ici. […] Telles sont nos Dames qui portent toute la nuit un masque de pâte, de pommades ou des tranches de chair fraîche, & le matin à la toilette se démasquent, se lavent, se parfument ; tels sont nos militaires dont l’équipage guerrier est une vraie toilette ; leurs mains sont plus chargées de miroirs, de tabatieres, de bijoux, que d’épées ; ils se regardent plus eux-mêmes, que les armemens ; ils sont plus occupés de leur frisure, que de la discipline, aussi ont-ils chaque jour la comédie dans le camp.

64. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VI. Suite de l’infamie civile. » pp. 126-152

L’infidèle qui l’avait toujours trompé, gardait du moins des mesures ; mais quand elle l’eut épuisé et se fut assuré un contrat, elle leva le masque et le chassa. […] « L’amour règne dans ce séjour ; il préside aux parties de masque sous différents déguisements. […] Les libertés du bal, les commodités et la facilité du masque trompent les plus vigilants Ces assemblées ont beaucoup de ressemblance avec les cérémonies païennes du Temple de Cythère et de Paphos.

65. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-7

Ces diables étoient couverts d’habillemens horribles, comme ils le sont encore à l’Opéra, quand on en fait paroître : ils faisoient des hurlemens affreux, des mouvemens, des convulsions épouventables, des masques hideux leur couvroient le visage, ils tenoient de grandes fourches, jettoient feux & flammes : ainsi fait-on venir Pluton, les Euménides, Vulcain, & c.

66. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre V. De la Parodie. » pp. 78-89

La Parodie attaque souvent la personne même, en la contrefesant, en l’imitant au naturel ; Aristophane en a plusieurs éxemples dans ses Pièces : les masques ressemblans qu’il fesait porter à ses Personnages, pour désigner les principaux Athèniens, en sont une preuve.

67. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE III. Qu'une Mère est très coupable de mener sa fille aux Spectacles. Que c'est une erreur de croire que la Comédie soit destinée à corriger les mauvaises mœurs. Que rien au contraire n'est plus propre à les corrompre. » pp. 65-75

« Quand les vices paraissent sous leur forme naturelle, on ne s'y laisse pas surprendre, au lieu qu'ils nous trompent quand ils prennent le masque, et l'apparence des vertus. » « Vitia non decipiunt nisi sub specie umbraque virtutum. » Hieron[ymus].

68. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE PREMIER. Comparaison des Théâtres anciens avec les modernes. » pp. 2-17

La République en réprima la licence ; mais la Comédie, en se corrigeant, n’abandonna pas son premier motif : sans nommer les particuliers, elle se contenta de les désigner avec le masque et avec les habits.

69. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 4-42

Riccoboni a fait graver les habits de la Mere folle, & de tous les Acteurs des anciennes Fêtes des fous, des masques qui courent dans les ruës, & de ceux qui font des charivaris. […] Riccoboni pretend que l’usage des masques vient des anciens Attellanes qu’on jouoient à Rome, toujours en masques ; c’étoient des vraies farces, dont le goût s’est conservé. Les farces Italiennes ne sont que des Attellanes, cette origine est très-vraissemblable ; mais d’ailleurs il est vrai que toutes les pieces de théatre se jouoient en masque à Rome, comme nous l’avons dit ailleurs, & que l’usage en étant établi, s’est perpétué en Italie.

70. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VII. Autre suite de diversités curieuses. » pp. 173-202

Les Masques, chacun sur la frenne, déguisés en Roi, en Reine, en Cavaliers, en fous, &c. forment une partie en regle, & suivent en dansant la marche ordinaire. […] Les chevaux courent à toute bride chargés de masques ; les ânes y étalent des insensés dans des attitudes d’ivrogne ; les charrettes, les carrosses, les chaises pleines de gens masqués, roulent toute la journée. […] A ces excès peuvent se rapporter les charivaris, especes de bal ambulant, où l’on insulte les veufs qui se remarient, & où, à la faveur de l’obscurité, se commettent les plus grands désordres, non par le peuple seul, mais par les personnes les plus distinguées que le masque & la nuit enhardissent, & que le vice dégrade au-dessous de la plus vile populace.

71. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XIV. De l’usage de composer des Pièces, ou des Rôles pour un ou plusieurs Acteurs. » pp. 219-233

Laissez à ces têtes étroites la triste ressource de quelques scènes où le jeu de l’Acteur masque leurs fautes ou leur incapacité.

72. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre II. Que la représentation des Comédies et Tragédies était un acte de Religion parmi les Grecs et Romains. » pp. 36-56

« μοροὶ μενόμενον ὀρχούμεθα. » , de ce qu'en dansant le personnage d'Hercule furieux, il avait fait quelques démarches indécentes et déréglées, il fut obligé de lever le masque, et de dire tout haut.

73. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « La tradition de l'Eglise sur la comédie et les spectacles. Les conciles » pp. 53-68

Ce Concile exhorte tous les Chrétiens de se conduire de telle sorte, que leur vie réponde à la dignité, et à l'honneur du nom de Jésus-Christ, et de fuir autant qu'il leur sera possible, les Danses, les Jeux publics, les Comédies, les Masques et les Jeux de hasard.

74. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « [Introduction] » pp. 1-9

Ce n’est pas seulement dans le sens moral que tout ce monde n’est qu’une comédie, où chacun joue son rôle, se contrefait et se masque, et cherche à en imposer par des apparences de vertu, de probité, de valeur, de zèle, de grandeur, et qu’à la mort tous les hommes, comme les acteurs derrière le théâtre, deviennent égaux, et sont confondus dans la poussière ; cette comédie fut toujours jouée, elle l’est partout.

75. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre V.  » pp. 129-160

En faire un drame, ajoute-il, c’est donner un corps à un être ideal, (cet être n’est que trop réel & trop commun,) c’est tout ce qu’il y a de plus volatil ; (cela est vrai ; mais le volatil est un être réel ; un caractère volage, frivole, un petit maître, un comédien, sont très-réels ;) c’est peindre un masque par une figure naturelle. Toutes les comédies sont des masques qu’on prend pour rendre un caractère personnel. Grand nombre de piéces, le Grondeur, le Distrait, l’Etourdi, le Négligent, l’Hypocrite, le Misantrope, le Méchant, le Medisant, &c. sont aussi volatils que le Persiffleur, prennent toutes sortes de masques, s’accommodent à tous les caractères, aux circonstances, aux événemens ; sont-ils moins propres à la comédie ?

76. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VIII. Du Clergé comédien. » pp. 176-212

On a tâché sous ce masque de désigner les Prêtres catholiques ; tels sont les drames d’Ericis, d’Eugenie, de Cominge, les Guebres, &c. […] Les Abbés à simples tonsures livrés au libertinage, qui ne servent l’Eglise ni par leurs travaux ni ne l’édifient par leur vertu, n’ont pris le masque du Clergé que pour envahir quelque bénéfice. […] ce qui lui tenoit lieu de différens masques ; il accompagnoit ses discours de grimaces qui faisoient rire.

77. (1666) La famille sainte « DES DIVERTISSEMENTS » pp. 409-504

Des Masques et des Momons. §. 11. […] Plusieurs l’ont pratiqué innocemment ; mais c’était bien pour d’autres motifs que ne font les masques, dont le meilleur ne vaut guère. […] Quelle sûreté y aura-t-il parmi les masques, où il n’y a que la seule insolence qui gouverne ? […] Combien y en a-t-il contre les masques ? […] La Loi d’Angleterre les punit de mort : D’autres peuples les condamnent à une bonne amende, mais sait-on bien en France d’où est venu le nom de masque et ce qu’il signifie ?

78. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE III. L’Esprit de Moliere. » pp. 72-106

Tous les masques, tous les habits lui vont bien. […] On réunit tous les plaisirs dans cette fête célèbre, tragédie, comédie, pastorale, musique, danse, masque, amour, chasse, promenade, bouffon de Cour. […] L’Anglomanie a fait donner ce nom Anglo-Danois à un lieu de divertissement public, où dans un batiment vaste, agréable, fort décoré, on rassemble tous les plaisirs, pour satisfaire tous les goûts, danse, musique, jeu, masque, repas, spectacle, conversation, & encore liberté entiere de faire & de dire tout ce qu’on veut, c’est-à-dire tout ce qui flate la passion.

79. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « Préambule » pp. -

s’écriait naguère un écrivain sensible : la vérité semble pour jamais exilée de la terre, la fourberie prend le langage de la bonne foi, la cupidité le masque du désintéressement, la calomnie aiguise son stylet, la délation tient d’une main le rameau d’or pour séduire, et de l’autre le poignard pour frapper !

80. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE V. En quoi consiste le Plaisir de la Comédie, & de ce Sel qui assaisonnoit les Comédies Grecques. » pp. 131-144

Lorsqu’après avoir admiré une Muse qu’éleve le Cothurne, & qui porte le Sceptre & la Couronne, on voit sa Compagne en brodequin, qui n’a d’ornemens que son Masque, on est porté à la mépriser : elle a donc un merite très-rare, quand malgré la bassesse apparente de sa condition, & la simplicité de son langage, elle parvient à se faire admirer.

81. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VII. Suite de l’Indécence. » pp. 138-160

Le théatre, souple & accommodant, pour se mettre en vogue, changera tous les jours de masque. […] Ce sont de vraies pieces de théatres, des scènes, des décorations, des habits, des masques.

82. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE III. Théatre de S. Foix. » pp. 52-75

Au reste ces idées cent fois ressassées, de Mémoires & Lettres Persanes, Juives, Chinoises, Cabalistiques, Péruviennes, Espion Turc, &c. où sous le nom, les mœurs, les sentimens, les usages d’un étranger, on fait la satyre des nôtres, & on veut faire passer les folies, les horreurs de l’impiété & de la débauche, sous un masque qui la déguise, n’ont plus de sel aujourd’hui, & n’en imposent à personne. […] Ces statues de décoration qui s’animent, ce Silphe amoureux devenu fille de chambre, cette fille assez imbécille pour ne pas le deviner à son masque, à sa voix, à ses manieres, & l’attribuer à un corps aërien, cet amant statue qui s’émancipe aux pieds de sa maîtresse, & n’est repoussé que par grimace pour irriter ses désirs, ces services d’une femme de chambre amant, les libertés & désordres d’une femme qui se fait habiller & déshabiller par son amant travesti, &c. tout cela est sans doute sans vrai-semblance ; mais ce qui est bien plus condamnable, tout cela est sans décence & du plus pressant danger ; c’est le jeu d’une imagination libertine qui s’applique en détail & tient les heures entieres le spectateur appliqué à tout ce qu’il y a de plus séduisant.

83. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE II. Le Théâtre purge-t-il les passions ? » pp. 33-54

Un Chrétien, s'il en est au théâtre, a-t-il besoin de masque pour sentir qu'il y est réellement au milieu des démons et des furies ? […] Ils se cachent sous le masque de l'homme de bien, pour rassurer la vertu timide, comme le loup sous la peau de brebis pour la dévorer.

84. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VI. Du sérieux et de la gaieté. » pp. 128-149

Chants, danses, masques, discours, tableaux, intrigues, romans, parures,licence, assemblage de sexe, compagnies, passions, etc. tout s'y trouve à la fois, relève et assaisonne l'un par l'autre ; choix, délicatesse, raffinement, variété, multitude, assortiment, gradation, continuité, magnificence, éclat, profusion, tout y est porté à la perfection par l'esprit, l'étude, les talents, l'exercice, l'adresse. […] Sa personne et sa morale ne sont pas plus respectables que son masque.

85. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre [V].  » pp. 156-192

.° C’est une marque de duplicité, Signa duplicitatis , non seulement parce que, pour conserver la fraicheur de leur visage, elles s’envelopent comme de la pâte gluante de Poppée, qui est un masque, mais parce que le fard lui-même, & toute la parure qui l’assortir, est un masque qui change le visage, & fait paroître tout different de ce que l’on est. […] Qu’on lui attache son masque, son mari, les enfans y seroient trompés. si, comme au spectacle & au théatre, ils n’étoient instruits que la décoration change à chaque acte.

86. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre II. De l’Opéra-Sérieux. » pp. 184-251

Un Poète agréable, qu’on peut appeller le favori des grâces51, s’est depuis peu élevé, avec beaucoup de raison, contre les masques des Danseurs. […] Afin de donner le même caractère au visage de plusieurs Danseurs, on est contraint d’employer les masques ; la figure ingrate de quelques Elèves de Therpsicore, a fait imaginer aussi un pareil èxpédient. […] Et pourquoi ceux qui composent les chœurs des Opéras sont-ils sans masques ?

87. (1725) Mr. de Moliere [article des Jugemens des savans] « Mr. de Moliere, » pp. 339-352

La galanterie n’est pas la seule science qu’on apprend à l’école de Moliere, on apprend aussi les maximes les plus ordinaires du libertinage, contre les véritables sentimens de la Religion, quoi qu’en veuillent dire les ennemis de la Bigoterie, & nous pouvons assurer que son Tartuffe est une des moins dangereuses pour nous mener à l’irréligion, dont les semences sont répanduës d’une maniére si fine & si cachée dans la plupart de ses autres Piéces, qu’on peut assurer qu’il est infiniment plus difficile de s’en défendre que de celle où il jouë pêle & mêle Bigots & Devots le masque levé.

88. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Siécle de Louis XV. Chap. 2. » pp. 161-170

On ne s’est pas encore avisé de jouer la comédie le jour de l’enterrement, à l’honneur du mort ; mais bientôt ce sera une partie du cérémonial des obséques, & l’on verra sur les cartouches, sur les draps mortuaires, sur les tombeaux des têtes & des ossemens de morts, avec des violons & des masques ; cet assemblage digne de notre siécle, qui est le siécle du théatre, est plus tragique que comique, fait plus gémir que rire, il insulte tout ; mais l’entousiasme du théatre ne connoît point de regle, il brave la bienséance de la Réligion, il mêne de la Messe à la comédie, il peut bien mener d’un enterrement, d’une prison à l’opéra.

89. (1664) Traité contre les danses et les comédies « LETTRE DE L’EVEQUE D’AGNANI, Pour la défense d’une Ordonnance Synodale, par laquelle il avait défendu de danser les jours des Fêtes. Au très Saint et très Bienheureux Père Paul V. Souverain Pontife. Antoine Evêque d’Agnani, éternelle félicite. » pp. 154-176

C’est pour cela, très Saint Père, que j'ai cru vous devoir écrire avec confiance ce peu de mots, et vous envoyer à même temps un excellent ouvrage, composé par saint Charles Borromée, qui porta Grégoire XIII. prédécesseur de votre Sainteté, à qui saint Charles même le fit voir, à terminer les contestations qui troublaient sur ce sujet la ville de Milan, par ses Lettres Apostoliques ; et à défendre même dans Rome, comme nous lisons dans la vie de saint Charles, et les masques, et toutes sortes de spectacles les jours des Fêtes, et les Vendredis.

90. (1761) Epître sur les spectacles « Epître sur les spectacles » pp. 3-14

 Mais tout change ; et je vois trompant leurs surveillants, A l’aide d’un Valet, intriguer deux amants ; Sous le masque des Ris, la fine Dangevilleq , Jouer d’après nature, et la Cour et la Ville ; Tantôt d’un jeune objet servant la passion, Ecarter un témoin qui n’est point de saison ; L’instant d’après, Coquette ou Bourgeoise à la mode, D’un mari tout uni faire un époux commode ; Ou lorgnant un Galant, retirée à l’écart, Pour lui rendre un poulet, minauder avec art ; Soubrette inimitable, adroite, gaie, unie, Pour la peindre en trois mots, rivale de Thalier, Cette immortelle Actrice est seule sans défauts ; Dumesnil a ses jours, et Grandvals des égaux ; Là, j’aperçois Gaussin t, cette charmante Actrice Déguisée en Agnès, d’un air simple et novice, Exprimer ses désirs par sa tendre langueur, Et peindre dans ses yeux les miracles du cœur ; Retrouver dans l’Oracle une mine enfantine, Ou du Comte d’Olban triompher dans Nanineu.

91. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Procès des Comédiens. » pp. 169-224

Les personnes intéressées ne peuvent souffrir le pinceau trop fidele qui les montre à découvert : ainsi la piece a dû déplaire à deux sortes de libertins ; les uns qui se jouent de tout, & dont le palais blasé ne goûte que le gros sel des passions que le titre de la piece leur promet ; les autres qui veulent garder quelques mesures, non de vertu, elle est trop bourgeoise, mais de hauteur, de noblesse, à qui on arrache le masque. […] Nous pourrons sous le masque y parler librement. […] La plupart font regretter les masques des anciens, qui multiplioient les acteurs en chargeant leur visage aussi souvent qu’ils changeoient de rôle. […] Il est vrai que les comédiens, après avoir paru sur la Scène viennent dans le monde comme les autres, & jouent mieux que les autres : ils se sont exercés sur le Théatre, & après avoir quitté le masque, ils continuent à représenter l’honnête-homme, la prude, l’Agnès, &c.

92. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre I. Du Théâtre des Anciens. » pp. 2-24

Eschyle dans le chœur jetta les personnages ; D’un masque plus honnête habilla les visages, Sur les airs d’un Théâtre, en public exhaussé, Fit paroître l’Acteur d’un brodequin chaussé.

93. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre premier. Origine des Spectacles. » pp. 1-14

Il leur donna un masque et des habits décents.

94. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE I. Abrégé de la Doctrine de l’Ecriture Sainte, des Conciles et des Pères de l’Eglise, touchant la Comédie. » pp. 2-17

N’y a-t-il pas de funestes exemples de plusieurs personnes, dont la réputation était hors d’atteinte, et qui ont levé le masque à force d’aller au Théâtre ?

95. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. Aveux importans. » pp. 83-110

Calvin étoit mort avant Cromvel, il n’a jamais dogmatisé en Hollande, & il ne parut plus en France depuis qu’il eut levé le masque. […] Pavillon & Port royal, & dans leurs sentimens par conséquent très opposé aux spectacles ; c’étoit le ton du jour, car le Jansénime alors naissant cachoit ses erreurs, se disoit un phantôme & ne parloit que de morale sévère, insensiblement il a gagné du terrein & levé le masque, il seroit inutile de citer des passages de l’Évêque de Vence, soit de son histoire ecclésiastique, soit de ses paraphrases, soit de ses vies, soit de ses panégyriques, ses instructions, ses lettres, soit de la morale qui porte son nom, & qui n’est pas de lui, mais de M.

96. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE III. Réformation de l’Abbé de Blesplas. » pp. 55-81

A dieu donc le bal & les masques ; qui court le bal plus que les Grands ? […] Les familles les plus distinguées s’empressent d’ajouter à leurs titres cette auguste qualité, & en conservant soigneusement le parchemin dans leurs archives, quelque Savant en l’art héraldique ajoutera à l’écusson des ornemens qui la caractérisent, comme une marotte, un masque, un violon.

97. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IX. Sentiments de S. Cyprien et de quelques autres Pères. » pp. 175-201

non seulement il blâme en général le théâtre, mais il condamne en détail chacun des ressorts que les passions font jouer dans cette machine funeste, la danse, les chants efféminés, les masques, les parures excessives, les nudités des Actrices, l’appas, la facilité, les pièges offerts à la jeunesse et à tous les spectateurs. […]   » De là ces bateleurs, sauteurs, danseurs, tabarins, pantomimes, bouffons, et toute cette vermine malfaisante : « Hinc Mimi, salii, balatrones, palestræ, gignadi, etc. » Ils se sont si bien accrédités que les honnêtes gens les souffrent chez eux : « Quorum adeo error invaluit, ut a præclaris domibus non arceantur. » L’autorité des Pères de l’Eglise ne nous permet pas de douter qu’ils ne soient excommuniés, « communionis gratiam Histrionibus, auctoritate patrum non ambigis esse præclusam », et que ce ne soit un crime de les favoriser ou de leur donner, car c’est se rendre leur complice, puisque c’est les entretenir dans le vice : « Illis fovens in quo nequissimi sunt. » Dans les autres chapitres il parle de la danse, de la musique, des instruments, des masques ; il en fait voir le danger en détail : combien en est-il augmenté par leur union sur la scène ?

98. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XX. Suite des prétendus talents du Comédien & de la Déclamation théatralle. » pp. 63-85

L’un est le pere, le maître absolu de son Poëme : s’il en laisse à un autre la représentation, ce ne peut être que comme à un subalterne, qui fait le même effet que le masque au visage.

99. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [E] » pp. 399-406

Mais en rejetant les Farces Italiennes, j’aimerais que l’on en conservât les personnages, ne fût-ce que pour la variété, & afin de profiter des avantages que donne le masque dans certains rôles.

100. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre V. De l'impudence des Jeux Scéniques. » pp. 104-134

Elle était célébrée par les Ecclésiastiques dans les Eglises durant le service Divin, avec des masques de figure bizarre, et des habillements de femmes et de fripons ; et en cet équipage ils dansaient à la mode des Histrions, et leurs danses étaient accompagnées de chansons malhonnêtes ; et sans avoir aucune honte, ils couraient la Ville et les Théâtres, et faisaient rire les Spectateurs par des gestes impudents, par des paroles indignes de leur profession, et par d'autres abominations, dont la pensée est capable de faire rougir.

101. (1777) Des divertissements du Carnaval « Des divertissements du Carnaval. » pp. 92-109

mettre cinq ou six heures de temps à se parer et à se peindre le visage, pour aller ensuite dans une assemblée tendre des pièges à la chasteté des hommes, et servir de flambeau au démon pour allumer partout le feu de l’impudicité : demeurer les nuits entières exposé aux yeux et à la cajolerie de tout ce qu’il y a de libertins dans une ville ; employer tout ce que l’art et la nature ont de plus dangereux pour attirer leurs regards, et pour séduire leur cœur, déguiser sa personne et son sexe, pour ôter à la grace ce petit secours qu’elle trouve dans nos habits ; rouler de quartier en quartier sous un masque de théatre ; ne se pas contenter de discours frivoles et inutiles, se relâcher jusqu’à dire des paroles qui scandalisent : de quel terme oserait-on se servir pour autoriser une licence si scandaleuse ?

102. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Le Comte de Chavagnac & le Marquis de… » pp. 188-216

On n’y voit point de masques ; mais comme dans la Sarmarie on n’y regarde pas de si près, on y voit des Magistrats, des Ecclésiastiques, jusqu’à des Evêques, avec des habits qui valent bien des masques.

103. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Faste. » pp. 154-183

Les grands pour la plupart sont masque de théatre, l’âne n’en sait juger que par ce qu’il en voit, le renard au contraire à fonds les examine, & leur applique un mot qu’un buste de Héros lui fit dire fort à propos ; c’étoit un buste creux & plus grand que nature. […] On traduit communément ces paroles, point d’acceptation de personne, n’agissez point par respect humain ; que la présence d’un homme puissant ne vous impose point, ne vous fasse pas changer de visage, & Fagnan applique ces paroles au fard, espèce de masque qui forme un second visage sur votre visage ; c’est un mensonge contre votre ame, faciem adversùs faciem .

104. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I.  » pp. 3-35

Les masques ne payent-ils pas des droits ? […] Beaucoup de masques y vinrent danser.

105. (1790) Sur la liberté du théatre pp. 3-42

Si nous voulions les imiter en tout, il nous faudroit avoir des décorations versatiles, un orchestre pour les danseurs separé du théâtre, un chœur tournant de droite à gauche, et de gauche à droite, en chantant des strophes et des anti-strophes, des hommes remplissant les rôles de femmes, et ayant des masques pleurant d’un coté, et riant de l’autre. […] Je ne citerai ni l’ancienne comédie, où l’on nommoît les personnages, ni la moyenne, dans laquelle on se servoit de masques ressemblans aux personnes que l’on vouloit désigner, mais la moderne, qui étoit la plus épurée.

106. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre V. De la Dépense des Spectacles. » pp. 75-88

Par le détail qu’en fait l’Histoire de l’Opéra, les gages courants montent à soixante-sept mille cinquante livres ; les dépenses sont énormes, les meubles, habits, bijoux, masques, tableaux, décorations, machines, sont à tas dans le magasin, on le prendrait pour un arsenal.

107. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 2-36

Il est comme des bals de théatre de deux especes ; bal & théatre choisi, où l’on ne vient que pour prier ; bal & théatre public ouvert à tous les masques, où tout le monde, sans choix, entre au hasard ; c’est un vrai cahos, rien de régulier, tout est en désordre, le désordre est pour bien de gens un plaisir piquant, comme le bon ordre est un plaisir pour les autres ; c’est-là qu’on s’égare, on se cherche, on s’abandonne, on se trouve, on se pousse, on se lutine ; la foule roule, & s’arrête, elle entraine, elle répousse, on se fatigue, on s’estropie, & on s’est amusé. […] Les Princes y dansoient, on composoit pour eux de mauvais vers, selon le goût courant ; c’étoit une espece de drame représenté, en masque ; Benserade & plusieurs autres s’y sont exercés, & ont été bien payés ; c’étoit toujours quelque galanterie, souvent très-licencieuse.

108. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Suites des diversites curieuses. » pp. 138-172

Son masque est levé, je la vois ; Zéphirs, apportez nous ses loix, Faites entrer la liberté ; Cet air pour eux est l’air natal, Concert ici, plus loin le bal. […] Les Espagnols ont introduit leur théatre, & en perfectionnant la scene, ils l’ont corrompue ; ils ont aiguisé les traits des passions & servi le poison dans des coupes dorées : attaque moins bruyante, mais blessure mortelle du cœur ; comme si dans nos villages au lieu des danses tumultueuses, des exercices & des jeux fatigans des fêtes locales, on faisoit jouer des comédies, & on donnoit des bals masques ou parés pour amuser les villageois ; ce seroit porter le dernier coup à la dépravation de leurs mœurs.

109. (1855) Discours sur le théatre, prononcé dans l’assemblée publique de l’Académie de Pau, où se trouvoient les Députés des Etats du Béarn et les Dames de la ville pp. 1532-1553

Les anciens chaussaient le cothurne pour se hausser, prenaient un masque pour renforcer la voix et grossir les traits, déployaient des paniers et une étoffe immense pour agrandir le volume des habits. […] Voyez une troupe de faunes et de satyres qui, le masque à la main, passe la vie à danser, rire, chanter, se moquer de tout : voilà le théâtre ; nos acteurs et nos actrices valent bien les satyres de la fable.

110. (1644) Responce à deux questions, ou du charactere et de l’instruction de la Comedie. Discours quatriesme « Responce à deux questions, ou du charactere et de l’instruction de la Comedie. » pp. 100-132

On y voit de plus, Monsievr, cinq ou six hommes derriere les Satyres & les Nymphes, entre lesquels je m’imagine Menandre & Aristophane, les tablettes & le crayon à la main, & aupres d’eux vn chariot à demy renuersé, d’où sont tombez des habillemens de Theatre, quelques flustes, plusieurs brodequins, & force masques.

111. (1640) Traité des Spectacles des Gentils « SAINCT CYPRIAN DES SPECTACLES. » pp. 155-193

Mais icy tous les vices ont quitté le masque, les crimes sont publics, on y passe sous silence, mais bien plustost on y loüe l’impudicité des prostituées, les yeux mesme y sont criminels, car on y estudie les moyens de commettre aussi l’adultere par la vuë.

112. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Christine de Suede. » pp. 111-153

Elle le joua si naturellement & si constamment, que la plus grande charité ne la croyoit pas une vestale ; je ne parle point de ses amans, toute la Suède en a parlé, quelque flatteur en a fait comme d’Elisabeth ; à la bonne heure, ne levons pas le voile dont on veut les envelopper, bornons-nous à l’extérieur dont personne ne fait un mystère : ce rôle se joue autrement que les autres, les autres sont de commende, on joue la savante, la dévote, la glorieuse sans l’être, & on ne joue pas la libertine sans l’être ou la devenir ; l’objet est trop proche, l’attrait trop puissant, le penchant trop rapide pour n’en avoir que l’apparence ; d’ailleurs une vertu réelle ne se permet pas même l’apparence du vice, c’est être vicieux que d’en faire le semblant, il n’est permis ni d’en donner le scandale, ni d’en présenter le danger, ni d’en tenir le langage, ni d’en prendre le masque ; Christine en a par-tout arboré la livrée, & montré les effets. […] Le masque fane, l’homme reste & le héros s’évanouit.

113. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre premier. Remarques Littéraires. » pp. 11-51

Voici un jolie portrait de la prètendue décence la comédie : Une nymphe au souris malin tenant un masque dans la main, ses yeux respirent l’enjouement, l’esprit, la fine raillerie ; une légere draperie qui couvroit son buste charmant, en dessinoit correctement les contours & la symmétrie  ; c’est-à-dire, les attraits les plus séduisans de la volupté. […] Il se fait connoître, lui déclare sa supercherie, elle lui pardonne, & l’aime enfin à son gré, Cette idée n’est pas nouvelle : il y a nombre de contes & de pieces comiques où, sous un nom, un masque, une figure empruntée, un mari se fait aimer de sa femme, qui en aimoit un autre ; il n’y a de nouveau que l’idée de sylphe, & un air de furie & de merveilleux qui le rend sans vraisemblance & ridicule.

114. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379

Mais, après la Réforme, en sera-t-il moins vrai que sur le Théâtre, on ne peut rendre les passions hideuses, parce qu’elles feraient fuir les Spectateurs, & que le vice y sera toujours sous le masque ; Qu’on n’y corrige que le ridicule qui déplaît ; Qu’une satyre bien présente des vices actuels les plus dangereux, y est interdite, par de petites raisons que la crainte & l’orgueil grossissent aux yeux des Grands ; Que les Spectacles sont une école d’arrogance & de persiflage pour la Jeunesse ; Que le Sage ne peut y assister, sans abandonner la sainte sévérité de la Vertu ; que vos Actrices causeront, comme celles d’aujourd’hui, des égaremens, dont elles ne seront pas, à la vérité, toujours l’objet (cela ne serait pas aisé pour tout le monde) mais qui porteront les hommes vers ces Beautés faciles, auprès desquelles ils vont se dépiquer ; que le Spectateur, pour avoir du plaisir, mettra de même ses passions à l’unisson de celles du personage représenté ? […] A ce langage, emprunté de deux Misomimes *, je répondrai, que, sans être hideuses, les passions mises hors de l’unisson, par l’excès, laissent le Spectateur au-dessous d’elles, & qu’il les partage moins alors qu’il ne les juge ; Que le vice sous le masque, fait soupçonner sa difformité aussi grande qu’elle est, sans blesser la vue du Sage, & salir l’imagination des jeunes-gens… […] Aux clameurs répétées, l’Acteur qui avait joué masqué, revient sur la Scène, & s’avançant jusque sur le bord de l’Echaufaud, toujours sous le masque, & couvert d’un domino de taffetas, dont il s’était servi comme d’habit de Théâtre, il s’exprima de la sorte : Messieurs, j’ai lieu de me féliciter doublement que la Pièce vous ait plu ; car dans le même homme, vous venez d’applaudir l’Auteur & l’Acteur. […] Oui, Messieurs (ajoûta-t-il en jetant son masque) voila l’Auteur ; (puis ôtant son domino, & recevant son chapeau, dont il se couvrit) & voici votre Egal, votre Concitoyen, votre Ami. […] Mais ceux qui prétendent que Tragédie sort de Trugías (lie), auront pour eux la raison dans le système ordinaire, qui fait Thespis inventeur du Drame ; rien n’étant plus naturel, que d’appeler Chanson de la lie, ou Chanson des Barbouillés de lie, les Pièces satyriques débitées sur un Charriot, par des gens qui déguisaient leurs visages, avant l’invention des Masques, en se barbouillant de lie de vin.

115. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre III. Origine des Théâtres. » pp. 22-49

Alors il ne fut plus permis de nommer personne sur la Scène ; mais l’on se servit de masques ressemblans à ceux que l’on voulait railler ; c’est ce qu’on appelle Comédie-moyenne.

116. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Traité de la comédie et des spectacles » pp. 1-50

On ignore l'origine de la tragédie, et on sait seulement que ça a été le poète Thespis qui a commencé à la mettre dans un ordre plus régulier, encore que la manière dont les acteurs se gâtaient le visage, pour leur tenir lieu de masques, dont on n'avait pas encore l'invention, nous montre, que le siècle, les Poètes et les spectateurs étaient fort grossiers.

117. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre I. Est-il à propos que la Noblesse fréquente la Comédie ? » pp. 3-19

Il a dansé, chanté, représenté des comédies ; son plus grand plaisir a été de jouer le rôle d’un infâme baladin, de remporter une couronne d’acheb chez les Grecs, de se livrer aux regards de l’amphithéâtre : « Gaudentis fœdo peregrina ad pulpita saltu, prostitui Graiœque apium meruisse coronæ. » Allez donc, illustre Héros, arborer vos glorieux trophées, mettez vos couronnes aux pieds de la statue de votre père Domitien, le masque et l’habit d’Acteur que vous portiez quand vous faisiez le personnage d’Antigone et de Thyeste, et suspendez votre luth à la statue colossale que vous vous êtes fait élever : « Ante pedes Domiti longum tu pone Thyestæ syrma, et de marmoreo citharam suspende colosso. » Voudrait-on vous excuser par l’exemple d’Oreste, qui tua sa mère ?

118. (1731) Discours sur la comédie « PREMIER DISCOURS SUR LA LETTRE DU THEOLOGIEN DEFENSEUR DE LA COMEDIE » pp. 2-32

De qui peut être un tel langage, que d’un ami des Comédiens qui a levé le masque, d’un Apologiste outré, qui ne sait garder ni mesure ni vraisemblance, et qui sera désavoué par tous ceux qui savent quel est le sel dont on assaisonne ordinairement ce qui doit plaire dans les spectacles ?

119. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. L’Arétin, le Tasse, l’Arioste. » pp. 38-79

On croit même que ces différentes Eléonores étoient quelque chose de plus qu’un masque, & qu’il en étoit en effet amoureux : ce qui n’est pas sans vraisemblance ; un poëte dramatique ne se pique gueres de constance. […] Les autres enfans font des chapelles, il dressoit des théatres ; un masque étoit son joujou.

120. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE II. Des Spectacles des Communautés Religieuses. » pp. 28-47

qu’on s’y préparera par la prière ; qu’on s’en punira au retour par la pénitence ; qu’on y portera le cilice ; qu’on y fera des réflexions sur la mort, le jugement et l’enfer ; qu’on n’y souffrira ni masque, ni rouge, ni mouche, ni gorge découverte, ni habits riches, ni parures recherchées ; qu’on n’y ira point la nuit, etc., c’est-à-dire qu’il l’anéantit.

121. (1824) Du danger des spectacles « DU DANGER DES SPECTACLES. » pp. 4-28

Il est surtout un argument spécieux contre lequel ils doivent se tenir en garde : on leur dira qu’on peut profiter à l’école du théâtre, et y puiser des principes de religion et de morale ; on leur parlera encore du mérite littéraire et de la connaissance du cœur humain qu’on trouve dans plusieurs de ces œuvres dramatiques, comme si ces avantages devaient compenser les blessures profondes et souvent mortelles que font ces représentations dangereuses, à l’innocence, à la pureté et à la religion ; pour nous, convaincus que la corruption s’appelle toujours la corruption, et que ce serait acheter trop chèrement les plaisirs d’une composition savante, ainsi que l’élégance et le goût littéraire, que de l’acheter au prix de notre innocence, prenons la résolution ferme et invariable de combattre le mal, de quelque masque qu’il se couvre, de quelques formes attrayantes qu’il se revête.

122. (1665) Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre « Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre » pp. 1-48

Molière fait pis, il a déguisé cette Coquette, et sous le voile de l’hypocrisie, il a caché ses obscénités et ses malices : tantôt il l’habille en religieuse, et la fait sortir d’un Couvent, ce n’est pas pour garder plus étroitement ses vœux : tantôt il la fait paraître en Paysanne, qui fait bonnement la révérence, quand on lui parle d’amour : quelquefois c’est une innocente qui tourne par des équivoques étudiées l’esprit à de sales pensées, et Molière le fidèle Interprète de sa naïveté tâche de faire comprendre par ses postures, que cette pauvre Niaise n’ose exprimer par ses paroles : sa Critique est un Commentaire pire que le Texte, et un supplément de malice à l’ingénuité de son Agnès, et confondant enfin l’hypocrisie avec l’impiété, il a levé le masque à sa fausse dévote, et l’a rendue publiquement impie et sacrilège.

123. (1758) Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres « Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres, ou sur les moyens de purger les passions, employés par les Poètes dramatiques. » pp. 3-30

Gresset, il existe encore des méchants ; mais du moins ils ne font plus vanité de l’être : ils ne sont plus applaudis ; et le vice ne paraît plus sans masque.

124. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 113-155

Quand on examine de près la grandeur humaine & les éloges dont la flatterie la comble, on dit avec Rousseau : Le masque tombe, l’homme reste, & le Héros s’évanouit. […] Jusqu’alors foible, timide, peu nombreux, il leva le masque sous ses auspices, & se repandit par tout avec le plus rapide progrès.

125. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE I. Où l’on prouve que le spectacle est bon en lui-même et par conséquent au-dessus des reproches de M. Rousseau. » pp. 13-64

Les ridicules lassés de voir rire à leur dépens, les vices fatigués d’être contrariés ont pu prendre une autre forme et se cacher sous un autre déguisement : c’est l’affaire des Auteurs du siècle, d’imiter Molière et de leur arracher le nouveau masque qui les déguise. […] On ne souffre point à Paris qu’à l’exemple des Grecs on prenne le masque et les habits des personnes qu’on voudrait tourner en ridicule ; on ne souffre point qu’on y nomme les gens par leur nom et qu’on leur dise des injures en face : on est fâché d’avoir à reprocher à Molière d’avoir pris le Chapeau, la Perruque et l’Habit de Ménageaz pour faire connaître que c’était lui qu’il jouait dans le rôle de Vadius ba.

126. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VIII. Comédie du Tartuffe. » pp. 161-179

Le théatre n’avoit encore attaqué que des ridicules : ici il attaqua la vertu même, sous le masque d’une fausse dévotion, avec lequel il défiguroit tous les gens de bien, décourageoit tous ceux qui voudroient la pratiquer, par la crainte du ridicule, donnoit des armes à tous ses ennemis, par les ombrages qu’il répandoit sur elle, rendoit méprisables les choses les plus saintes, par le soupçon des vices cachés, & autorisoit la licence de sa conduite, en traitant de cagotterie la modestie & la retenue.

127. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VII. De la Dévotion des Comédiens. » pp. 160-179

Je répondis que la Cour & la comédie étoient deux théatres qui ne m’avoient point pour spectateur : la Cour est une comédie véritable, & la comédie une Cour feinte ; en l’une & en l’autre ce n’est que masque & folie.

128. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VIII. Sentiment de S. Thomas. » pp. 178-198

Thomas, contre les fausses interprétations que le relâchement lui a données, & après avoir démontré combien les spectacles sont contraires aux divines Ecritures, combien ils sont dangereux en effet, & dans le sujet des pieces, & dans la maniere de les représenter, dans les Actrices, les danses, les masques, vices communs à tous les théatres, qui rendent même la scène moderne plus obscène que les scènes Grecque & Romaine, malgré le voile de l’équivoque dont on la couvre, & le mariage qui est le dénouement de l’intrigue, il conclud que les Acteurs & les Actrices sont dans un état de péché mortel & de damnation.

129. (1825) Encore des comédiens et du clergé « DISCOURS PRELIMINAIRE. » pp. 13-48

Il est temps de repousser les principes dangereux de ces hypocrites incorrigibles, qui cachent leurs projets ambitieux, sous le masque de la religion ; et auxquels il ne manque que le pouvoir, pour renouveler les horreurs de l’abominable inquisition religieuse et rappeler la torture et les bûchers.

130. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE II. Réflexions sur le titre de l’ouvrage intitulé : Des Comédiens et du Clergé, et sur les charlataneries littéraires, politiques et religieuses. » pp. 52-86

En France, ils y sont déjà, astuti ut vulpes, leurs progrès y sont sensibles, déjà ils commencent à s’y montrer, à s’y nommer, et les plus impudents croient pouvoir quelquefois déposer pour quelques instants le masque de l’hypocrisie.

131. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Suite d’Elisabeth d’Angleterre. » pp. 33-82

Henri VIII dans sa vieillesse, Edouard dans son enfance ; n’avoit régné que par le despotisme & la cruauté ; toutes deux très-ambitieuses voulurent toujours régner, mais la France donna des maîtres à Catherine dans son mari, & ses trois enfans ; la grande Bretagne mit Elisabeth sur le trône, & l’y adora sans partage pendant plus de quarante ans ; toutes deux très-cruelles, mais cruauté Italienne plus cachée & plus réfléchie, n’agissoit que sous le masque, & employoit plus volontiers le poison. […] Cette mort, injuste, cruelle & perfide, est un sombre nuage que tous les masques brillans du théatre d’Elisabeth ne dissiperont jamais ; toute l’Europe qui étoit intéressée fut dans l’étonnement & l’indignation, mais Marie n’eut point de vengeur, même dans son propre fils, Roi d’Écosse, trop foible il est vrai pour punir Elisabeth, mais assez peu sensible, assez peu courageux pour ne faire aucune plainte ni à Elisabeth ni aux autres Rois d’un attentat qui étoit la cause de tous les Rois ; il étoit élevé dans une si lâche dépendance, que pendant dix-huit ans que dura la prison de sa mère, il ne témoigna pour elle aucune sensibilité, & qu’après la mort de la meurtrière, il eut la bassesse d’affecter sans nécessité de lui faire les plus magnifiques funérailles, de lui bâtir le plus superbe mausolée, de composer à son honneur, & de graver sur son tombeau la plus pompeuse épitaphe, bien au-dessus de tout ce qu’on avoit jamais fait pour tous les Rois d’Angleterre les plus illustres ; il n’en fit pas tant pour sa mère, auroit-il osé eriger un monument qui auroit renversé l’autel de la divinité aux genoux de laquelle il avoit tremblé toute sa vie ?

132. (1762) Apologie du théâtre adressée à Mlle. Cl… Célébre Actrice de la Comédie Française pp. 3-143

Toutes les actions humaines dans le cours ordinaire & naturel des choses, n’ont aucun relief, aucune impression : la vertu ne jouit point de son lustre ; le crime masque adroitement son horreur : toutes les qualités sublimes n’ont qu’un éclat obscur ; les vices infames qu’une difformité légere. […] Ce sont autant de tons divers qu’il faut prendre de coup d’œils différens à offrir, de masques qui doivent se succeder.

133. (1600) Traité des Jeux comiques et tragiques « [Traité] » pp. 3-62

Et pourra être vêtu d’habit de femme, un roi en son Trône, un Juge en son Siège, un Ministre en sa chaire, sans aucun blâme, avec toute honnêteté, et bienséance ; pourvu qu’ils protestent, que ce qu’ils en font, n’est pour tromper personne, mais pour user de la permission, et liberté Chrétienne ; voire il suffira, de laisser seulement le masque de femme, et montrer la face, afin qu’étant connus, un chacun voie, et juge, par charité Chrétienne, qu’ils n’usent point de fraude. […] Ceux qui n’ignorent point les machinations de Satan1 Cor. 7 dd , ne lui donneront jamais cette entrée, ne lui feront jamais une telle ouverture, quelque masque qu’il prenne, en quelque façon qu’il se déguise.

134. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Charles IV & Charles V. » pp. 38-59

Enfin levant le masque, il lui fit une entrée triomphante dans sa Capitale.

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