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83. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VII. De l’idolâtrie du Théâtre. » pp. 143-158

» Les chansons, les jeux, les récits, les représentations de leurs combats, de leurs métamorphoses, de leurs crimes ; voilà leurs solennités. […] Hercule présidait aux combats des Gladiateurs, Neptune aux batailles navales ; Diane à la chasse ; mais tous les théâtres étaient dédiés à Vénus, elle seule préside aux intrigues théâtrales.

84. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre II. Du Théâtre Moderne, & de celui des François. Celui-ci comparé au Théâtre Grec. » pp. 25-38

Le Christianisme qui avoit inspiré une juste horreur des combats des gladiateurs, & des bêtes féroces, a en vain proscrit les Spectacles modernes, comme une école d’indécence, & un aliment trop dangereux des passions.

85. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XI. De l’amour & de ses impressions dans le Poéme Tragique. » pp. 165-178

La Tragédie ne doit exciter que la terreur & la pitié ; l’une & l’autre résultent principalement du choc des plus fortes passions, des combats des héros contre les tyrans, des Dieux contre les Destins.

86. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379

Les assemblées des Républiques, où il y avait des Combats & des Prix, les petites Pièces que les Enfans jouaient eutr’eux. Car au lieu d’attribuer l’invention de la Tragédie à la Satyre, n’aurait-il pas été plus naturel d’en voir l’origine, dans ces Combats où le victorieux était couronné ; Combats spectaculeux, ainsi que les Exercices de la Religion dont ils fesaient partie ? […] Elles furent célébrées par des Pièces Dramatiques, par des courses & des combats de Gladiateurs. […] Mais quelle impression terrible devaient faire sur les Spectateurs, les combats sanglans de ces hommes qui s’étaient dévoués à la mort pour le salut Public ! […] Les combats de Gladiateurs devinrent alors si communs, que par économie, on destina les criminels à donner cet abominable amusement.

87. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE X. » pp. 171-209

Considérons le cours des années & des siécles, le tems qui s’envole ; Ecoutons le son de la Trompette qui va bientôt nous appeller, la voix de l’Ange qui se fait entendre pour nous animer au combat ; les Martyrs nous tendent les mains & nous présentent leurs Couronnes. […] Quels combats plus nobles que ceux de nos Atlhétes !

88. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VIII. Anecdotes illustres du Théatre. » pp. 186-214

Il défendit d’aller la nuit au théatre, & aux femmes de se trouver aux combats des Athlétes. […] Les Italiens ne vinrent que sous le regne suivant, d’Henri III, il y eut entr’autre chose, de remarquable un combat qui se fit à l’Hôtel de Bourbon, où il y avoit un Paradis défendu par le Roi Charles IX, & ses freres les Ducs d’Anjou & d’Alançon, lequel fut attaqué par le Roi de Navarre, chef des Chevalierserrans, qui furent répoussés & jettés dans l’enfer, d’où ils furent retirés après par les défenseurs du Paradis, à la priere de Cupidon & des Nymphes. […] Les Juifs et les Maures (qui jamais n’y penserent) armés pour Pierre ; le Roi enfermé dans un fors, tandis qu’il fut tué dans le combat, offre le reprendre Blanche qui le réfuse ; Henri vainqueur des Maures, je ne sai quand, offre à son frere le Royaume de Grenade, &c.

89. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Le Comte de Chavagnac & le Marquis de… » pp. 188-216

Ces exemples ont été suivis, celui de la guerre plus rarement, parce qu’il n’y a qu’un Souverain qui puisse assembler tant de monde, & faire tant de dépense qu’il faut pour des siéges & des combats simulés ; mais le mêlange de la comédie & de la guerre se voit tous les jours dans les garnisons, pendant la paix ; dans les camps, les siéges, les batailles, pendant la guerre ; des troupes d’acteurs & d’actrices suivent l’armée, & donnent le même spectacle. […] Jamais théatre, ni combat, ni tournois, ne fut si fréquenté. […] Il ne répond que par des ménaces ; la querelle s’échauffe ; les Cyclopes accourent au secours de leur Souverain ; le combat s’engage ; Mars demeure vainqueur, comme de raison.

90. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VII. Du Père Porée. » pp. 149-177

Le Saint le plus durci dans les travaux, le plus aguerri dans les combats, n’ose point s’y exposer, & une vertu naissante, des gens sans vertu, déjà vaincus par les ennemis qu’ils cherchent, s’y soutiendroient ! […] L’Auteur sur cette question cite des Casuistes qui traitent cette folle dépense de péché véniel ; mais il combat leur sentiment, & croit le péché mortel avec le commun des Théologiens. […] Une Princesse Chrétienne, obligée malgré elle d’assister aux combats des Gladiateurs, auroit dit de même : Voilà des gens qui s’égorgent pour me divertir ; quel plaisir puis-je goûter à ce spectacle sanguinaire ?

91. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IV. Des Pièces pieuses. » pp. 68-95

C’est bien à lui à nous consoler dans nos peines, à nous encourager dans nos combats, à nous soutenir dans nos faiblesses, à nous faire mépriser les plaisirs du monde, les voies étroites de la mortification ! […] Là on combat les passions, on méprise ses plaisirs et les vanités ; ici on les favorise, on étale les attraits et les pompes. […] Il n’y est pas mieux traité, plus que jamais on le combat, on le méprise, on se moque de lui.

92. (1705) Traité de la police « Chapitre III. Du Théâtre Français, son origine, et qu’il n’a été occupé pendant plus d’un siècle, qu’à la représentation de pièces spirituelles, sous le titre de Moralités. » pp. 437-438

dans ce genre de littérature commencèrent par une espèce de combat d’émulation, à qui d’entr’eux réussirait le mieux.

93. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE VII. Quelle doit être la Comédie après la réformation du Théâtre. » pp. 69-85

Héliodoree, dans son Histoire Ethiopiquef, nous peint les honnêtes propos et les chastes combats de politesse entre Théagene et Chariclée : Achilles Tatiusg nous raconte les amours véritablement Platoniciennes de Clitophon et de Leucippé.

94. (1685) Dixiéme sermon. Troisiéme obstacle du salut. Les spectacles publiques [Pharaon reprouvé] « La volonté patiente de Dieu envers Pharaon rebelle. Dixiéme sermon. » pp. 286-325

En second lieu, ceux de l’amphiteatre qui se faisoient par le combat des bêtes farouches. […] N’est-il pas veritable enfin que vôtre volonté se trouve comme abandonnée au pillage de mille appetits dereglés, & de mille desirs illicites, qui comme autant de tyrans domestiques, ne luy laissent plus la liberté de se donner à Dieu, ny la force de rompre ses fers, ny le courage de renoncer au monde ; en sorte que tel qui a été à la comedie chaste, devot, penitent, en revient impenitent, indevot, & impudique : témoin Seneque qui parlant de luy-même a fait cette confession sincere que, redeo crudelior , que quoy que mon humeur ne soit point portée au sang & au carnage, disoit-il, je n’assiste neanmoins jamais au combat des Gladiateurs, que je ne sorte de l’amphiteatre plus cruel & plus inhumain que je n’y suis entré, parce que mes yeux venant insensiblement à apprivoiser mon esprit aux meurtres & au carnage, il n’a plus tant d’honneur de ces spectacles sanglans. […] cette avanture, & dit que cét amy étant allé à Rome pour étudier au Droit, il fut un jour meiné & traîné comme par force au spectacle du combat des Gladiateurs, recusantem vehementer, & resistentem familiari violentiâ, duxerunt in amphitheatrum . […] faut-il pour divertir desormais les Chrétiens, qu’on rebatisse les Cirques & les Amphitheatres, qu’on rétablisse les jeux olympiques, & qu’on recommence les combats des Gladiateurs ? […] Voulez-vous voir les combats, les victoires, & les triomphes des vertus sur les vices, entrez dans les Seminaires des Ecclesiastiques & dans les Cloîtres des Religieux, & aspice impudicitiam dejectam à castitate, perfidiam casam à fide, sævitiam à misericordia contusam , c’est là où vous verrez avec une extrême consolation, la luxure domtée par la chasteté, la perfidie abbatuë par la bonne foy, la cruauté vaincuë par la misericorde, & la vengeance étouffée par le pardon des ennemies.

95. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IX. Défauts que les Etrangers ont coutume de reprocher à notre Tragédie. » pp. 231-259

Le Tasse cependant ne nous entretient que d’avantures amoureuses, & Homere ne nous entretient que de combats. […] Quichotte, un Chevalier sans amour, est un arbre sans feuilles & sans fruit, un corps sans ame, Quoique bon Chrétien & très dévôt, il étoit si amoureux, qu’avant que de commencer ces combats dont l’occasion se présentoit si souvent, son premier devoir étoit de se recommander à la Dame de ses pensées : ce qui ne nous dispense pas, ajoute gravement D.

96. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V. Le but des auteurs et des acteurs dramatiques est d’exciter toutes les passions, de rendre aimables et de faire aimer les plus criminelles. » pp. 51-75

Un peuple intrépide, grave et cruel, veut des fêtes meurtrières et périlleuses, où brillent la valeur et le sang-froid ; un peuple féroce et bouillant veut du sang, des combats, des passions atroces ; un peuple voluptueux veut de la musique et des danses ; un peuple galant veut de l’amour et de la politesse, un peuple badin veut de la plaisanterie et du ridicule. […] Ses combats, ses maux, ses souffrances le rendent plus touchant encore que s’il n’avait nulle résistance à vaincre.

97. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre VII. Que les Acteurs des Poèmes Dramatiques étaient distingués des Histrions et Bateleurs des Jeux Scéniques. » pp. 145-164

distingue les Gladiateurs, les Comédiens, les Tragédiens, les Histrions, les Mimes et le Cirque, et attribue aux Gladiateurs la cruauté, aux Comédiens les Histoires amoureuses, aux Tragédiens les crimes des mauvais Princes, aux Histrions ou Bateleurs les gestes impudiques, aux Mimes l'imitation des actions les plus honteuses qui doivent toujours être cachées dans les ténèbres, et au Cirque les vaines extravagances des Courses et des Combats.

98. (1579) Petit fragment catechistic « Que les jeux des théâtres et les danses sont une suite de la science diabolique, opérante par philaphtie et amour de soi-même contraire à la foi opérante par charité, fondement de la Cité de Dieu. » pp. 20-26

[NDE] Chapitre au sujet des fêtes : que les jours fériés consacrés à la majesté suprême, nous voulons qu’ils ne soient occupés d’aucun plaisir; ce même jour la scène théâtrale ne réclamera rien pour elle, ni le combat du cirque ou les spectacles pleins de larmes des femmes.

99. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XIV. Que les danses sont aussi défendues les jours des Fêtes par les lois Canoniques. » pp. 76-93

« Il faut bannir, disent-ils, et les comédies, et les combats du Cirque, et toutes les autres choses qui ont été inventées pour la satisfaction sensuelle, afin que l’esprit des Chrétiens s’occupe pendant tout ce jour au culte divin » ;« Omni theatrorum, atque Circensium voluptate per universas urbes earumdem populis denegata, totæ Christianorum mentes Dei cultibus occupentur. » L. 5. c. th. lib. 15. tit. 5.

100. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — DEUXIEME PARTIE. — REGLEMENTS. Pour la Réformation du Théâtre. » pp. 99-116

Qu’on n’objecte pas non plus que les Poètes se trouveront sans ressource, et que leur génie n’aura plus de quoi s’exercer : que leur ôter la seule passion qui est généralement goûtée, c’est vouloir leur imposer un éternel silence ; et que les contraindre à écrire des Pièces de Théâtre sans amour, c’est comme si on voulait forcer des soldats à marcher au combat, après qu’on les aurait désarmés.

101. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 113-155

Le son des violons n’étoit point étouffé par celui des trompettes ; le même équipage traînoit les machines des ballets & les machines de guerre, & dans un même lieu on voyoit les combats où les Francois s’égorgeoient, & les carrousels où les Dames se rejouissoient. […] Aussi la comedie prépare au combat, & délasse des fatigues d’une bataille. […] Ce Prince, fort aguerri dans toute sorte de combats, conserva, comme un grand General, le sang froid dans la mêlée, & fut impénétrable, La Reine vint elle-même renforcer ses troupes, & caressa le Roi de Navarre, jusqu’à lui mettre la main dans le sein & le chatouiller. […] Festins, bals, danses, combats, couremens de bagues, avec une belle comédie sur le sujet de la belle Genieve de l’Arioste qu’elle fit représenter par la Madame d’Angouleme, & par les plus belles Princesses, Dames & Demoiselles de la Cour, qui même la représenterent très bien, & si bien, qu’on n’en vit jamais de plus belle.

102. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189

Un combat de Gladiateurs qui s’égorgent est un mauvais Spectacle en lui-même, parce que l’Homicide est un crime. […] De quelque côté que demeure la victoire, hazardons le combat. […] Le Prince, dites-vous, en décernant un arrêt de mort contre toute personne convaincue de combat assigné, n’a pas remédié au mal. Il a seulement obligé par-là à donner un autre nom à ces sortes de combats, pour éluder ses Ordonnances : ainsi il a compromis son autorité. […] Les querelles ont par conséquent été moins fréquentes, et; les combats presqu’abolis.

103. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre V.  » pp. 129-160

Tout est procédure au Palais, combat chez les militaires, tout est parure ou galanterie chez les femmes, &c. […] On aime ce qui nourrit la corruption du cœur, pardonne t-on ce qui la combat, quoiqu’on sache dans le fonds à quoi s’en tenir ? […] La Chaussée a voulu censurer ce désordre, dans une piece bien faite, & dans les bonnes mœurs : combien a-t il été frondé lui même, pour un drame qui combat le préjugé à la mode ?

104. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre I. De la Pudeur. » pp. 4-35

Nouveau conseil au miroir, nouveau tableau, nouvelle batterie, nouveau plan de campagne, nouveaux combats pour charmer l’ennemi, toujours renaissans. […] Dans le cours ordinaire, elles n’ont ni de grands combats à soutenir, ni de grandes difficultés à vaincre. […] Elle fuit les occasions, & se tient en repos ; mais lui tend-on des piéges, en vient-on à des attentats, l’Agneau devient un Lion, la Tourterelle est une Aigle ; la Poule, de tous les animaux la plus craintive & la plus foible, tout-à-coup courageuse, combat en Amazonne pour défendre ses petits contre l’oiseau de proie.

105. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Fêtes de Théatre. » pp. 95-114

On en vient aux mains ; à entendre le bruit des armes, & les cris des vainqueurs & des vaincus, on diroit que c’est un véritable combat. […] Sur-tout à Nîmes où les belles Arénes qu’on voit encore, sont un monument du goût qu’on y avoit pour les combats sanglants des Gladiateurs.

106. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VIII. Comédie du Tartuffe. » pp. 161-179

Toûjours notre pudeur combat dans ces momens, On trouve à l’avouer toûjours un peu de honte ; On s’en défend d’abord, mais de l’air qu’on s’y prend, On fait connoître assez que notre cœur se rend ; Qu’à nos vœux par honneur notre bouche s’oppose, Et que de tels refus promettent toute chose. […] Tout est scélérat dans cette piece ; on ne combat l’hypocrisie que par des trahisons.

107. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VI. Euphemie. » pp. 129-148

On le prend aujourd’hui sur un ton différent & tres-artificieux ; on fait l’éloge de ce saint état, on en porte la sainteté, les rigueurs à l’excès, pour faire entendre que cette perfection est impraticable ; que ceux qui s’y sont engagés, la plupart malgré eux, par force ou par désespoir, y gémissent sous la haire & le cilice, dans des combats perpétuels, sans pouvoir vaincre les passions qu’ils y ont apportées ; que l’impossibilité de les satisfaire les rend malheureux toute leur vie, & la sainteté de leurs vœux, toujours coupables ; que l’état, tout saint qu’il est, ne fournit pas des moyens suffisans pour éteindre ces feux criminels ; qu’au contraire il en augmente la vivacité par les obstacles. […] Dix ans de désespoir, de larmes, de combats, le temps, la mort, une haire, rien n’a pu n’arracher à se trait ; voilà l’unique Dieu que je sers, que j’adore, à qui je veux offrir mon encens sur l’Autel.

108. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Septième Lettre. De la même. » pp. 73-99

Le Spectacle est un amusement permis de droit divin & de droit humain : il se trouve par-tout dans la nature ; le plus beau de tous est le Ciel lui-même : la majestueuse étendue des mers, la variété des sites & des campagnes, la sombreté des forêts, l’éclat des montagnes de neige, l’émail des prairies, nous en offrent de moins beaux à la vérité, mais plus à notre portée : les Armées, les Combats, les Assemblées, les Fêtes, les Cérémonies des Religions en sont un autre genre plus rapproché de l’homme : enfin, il y a des Spectacles proprement dits, que l’homme social se prépare, qu’il assaisonne de tout ce qui peut flatter cette avidité de voir qui lui est naturelle : les uns consistent en courses, en combats d’hommes & d’animaux, & sont purement matériels ; les autres (& c’est de ceux-ci dont il est question) satisfont la vue par les décorations d’un Théâtre, le jeu des Acteurs, en même-tems que par le Drame ils parlent au cœur & à l’esprit.

109. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XVI. Des périls auxquels on s’expose en allant au bal. » pp. 97-118

Je ne dis rien des emportements, des bruits et des effets malins et étranges que produisent les inclinations, et affections particulières pour les femmes ou filles dans ces lieux ; car tout le monde sait qu’elles sont ordinairement une semence de division, de combats, et de beaucoup d’autres crimes ; et que c’est pour cela que ceux qui fréquentent les bals sont toujours bien armés.

110. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suites des Mélanges. » pp. 68-117

Cette loi ajoute une autre exception en faveur des spectacles où l’on fait combattre les animaux : ce qui regarde les juifs d’Espagne, où l’on donne des combats de taureaux. […] Mais la décision est juste, par une raison toute simple ; c’est que celui qui livre les bœufs au théatre, les chiens, les coqs à de pareils combats, s’expose volontairement à tous les risques, & ne peut se plaindre & demander un dédommagement, si les animaux sont tués ou blessés. Il en étoit de même des esclaves qu’on livroit pour les combats des gladiateurs. […] Ces bizarres réjouissances, le mêlange absurde du tribunal & des tréteaux, sont comme si on donnoit un combat de taureaux dans une fête turque, des habits chinois, des turbans, la coëffure des plumes des sauvages dans une fête italienne.

111. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE V. Eloge de Moliere. » pp. 154-202

Il ne loue en lui que la facilité à faire des vers & à trouver des rimes : Rare & fameux esprit dont la fertile veine, Ignore en écrivant le travail & la peine, Pour que tient Appollon tous ses trésors ouverts, Et qui sait à quel coin se marquent les bons vers, Dans les combats d’esprit savant maître d’escrime, Enseigne moi, Moliere, où l’on trouve la rime. […] Ce sont les fruits d’un cœur religieux & tendre qui combat constamment, tantôt vaincu, tantôt vainqueur, qui tour-à-tour trouve dans sa sensibilité l’attrait de toutes les jouissances, & dans sa délicatesse le principe rigoureux de toutes les privations. De là le combat toujours renaissant du penchant de l’homme contre les plus hautes difficultés de la vertu, l’écueil toujours reproduit des qualités sociales de l’imagination la plus vive, de l’ame la plus tendre, qu’il n’avoit ni la puissance ni le vouloir de rejeter. […] Et ce n’est pas par le malheur de la naissance, de l’éducation, des événemens, que ce monstre combat la vérité.

112. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VIII. Assertions du Théâtre sur le tyrannicide. » pp. 130-174

Mais enfin je me vois les armes à la main : Je suis libre, et je puis contre un frère inhumain… Mais par de vrais combats, par de nobles dangers, Moi-même le cherchant aux climats étrangers… Le ciel, le juste ciel vous devait ce miracle. […] Marchons en invoquant l’arbitre des combats, Et réveillant la foi dans les cœurs endormie, Jusque dans son palais cherchons notre ennemie. […] Ces spectacles renouvellent les combats des gladiateurs, où l’on se faisait un plaisir de voir couler le sang humain. […] Après avoir vu les applaudissements constamment prodigués à tant de pièces régicides, pouvait-on s’attendre à ceux dont on a comblé une tragédie nouvelle qui combat le plus fortement cette morale meurtrière ?

113. (1666) La famille sainte « DES DIVERTISSEMENTS » pp. 409-504

Leur cœur est comme un champ de bataille, où le vice et la vertu se donnent combat ; quelle paix, où la guerre est domestique et perpétuelle ? […] Que ne peuvent pas les tambours et les trompettes avant un combat ? […] On sait assez que dans la corruption du siècle où nous vivons, les mauvaises causes ne manquent point de protecteurs ; mais la vérité qui est toujours victorieuse tire sa plus grande gloire des combats qu’il lui faut rendre. […] Quelques Acteurs s’étaient préparés à représenter une Naumachie ou combat naval : La mer y devait paraître avec tous ses flots et toutes ses richesses : « Isti crastina die habent mare in theatro, et nos habeamus Christum in portu. » Pierre de l’ancre liv. du Prince p. […] Ceux-ci ne se défendent qu’à la fuite, celles-là se présentent quelquefois au combat, et comme des sujets rebelles veulent disputer la victoire avec leur Prince, mais parce qu’elles ne savent pas toujours bien user de leurs armes, à cause que la raison leur manque, elles sont souvent contraintes bon gré mal gré qu’elles en aient de se rendre entre les mains du vainqueur.

114. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE X. Des six parties de la Tragédie, suivant Aristote. Examen de ces six parties dans Athalie. » pp. 260-315

Le Grand-Prêtre qui donne ses conseils à cet Enfant, rassure les craintes de Josabet, ranime la foi d’Abner, excite le courage des Levites, les fait partir pour le combat, regle leurs places, prend une épée pour y aller aussi, est à tout, & malgré tous ses soins, tant de sujets de crainte, tant d’ordres à donner, conserve toujours une ame tranquille. […] Dans l’Interméde du quatriéme Acte quand les Levites partent pour le combat, les Filles pour les animer, chantent, Partez, enfans d’Aaron, partez, &c. […] Ce n’est que dans nos Opéra que nous mettons un combat en Musique, Courage, courage, courage … A moi, compagnons, à moi … Au secours, au secours, au secours … Ah !

115. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Sixième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 40-72

» On peut représenter les effets de la nature, une rivière débordée, des rochers escarpés, des plaines, des forêts, des villes, des combats d’animaux ; mais ces objets, qui ont peu de rapport avec notre être, qui ne nous menacent d’aucun mal, ni ne nous promettent aucun bien, sont de pures curiosités ; ils ne frappent que la première fois, & parce qu’ils sont nouveaux : s’ils plaisent une seconde fois, ce n’est que par l’art heureusement exécuté. […] Tels étaient chez les Anciens le Spectacle des Gladiateurs, les Jeux Olympiques, Circenses & funèbres ; & chez les Modernes, les Combats à outrance, & les Joutes à fer émoulu qui ont cessé.

116. (1607) Conviction véritable du récit fabuleux « letter » pp. 3-26

Vous vous souvenez que tout ce premier jour s’en alla en divers combats de l’Église contre l’Antéchrist, et à quelques autres préparatifs propres à représenter ce qui fut exhibé le jour suivant ; et que le pape n’y fut vu, ni aucune sentence prononcée. […] [NDE] Caveau = cavea, l’amphithéâtre, lieu où se tenaient les combats des gladiateurs.

117. (1768) Observations sur la nécessité de la réforme du Théatre [Des Causes du bonheur public] «  Observations sur la nécessité de la réforme du Théâtre. » pp. 367-379

Le Prélat s’éleve contre les chants passionnés de Lulli, contre les dangers de représenter, même l’amour légitime à cause des circonstances qui l’accompagnent, contre les scandales mêlés aux représentations du Théâtre ; il ramene à son opinion les Peres, les Philosophes anciens, Platon, & même le Philosophe Grec ; enfin il combat la Comédie par la vie sérieuse que commande l’esprit de la Religion.

118. (1733) Theatrum sit ne, vel esse possit schola informandis moribus idonea « Theatrum sit ne, vel esse possit schola, informandis moribus idonea. Oratio,  » pp. -211

Le combat se ranimoit. […] Les conversations, toûjours moins gênées que les écrits, en avoient toute la vivacité ; & même la liberté qui regne dans les cercles, rendoit le combat plus intéressant & plus vif. […] Combats touchans de courage & de pieté, dévoüemens pour la Patrie, & pour tout ce qu’on eut de plus cher, tout se reproduit & se renouvelle en vôtre presence. […] Vous devenez Spectateur & témoin des combats & des palmes de ces saints Athletes. […] qu’on employe le mal même à la guérison du mal, quand il sera de nature à exciter l’horreur, quand il faudra le vaincre, non par la fuite, mais par le combat, non par l’ignorance, mais par l’épreuve.

119. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Troisieme suite du Fard. » pp. 171-194

L’un combat la tentation, l’autre y succombe, ne doit-on pas également se réprocher d’avoir déclaré la guerre, occasionné la victoire, & causé la défaite ? Que sera-ce d’augmenter les rebelles, de donner le signal du combat dans le lieu saint, pendant le saint Sacrifice ; lancer ces traits empoisonnés sur des personnes pieuses, dont on trouble, dont on détruit peut-être la dévotion, sur des personnes qui venoient recevoir les Sacremens, & qu’on en rend indignes, qui entendoient le Sermon, à qui on en fait perdre tout le fruit ; jusques sur des Ministres, dont on profane les fonctions sacrées.

120. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I. Des Parfums. » pp. 7-32

Rome avoit éprouvé une pareille révolution ; les exercices du corps étoient négligés depuis que la scène étoit dominante, on ne voyoit que les combats des gladiateurs & des courses de chevaux ; c’étoient des spectacles qui ne coûtoient rien à la molesse, puisqu’on les faisoient donner par des esclaves qui se battoient ou qui conduisoient les chars. […] La victoire peut-elle être douteuse, lorsque l’on passe du baigneur à la tranchée, de la toilette au combat, des bras de l’Actrice au fer de l’ennemi, comme la plupart de nos militaires plus comédiens que guerriers.

121. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre I. Continuation des Mêlanges. » pp. 7-31

Du paradis terrestre d’où le péché les fit chasser, Gesner paroît encore supposer qu’Eve y conçut son premier né avant son péché : ce qui combat l’universalité du péché originel. […] Ce magistrat, en descendant du tribunal où il a condamné un homme à port, court écouter les bouffonneries d’Arléquin ; cet officier, qui dans un combat vient de voir la terre inondée de sang & jonchée de corps morts, court admirer une danseuse & s’enivrer des graces d’une actrice.

122. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [R] » pp. 447-466

[Il lit :] Baladins ; Combats De Bétes ; Curiosités ; Waux-halls. […] Nos Combats de Bêtes sont une faible image de ceux qui se fesaient sur l’arène des Amphithéâtres Romains.

123. (1687) Instruction chrétienne pour l’éducation des filles « CHAPITRE XIII. Des jeux, des spectacles, et des bals, qui sont défendus aux Filles Chrétiennes. » pp. 274-320

Tous ses travaux, ses fatigues, ses persécutions, ses combats et sa sainteté, ne le peuvent pas délivrer des violences, que cette cruelle passion exerce contre lui, elle ne lui donne ni trêve ni repos, il se jette à deux genoux, il crie miséricordeS. […] Paul, c’est le meilleur moyen de demeurer victorieux dans ce genre de combat si dangereux à la chasteté.

124. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre III. Autre continuation des Mêlanges. » pp. 45-87

Tel étoit chez les Romains le spectacle du Cirque qui faisoit leurs délices & l’horreur des Chrétiens & encore parmi ces combats d’animaux, de taureaux, de chien, de coq, &c : une teinte affoiblie de cette affection barbare. […] Mais l’apologiste a beau faire, l’un ne sauve pas l’autre ; il démontre au contraire la frivolité & la dépravation d’un cœur qui combat la vérité connue. […] Ils se mirent dans la même loge & dans la même posture, attendant quelque huée qui fût le signal du combat.

125. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXIV. Le sentiment, juge plus sûr que le goût. Celui-ci préféré au premier. Pourquoi ? Amour du Théatre, funestes à ses progrès. Honneurs avilis en devenant trop communs. Cabales. Leurs effets, & les moyens qu’on employe pour les éluder.  » pp. 129-150

La suite ordinaire de ces combats divers, c’est la confusion, que la plus exacte police a peine à dissiper.

126. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre I. Du Théâtre des Anciens. » pp. 2-24

Ces Peuples, toujours frappés du bruit des armes, & des exercices Militaires, chercherent dans leurs amusemens même, des images qui entretinssent leur ame dans la chaleur, dans cette situation fiere & un peu sombre qu’inspire l’horreur des combats.

127. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien cinquieme. Le danger de la Comedie en particulier, decouvert par le R. P. F. Guilloré de la Compagnie de Jesus. » pp. 67-79

Mais comme vous pourriez vous retrancher, en me disant deux choses, & que ces pieces ne se joüent pas tous les jours, pour soüiller toûjours le theatre, & que toutes les personnes qui ont plus de Christianisme, ont coûtume de s’en abstenir ; je vous l’accorde, quoy que cela se pourroit assez disputer : Laissons donc ce theatre infame & libertin, pour vous mettre hors de combat : Mais revenons aussi à ce theatre, dont j’ay tantôt parlé, qui ne respire que l’air de l’amour, qui en enseigne si delicatement tous les leçons, & que vous voudriez bien justifier, disant que des bouffonneries impies ne s’y voyent point ; or sachez, que celuy-cy n’est gueres moins dangereux que l’autre.

128. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre VI. De ce qu’un Poète dramatique doit sçavoir pour être en état de travailler dans le nouveau genre. » pp. 142-158

Je démêle pourtant sans peine que l’amour propre livre dans son cœur un furieux combat.

129. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [C] » pp. 391-398

Les Stances tenaient à-peu-près la place des Chœurs : mais Corneille, à chaque pas fesait des découvertes : bientôt il n’y eut plus de Stances ; la Scène fut occupée par le combat des passions nobles ; les intrigues, les caractères, tout eut de la vraisemblance ; les unités reparurent, & le Poème Dramatique eut de l’action, des mouvemens, des situations, des coups-de-Théâtre : les évènemens furent fondés, les intérêts ménagés, & les Scènes dialoguées.

130. (1665) Lettre sur les observations d’une comédie du sieur Molière intitulée Le Festin de Pierre « APOSTILLE » pp. 33-57

Comme la foule est grande aux pièces de Monsieur de Molière, et que c’est un témoignage de leur mérite, l’Observateur, qui voit bien que cela suffit pour le faire condamner et qui combat autant qu’il peut ce qui nuit à son dessein, dit que la curiosité y attire des gens de toutes parts, mais que les gens de bien les regardent comme des prodiges et s’y arrêtent comme aux éclipses et aux comètes.

131. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre II. Le métier de comédien est mauvais par lui-même, et rend infâmes ceux qui l’exercent. » pp. 15-28

Ces grands et superbes spectacles, donnés sous le ciel, à la face de toute une nation, n’offraient de toutes parts que des combats et des victoires, des prix et des objets capables d’inspirer aux Grecs une ardente émulation, et d’échauffer leurs cœurs de sentiments d’honneur et de gloire.

132. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Du Fard. » pp. 143-168

Les bergeres ne se fardent pas, le fard est plus recherché que l’or & les diamans, qui ne sont que riches, & ne donnent point la beauté ; les fleurs qu’une bergere cueille dans un champ voisin, se mettent tout naturellement dans les cheveux, & sur son sein, sans les faire passer par l’alambic ; une bergere n’est pas chimiste, cette image combat son art. […] Je suis perdu , disoit-il, si je ne suis Empereur, il vaut autant mourir dans un combat que de mourir ruiné par des créanciers.

133. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IIbis. Autre suite du Fard. » pp. 61-89

Dans les troupes le luxe fait une seconde armée, plus embarrassante que celle qui combat. […] Tous les voyageurs rapportent que les Sauvages de l’Amérique se barbouillent le visage quand ils vont au combat ; non seulement pour faire peur à l’ennemi par les figures hydeuses qu’ils y peignent, mais encore pour lui cacher la paleur & les mouvemens que la crainte du péril pourroient y occasionner.

134. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE I. De l’Amour. » pp. 4-29

Le Cirque a mille occasions favorables, l’amour combat sur l’aréne avec les Athlètes, en voyant les blessures des autres, il s’est trouvé lui-même blessé, & le trait qu’il a vu voler a percé son sein : Sæpe puer Veneris pugnavit arenâ, & qui spectavit vulnera vulnus habet. […] Tout combat dans le lieu des passions ; qui en obtiendra le prix, ou plutôt qui n’en sera pas la proie ?

135. (1822) De l’influence des théâtres « [De l’influence des théâtres] » pp. 1-30

Des gémissements remplacent les chants joyeux de l’oiseau de Lubin 16, et des incendies, des combats et des pillages se renouvellent chaque soir sur le terrain où la Vigne d’amour 17 charmait jadis leurs pères… Pauvres gens ! […] Pour la moindre chose, un apprenti provoque un chef de travaux ; on ne voit guère plus que dans les carrefours et dans les halles, de ces combats fameux !

136. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

Il semble, en effet, assez difficile de concilier ce qui tient uniquement aux plaisirs et favorise presque toujours les passions, avec la pureté d’une morale austère qui les combat si puissamment. […] Mais, non content de conserver entre le souverain et les sujets, cette heureuse harmonie d’où résulte la félicité publique, l’orateur chrétien combat encore les passions qui en ruinent les fondements. […] Mais si l’orateur chrétien combat avec tant de succès les passions humaines, que ne lui devons-nous pas de reconnaissance et de vénération pour les consolations réelles que nous offre son ministère dans les événements les plus douloureux de la vie ? […] La débilité de ses forces ne saurait même le rendre totalement étranger à ses nobles fonctions : s’il est dans l’impuissance de soutenir les fatigues du combat, par ses écrits lumineux, il enseigne, aux autres le secret d’y triompher. […] Tant il est vrai que rien n’est plus calme et plus doux qu’un guerrier français après la victoire : soit pendant, soit après le combat, il est toujours au champ de l’honneur.

137. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XX. Suite des prétendus talents du Comédien & de la Déclamation théatralle. » pp. 63-85

Comment les expressions d’un Poëte, qui peint le combat de divers sentimens, seront-elles mieux connues du Comédien que de lui-même ?

138. (1680) Entretien X. Sur la Comédie « Entretien X. sur la Comedie » pp. 363-380

Laissons donc ce Théatre infame & libertin, pour vous mettre hors de combat : Mais revenons aussi à ce Théatre, dont j’ay tantôt parlé, qui ne respire, que l’air de l’amour, qui en enseigne si délicatement toutes les leçons, & que vous voudriez bien justifier, disant que des bouffonneries impies ne s’y voyent point ; or sçachez, que celuy-cy n’est gueres moins dangereux, que l’autre.

139. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre IX. Que les Acteurs des Poèmes Dramatiques n'étaient point infâmes parmi les Romains, mais seulement les Histrions ou Bateleurs. » pp. 188-216

propre, parce qu'ils y ont été célébrés les premiers ; et cette intelligence résulte des termes de la Novelle de Justinien qui y est conforme ; et de ce que les uns et les autres de ces Empereurs conjoignent ces Jeux avec les Combats de l'Arène, où la cruauté régnait comme l'impudence aux Jeux Scéniques, et sans que l'on y lise un seul mot concernant les Poèmes Dramatiques.

140. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XVII. Que les danses sont condamnées dans l’Ecriture, et par les Pères. » pp. 119-141

« Les sauterelles ont été produites de la fumée du puits et de l’abîme, et sont montées sur la terre. » Et un peu après, « Et ces sauterelles sont semblables à des chevaux préparés pour le combat, et elles ont des couronnes, qui semblent dorées, sur leurs têtes. » Il conclut enfin que dans le bal se trouve la pompe du siècle, le feu de l’impureté, la superbe et la vaine gloire, et que les hommes par conséquent y deviennent ennemis de Dieu.

141. (1777) Des Spectacles « Des Spectacles. » pp. 75-92

Il est certain que les personnes les plus vertueuses, durcies, pour ainsi dire, dans les plus longs travaux de la pénitence, aguerries après tant de combats, et accoutumées à vaincre, n’oseraient s’exposer à un tel péril de crainte d’être vaincues.

142. (1692) De la tragédie « De la tragédie ancienne et moderne. » pp. 148-162

A Sparte et à Rome, où le public n’exposait à la vue des Citoyens que des exemples de valeur et de fermeté, le peuple ne fut pas moins fier et hardi dans les combats, que ferme et constant dans les calamités de la République.

143. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VIII. » pp. 131-157

On dira peut-être, ajoute ce Pere, que cette défense ne regarde que les Pécheurs publics à qui on refusoit les recréations les plus innoncentes ; mais je vous assure que l’éloignement des Spectacles est un preservatif nécessaire à quiconque est jaloux de conserver son innocence : si Dina n’étoit point sortie de la tente de Jacob, son pere, sa pudeur n’eût point eu de combat à soutenir ; une vaine curiosité la fit entrer dans la Ville de Sichem, pour y voir les femmes du pays, elle fut malheureusement rencontrée par le jeune Prince, & cette fatale entrevûe causa la ruine de tout un peuple & de sa propre vertu.

144. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VII. Sentimens des Prédicateurs. » pp. 168-180

on désire de douter, on doute ; on perd la foi, on devient ennemi de la vérité, on la combat ; on ne peut souffrir les Prédicateurs & les exercices de piété, on ne goûte que la dissolution ; on abandonne les sacremens, ou on les profane ; on se moque des choses saintes, &c.

145. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE XI. Les Grecs ont-ils porté plus loin que nous la perfection de la Tragédie ? » pp. 316-335

Obligé de fournir quatre Piéces, pour être Représentées de suite dans les jours destinés aux Combats poëtiques, il avoit travaillé pour que ces Piéces fussent admises dans le nombre de celles qui seroient jouées, & une Piéce quoique couronnée, pouvoit ne plus paroître sur le Théâtre.

146. (1579) De l’Imposture et Tromperie « Livre premier. Des jeux et autres observations séculières retenues de l’ancien Paganisme. Chapitre 22. » pp. 101-107

Au 16e siècle, ‘eschez’ est une variante de “eschec” et se réfère aux jeu d’échecs ; le mot signifierait ici met en échec, combat.

147. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « Résumé et moyens de réformation. » pp. 105-200

Comme il serait possible, si on ne les arrêtait dans l’ardeur du zèle qui les emporte, qu’ils trouvassent aussi matière à faire un Tartufe de bravoure ou de vaillance, et qu’ils fissent de grands efforts pour nous prouver, en nous donnant cela aussi comme bien peu naturel, peut-être comme abominable, qu’un bon nombre des guerriers auxquels ils doivent le repos dont ils jouissent dans leurs méditations, ne courent pas si intrépidement aux combats, n’exposent pas leur vie par le plus pur amour de la patrie ; mais que, semblables à Dervière, qui est bienfaisant pour avoir une place, ils sont courageux et vaillants, ils s’exposent par le désir et l’espoir d’obtenir des récompenses. […] Marguerit a donné l’exemple récemment dans les combats qu’il a livrés aux administrateurs de la caisse de Lafarge.

148. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VII. Histoire des Cas de Conscience. » pp. 159-189

Les libertins se moquent des inutiles efforts d’un frivole Apologiste, dont la foiblesse confirme la vérité qu’il combat. […] Pour marquer sa reconnaissance à l’Empereur, il fit bâtir, non à Jérusalem, il n’auroit-osé, mais à Berite, ville de Syrie un théatre & un amphithéatre, donna des concerts de musique, espece d’opéra où parurent 1400 hommes, partagés en deux troupes qui donnerent l’affreux spectacle d’un combat si sanglant qu’il n’y en resta aucun en vie.

149. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VII. Autre suite de diversités curieuses. » pp. 173-202

Elle entend une prétendue Héroïne qui après un détial artificieux de ses prétendus combats, avoue sa défaite & s’en applaudit, l’avoue à son vainqueur même ; s’en fais un mérite, & jure d’y persévérer. […] Quelquefois les mascarades représentent un combat, un tournois, une foire, un mariage ; d’autres fois un trait d’histoire, les Jeux Olimpiques, les Bacchanales, les Gladiateurs, un Triomphe.

150. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IV. Du Conquérant de Sans-souci. » pp. 88-120

L’acteur derriere les coulisses laisse les armées françoises qui comptoient sur lui & agissoient avec lui, à la discrétion des troupes allemandes, qui les auroient taillées en pieces, si le Maréchal de Bellisle ne l’eut déviné, donné promptement avis à l’armée de sa défection, &, de concert avec le Maréchal de Broglie, n’eut sauvé, par un combat désespéré & une retraite honorable, la plus grande partie des troupes. […] Cette guerre est une suite ennuyeuse de combats, de sieges, de villes bâties ; brûlées, de paix, de treves, d’infractions pendant deux cens ans.

151. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE I. Du sombre pathétique. » pp. 4-32

Il combat l'enfer et l'éternité : « Ce Dieu qui nous créa, qu'on ne peut trop chérir, Comme un sombre tyran verrait avec plaisir L'aiguillon des douleurs déchirer son image, Une éternelle nuit détruire son ouvrage !  […] qu'il est dur de feindre, de cacher ses combats, son infidélité !

152. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE III. Est-il à propos que les jeunes gens aillent à la Comédie ? » pp. 55-83

Lorsque les jeunes Etudiants avaient fini leur cours d'étude et devaient passer au rang des maîtres, ce que nous appelons passer Docteur, on les menait en cérémonie au bain, où se trouvaient, d'un côté les maîtres pour les prendre et les agréger à leur corps, et de l'autre leurs condisciples, qui faisaient semblant de s'y opposer, comme ne voulant pas perdre un camarade qui leur faisait honneur ; ce qui formait une espèce de combat qu'ils appelaient eglistræ, où les maîtres devenaient enfin vainqueurs, emmenaient le candidat, le couvraient de riches habits, le promenaient en triomphe dans la ville, et le faisaient monter sur le théâtre public pendant la représentation, pour recevoir les éloges et les applaudissements des spectateurs. […] En exerçant mon ministère, qui combat toutes les passions, je ne puis me défendre de la vaine gloire, surtout en parlant devant le Roi ; comment des enfants se préserveront-ils d'une vanité si naturelle ?

153. (1762) Apologie du théâtre adressée à Mlle. Cl… Célébre Actrice de la Comédie Française pp. 3-143

Cet Auteur, ingénieux d’ailleurs Philosophe aussi aimable, qu’Écrivain Élégant, nous permettra de lui faire observer, & ce sans que celui qu’il combat puisse en tirer aucun avantage, que le rolle de Copiste est mercenaire & machinal, captif dans son jeu, & nécessairement froid dans son caractére. […] D’ailleurs à examiner le Jeu en soi, c’est un combat assidu d’attention, que le talent, ou l’habitude, si vous voulez, sçait rendre plus léger ; mais cesse-t-il néanmoins ce combat, d’être un ouvrage ?

154. (1600) Traité des Jeux comiques et tragiques « [Traité] » pp. 3-62

Si quelqu’un voulait remettre en usage, les combats des gladiateurs, et autres tels furieux ébats des Païens ; on l’estimerait, ou furieux, ou Païen : Cependant on ne considère pas, que les premiers Chrétiens, abhorraient autant les uns, que les autres : Témoin TertullienDe habit. mul. ad finem. […] de , qui met en même rang, la cruauté du sable, c.à.d. les combats des gladiateurs, et la vilénie des Scènes, c.à.d. des Jeux Comiques ou Tragiques, qui se jouaient aux Théâtres ; lesquels n’étant que de gazons, du commencement, que l’on mettait les uns sus les autres, pour voir plus à l’aise, devinrent puis après de marbre, et enfin furent couverts et revêtus d’or ; l’équipage, et tous les instruments qu’y étaient nécessaires, d’or semblablement, avec des voiles de pourpre, parsemés d’étoiles d’orDio Cass. in Ner. […] Autol. li. 3 ea , qu’il ne leur était pas seulement permis de regarder les combats des gladiateurs, ni autres jeux des Païens, et qu’ils ne le pouvaient sans se polluer par cette contagion.

155. (1772) Spectacles [article du Dictionnaire des sciences ecclésiastiques] « Spectacles. » pp. 150-153

La premiere, qu’il l’a composé à la persuasion du Pape Benoît XIV. dont les lumieres sont connues de toute l’Europe ; la seconde, que le même Pape a donné le premier janvier de l’an 1748, une déclaration authentique, par laquelle il proteste à tout le monde qu’il ne tolere les spectacles qu’à regret ; la troisieme, que le même Pape encore combat les spectacles dans ses différens ouvrages.

156. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 2. SIECLE. » pp. 81-106

Il est vrai que nous ne trouvons pas dans la sainte Ecriture cette défense en termes exprès: vous n'irez point au Cirque, vous n'assisterez point aux Comédies, vous ne serez point spectateurs des combats des Athlètes, ou des Gladiateurs: comme il est dit en termes formels.

157. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 4. SIÈCLE. » pp. 120-146

Si par l'ouïe toute seule on pouvait    entrer dans le Royaume du Ciel, et dans la vie éternelle sans peine, et sans travail, ceux qui se divertissent aux Spectacles du Théâtre, et ceux qui mènent une vie impudique y auraient bonne part : Mais on ne va au Ciel que par des travaux, et par des combats, parce que le chemin qui y conduit est étroit, pénible et fâcheux; c'est dans ce chemin rude qu'il faut marcher, et souffrir beaucoup de peines et d'afflictions pour entrer dans la vie éternelle.

158. (1690) Entretien sur ce qui forme l’honnête homme et le vrai savant « VII. ENTRETIEN. » pp. 193-227

C’est comme s’il disait que le métier de la guerre l’emporte sur tous les autres, parce que dans le temps des combats les hommes agissent comme des bêtes farouches, au lieu que dans la paix ils font usage de leurs lumières naturelles.

159. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « La criticomanie. » pp. 1-104

Il aurait mieux valu aussi leur rappeler que de bons parents, avant de se révolter et d’en venir à des extrémités fâcheuses contre leurs enfants ingrats et dénaturés, souffrent long-temps, meurent quelquefois de chagrin ; que de bons enfants, qui ont moins droit d’exiger, ne sont pas obligés à moins de combats et d’égards pour leurs parents indifférents et injustes, dont, au reste, l’insensibilité ne résiste pas toujours aux efforts constants de la tendresse, ou du respect filial ; et que probablement leur père se souviendra enfin qu’ils sont ses enfants, s’ils n’oublient pas qu’il est leur père ; et puis ajouter que si, en attendant que l’amour paternel se réveille dans son cœur, ils se trouvent dans le besoin, alors ils doivent penser qu’appartenant à un père disgracié de la nature, il est raisonnable qu’ils s’assimilent aux enfants d’un père disgracié de la fortune, et suivent les exemples qu’ils en reçoivent de se servir soi-même, de se contenter de peu, de ne pas désirer de superflu, de travailler s’il le faut, se rendre utile aux autres, tirer parti de ses talents et de son industrie ; ou de se jeter dans les bras de sa famille, de ses amis, invoquer leur appui. […] Il est possédé d’une passion folle, à la vérité ; mais il la combat, il en triomphe en homme vertueux.

160. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 37-67

On fait tout-à coup éclore dans son camp, une jeune Indienne qu’il n’a jamais vue ; le voilà subitement amoureux, au milieu du tulmute du camp, des préparatifs du combat, des dangers de la defaite ; un trait des beaux yeux de l’Indienne, perce son foible cœur, il quitte tout pour lui conter des fadeurs. […] Le plaisir d’un pareil spectacle est inhumain & impie, les chrétiens, dit Minutius Felix, ne se plaisent point aux combats des gladiateurs, ne vont point à la comédie, ne se trouvent point au fêtes prophanes, ne se parfument point, ne se couronnent point de fleurs, & c.

161. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE V. De la Parure. » pp. 107-137

Henri IV, son successeur, qui rétablit la France & en mérita toute la tendresse, avoit été dans son enfance nourri avec du pain bis & des gousses d’ail, manquant souvent de linge, allant au froid & au chaud, nuds pieds & nue tête, avec les gens de la campagne ; actif, infatigable, méprisant la mollesse & le luxe, dédaignant le faste & la parure, ne connoissant aucun danger, se jetant au milieu des ennemis dans les combats, à travers une forêt de lances, familier, populaire, compatissant, attentif à tous les besoins des peuples. […] Un soldat défend la patrie, & combat l’ennemi : l’Amazonne déclare la guerre à ses concitoyen., & les blesse mortellement.

162. (1671) La défense du traité du Prince de Conti pp. -

, de ce qui regarde les combats qui ensanglantent la campagne, passons à ceux qui se font dans les villes : c’est-à-dire, parlons des Théâtres, dont on a fait souvent un champ de bataille ; car ayant été inventés pour le culte des Dieux, et pour le divertissement des hommes ; ils ont corrompu la pureté des plaisirs de la paix ; et ont déshonoré la religion par le sang des citoyens que les spectacles monstrueux de la Scène y font répandre. » Pour ce qui regarde les jeux des Gladiateurs, et les autres combats sanglants, la peinture que Sénèque en fait est si horrible, qu’il n’y a point lieu de douter qu’il ne croyait pas que ces spectacles pussent faire une des plus solennelles parties de la Religion. […] , aujourd’hui par hasard au Spectacle qu’on représente à midi, pour y voir les Jeux, pour entendre quelque bon mot, et pour y trouver quelque divertissement plus agréable que le combat sanglant des gladiateurs ; Mais j’y ai trouvé tout le contraire de ce que je pensais. Tous les combats précédents que j’avais vus, étaient pitoyables, et dignes de compassion en comparaison de ceux-ci : car on ne s’amuse plus à des bagatelles. […] Que les combats de la prose, et de la poésie servaient d’aiguillon aux beaux esprits ; et qu’un juge ne perdrait rien de sa gravité pour donner quelques heures de récréation aux voluptés honnêtes et permises. […] Et certes s’il s’en faut rapporter aux fables, les Dieux n’ont pas manqué de guerre ; ils ont donné des combats, non seulement comme on le voit dans Homère, lorsque deux armées ennemies avaient chacune des Dieux dans leur parti ; mais lorsqu’ils ont pris les armes pour eux-mêmes contre les Titans, et les Géants.

163. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. — NOTICES. PRÉLIMINAIRES. » pp. 2-100

On la vit éprise de combats d’athletes, de courses de chevaux, enchantée d’ouvrages de marbre, d’ivoire, de bronze, de tableaux ; courant tantôt à un concert de Musique, tantôt à un Spectacle touchant6. […] Si l’on ose prostituer les Grands de Rome au Théatre, sous prétexte d’exercer l’Eloquence & la Poésie ; que leur reste-t-il, sinon de se montrer nuds, armés d’une ceste, & de substituer ces combats aux armes & à la guerre. […] Le mal peut servir de remede, quand il est de nature à exciter l’horreur, & qu’il faut le vaincre par le combat.

164. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE V. Du Mensonge. » pp. 100-113

Tout mensonge est un péché : il offense les perfections de Dieu, sa sagesse qui voit la vérité, sa justice qui hait la tromperie, sa providence qui établit la bonne foi : il combat les intérêts du prochain, trouble son repos, se joue de sa crédulité, abuse de sa confiance.

165. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [B] » pp. 380-390

On ne fut pas longtemps à s’apercevoir que le talent de censurer le vice, pour être utile, devait être dirigé par la vertu ; & que la liberté de la Satyre accordée à un malhonnête-homme, était un poignard dans les mains d’un furieux : mais ce furieux consolait l’envie : voila pourquoi dans Athènes comme ailleurs, les Méchans ont trouvé tant d’indulgence, & les Bons tant de sévérité : témoin la Comédie des Nuées ; exemple mémorable de la scélératesse des envieux, & des combats que doit se préparer à soutenir celui qui ose être plus sage & plus vertueux que son siècle…

166. (1671) Lettre d’un ecclésiastique à un de ses Amis « letter » pp. 472-482

Pour nous, jouissons de la vraie liberté des enfants de Dieu, élevant notre esprit à la contemplation de ce que notre Seigneur a opéré sur la terre pour notre salut, de la majesté foudroyante avec laquelle il paraîtra à la fin des siècles, pour juger nos justices et nos péchés, et pour rendre à un chacun selon ses œuvres : et des récompenses éternelles qu’il a préparées dans le ciel à ceux qui auront consommé leur course, combattu le bon combat, et conservé jusques à la mort la fidélité qu’ils doivent à leur souverain Maître.

167. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IV. Les spectacles inspirent l’amour profane. » pp. 32-50

Ces doux et invincibles penchants de l’inclination, ainsi qu’on les représente, c’est ce qu’on veut faire sentir et ce qu’on veut rendre aimable : c’est-à-dire, qu’on veut rendre aimable une servitude, qui est l’effet du péché, qui porte au péché ; et on flatte une passion qu’on ne peut mettre sous le joug que par des combats qui font gémir les fidèles, même au milieu des remèdes.

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