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141. (1675) Traité de la comédie « XXIX.  » p. 323

Les Pères blâment comme une témérité dangereuse la conduite de ceux qui n'étant pas encore bien affermis dans l'amour de Dieu, s'emploient avec trop d'ardeur dans les bonnes oeuvres extérieures sous prétexte de charité; parce qu'il est difficile que l'esprit ne se dissipe beaucoup dans ces exercices : « In terrenis quippe actibus, dit saint Grégoire, valde frigescit animus, si necdum fuerit per intima dona solidatus.

142. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379

Qu’un Père, un Tuteur, préservent une Jeune-personne des piéges que lui tendent sans cesse d’adroits séducteurs, n’ont-ils pas raison ? Arrive-t-il souvent qu’un Père mourant laisse à un Tuteur étranger, tout pouvoir sur sa Fille, & que ce vieux Tuteur forme le dessein de la contraindre à l’épouser ? […] Les sociétés sont aggrandies ; les familles multipliées, n’ont pourtant qu’un Chef : il faut que le centre de réunion soit plus marqué, pour fraper de loin les membres épars : l’appareil augmente : les notions simples d’un Dieu père des hommes, parlant à tous le même langage, commencent à s’obscurcir ; on croit que le Directeur de la Peuplade le voit de plus près : cet homme, fils de l’aîné des frères d’une nombreuse famille, cesse d’être le Père de son Peuple ; il commence à regarder les plus éloignés comme des étrangers. […] Le Père, ou le restaurateur de la vraie Tragédie, donna le Menteur, première Comédie française raisonnable : un seul homme devint ainsi le Père du Théâtre dans les deux genres. […] au-dessus de leurs propres Pères ?

143. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « II. Point. » pp. 201-218

Quant aux indécences et aux libertés de l’ancien théâtre contre lesquelles on ne trouve pas étrange que les Saints Pères se soient récriés, je dirai encore à notre confusion que les tragédies des anciens Païens surpassent les nôtres en gravité et en sagesse, ils n’introduisaient pas de femmes sur la Scène, croyant qu’un sexe consacré à la pudeur ne devait pas ainsi se livrer au public, et que c’était là une espèce de prostitution, j’avoue qu’il y avait souvent de l’idolâtrie mêlée et que leurs pièces comiques poussaient la licence jusqu’aux derniers excès, mais les nôtres sont-elles fort modestes, ce que vous appelez les farces n’a-t-il rien qui alarme les oreilles pudiques ? […] Ces choses portent leur condamnation avec elles, c’est contre cette dissipation, cette perte de temps prodigieuse, tout ce jeu de passions qui en produisent de pareilles, à ces larmes arrachées par leur vive image, cette impression contagieuse de nos maladies, ces parures, ces chants efféminés, ces yeux pleins d’adultères, cet enchantement du spectacle, cette agitation violente d’un cœur qui doit être le sanctuaire de sa paix, ces éclats de rire si peu convenables à des Chrétiens qui sont captifs sur le bord des fleuves de Babylone, et doivent attendre à tout moment la décision de leur sort éternel, en un mot tout cet amas de périls que les théâtres réunissent dont un seul est suffisant pour perdre une âme dans l’état de faiblesse où le péché de notre premier Père nous a réduits. […] Voilà ce que la passion de la comédie objecte de plus fort pour sa justification, ce que j’y ai répliqué doit vous en faire sentir la faiblesse, et conclure avec moi que le théâtre est une source de désordres dont ceux qui ont soin de leur salut doivent s’éloigner, et s’ils sont chargés de celui des autres tels que les Pères de famille, le leur interdire absolument, que ceux qui n'ayant pas connu ces dangers y ont été quelquefois par le passé, prient le Seigneur de ne se point souvenir de leur ignorance, et que tous jurent aujourd’hui un divorce éternel avec toutes ces assemblées mondaines et profanes, dites, avec le Sage, « j’ai estimé le ris une erreur, et j’ai dit à la joie pourquoi me trompes-tu »Eccli. 2.

144. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « Approbation des Docteurs »

Approbation des Docteurs Le but que s’est propose l’Auteur du Livre qui porte pour titre, Histoire et Abrégé des Ouvrages Latin, Italien et Français, qui ont paru dans ce Siècle, pour et contre la Comédie et l’Opéra, est de détruire les raisons de ceux qui croient ces Spectacles permis, et d’appuyer celles de ceux qui les condamnent ; ce qu’il fait par des réflexions solides tirées de l’Ecriture des Pères, et de la conduite de l’Eglise dans tous les temps.

145. (1749) Maximes pour se conduire chrestiennement « Des Plaisirs, et en particulier des Spectacles. » pp. 233-248

Mais il n’en est pas moins vrai, poursuit ce Père, que c’est, en soi-même, une occasion, et même une occasion prochaine de péché. […] Cyprien ajoute : Dans ces spectacles publics, personne n’est pour vous une occasion de chute ; mais vous l’êtes peut-être vous-même pour autrui : et vous serez responsable, dit ce Père, de la perte de ceux que vous aurez fait tomber.

146. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE IV. Deux conséquences que les Pères de l’Eglise ont tirées des principes qui ont été établis ci-devant. » pp. 82-88

Le but que se sont proposés les Saints Pères dans les instructions qu’ils donnaient à leurs peuples, a toujours été la réformation des mœurs. […] Enfin on doit conclure que la Comédie est un plaisir contraire aux bonnes mœurs, aux règles de l’Evangile, aux décisions de l’Eglise, aux sentiments des Saints Pères, de tous les Auteurs Ecclésiastiques, de tous les gens de bien qui ont une piété solide, et que même elle est contraire aux sentiments des honnêtes Païens, comme on l’a fait assez voir.

147. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « FRAGMENT D’UNE LETTRE A ME. DE ****. SUR LES SPECTACLES. » pp. 82-92

Le goût seul devrait être le conseiller des talents ; il serait à souhaiter qu’il fût toujours le père de la critique, et que le fiel et la noirceur n’en composassent pas autant de satires empoisonnées. […] [NDE] Radamiste et Zénobie, tragédie de Crébillon père, représentée pour la première fois en 1711.

148. (1824) Un mot à M. l’abbé Girardon, vicaire-général, archidiacre, à l’occasion de la lettre à M. l’abbé Desmares sur les bals et les spectacles, ou Réplique à la réponse d’un laïc, par un catholique pp. -16

Vous prétendez que j’ai voulu faire des dupes, lorsque j’ai avancé que les pères y avaient dansé ; vous trouvez trop fort de faire danser des vieillards de soixante-dix et quatre-vingt ans, vous comparez avec malice les pères du concile « aux impotens que renferment les hôpitaux des deux hémisphères » et vous croyez triompher en assurant que je n’ai pas la moindre idée de la manière dont les conciles étaient composés. […] Quant au concile de Trente, si des auteurs ont écrit qu’on avait donné un bal à Philippe II, que ce bal fut ouvert par le cardinal Hercule de Mantoue et que les pères y dansèrent avec décence et gravité, c’est qu’ils avaient à ce sujet d’assez bons renseignemens.

149. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE VI. Où l’on examine si le Bal public proposé par M. Rousseau ne serait pas plus préjudiciable aux mœurs de Genève, que le spectacle qu’il proscrit. » pp. 211-224

Vous voulez que les pères et mères aient à leur tête un Seigneur Commis, et que tous ensembles composent un Aréopage pour juger de la modestie et de la danse des jeunes gens ; mais ne craignez-vous pas la prédilection des pères et mères pour leurs enfants ? […] Un ivrogne est ordinairement brutal, imbécile, opiniâtre, hébété, mauvais Mari, mauvais Père, négligent, paresseux, très peu propre à remplir les devoirs de l’hymen, et cette cordialité apparente que vous préconisez tant, n’est qu’une indiscrétion accidentelle, dont il se repent ordinairement le lendemain de sa débauche.

150. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre IX. Sentiments de S. Ambroise. » pp. 200-211

Il n’y a pas d’apparence qu’Ambroise, qui avait passé sa vie dans le plus grand monde, qui n’était pas même baptisé quand il fut élu Evêque, ne connût parfaitement les spectacles, et n’y eût souvent assisté, qu’il n’en eût même donné, aussi bien que son père. […] Il est encore certain que la scène était alors très épurée : les Empereurs Chrétiens en avaient banni l’idolâtrie et la licence, le Gouverneur de Milan (la Ligurie) ni son père ne l’auraient pas souffert dans leur gouvernement, et le crédit que ce Saint eut sur l’esprit de cinq Empereurs, dont trois l’appelaient leur père et ne se conduisaient que par ses avis, ne permet pas de douter que le théâtre de son temps ne pût aussi bien que le nôtre, se servir, pour l’autoriser, du spécieux prétexte de la prétendue réforme.

151. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre III. Origine des Théâtres. » pp. 22-49

Delà l’invention des paroles & du dialogue dans les Piéces ; il me semble voir chaque père de famille, le front couronné de pampre & de lierre, assister à ces jeux naïfs, marquer les entre-Actes, ou la fin des Scènes, par d’amples libations du divin jus de la treille ; & applaudir en bégayant, aux rustiques plaisanteries de leurs Drames naissans. […] de la Chaussée, & au Père de famille, tout ce que je viens de dire ne paraît plus hazardé. […] Les Siciliens soutiennent, il est vrai, que la Comédie naquit à Siracuse, & qu’un certain Epicharmus en fut le père, & sçut la polir. […] On regarde Jodelle comme le Père de notre Theâtre ; ce Poète vivait l’an 1552.

152. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Riccoboni. » pp. 4-27

Tel est l’Avare de Moliere, l’une de ses bonnes pieces ; l’avarice, l’usure, les amours d’un vieillard y sont tournées en ridicule, c’est un bien ; mais un fils qui insulte son père, une fille qui souffre dans sa maison son amant déguisé en valet, cet amant qui flatte les passions de son futur beau-pere pour le tromper, ce sont des rôles scandaleux, qui demeurent impunis, & qui réussissent ; ils font sur l’esprit des jeunes gens les plus funestes impressions ; ils doivent la faire proscrire ou corriger. […] Le Cid a de grandes beautés, mais ce ne sont pas celles dont je voudrois faire usage sur la scène ; je n’adopterois jamais une passion comme celle de Chimène & de Rodrigue, & ne permettrois pas à l’amant de tuer le père de sa maîtresse, ni à la maîtresse d’épouser ensuite son amant. […] Deux frères amoureux de la fiancée de leur père ! […] Pour y réussir, on trompe le père de la fille, on lui fait signer un contrat de mariage, lui laissant croire que c’est un papier de procédure. […] Nous avons en petit ce que nos pères avoient en grand, mais diversifié selon le génie des peuples : courses de taureaux en Espagne, & de chevaux à Rome, combats des bêtes en Angleterre, gladiateurs en Allemagne, lutteurs athlètes en Toscane, sur-tout des théatres par-tout, moins vastes à la vérité, mais en plus grand nombre, plus amusans, plus diversifiés, & des représentations incomparablement plus fréquentés qu’à Athènes & à Rome.

153. (1687) Instruction chrétienne pour l’éducation des filles « CHAPITRE XIII. Des jeux, des spectacles, et des bals, qui sont défendus aux Filles Chrétiennes. » pp. 274-320

Tous les Pères ont admiré la parole de cet Empereur Païen, qui croyait avoir perdu le jour, quand il l’avait passé sans faire aucune bonne action ; et les Chrétiens auront si peu de Foi, que de perdre inutilement le temps, que J. […] Saint Cyprien, qui est celui de tous les Pères, qui a mieux traité du jeu, dit que c’est un crime et une honte à un Chrétien de s’y occuper entièrement. […] Pères qu’il y en a fort peu qui y regardent de si près ; car toutes ces dissolutions criminelles passent dans le monde pour des enjouements permis. […] Mais, répondrez-vous, il faut donc dire adieu à la joie, et au plaisir ; quand cela serait, il ne faut point tant se récrier ; il n’y aurait rien qui ne fût très conforme au Christianisme, puisque Jésus-Christ allant mourir pour tous les hommes, fit son testament, et comme un bon et sage Père, il laissa au monde la joie et les plaisirs en partage ; mais pour les véritables Chrétiens, il leur a laissé les pleurs et les tristesses. […] Vous avez raison, c’est la juste idée que le saint Evangile, saint Paul, et tous les Pères nous en ont donné.

154. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE V. Des Pièces tirées de l’Ecriture sainte. » pp. 96-119

Mais indépendamment de ces raisons générales de sagesse, ceux-mêmesj qui voudraient le plus accorder à tout le monde la lecture des Ecritures, doivent convenir qu’elle n’est pas faite pour le théâtre ; que c’est la défigurer, l’avilir, la déshonorer ; que bien loin d’en faire la nourriture de l’âme fidèle, on en fait l’amusement de la frivolité, souvent du vice et de l’impiété ; qu’au lieu de servir à la sanctification des fêtes, elle en devient la profanation ; que les Pères, en conseillant cette lecture aux âmes bien disposées, n’ont jamais entendu qu’on dût la livrer au parterre, la couper en actes, la cisailler en scènes, la travestir en comédies, la faire jouer par des hommes et des femmes sans mœurs, avec des habits, des gestes, des discours pleins de mollesse et de dissolution. […] C’est toujours le Verbe divin, le Fils unique du Père céleste, qui s’incarne dans notre nature, et qui se communique à nous par ses lumières. […] quels Pères, quels commentateurs ont-ils lus ? […] Les Pères et les interprètes donnent plusieurs raisons de la conduite de Jésus-Christ et de S. […] Un Comédien n’attend pas sans doute qu’un Ange lui mette un charbon sur les lèvres, quoique moins pures que celles du Prophète : « Vir pollutus labiis ego sum. » 3.° On ne doit pas écouter ce père du mensonge, lors même qu’il dit la vérité.

155. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « VII. Paroles de l’auteur et l’avantage qu’il tire des confessions.  » pp. 28-29

Le troisième enfin est la lecture des comédies qui ne nous est pas défendue comme en pourrait être la représentation : et je proteste que par aucun de ces chefs je n’ai pu trouver dans la comédie la moindre apparence des excès que les Saints Pères y condamnent avec tant de raison ».

156. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « Résumé et moyens de réformation. » pp. 105-200

Aujourd’hui, dit un écrivain célèbre, en parlant du relàchement des mœurs et de l’esprit de société qu’a produit le théâtre, il y a peu de maris jaloux, mais il y a peu de maris ; les pères tyranniques sont rares, mais les pères indifférents ne le sont point. […] D’où il arrive que la risée des grands corrige les petits, et que la risée des petits corrige les grands ; c’est-à-dire que les seigneurs, les milords, les barons et baronnets, les ducs, les comtes, corrigent leurs tailleurs, leurs bottiers, leurs perruquiers, leurs valets, et en reçoivent la correction, avec mesure et une égale impartialité ; et que les duchesses, les marquises, les comtesses, corrigent en riant leurs femmes, leurs marchandes de modes et leurs blanchisseuses, qui les corrigent à leur tour en riant et se moquant d’elles aussi judicieusement ; d’où il arrive que les sots corrigent les gens d’esprit ; que des Anglois corrigent sans passion des Français, et réciproquement ; que l’impie, que l’athée corrigent les croyants, que des Turcs corrigent des chrétiens, et, comme je l’ai déja exprimé, que des jeunes gens corrigent des vieillards, en se moquant d’eux, que des supérieurs, soit magistrats, juges, soit instituteurs, pères et mères de famille, sont corrigés par la moquerie de subordonnés, ou d’écoliers et d’enfants qui sont encore sous leur pouvoir, et qui saisissent avidement ces occasions de se venger impunément de ceux qui les régentent et les répriment ou contrarient habituellement. […] Ainsi les hommes et les femmes mariés, ou d’un certain âge, dont les mœurs sont plus en sûreté, seraient seuls admis aux représentations des satires dirigées contre les mauvais parents, contre les pères et mères indifférents, avares, durs, dénaturés ; il m’a toujours paru cruellement inconséquent de souffrir là des enfants ; c’est bien assez de ceux qui y sont comme acteurs ; cela doit se passer à huis clos pour les autres. Ainsi les jeunes femmes ne seront pas admises aux écoles théâtrales des mauvais maris, des maris jaloux, ou vieux, crédules, bourrus, auxquels leurs épouses jouent mille tours perfides ; ainsi les jeunes gens seront aussi exclus du spectacle les jours que des hommes auxquels ils doivent particulièrement le respect, par exemple, outre les pères et mères, leurs supérieurs, maîtres ou instituteurs, et les vieillards, devront y recevoir les leçons humiliantes et flétrissantes du ridicule, etc. […] Je renouvelle aujourd’hui ce vœu que j’ai déjà formé, pour que les hommages qui vous sont dûs vous accompagnent jusqu’au-delà du tombeau ; qu’il soit fait une distinction nationale entre la mémoire d’un homme vil qui a passé sa vie à déshonorer sa profession, autant qu’il fut en lui, à tromper, à affliger ses concitoyens, dont il a mérité le mépris et la malédiction, et la mémoire de l’homme probe et bienfaisant qui emporte avec lui la bénédiction, les regrets et les larmes de ceux qui l’ont connu ; et que le nom chéri de ce bon citoyen soit proclamé et célébré ; que ses restes vénérables soient conduits au dernier asile par un père de la patrie, entourés des honnêtes gens dont il s’est fait aimer, des infortunés qu’il a secourus et qui pleurent sa perte !

157. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VI. Suite de la Danse. » pp. 140-167

La danse est moins déplacée dans les pieces de l’ancien Testament, comme Jephté, dont la fille alla en dansant au-devant de son père ; David, qui dansa devant l’Arche. […] Un Magistrat, un grand Officier, un père une mère de famille, un homme, une femme avancés en âge, ceux qui font une profession déclarée de piété, doivent sentir que ce seroit ajouter le ridicule à l’indécence & au scandale, de se permettre ce qu’à peine ils doivent tolérer dans une jeunesse folâtre, dont l’âge n’a pas encore mûri la raison, ce qu’on croit innocent, dit Tertullien, parce qu’il est couvert de la pourpre : Improba definunt esse purpurata flagitia. […] Est-ce donc en sautant, courant, cabriolant que s’annonce une mère de famille, attentive à son domestique, soigneuse de l’éducation de ses enfans ; un père de famille exact à ses devoirs, vigilant sur ses affaires ? […] Quelques saints Pères comparent les troupes des Acteurs ou des danseurs aux renarde que Samson rassembla, auxquels il attacha des flambeaux allumés, & qu’il lâcha dans les moissons des Philistins, où ils réduisirent tout en cendres. […] & si c’est un père de famille, un homme en place, un homme avancé en âge, quel comble de ridicule !

158. (1731) Discours sur la comédie « TROISIEME DISCOURS » pp. 304-351

or poursuit ce Père, vous vous aimez d’un mauvais amour, ou plutôt vous vous haïssez, si vous suivez vos passions et vos vices, puisque selon le Prophète, "celui qui aime l’iniquité, hait son âme". […] , « n’aimez point le monde ni ce qui est dans le monde ; si quel qu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui ; car tout ce qui est dans le monde, n’est que concupiscence de la chair, ou concupiscence des yeux, ou orgueil de la vie. […] » Que diraient enfin tous les Spectateurs, si on leur remontrait qu’étant Chrétiens, ils ne peuvent assister à la Comédie, à moins qu’ils ne puissent offrir à Jésus-Christ cette action, et se rendre témoignage qu’ils n’y viennent qu’en son esprit, pour son amour et pour sa gloire ; si on leur représentait que celui qui aime le danger, périra dans le danger ; que le jour terrible viendra comme un voleur qui marche sans bruit, ou comme un père de famille qui veut surprendre ses domestiques. […] « Mais ils la laissèrent passer en lui disant, que le Dieu de nos pères vous donne la grâce, et qu’il affermisse par sa force toutes les résolutions de votre cœur, afin que Jérusalem se glorifie en vous, et que votre nom soit au nombre des Saints et des Justes. […] Quand on considère de quelle manière les Pères ont toujours parlé de l’Ecriture, on voit qu’ils se servent des mêmes expressions, qui conviennent au Corps de Jésus-Christ ; ils appellent indifféremment la Sainte Ecriture, ou l’Eucharistie les divins Mystères, les saints et sacrés symboles, le Corps de Dieu ; car comme le Verbe s’est incarné en se revêtant de notre chair, Dieu s’était déjà comme incorporé, en se communiquant aux hommes sous les symboles de l’Ecriture ou de la parole.

159. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [N] » pp. 431-435

Tonton, sœur de la précéd. les Amoureuses, les Poissardes. 11ans Marcadet, les Pères, les Jaloux : promet beaucoup…… 14 ans. […] Hurpy père, fait parler Polichinel, dans les Scènes Automatiques.

160. (1607) Recit touchant la comédie pp. 2-8

Selon les personnages qu’ils représentèrent, les pères et mères faisaient grande, ou moyenne, ou petite contributiono. […] Comme aussi tous les frais d’icelle furent fournis par les pères et mères dont leurs enfants jouaient lors.

161. (1697) A Monseigneur de Harlay, Archevêque de Paris « A MONSEIGNEUR DE HARLAY, ARCHEVEQUE DE PARIS, DUC ET PAIR DE FRANCE  » pp. 394-406

Je n’avais garde de la lui demander, sûr qu’il ne me l’accorderait pas : mais, comme j’ai d’autres Pièces à faire représenter, et entre autres Esope à la Cour, que je suis prêt de soumettre à la Censure la plus austère, je me flattai que les Auditeurs me seraient plus favorables si je leur faisais voir que les Pères et les Canons qui ont détesté les Comédies détestables n’ont point prétendu interdire les divertissements honnêtes, et, pour ainsi dire, plus capables de corriger les mœurs que de les corrompre. […] Votre Grandeur, qui est un abîme d’Erudition, sait mieux que personne que depuis que les Royaumes ont commencé d’être florissants, et que l’on a bâti de grandes Villes, il y a fallu des Spectacles pour en amuser les habitants, et que si les Pères de la primitive Eglise blâmaient les Chrétiens d’y assister, c’était parce que les Spectacles des Anciens faisaient une partie essentielle de la Religion Païenne.

162. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « La tradition de l'Eglise sur la comédie et les spectacles. Les conciles » pp. 53-68

Les Empereurs Théodose, et Valentinien, ayant égard aux remontrances des Pères de ce Concile, publièrent cette Loi, qui est rapportée dans le Code de Théodose l'année suivante 425. […] Les Pères de ce Concile demandent l'exécution d'une Loi que les Empereurs Valens, Gratien et Valentinien avoient envoyée à Herasius Proconsul d'Afrique, l'an 381 pour la publier.

163. (1759) Lettre de M. d'Alembert à M. J. J. Rousseau « Chapitre » pp. 63-156

Rendez les peuples plus heureux, et par conséquent les Citoyens moins rares, les amis plus sensibles et plus constants, les pères plus justes, les enfants plus tendres, les femmes plus fidèles et plus vraies ; nous ne chercherons point alors d’autres plaisirs que ceux qu’on goûte au sein de l’amitié, de la patrie, de la nature et de l’amour. […] Un Atrée qui s’applaudit des horreurs qu’il a exercées contre son frère, un Néron qui empoisonne Britannicus pour régner en paix, une Médée qui égorge ses enfants, et qui part en insultant au désespoir de leur père, un Mahomet qui séduit et qui entraîne tout un peuple, victime et instrument de ses fureurs ? […] Vous n’y voyez qu’un exemple continuel de libertinage, de perfidie et de mauvaises mœurs ; des femmes qui trompent leurs maris, des enfants qui volent leurs pères, d’honnêtes bourgeois dupés par des fripons de Cour. […] que l’avarice des pères produit la mauvaise conduite des enfants ; enfin dans toutes, cette vérité si utile, que les ridicules de la société y sont une source de désordres. […] Ne prendront-ils jamais la bourse d’un fils prodigue ou d’un père avare pour celle de Léandre ou d’Argan ? 

164. (1759) Apologie du théâtre « Apologie du théâtre » pp. 141-238

C’est un fils qui venge son père, et qui, réduit à l’alternative de deux devoirs opposés, préfère le plus inviolable. […] Ni l’Orateur ni le Poète ne veulent encourager par là les enfants à manquer à ce qu’ils doivent à leur père ; mais tous les deux veulent apprendre aux père à ne pas mettre à cette cruelle épreuve la vertu de leurs enfants. […] Ce plan une fois établi, l’inclination des enfants contredit souvent les intentions des pères. […] Ne prendront-ils jamais la bourse d’un fils prodigue, ou d’un père avare, pour celle de Léandre ou d’Argan ? […] Milton est sublime dans les blasphèmes de Satan, et dans l’adoration de nos premiers Pères.

165. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « I. Occasion et dessein de ce Traité : nouvelle Dissertation en faveur de la Comédie. » pp. 1-3

On a tâché d’éluder l’autorité des Saints Pères à qui on a opposé les Scholastiques, et on a cherché entre les uns et les autres je ne sais quelles conciliations, comme si la comédie était enfin devenue ou meilleure ou plus favorable avec le temps.

166. (1823) Instruction sur les spectacles « Introduction. » pp. -

Il sera alors facile de reconnaître que l’innocence ne court nulle part de plus grands dangers que dans les spectacles ; que c’est là que le père du mensonge règne en souverain, qu’il débite ses maximes, qu’il distille son poison, qu’il allume ses flammes, et qu’il égorge les victimes dont il doit se rassasier au jour des vengeances.

167. (1664) Traité contre les danses et les comédies « TABLE DES CHAPITRES du contenu en ce Livre » pp. -

Que les danses sont condamnées dans l’Ecriture, et par les Pères. p. 119 XVIII.

168. (1638) L’Image du Vray Chrestien. Chapitre IV « Chapitre 4. » pp. 106-108

CEtte prohibition est fondée sur les anciennes Ordonnances de l’Eglise, et sur les advertencesa des saints Pères, lesquels parlant des spectacles, et festins mondains, disent que les Comédies qui se célèbrent par ces Comédiens et Farceurs ne sont que : Prostitutions des bonnes mœurs, et de toute honnêteté, Théâtres d’impudicités, foires des vices, Ecoles d’impertinences.

169. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE V. Réforme de Fagan. » pp. 110-128

Il se mésallia ; son père le déshérita. […] Chrysostome, Salvien, Lactance, tous les Pères, les Canonistes, les Casuistes, les Jurisconsultes ont écrit depuis ; le digeste & les deux codes, les canons, les loix qui déclarent les Comédiens infames, sont postérieurs. […] Tous les Pères à qui on a fait cette objection, répondoient de même. […] Mais pourquoi dissimuler que ce Prince prouve par une infinité de passages des Pères & de Canons des Conciles, que c’est un véritable péché d’aller à la comédie ?

170. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IX. Sentiments de Saint Augustin sur les Spectacles. » pp. 180-198

Sa sainteté, sa sagesse, ses lumières, son autorité dans l’Eglise, donnent le plus grand poids à son suffrage ; mais surtout, ce que n’ont pas plusieurs autres Pères, il a l’expérience. […] Mais c’est que le monde l’envisage avec les yeux de la passion, et ce Père le regarde en Chrétien. […] ), ouvrage utile, bien écrit, mis au nombre des livres Ecclésiastiques par le Pape Gélase, traite contre les Idolâtres le même sujet que ce Père dans la Cité de Dieu, et fait voir que les malheurs des temps viennent de la corruption du théâtre : « Theatra incusanda, non tempora. » Par une profonde méchanceté le démon a demandé des sacrifices, où il se nourrit moins de la chair des animaux que de la perte des vertus : « Profundo malignitatis argumento sacrificia flagitans, quibus non tam cruore pecorum, quom profligata virtute pascerentur. » Les vertus sont les victimes qu’on immole à l’autel de l’impudicité : « Ad aram luxuria virtutum victimas trucidantes. » Vous qui ne goûtez que la volupté, osez blasphémer le Dieu qui la défend, et vous vous réjouissez de la perte de vos âmes. […] ) Pères et mères, lorsque vous voyez vos enfants, par un amour criminel, aller aux spectacles, châtiez-les, et priez Dieu pour eux avec plus de soin, puisque vous les voyez négliger leur vocation de Chrétien, et courir après la vanité et le mensonge : « Quandò videtis filios vestros ad spectacula currere, castigate eos, et abundantius Domino supplicate pro eis. » (Ps. 147.)

171. (1758) Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres « Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres, ou sur les moyens de purger les passions, employés par les Poètes dramatiques. » pp. 3-30

Il savait qu’une erreur ancienne devient sacrée ; qu’avec de l’esprit, on peut faire goûter aux hommes quelques vérités ; mais qu’avec plus d’esprit encore, on s’abstiendrait de les leur découvrir toutes : il savait que ces préjugés de naissance, que cette chimère, plus ridicule que celle des Fables, née de l’orgueil, nourrie par la flatterie, défendue par l’opinion, et couverte du voile épais des siècles, ne pouvait être attaquée impunément : il savait que les Grands lui pardonneraient de peindre leurs vices et leurs ridicules, et non de les dépouiller d’un éclat étranger, mais imposant, qui leur tient lieu du mérite qu’ils n’ont pas : il savait enfin qu’on aimait le merveilleux au théâtre, et c’est peut-être ce qui l’a déterminé à donner au vertueux Dom Sanche un père couronné. […] J’y vois un fermier honnête homme, réduit à la dernière misère par la dureté d’un maître avare et fastueux, et conduit en prison : je vois le fils de cet infortuné captif, racheter la liberté de son père au prix de la sienne : quel contraste touchant ! […] bien, Madame, enfin on connaît ma naissance … … … Et l’on m’arrache encore le seul bien qui me reste ; On me vole mon père, etc. […] Ce ne sont point les tours que joue le fils au père, qu’on veut faire passer pour honnêtes, ils ne sont que les suites et la punition de l’avarice : il fallait montrer à des avares, pour les corriger, ce que leur vice a de funeste pour eux-mêmes : il fallait qu’ils eussent à se reprocher les fautes mêmes de leurs enfants, dont leur conduite peut et doit corrompre le bon naturel.

172. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE IX. Des entreprises de la puissance spirituelle ecclésiastique, contre la puissance temporelle séculière. » pp. 149-173

Il est le premier, et il n’en faut pas douter, à condamner le zèle indiscret et fanatique de certains prêtres séculiers et réguliers qui, plus ultramontains que les papes eux-mêmes, soutiennent avec tant d’orgueil et d’acharnement, que le père spirituel de la chrétienté, est sur terre au-dessus de tous les gouvernements, et qu’il peut disposer du trône et de la vie des souverains. […] C’est dans ces différents repaires que les jésuites, pères de la foi et missionnaires universels, prétendent former l’opinion publique, s’en emparer pour la diriger. […] Un des meilleurs moyens que puisse employer le gouvernement, pour résister à la faction jésuitique ultramontaine et s’opposer à l’empiètement de l’autorité spirituelle du clergé, est de comprimer les intrigues et les cabales des congréganistes, si dévoués aux pères de la foi, et qui, par l’influence des coteries et des confréries, parviennent à obtenir toutes les places et tous les emplois ; il faut qu’il surveille autant qu’il est possible, les prêtres et les jésuites qui entourent les grands, excitent parmi eux les passions ambitieuses, et cherchent avec hypocrisie à fanatiser et à séduire toutes les classes les plus distinguées, ainsi que les moins éclairées, afin d’augmenter et de fortifier le pouvoir de l’autorité spirituelle.

173. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXI. Réflexion sur le Cantique des cantiques et sur le chant de l’Eglise. » pp. 76-78

Je ne veux donc point condamner cette pratique nouvelle par la simplicité de l’ancien chant, ni même par la gravité de celui qui fait encore le fond du service divin : je me plains qu’on ait si fort oublié ces saintes délicatesses des Pères, et que l’on pousse si loin les délices de la musique, que loin de les craindre dans les cantiques de Sion, on cherche à se délecter de celles dont Babylone anime les siens.

174. (1579) Petit fragment catechistic « Que les jeux des théâtres et les danses sont une suite de la science diabolique, opérante par philaphtie et amour de soi-même contraire à la foi opérante par charité, fondement de la Cité de Dieu. » pp. 20-26

Ce que bien entendant Jésus Christ n’a eu rien tant recommandé que l’obéissance de Dieu son père. […] [NDE] Les leçons de matines sont les fragments de l’Ecriture ou des Pères que l’on lit pendant l’office la veille ou le matin d’une fête.

175. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « [Introduction] » pp. 1-9

A l’exemple des Financiers (car ce sont nos maîtres), le gentilhomme s’épuise, le bourgeois se ruine, le fils de famille vole son père, le marchand fait banqueroute, pour ce noble amusement. […] Pour mieux établir cette doctrine, nous irons chercher des preuves chez nos adversaires, et prendre des armes dans le camp ennemi, sans négliger l’autorité infiniment plus respectable des Pères et des Docteurs de l’Eglise.

176. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies à conserver. » pp. 276-294

Il n’en est pas de même d’Angélique : comme sa faiblesse a été extrême, sa punition peut aussi durer toujours : elle est maîtresse à la vérité de s’éloigner des parents, des amis et des domestiques, qui lui ayant donné de bon conseils, pourraient lui en rappeller le souvenir ; mais elle est mariée à un homme très sage, qui l’a toujours conseillée comme un père : pour qui elle a une estime infinie, et avec qui elle doit passer le reste de ses jours. […] Clitandre aime Henriette dans toutes les règles de la bienséance ; il la demande en mariage à son père qui la lui accorde, et la mère seule y forme une opposition, parce qu’elle veut la marier à un autre.

177. (1731) Discours sur la comédie « a tres-haut et tres-puissant seigneur, monseigneur louis-auguste d'albert d'ally, duc de chaulnes, pair de france. » pp. -

Enfin, MONSEIGNEUR, que n’aurais-je pas à dire même en rapportant simplement ces différentes Expéditions en Flandres et dans la Franche-Comté, où Votre illustre Père se fit une réputation qui ne mourra jamais.

178. (1760) Lettre à M. Fréron pp. 3-54

Je ne prévoyais point que cela dut arriver si tôt et l’impatience que j’avais de n’être plus à charge à mon Père, me rappelait au projet de monter au Théâtre. J’avais eu dès ma plus tendre jeunesse du goût pour cette profession, mon Père m’avait mené de bonne heure à la Comédie, et je puis assurer que la premiere fois que j’ai vu le spectacle, a décidé ma vocation pour ce genre de vie. […] mon Père, lui dis-je, je ne l’ai pas cru alors, mais j’ai craint de m’être trompé et c’est pour cela que je m’en accuse. […] Il aurait fallu que mon Père après m’avoir fait étudier inutilement, joignit aux regrets d’une dépense superflue, le chagrin d’en faire une nouvelle pour les frais de mon apprentissage, il aurait fallu que je me sentisse de l’inclination pour aucune de ces professions Mécaniques et qu’en conscience pour m’y livrer, je me sentisse capable de l’exercer. […] L’homme, a-t-il dit lui même, quittera son père et sa mère pour s’attacher à sa femme.

179. (1781) Réflexions sur les dangers des spectacles pp. 364-386

Que des hommes dégradés par la cupidité, aient oublié qu’ils sont Chrétiens, qu’ils sont pères ; qu’ils voient de sang froid immoler leurs enfans aux pagodes dont les sacrificateurs leur en ont payé le prix ; c’est une infamie concentrée dans un petit nombre de citoyens avilis et dégénérés, que le public ne partage point et dont il ne peut être responsable. […] « Si j’envisageois la chose en ministre de l’Eglise, en prêtre et interprête du Dieu de nos pères, je mettrois sous vos yeux l’essentielle et invincible incompatibilité des spectacles mimiques et de l’esprit de la religion ; je ferois jaillir de la manière la plus vive l’étonnant contraste de l’histrionisme et de l’Evangile ; je ferois évanouir comme l’ombre ces maximes illusoires et démenties dans le cœur même de ceux qui les étalent, touchant l’utilité et la décence du théâtre moderne8 ; je dirois à tous les Chrétiens rassemblés dans la contemplation d’une de ces farces de fureur ou d’amour : vous qui dans la réception du premier et du plus important bienfait d’une religion céleste, avez juré à l’Eternel un divorce sacré d’avec toutes les pompes du monde et des passions sensuelles ; songez-vous que votre attachement à ce brillant étalage de vices et de crimes, n’est qu’un long et opiniâtre parjure ? […] On verroit des pères et des mères de famille répandre des larmes amères sur l’impossibilité d’allier l’état de leur maison avec la dépense journalière des spectacles, où par une réunion fatale de frais dans un seul objet, le luxe de la parure, le faste bruyant des voitures, et le prix souvent excessif d’une stérile jouissance, absorbent des ressources improportionnelles à ce dévorant plaisir. […] On verroit des familles respectables rougir de l’opprobre que la contagion du théâtre a répandu dans leur sein ; des enfans élevés dans les leçons de la vertu, perdre tout sentiment du devoir pour fournir à l’entretien d’une comédienne, dissiper la fortune de leurs pères, usurper l’héritage de leurs frères, se jouer de la confiance publique et envahir la possession de l’Etat13, porter par une société toujours funeste avec les histrions, dans l’enceinte d’une maison vertueuse et paisible tous les effets du vice et de la plus incorrigible licence. […] Calamité presqu’inconnue à nos pères, et qui aujourd’hui, dans une infinité de malheureux, devance le moment de la naissance ; qui attaque l’existence dans sa source, et laisse dans l’ame des observateurs éclairés, l’impression des plus funestes présages sur la destinée de notre espèce.

180. (1788) Sermons sur les spectacles (2) « Sermons sur les spectacles (2) » pp. 6-50

En immolant à la risée publique un père avare ou un mari jaloux, n’a-t-il pas justifié, pour ainsi dire, la dissolution d’une jeunesse débauchée, & les déportemens d’une épouse infidèle ? […] étrange réformateur, qui apprend à ces enfans eux-mêmes à se jouer de l’âge & de la foiblesse de leurs pères, à les voler, à les forcer de consentir à des alliances formées par la passion ! […] Vous y êtes venus sous les auspices de ce juste, de ce fils de David, à qui Jésus Christ a donné le doux nom de père, & qui en a eu, pour ce Dieu fait homme, toute la tendresse ; qui l’a soustrait aux fureurs du cruel Hérode, qui a protégé son enfance, qui l’a nourri du travail de ses mains. […] Joignez donc, mes Frères, à l’exercice de la charité tout ce qu’exige de vous la prudence Chrétienne, & le désir d’être Saint comme votre père céleste est Saint. […] Mais tout ce qui est véritable & sincère, tout ce qui est honnête, tout ce qui est saint, tout ce qui est d’édification & de bonne odeur, que ce soit-là l’objet de vos pensées & la règle de vos mœurs ; & que la paix de Dieu, cette paix infiniment supérieure à tous les plaisirs du monde ; cette paix qui surpasse tout sentiment & toute pensée, garde vos esprits & vos cœurs en Jésus-Christ notre Seigneur, jusqu’à l’éternité bienheureuse que je vous souhaite au nom du Père, &c.

181. (1822) De l’influence des théâtres « [De l’influence des théâtres] » pp. 1-30

Des gémissements remplacent les chants joyeux de l’oiseau de Lubin 16, et des incendies, des combats et des pillages se renouvellent chaque soir sur le terrain où la Vigne d’amour 17 charmait jadis leurs pères… Pauvres gens ! […] Dans les derniers spectacles de celle dite Saint-Germain, les trois pièces qui figuraient le plus souvent ensemble sur l’affiche (mais beaucoup moins souvent que la Petite Sœur, le Mariage Enfantin, le Comédien d’Étampes, sur celle du Gymnase), étaient d’abord : ce bon Roi, dont le règne exemplaire lui valut le surnom de père du peuple32, qui faisait applaudir à ses vertus, précédé ou suivi de Cartouche 33, et des Amours de Montmartre 34. […] Le Sérail à l’Encan 40, la Vierge du Soleil 41 et le Château du Diable 42, sont je crois les trois premiers enfants de cette bâtarde43, qui accoucha quelques années après de deux enfants, l’un avoué par le malheur, et l’autre par le bonheur44, et d’un Diable et d’une Bohémienne 45, qui furent à leur tour, avec une certaine Marguerite46, servante chez un moine, les pères et mères du tendre comique, pathétique ou cruel, quelquefois même féroce ; mélodrame de nom, tragédie en prose avec toutes licences. […] Je me souviens encore, qu’à la place du bandeau qui couronne les arceaux des croisées du foyer public, existait une mansarde, où vécut et mourut le privilégié, l’estimable père de la directrice actuelle de ce théâtre. Ses jeux de nuit60, jadis amusèrent la ville et encore plus la cour ; plus corrompus, mais plus susceptibles que nos pères, nous crierions au scandale si, de nos jours, on tolérait de telles licences ; et nous avons des académies clandestines, dans lesquelles on s’expose journellement à de plus grands dangers qu’aux représentations de nuit de l’après-souper de l’Hôtel Soissons 61, du Dîner des dupes 62, de la Matinée du comédien 63, et de l’Ane et le procureur 64.

182. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

L’un tue son père, épouse sa mère, et se trouve le frère de ses enfants. Un autre force un fils d’égorger son père. Un troisième fait boire au père le sang de son fils. […] Les particuliers de tout état auraient la ressource d’un spectacle agréable, surtout aux pères et mères. […] Puisse-t-elle transmettre à ses descendants les vertus, la liberté, la paix qu’elle tient de ses pères !

183. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XV. La tragédie ancienne, quoique plus grave que la nôtre, condamnée par les principes de ce philosophe.  » pp. 61-63

On rejette en partie sur les libertés et les indécences de l’ancien théâtre les invectives des Pères contre les représentations et les jeux scéniques.

184. (1586) Quatre livres ou apparitions et visions des spectres, anges, et démons [extraits] « [Extrait 2 : Livre VI, chap. 7] » p. 590

Car sa raison est que Dieu ne veut pas que ceux qui sont dedans les Enfers retournent comptere ce qui se fait en ces lieux, afin d’obvier au malheur qui en pourrait sourdre : Les damnés qui retourneraient au monde, souffleraient ès entrailles des hommes la fureur et la rage des tourments qu’ils endurent : Ainsi les Poètes Tragiques feignent que l’Ame de Thyeste sortant des Enfers, brouille et renverse tout l’état de sa famille, met en trouble sa maison, acharnef Egiste à vengeance, incite à fureur Clytemnestre, lui souffle le venin de jalousie en l’Ame, et la fait meurtrière de son mari : et l’acte commis, pousse Oreste à venger sur Egiste et sa mère la mort de son père, et les tuer tous deux, afin qu’après leur mort, il fût tourmenté de l’horrible regard des Erinyes et Furies qui lui représentent devant les yeux l’énormité et gravité du délit perpétré.

185. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Septième Lettre. De la même. » pp. 73-99

Voyez ce père tendre, qui s’épuise de travail, pour qu’un jour son fils & sa fille reçoivent de sa main, en le bénissant, un bien plus considérable au jour de leur mariage ; c’est que pour lui, le plaisir d’être le bienfaiteur de ses enfans, est le plus doux de tous : jetez enfin les yeux sur l’homme assis au dernier degré, voyez-le durant la semaine se livrer aux plus rudes travaux ; c’est qu’il entrevoit qu’ils doivent, au bout de six jours, lui fournir le moyen de s’abandonner à la joie. […] Que serait-ce si je parlais de ces Farces, si courues de nos pères, & beaucoup moins dangereuses pour eux, qu’elles ne le seraient pour nous ? […] si les plaisirs qu’il nous procurera, dérivent de notre nature ; si le père y voit briller les talens de son fils ; si le fils goûte l’inexprimable plaisir d’ennivrer de joie le cœur d’une tendre mère ? […] Ce mot n’est pas mis ici par flaterie ou par hasard ; dans une monarchie telle que celle des Français, l’amour des Souverains, vraiment pères d’un Peuple qu’ils ont affranchi de la tyrannie féodale, est la même chose que l’amour de la Patrie.

186. (1825) Des Comédiens et du Clergé « article » pp. 60-68

Celles des cordeliers se termine ainsi : « L’honneur qu’ils (les bons pères) ont d’être vos voisins, leur fait espérer que vous leur accorderez l’effet de leurs prières, qu’ils redoubleront envers le Seigneur pour la prospérité de votre chère compagnie. […] Scribe ne s’attendait guère à se voir cité entre les Pères des conciles et les défenseurs de l’Eglise gallicane...

187. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XIV. Réponse a l’objection qu’il faut trouver du relâchement à l’esprit humain : que celui qu’on lui veut donner par la représentation des passions est réprouvé même par les philosophes : beaux principes de Platon. » pp. 58-60

Pour ceux-ci, sans parler des Pères, il ne faut pour les bien connaître, consulter que les Philosophes.

188. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre VIII. Les spectacles favorisent les duels. » pp. 93-95

Meurs ou tue, tel est le conseil barbare qu’un père chrétien donne à son fils.

189. (1675) Traité de la comédie « XIX.  » pp. 302-305

Impitoyable père, et par un juste effort, Je la veux rendre égale aux rigueurs de mon sort. » Et ensuite parlant à son frère, elle fait cette horrible imprécation contre sa patrie : « Rome l'unique objet de mon ressentiment, Rome à qui vient ton bras d'immoler mon amant, Rome qui t'a vu naître, et que ton cœur adore, Rome enfin que je hais, parce qu'elle t'honore.

190. (1574) Epître de saint Cyprien contre les bateleurs et joueurs de farces « Epître de saint Cyprien contre les bateleurs et joueurs de farces. » pp. 423-426

Parquoy15 afin que ie me taise, de tout ce que l’idolatrie approuve plus largement, combien sont vains ces jeux de prix, comme les débats ès couleurs, les contentionsy ès chariots, s’éjouir de ce que un tel cheval a mieux couru, se lamenter et plaindre, de ce qu’il n’a pas assez bien fait son devoir, regarder quants ansz peut avoir le cheval, connaître les Consuls, dire leur âge, raconter leur maison et lignée, et les pères grands, et les bisaïeuls : tout cela n’est-ce pas chose oiseuse, voire à mieux dire, n’est-ce pas une chose vilaine et déshonnête, et qui ne sert de rien ? […] ces jeux publics, j’ai honte de raconter ce qui s’y dit, j’ai honte aussi d’accuser ce qui s'y fait : les ruses et finesses des joueurs, les tromperies des adultères, les impudicités des femmes, les sornettes et brocards des plaisanteurs, les vilains flatteurs, même les pères de famille vêtus de longues robes, ores tout hébétés, ores insensés en toutes choses, et déshonnêtes pour beaucoup de causes et raisons. […] c’est là un Spectacle, lequel on peut voir même la vue étant perdue : c’est là un Spectacle, qui n’est point proposé ni par un Préteur, ny par quelque Consul : mais par celui qui est seul, et devant, et sur toutes choses, voir duquel sont toutes choses, à savoir le Père de notre Seigneur Jésus-Christ : auquel soit louange, et honneur ès siècles des siècles, Ainsi soit-il.

191. (1836) De l’influence de la scène « De l’influence de la scène sur les mœurs en France » pp. 3-21

Qui peut pousser plus loin l’amour de la patrie que le père des Horace ? […] Marguerite, jeune fille, se prostitue à son page, elle devient mère ; son père la gêne, elle le fait égorger par son amant. Reine de France, elle mêle au sang de son père le sang de ses enfants, et celui de tous ceux qui sont assez malheureux pour lui plaire.

192. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE II. L’Impiété du Théâtre Anglais. » pp. 93-168

D’un autre côté ; Jésus-Christ nous ordonne de pardonner à nos frères jusqu’à septante fois sept fois ; c’est-à-dire, autant de fois que nous en aurons été offensés : il nous avertit de solliciter auprès de son Père le pardon de nos iniquités, et nous assure que nous l’obtiendrons ; pourvu que nous ne refusions pas de pardonner nous-mêmes les injures qu’on nous a faites. […] Le riche Juif mon père : il s’en est allé dans le sein d’Abraham son père ; et moi qui suis son fils et Chrétien, je reste son unique héritier. […] Cette raison du déclin de la nature étant prise de ce que le souverain Législateur permettait à nos pères, il est clair que Mr Dryden entend par la Nature, l’Auteur même de la nature. […] est représentée dans Sophocle comme une punition du Ciel : « Il se l’est attirée par sa présomption et par son impiété : lorsque son père lui recommande d’être brave, mais d’avoir aussi de la religion ; Ajax répond orgueilleusement qu’il n’appartient qu’aux âmes lâches de mendier du secours aux Dieux, et que pour lui il saura vaincre sans cette frivole ressource. […] Dans Cléomène au contraire, Cléonidas semble l’emporter contre son père en faveur de l’Athéisme sans aucun adoucissement.

193. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre I. Que les Danses ne sont pas mauvaises de leur nature. » pp. 1-5

peut dire la même chose de la fille de Jephté, lorsqu’elle alla au devant de son Père, avec des semblables démonstrations de joie, pour montrer combien elle était touchée et satisfaite de sa victoire.

194. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE V. Remarques sur L’Amphitryon, Le Roi Arthur, Don Quichotte et Le Relaps. » pp. 302-493

Mercure perd le respect à Jupiter son père, badine sur ses intrigues, plaisante sur sa Grandeur, et tient des discours infâmes. […] Sa troisième chanson est une sorte d’ironie sur la chute de nos premiers pères. […] Ce Père parle à ceux qui ne croient pas la Comédie une chose défendue ; parce que les saintes Lettres ne les condamnent pas en termes formels. […] Est-ce la coutume que des pères de famille envoient leurs enfants en de mauvais lieux pour y apprendre quelque chose de bon ? […] qu’un homme à vendre son ami et son père, s’il le fallait, pour contenter sa passion ?

195. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IX. Sentiments de Tertullien. » pp. 180-200

C'est une distinction qu'affectent de ne point faire quelques-uns de nos apologistes : ils rejettent sur l'idolâtrie tout ce que le zèle des Pères a prononcé contre les spectacles, comme si l'intérêt des bonnes mœurs ne devait être compté pour rien, ou était fort en sûreté sur la scène. L'idolâtrie était sans doute un grand désordre, on ne le craint plus, le culte des Idoles est aboli ; mais indépendamment de la superstition, la vertu les a toujours réprouvés, et quoique aujourd’hui peut-être les vices y soient étalés moins grossièrement, la vertu n'en redoute pas moins les attaques, les exhortations des Pères n'y trouvent pas moins leur application. […] Circé sa fille a inventé ces jeux en l'honneur de son père, et a donné son nom au cirque, elle a ouvert un beau champ aux démons, et bien ménagé leurs intérêts. […] (On tâche d'éluder l'autorité des Pères, en particulier de Tertullien, en disant qu'ils s'élevaient contre l'idolâtrie qui régnait alors sur le théâtre ; on verra dans tout le reste de cet ouvrage qu'il le condamne par d'autres raisons qui ne regardent pas moins la scène moderne que l'ancienne.)

196. (1647) Traité des théâtres pp. -

Que les Anciens Pères se sont écriés contre eux. […] Tantôt on y représentera une fille, qui transportée de sa passion, et perdant toute honte, s’opiniâtrera à vouloir un mari contre la volonté de ses Père et Mère. […] Ils s’abusent, attribuant le blâme que les Pères donnaient aux Théâtres, à ce que toutes les pièces qui s’y jouaient étaient ainsi horriblement dissolues. […] C’est donc une notoire méprise, lorsqu’on veut poser, que les Pères n’ont condamné que les Théâtres Païens, et non pas ceux des Chrétiens. […] Nous avons reçu la déposition de plusieurs des Pères les plus célèbres, qui d’une voix, se sont écriés contre eux, et les ont accusés de dissolution, et d’en donner les leçonsfq. 9.

197. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « Préambule » pp. -

Si cette considération ne renfermait pas une réponse suffisante, et que je fusse obligé d’en faire une au libelliste froid qui, à la vue de la plus grande misère, et du pouvoir commun à tous les hommes d’être immoral, m’a contesté l’affaire et le besoin pur d’écrire sur l’indigence et l’immoralité, et de traiter des moyens d’en détruire les causes, je pourrais y ajouter, qu’ayant vu dès mon enfance la maison de mon père, administrateur des pauvres, continuellement assiégée ou remplie de malheureux pleurant, souffrant la faim et le froid, marqués de tous les traits de la misère, ces tristes scènes, ont fait naître et laissé dans mon cœur un sentiment pénible que je n’ai pu soulager que par la composition de ce Traité ; et que ma mission fut, par conséquent, de la nature de celle que nous recevons tous de la pitié, pour tâcher de retirer notre semblable d’un abîme où nous le voyons périr. […] Associés probes, amis sincères, honnêtes pères de famille, veuves et orphelins, comme vous bonnes gens sans instruction et sans prévoyance, qui gémissez sur tous les points de la terre civilisée, où vous avez été outragés, trompés, dépouillés impitoyablement par toutes sortes d’oppresseurs rusés qui jouissent sans remords de vos dépouilles en présence de vos misères, vous prouvez à l’observateur, même favorisé de la fortune, mais non égoïste, que la civilisation, par les moyens combattus qui l’ont opérée, a moins adouci les mœurs qu’elle n’a rafiné, subtilisé les vices de la barbarie.

198. (1697) Essais de sermons « POUR LE VINGT-TROISIÈME DIMANCHE D’APRÈS LA PENTECÔTE. » pp. 461-469

C’est contre ces jeux et ces spectacles profanes que je veux parler aujourd’huy à l’exemple de tous les saints Pères, qui les ont toujours regardés avec horreur : et afin que les mondains ne me puissent rien objecter, nous verronsDivision. […] Que si on m’objecte que ce grand Saint ne devait point avoir cette tolérance, mais une sainte sévérité, semblable à celle que les Pères ont témoignée contre les damnables divertissements : je vous réponds qu’il devait avoir cette tolérance dans le temps déplorable où le Christianisme était presque éteint.

199. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE IV. Apologie des Dames. » pp. 119-155

Partout où vous trouverez des hommes célestes ; partout où il y a des hommes sages, des pères et mères vertueux, c’est là, Monsieur, qu’on trouve des filles à marier sages et vertueuses, modestes et capables par leur exemple, leurs conseils et l’amour qu’elles inspirent, de porter au bien un jeune homme dont le penchant l’entraînait au désordre. […] Je vois avec plaisir ce Peuple, comme moi, Reconnaître un grand homme, et même un père en toi. […] Quoiqu’il ait vu tomber ses Autels et ses Dieux Profanés par l’horreur d’un désordre odieux ; Quoiqu’il ait vu le sang des enfants et des mères Se confondre en coulant avec celui des pères ; Quoiqu’il voie aujourd’hui ses temples démolis, Sous des débris affreux ses Chefs ensevelis, Les palais renversés, les maisons écrasées, Par la faux des Soldats ses Campagnes rasées, Peut-être qu’il perdrait ce triste souvenir, S’il pouvait se flatter d’un plus doux avenir ; Mais il connaît trop bien que des horreurs nouvelles Lui présagent encore des épreuves cruelles. […] Dans vos yeux enflammés, je lis votre colère ; Puisque de vos sujets vous me dites le père, C’est ainsi que mon cœur a dû parler pour eux. […] Néricault, dit Destouches, Œuvres dramatiques, Paris, Prault père, Tome VII, 1758, p. 9-30.

200. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [I] » p. 418

Un Canon de l’Eglise, dit qu’un Comédien n’est pas recevable à intenter une accusation ; & qu’un fils, qui, contre la volonté de son père, s’est fait Comédien, encourt son indignation.

201. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « I. » pp. 6-8

Le silence, Mes Pères, que vous affectez à l’égard de M. le Cardinal Grimaldi prédécesseur de celui à qui vous faites une réception si magnifique et en même temps si profane et si Païenne, ne vous fait pas d’honneur.

202. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XIX. Autre principe de Platon sur cette matière. » pp. 69-71

« Je vous écris, pères, et à vous, vieillards : je vous écris, jeunes gens : je vous écris, enfants ; chrétiens, tant que vous êtes, n’aimez point le monde ; car tout y est ou concupiscence de la chair, ou concupiscence des yeux, ou orgueil de la vie. » Dans ces paroles, et le monde et le théâtre qui en est l’image, sont également réprouvés : c’est le monde avec tous ses charmes et toutes ses pompes, qu’on représente dans les comédies.

203. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXVIII. Doctrine de l’écriture et de l’église sur le jeûne. » pp. 98-101

Les saints pères expliquent aussi que c’est pour cette raison, qu’approchant le temps de sa passion, et dans le dessein de s’y préparer, on célébrait le jeûne le plus solennel, qui est celui du carême.

204. (1731) Discours sur la comédie « Lettre à Monsieur *** » pp. -

Plusieurs personnes éclairées ne sont pas en cela de son sentiment : Elles trouvent que ces Discours sont très solides, appuyés sur la Doctrine constante des Pères, et pleins de recherches également utiles et curieuses.

205. (1671) La défense du traité du Prince de Conti pp. -

Mais voyons quels ont été les moyens dont le Père des miséricordes s’est servi pour le rendre selon son cœur. […] C’est ce qui porta Monseigneur le Prince son Père à penser à l’instruction qui lui serait nécessaire dans un âge plus avancé. […] Mon Père, je remets mon âme entre vos mains. […] , les Philosophes ; mais aussi nos Pères ont séparé la superstition de la Religion…. […] Cette femme furieuse ose dire à son père, dans un autre Poète, qu’elle ne reconnaît pour son mari que celui « Que lui donna l’amour plus puissant que son père ».

206. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE I. Où l’on prouve que le spectacle est bon en lui-même et par conséquent au-dessus des reproches de M. Rousseau. » pp. 13-64

C’est le père qui frotte de miel le vase qui tient la médecine qu’il présente à son enfant. […] Nos Pères sur ce point étaient gens bien sensés, Qui disaient qu’une femme en sait toujours assez Quand la capacité de son esprit se hausse A connaître un pourpoint d’avec un haut de chausse : Les leurs ne lisaient point, mais elles vivaient bien ; Leurs ménages étaient tout leur docte entretien ; Et leurs livres, un dé, du fil et des aiguilles Dont elles travaillaient au trousseau de leurs filles. […] On compatit avec raison au malheur d’un brave Cavalier puisque ce n’est point sa vengeance personnelle qu’il a entreprise mais celle de son père, et que cette vengeance, toute légitime qu’elle est, le rend malheureux ; on déteste la cruauté du point d’honneur qui lui a fait perdre sa maîtresse dont il est si digne et qu’il est sur le point d’épouser, et l’on est ravi que sa valeur et sa vertu lui méritent l’honneur de voir son Roi s’intéresser au succès de son Amour, et qu’à force de belles actions, il justifie le penchant de Chimène pour le meurtrier de son père : voilà ce qui intéresse et ce qu’on applaudit dans la pièce ; c’est parce que Rodrigue a toutes les vertus, qu’on lui pardonne une vengeance qu’il ne prend que malgré lui, et non pas parce qu’il a fait un beau coup d’épée, et que les Français les aiment trop, comme on présume que vous le croyez. […] On ne verrait en lui qu’un martyr du point d’honneur ; et toutes les réflexions que vous faites sur l’établissement des lois qui le proscrivent se présenteraient à l’esprit de tout homme sensé pour justifier le prétendu Criminel : êtes-vous bien sûr d’ailleurs que ces lois ne seraient pas mitigées en faveur d’un fils qui ne serait criminel que par l’ordre de son père et par excès d’attachement pour lui ? […] Gresset, Edouard III, Paris, Prault père, 1740, Acte IV, scène 7, p. 51-52.

207. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE II. Excellentes raisons qui ont porté les Pères de l’Eglise à condamner les Comédies, et à les défendre aux Chrétiens. » pp. 12-28

Un enfant qui aime son père, prendrait-il plaisir à le voir déshonorer ? […] Or Dieu est le véritable père des Chrétiens ; Jésus-Christ est l’époux de leurs âmes, et on les voit cependant aller à la Comédie, où ils savent que ce Père des Chrétiens, et que cet Epoux de leurs âmes est offensé en cent manières.

208. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VII. De l’idolâtrie du Théâtre. » pp. 143-158

Cette origine Païenne doit rendre le théâtre abominable aux Chrétiens, qui font profession d’avoir une horreur extrême pour l’idolâtrie, comme l’enseignent tous les Pères. […] Voyez ces loges peuplées d’amateurs, qui viennent à l’envi puiser à la source ; ils écoutent religieusement leurs savantes leçons, forment leur goût à leur toilette, se familiarisent avec leurs fonctions religieuses, apprennent à secouer le joug d’une incommode décence, à braver les lois gênantes de l’Evangile et de l’honneur, à se débarrasser d’un importun remords, et employer mille ruses pour faire réussir leurs projets, tromper la jalouse vigilance d’un père, d’une mère, d’un mari, d’un maître, et tourner en ridicule leur gothique régularité et leur dévot radotage. […] Ecouterez-vous avec plaisir des injures contre votre père, des insultes contre votre Roi, même dans la bouche de vos ennemis ?

209. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « V. » pp. 23-26

Mais il est temps, Mes Pères, de faire l’Ouverture de votre Ballet.

210. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XIX. Les Spectacles condamnés par les saintes Ecritures. » pp. 164-167

Saint Jean n’a rien oublié, lorsqu’il a dit : « N’aimez point le monde, ni ce qui est dans le monde : celui qui aime le monde, l’amour du Père n’est point en lui ; car tout ce qui est dans le monde est concupiscence de la chair, ou concupiscence des yeux, ou orgueil de la vie : laquelle concupiscence n’est point de Dieu, mais du monde13. » Si la concupiscence n’est pas de Dieu, les représentations théâtrales, qui en étalent tous les attraits, ne sont pas de lui, mais du monde.

211. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XXIII. Impossibilité de réformer entièrement les spectacles. » pp. 191-194

C’est parce qu’il est moralement impossible de sanctifier cette œuvre des ténèbres que, parmi les graves invectives des saints Pères contre elle, on ne voit point qu’ils aient songé à la réformer.

212. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 3-4

C’est une vérité orthodoxe et d’importance, que les chrétiens curieux de faire leur salut se doivent abstenir de ces divertissements mondains ; ce que je montre par toutes les voies par lesquelles on peut prouver une vérité catholique, à savoir par l’Ecriture et par les Pères, par les conciles et la pratique de la primitive Église, par les exemples, par les raisons et par l’expérience.

213. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De certaines processions ou cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, et qui sont ou ont été beaucoup plus nuisibles au culte et a la morale publique que les comédies représentées sur nos théâtres.  » pp. 201-340

Mais comme ces pères virent que les mieux sensés l’avaient blâmée hautement, ils en demeurèrent là, et se contentant de l’impunité dont ils ont joui dans toutes leurs entreprises, ils cessèrent pour cette fois de faire servir les plus grands mystères de notre religion au divertissement des hommes. » Que les jésuites aient osé par une procession aussi scandaleuse insulter à leurs adversaires, et profaner l’image de S.  […] Pendant cette représentation qui durait deux heures, l’on voyait un personnage bouffon qui faisait des singeries et se moquait de la sainte Vierge qui montait au ciel ; pour exprimer sa surprise, ce bouffon se couchait par terre pour faire le mort ; se relevait ensuite, et courait avec rapidité se cacher sous les pieds du père éternel, où il ne montrait que sa tête. […] Toi père, créateur, amateur, rédempteur et lumière perpétuelle ; Toi éclat et ornement, toi blancheur, toi splendeur et odeur dans lequel vivent les morts ; Toi cime et sommet, roi des rois, loi et vengeur des lois, toi lumière angélique ; Qu’appellent, qu’adorent, que louent, que chantent, qu’aiment les cohortes célestes ! […] Fait en présence de mon père éternel, de mon amour, de ma très digne mère Marie, de mon père S.  […] Ces bons pères la firent rentrer dans son devoir, et éloignèrent Frère Arnoux, qui méritait sans doute un châtiment plus rigoureux.

214. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE III. Théatre de S. Foix. » pp. 52-75

On blâme avec raison Moliere d’avoir introduit dans son Avare un amant dans la maison de sa maîtresse sous le nom de valet de son père. […] Le théatre de son père est un des plus obscènes, son père étoit un libertin reconnu ; son fils peut fort bien avoir hérité de ses belles qualités. […] Convenons que toute cette morale de théatre, toute la prétendue décence de ces babioles galantes, ne sont, selon l’expression de leur père, que de petites simagrées de vertu, une timidité de jeune fille qui cherche à se faire illusion.

215. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [R] » pp. 447-466

Ils hériteront du pécule de leurs pères & méres morts avant l’affranchissement, comme ils succéderont à leur fortune, lorsqu’ils auront été mis en liberté XIV. […] Baron ou Boiron, Père du fameux Baron, Tragédien en 1633. […] Duchemin père, jouait les Rôles de Financier & les Rôles à manteau dans la plus grande vérité. […] D’ALINVAL, 1769 : Quand on le voit, quand on commence à l’entendre, on espèce…… Mais parturient montes…… Il fait les Tyrans, & quelquefois les Pères dans le Haut-comique.

216. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE II. Le Théâtre purge-t-il les passions ? » pp. 33-54

où le vice ne l'emporte sur les maris, les pères, les maîtres. […] C'est donc proprement en matière de galanterie, l'Art d'aimer d'Ovide mis en œuvre, et dans les autres vices c'est l'affreux ouvrage trouvé dans les papiers de la Brinvilliers, heureusement brûlé avec elle, l'Art des poisons, ou, si l'on veut, le livre de Frontin, un recueil des stratagèmes de guerre pour faire réussir tous les crimes, favoriser toutes les passions, ménager toutes les intrigues, traverser tous les pères, maris et maîtres, et goûter librement tous les plaisirsj. […] Quel ridicule sur l'économie, l'assiduité et les devoirs, la régularité des pères et des maîtres qui aiment la vie réglée et retirée ! […] Ils étaient fort embarrassés de justifier la doctrine et les œuvres de leur père ; il en fit, dit-on, pénitence à la fin de sa vie.

217. (1761) Epître sur les spectacles « Epître sur les spectacles » pp. 3-14

Soit que fils vertueux d’une coupable mère, Servant d’un Dieu vengeur l’implacable colère, Tu sortes tout sanglant du tombeau de Ninusn ; Soit que fils criminel du stoïque Brutuso, Tu pleures dans les bras d’un Romain trop sévère : Mais quand voyant briller entre les mains d’un père, Sur le sein d’Hypermnestrep un poignard suspendu, Tu peins le désespoir d’un amant éperdu, Tous les cœurs partageant ta douleur et ta rage, Volent pour désarmer le tyran qui t’outrage. […] [NDE] Personnage de la mythologie grecque qui refuse de tuer son mari, allant au contraire de l'ordre de son père.

218. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « A Monseigneur de Nemours » pp. -

Heureux fils d’une sage mère, Portrait des prouesses d’un père, Dont tu secondes la valeur, Pour louer tant d’Astres ensemble ; Au peintre sans art je ressemble, Qui met l’ombre au lieu de couleur.

219. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  piété et bienfaisance d’un comédien.  » pp. 365-370

Le cardinal Mazarin, prince de l’Eglise, et le chancelier Séguier, eussent-ils accordé leurs soins protecteurs à un enfant qui n’avait puisé le goût de la poésie que dans la propre profession de son père, si cette profession avait été frappée d’une excommunication réelle ?

220. (1731) Discours sur la comédie « SECOND DISCOURS » pp. 33-303

Pour le traité des spectacles, que le Théologien cite sous le nom de Saint Cyprien, on sait depuis longtemps que ce traité n’est pas de ce Père. […] Mais quel moyen de faire un si grand saut, qui n’est que de mille ans, sans remarquer en passant les Pères et les Conciles qui ont parlé de la Comédie. […] La peine est principalement marquée au Concile de Laodicée, et c’est là sans doute où les Pères de ce Concile renvoient. […] Les saints Pères et les Conciles ne sont pas moins sévères contre les jeux que contre les Comédies. […] L’Ecriture Sainte, les Conciles et les Pères le défendent.

221. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XXI. Les spectacles condamnés par les auteurs profanes anciens et modernes. » pp. 179-182

Il n’en est pas de même du témoignage des Pères : la réunion de leurs suffrages sur une assertion doctrinale équivaut à une décision de l’Eglise.

222. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Punctum Unicum. » pp. 5-6

Quand les Pères reprennent les vices de leur temps, ils n’ont pas coutume de dire : C’est un péché mortel, c’est un péché véniel, parce que ce doit être assez à un chrétien de savoir qu’une action déplaît à Dieu pour s’en abstenir et l’avoir en horreur ; et il y a quantité de péchés qui ne semblent que véniels, et qui sont néanmoins des pentes et des degrés par lesquels les hommes descendent en enfer, ou à cause des circonstances qui les enveniment, ou parce qu’ils conduisent à d’autres plus grands péchés, ou qu’ils nous privent des secours et des grâces actuelles de Dieu, qui nous seraient très salutaires pour nous conserver en bon état, et ne pas succomber aux secousses des tentations qui nous sont quelquefois livrées.

223. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Traité de la comédie et des spectacles » pp. 1-50

Pourvu qu'on veuille être de bonne foi, on en sera facilement persuadé, si on veut examiner la nature de la Comédie, son origine, ses circonstances, et ses effets, et si on veut s'instruire de la tradition universelle de l'Eglise sur ce sujet par les sentiments des Pères qui en ont parlé, et par ceux de l'Eglise assemblée dans un très grand nombre de Conciles. […] La plupart des tragédies de Sophocle et d'Euripide sont de cette nature, et si les siècles suivants n'avaient pas ajouté plus de corruption dans le choix des sujets et dans la manière de les traiter, il serait bien difficile de blâmer la Comédie dans les Païens, quoiqu'elle fût toujours très blâmable dans les Chrétiens dont la vocation est si sainte et si relevée, que les Pères nous témoignent que les spectacles profanes leur ont toujours été interdits: mais outre cela, il est très certain que c'est à tort qu'on prétend justifier celles de ce temps par l'exemple des anciennes, rien n'étant si dissemblable qu'elles le sont. […] Cette estime pour Comélie que le Poète a voulu donner en cet endroit aux spectateurs, après l'avoir conçue lui-même, vient du fonds de cette même corruption qui fait regarder dans le monde comme des enfants mal nés et sans mérite, ceux qui ne vengent pas la mort de leur Père, ou de leurs parents, en sorte que le public attache souvent leur honneur à l'engagement de se battre contre les meurtriers de leurs proches ; qu'on les élève dans de si horribles dispositions, et qu'on mesure leur mérite à la correspondance qu'on trouve en eux aux sentiments qu'on prétend leur donner, que ces sortes de représentations favorisent encore d'une manière pathétique, et qui s'insinue plus facilement que tout ce qu'on pourrait leur dire d'ailleurs.

224. (1825) Encore des comédiens et du clergé « TABLE DES MATIERES. » pp. 229-258

Page 66 De l’influence et de la corruption exercées sur les ministres d’Etat, par la société monastico-politique des jésuites ou pères de la foi. […] Page 90 La France ne peut qu’y perdre en changeant de ministres, tant que durera l’influence pestilentielle des pères de la foi. […] Page 221 M. de Sénancourt a attaqué l’auteur pour plaire aux Pères de la foi.

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