Elle n'est donc que pour ces Chrétiens qui partagent en quelque façon l'Evangile, en reconnaissant ses mystères, parce qu'ils n'en sont pas incommodés ; et ne reconnaissant pas ses maximes (au moins dans la pratique) parce qu'elles condamnent leur vie et leur libertinage; comme ils veulent s'abandonner aux désirs de leur cœur, ils corrompent les plus solides vérités, ils cherchent à trouver innocent ce qu'ils ne veulent pas cesser de faire, ils obscurcissent leurs esprits par des ténèbres volontaires, pour suivre sans remords la coutume qu'ils ne veulent pas surmonter : et la peur qu'ils ont de découvrir des vérités qui les empêcheraient de pécher en repos, fait qu'ils demeurent dans des erreurs communes, sans vouloir examiner si ce sont en effet des erreurs.
C’est une fatalité que les amateurs et défenseurs du théâtre se soient toujours distingués par quelque erreur, quelque travers ou quelque libertinage, et le plus souvent par tous les trois ; et sans aller plus loin, leur passion même et leur apologie sont à la fois un libertinage, une erreur et une folie.
Le fanatisme n’est pas une erreur, mais une fureur aveugle et stupide que la raison ne retient jamais. […] Pense-t-on que ce soit par erreur ? […] Petites erreurs de l’enfance ! […] Erreur de physique ! […] [NDA 1782] : « Voyez sur cette erreur la Lettre de M.
Nous ne devons pas craindre ces suites d’une pareille erreur de la part des écrivains qui sont aujourd’hui l’honneur de la scène française : les Picard, les Andrieux, les Duval et leurs dignes collègues, ne produisent que des ouvrages utiles et purs comme leurs âmes honnêtes ; mais il n’existe pas la même garantie contre les avortons indigents de la littérature, qui se jètent sans distinction sur les sujets qu’ils rencontrent : ils pourraient bien s’emparer de celui-ci, et y voir un autre bon modèle de Tartufe. […] Une pareille conduite, que je veux bien croire néanmoins l’effet de l’imprévoyance ou de l’erreur dans les cas présents, n’est-elle pas souvent une suite de cette manie effrénée dont j’ai parlé, qui porte les hommes qui en sont possédés à tourner en ridicule leurs concitoyens, quelqu’attitude qu’ils prennent, à les tourmenter sans fruit, en les livrant sans raison à la dérision, au mépris et à la haine les uns des autres, et à troubler ainsi le bonheur commun ? […] La commission, moyennant ces précautions et d’autres nécessaires pour éviter le danger des applications particulières et injustes, croira peut-être pouvoir conserver aussi aux théâtres le droit de poursuivre en masse de simples ridicules ; c’est-à-dire, de gloser et s’égayer sur les faiblesses, les défauts, les erreurs, les préjugés, qui sont censés affecter indistinctement toutes les classes de la société ; mais je ne doute pas qu’elle n’encourage plus efficacement qu’on ne peut le faire aujourd’hui, surtout le genre de spectacles convenable à toutes les conditions et à tous les âges ; celui dans lequel la morale est véritablement respectée et défendue, dans lequel le charme du naturel, celui de l’esprit sage et une gaîté décente, s’associent aux convenances et à l’intérêt du sentiment ; dans lequel, par conséquent, on ne souffre point de ces comédies faites bien moins dans l’intérêt de la réforme que dans le goût de la malignité et le sens de la dégénération, où on voit le vice fardé et séduisant triompher, au milieu des éclats de rire, de la vertu défigurée et avilie.
Telle fut la politique de Catherine de Médicis, tour à tour huguenote & catholique, liée au Prince de Condé & aux Guises, favorisant l’erreur & la vérité. […] Il continua la guerre ; mais tout changea quand il donna dans les erreurs de Luther. […] On s’imagine qu’il faut donner à ses ambassades un grand éclat, erreur.
Le ciel ne saurait plus maîtriser cette flamme. » Ces répétitions seraient des fautes de composition dans des matières indifférentes, ici ce sont des erreurs. […] Cette pièce si vantée n'est qu'un verbiage ou un tissu d'erreurs : « Sunt verba et voces, prætereaque nihil d. » Cet Abbé, qui fut toujours à la Trappe un homme d'un mérite distingué, ne sait pas même les premières règles de son métier : il révèle les confessions. […] Cruel, ma destinée est assez malheureuse ; La foudre suit le spectre, et l'enfer a mugi, Puissé-je dans ces feux allumés par le ciel Expier les erreurs d'un penchant criminel. » Quel galimatias !
Aussi ne doit-on pas s’étonner, si, sentant trop tard la nécessité des beaux Arts, les erreurs de leur esprit s’opposèrent souvent à la distinction exacte qu’ils auraient dû faire des expressions les plus essencielles, les plus vraies & les plus heureuses, d’avec celles qui ne pourraient avoir le même avantage.
Nous défendons aux Peuples dans toutes les Villes de notre Empire les divertissements des Théâtres, et du Cirque le Dimanche, qui est le premier jour de la semaine, le jour de la Naissance de notre Sauveur Jésus-Christ, le jour de l'Epiphanie, les jours de Pasques, et de la Pentecôte, tant qu'on porte les habits blancs, qui par leur blancheur, comme par des rayons célestes figurent la nouvelle lumière qu'on reçoit au Baptême; Comme aussi les jours qu'on célèbre, avec grande raison la mémoire du martyre des Apôtres, qui sont les Maîtres de tous les Chrétiens; afin que les fidèles occupent tout leur cœur et tout leur esprit au service de Dieu, et que s'il y a encore des personnes qui suivent l'impiété des Juifs, ou l'erreur et la folie des Païens, ils reconnaissent que le temps des prières est bien différent du temps du divertissement, et des plaisirs, et afin que nul ne s'imagine qu'il est obligé d'assister aux Spectacles, ou de les représenter à notre honneur, par la vénération et le respect qu'il doit à la Majesté Impériale, sans avoir même égard au culte qu'on doit à Dieu, de peur de nous offenser en faisant paraître moins d'affection envers nous, qu'il n'avait accoutumé de faire; Nous voulons que tout le monde soit persuadé que le plus grand honneur que nous puissions recevoir des hommes, est que toute la terre rende à Dieu tout-puissant la soumission, et le service qui est dû à sa grandeur.
Au lieu de travailler à guérir les plaies qu’ils ont faites à l’âme, et à la délivrer de la dépendance où elle est à leur égard, on fortifie les liens qui l’asservissent, on la force à se répandre au dehors ; on l’amuse par des choses frivoles, on lui cache son véritable bonheur ; au lieu d’apaiser sa faim par la nourriture solide de la vérité, on la trompe en lui donnant les viandes empoisonnées de l’erreur et du mensonge.
On lui cache son véritable bonheur, on l’amuse par des choses frivoles, et au lieu de satisfaire sa faim par une nourriture solide, on la trompe en lui donnant des viandes peintes, ou en l’empoisonnant par l’erreur et le mensonge.
Fanatisme n’est pas une erreur, mais une fureur aveugle et stupide que la raison ne retient jamais.
Il juge sans erreur, & punit sans, réserve. […] On ne le vit pas dans ses extraits prêter du secours aux partisans de l’erreur. […] Irail paroît si attaché à l’erreur rétractée par le P. […] On sçait que l’erreur n’a pas d’autres armes à employer. […] Les titres, les erreurs, les songes du monde n’ont jamais ébranlé les principes de religion que je vous con
En choisissant si mal ses armes, Fagan en fournit contre lui-même par les aveux que lui attache la force de la vérité, & les erreurs où il se jette pour la combattre. […] C’est un amas d’erreurs, de bévues, de faux raisonnemens, de propositions téméraires, injurieuses aux Saints, aux Evêques, à l’Eglise, dont elle attaque audacieusement la morale & les censures, pour défendre l’un des plus grands maux du Christianisme.
L’impression lui découvre son erreur, il n’a plus qu’un profond mépris pour l’Auteur, qui ne doit sa gloire momentanée qu’à l’illusion du Spectacle, & qu’à l’habileté du Comédien. […] Si l’on n’a point d’autres raisons pour mépriser notre Opéra que la bassesse de son stile, on a grand tort de le voir de mauvais œil ; il faut revenir au plutôt d’une telle erreur, & se joindre à la nombreuse foule de ses partisans : voici sur quoi je me fonde ; les moyens pour le justifier ne me manqueront pas, je ne suis embarrassé que du choix : mais commençons.
Mais pour peu qu’on nous fasse sentir notre erreur, nous voyons le plaisir s’enfuir avec elle.
Les titres, les erreurs, les songes du monde n’ont jamais ébranlé les principes de Religion que je vous connois depuis si long-temps : ainsi le langage de cette Lettre ne vous sera point étranger, & je compte qu’approuvant ma résolution, vous voudrez bien m’appuyer dans ce qui me reste à faire pour l’établir & pour la manifester.
Trouvez bon, Madame, que je vous guérisse d’une erreur que j’ai eue avant vous, et dont je ne fis abjuration qu’après en avoir fait pénitence.
C’est ainsi que les Docteurs de l’Eglise ont étudié les livres des infidèles et des hérétiques, pour combattre l’erreur par ses aveux et ses excès, ses contradictions et ses folies.
Voltaire, tout poëte dramatique qu’il est, est encore plus partisan du Déisme, que du théatre ; mais dira-t-on, Voltaire se joue de tout, il dit au hasard le pour & le contre ; ses erreurs sont innombrables, ce qu’il dit sur le théatre n’est pas d’un plus grand poids que le reste. […] La vertu n’exclud pas l’amour des femmes : j’avoue mon erreur. […] Aussi les Papes, & les Conciles, toute l’Eglise, qui ont proscrit leurs erreurs, ne leur ont jamais fait un crime de leur doctrine sur le théatre.
Qu’un Quiétiste, qui ne s’embarrasse pas de la partie-inférieure, pourvu que son esprit demeure uni à Dieu, prétende que la comédie n’altère point en lui cette sublime union & cette céleste aphatie, on gémira de son erreur ; les oracles de l’Eglise nous en font sentir le danger, & ce n’est pas l’asyle dans lequel les amateurs du spectacle se réfugient. Ils sont d’ailleurs peu contemplatifs, leur spiritualité est médiocre, & ce n’est ni l’erreur ni la vérité dans ce genre sublime qui sert à leur apologie.
Madame, cette excuse, que l’amour dereglé pour le divertissement suggere, est une erreur, une illusion. Erreur : car Qui amat periculum peribit in illo.
Ils savent que l’étude des sciences et le progrès des lumières de la philosophie, en éclairant les hommes, tendent évidemment à les désabuser sur les erreurs de tous les genres. […] Leurs élèves trop dociles, lorsqu’ils sont bien imbus de faux principes et de doctrines détestables, deviennent également les ennemis déclarés des sciences, et à l’exemple de leurs instituteurs, ils ne veulent pas que les hommes s’éclairent, et condamnent les peuples à l’ignorance : A peine sortis des bancs, ils refusent eux-mêmes, de s’instruire d’une manière plus approfondie ; leur âme abâtardie s’accoutume à ne plus faire usage de la raison et à ne plus avoir une conscience qui leur soit propre ; ils sont soumis à l’erreur et au mensonge.
« Je vais à ce sujet, Madame, dit Ricoboni le fils, vous dévoiler une de ces brillantes erreurs dont on s’est laissé séduire, & à laquelle un peu de charlatanisme de la part des Comédiens, peut avoir beaucoup aidé....
Plus il appelle l’esprit à son secours, plus il penche du côté de l’erreur, plus il s’éloigne de son but, qui est de combiner de profondes impressions, dont le germe est dans l’ame.
Ce n’est tout au plus qu’au dénouement qu’il est permis de les faire renoncer à leurs faiblesses, à leur erreur.
C’est le mesme malheur, (quoique d’une differente conséquence) d’estre né dãs une erreur touchant les sens, ou la foy.
: Prenez garde de pas tomber dans l’erreur, mes très chers frères ; vous avez les constitutions des apôtres et des hommes apostoliques, vous avez les saints canons, jouissez-en, mettez-y toute votre force, prenez plaisir à les lire, considérez-les comme vos armes, afin que par leur secours et par le soin que vous prendrez de les avoir toujours devant les yeux et de les suivre avec ferveur, ils vous servent d’armes capables de vous défendre contre toutes les attaques des ennemis de votre salut ; car ce serait une chose tout à fait indigne d’un évêque ou d’un prêtre, de refuser de suivre les règles que l’Eglise, où est le siège de Saint-Pierre, suit et enseigne. » On voit que ce souverain pontife s’écrie que ce serait une chose tout à fait indigne d’un évêque ou d’un prêtre de refuser de suivre les règles de l’Eglise ; Or, il est manifeste, cependant, que les évêques et les prêtres ont enfreint ces lois et ces règles, et que le chrétien, dans l’amertume de son cœur, voit l’Eglise désertée par les chefs propres de sa milice ; car tous les canons que je viens de citer et qui font la base constitutive de la discipline des ecclésiastiques, sont totalement inobservés, et peut-être méconnus !
Et toutefois il y a là une grave erreur ; car si l’on suit avec attention l’histoire dramatique des siècles postérieurs, il devient évident que c’est par une fâcheuse méprise qu’on a cru voir le berceau de nos comédiens modernes parmi ces troupes d’histrions anathématisés dès les premiers âges de l’ère chrétienne ; qu’on ne peut, sans mauvaise foi, les regarder comme les successeurs de ces derniers, et qu’il serait tout au plus permis de considérer comme tels ces acteurs en plein air, dont les parades précèdent dignement la représentation en cire de la Chaste Suzanne ou du Jugement de Salomon.
n’a pu voir sans mécontentement que des discours destinés à célébrer les vertus d’un Archevêque qui s’est distingué par son amour & par son zèle pour la religion, soient remplis de traits capables d’altérer le respect dû à la religion même ; que dans le premier l’Auteur ne voie dans les vertus héroïques des Saints qu’un pur entousiasme, ouvrage de l’imagination, qu’il tente d’assimiler à l’aveuglement de l’erreur & aux emportemens de l’hérésie ; qu’il cherche à flétrir la réputation d’un Évêque admiré par ses talens, qu’il travestisse son zèle pour la pureté du dogme en haine & en jalousie, & qu’il blâme en lui une conduite justifiée par le jugement du Souverain Pontife & par l’approbation de l’Église universelle : Que dans le second discours on déclame contre les engagemens sacrés de la réligion, on donne à ses dogmes le nom d’opinions, & on se déchaîne contre des opérations que les circonstances avoient sous le regne précédent fait juger nécessaires à l’intérêt de la religion & à la tranquillité de l’État. […] Idée absurde dans le portrait d’un grand homme, que son zèle & sa piété firent charger de l’éducation du Dauphin, & mettre à la tête d’un grand diocèse, qu’on n’accusa jamais ni d’ignorance, ni de dissimulation, ni de petitesse d’esprit, & dont les erreurs aussi-tôt réparées n’étoient que des excès de piété, les plus opposées à l’irréligion. […] Jamais l’hérésie n’a poussé si loin les erreurs, elle n’a jamais dit que l’ame fut une machine dont les mouvemens produits par une impulsion irrésistible, dont on ne peut briser les ressorts, mais qu’on peut seulement tourner & détourner en la dirigeant à un but. […] Tout ce fatras de déclamation, de philosophie, de mauvaise morale, de puérilité, d’erreurs & d’antitheses méritoit peu d’être couronné par l’Académie, & le sujet d’être proposé pour le prix.
Or non les Poètes seuls, mais aussi les Philosophes n’ont eu aucune connaissance du vrai Dieu, devant la venue de notre Sauveur Jésus-Christ, vrai et unique fils de Dieu, lequel nous a donné son Père à connaître instituant la vraie Religion, par laquelle les ténèbres d’erreur ont été abolies, et aussi toute fausse opinion. Il ne sera donc pas raisonnable de bannir de la cité les Poètes, non plus que les Philosophes, pour avoir ignoré le vrai Dieu : vu que les Philosophes ont été aveuglés de même erreur, et ténèbres d’ignorance.
Je n’ai pas assurément pour plaider la cause de la vérité les avantages dont vous abusez pour établir vos erreurs ; mais son éclat suppléera à l’insuffisance de ma plume.
« Admirons encore la réconciliation du genre humain avec Dieu le Père, par la médiation de son Fils ; le triomphe de la vérité sur l’erreur et l’imposture, celui de la mortification sur la volupté, de l’humilité sur la gloire du monde ; le mépris de la vie et des richesses que la religion nous inspire.
Quoique par une superstition affreuse ces Anciens engagés dans l’erreur du Paganisme, fissent entrer la Religion dans tous ces spectacles profanes, ils ne s’y comportaient pas néanmoins avec plus de sagesse, d’humanité et de modestie ; les nudités, les paroles et les postures impudiques, l’effusion du sang des Acteurs, la perte de leur vie, les cruels combats contre les bêtes féroces en faisaient souvent les principales circonstances, et selon eux les plus grands agréments.
Il détruit tous les Théâtres, 351 M Majume (Jeux) leur origine, explication de ce mot, 85 Malela, erreur de cet Historien au sujet de Théodose, 111 Mandements, extraits de quelques Mandements contre les Spectacles, 248. 249. 252 Mariade chassé du Conseil d’Antioche pour avoir négligé les Jeux, 70 Mariana déclame avec force contre la Comédie, 282. 291 Maugras, son Ode sur l’endurcissement, 124 Ménandre, caractère de ce Poète, 97 Messala Junius donne son bien aux Comédiens, 73 Michel III.
L’erreur est mère de cette fureur aveugle, et c’est dans sa source que l’attaque la Tragédie de Mahomet. […] Rousseau qui parle) d’imputer à Molière les erreurs de ses modèles et de son siècle, qu’il s’en est corrigé lui-même. […] Il hait le crime, déplore l’erreur, aime la bonté, respecte la vertu, et regarde les vices répandus dans la société, comme un poison qui circule dans le sein de la nature humaine. […] Pense-t-on que ce soit par erreur ? […] « Il faudrait apprendre aux jeunes gens à se défier des illusions de l’amour, et à fuir l’erreur d’un penchant aveugle qui croit toujours se fonder sur l’estime.
, la coutume n’est, à proprement parler, qu’une ancienne erreur, si elle n’est pas fondée sur la justice & sur la vérité. […] On n’a jamais vû personne se convertir au sortir d’une comédie par la force de ces critiques que l’on compare aux morales les plus intéressantes, comme on en voit changer de conduite & réformer leurs mœurs après une éloquente & patétique prédication : & c’est une erreur de croire que la comédie soit un plaisir innocent & même avantageux, parcequ’on y censure tous les vices.
Soit parce que la vérité y est toujours altérée, & les divins oracles prophanes, ce qui porte atteinte à la pureté de la Foi & de la morale, & autorisé l’erreur & le vice, les Protestans dans leurs principes y doivent être infiniment opposés, & ce n’est qu’un effet trop ordinaire de la contradiction entre les mœurs & la créance, de l’avoir quelquefois tolère. […] Dans le poëme d’Abel, où l’on fait profession de suivre l’Ecriture sainte, c’est une erreur contre la Religion.
« C’est une erreur aussi grossière que ridicule, de croire les Comédiens moins honnêtes gens que d’autres, suppose leur conduite aussi exempte de blâme que leur profession. »p. 35. […] C’est une erreur tout à fait grossière et ridicule de croire et de vouloir faire croire aux autres que des gens qui ont toujours été et qui sont encore présentement excommuniés par l’Eglise, qui ont toujours été déclarés infâmes par les lois civiles, et qui le sont encore à présent ; que des gens enfin qui ont toujours été et qui sont encore exclus de toutes sortes de charges, d’emplois et d’honneurs civils, et comme bannis de la société des hommes, doivent passer pour d’honnêtes gens, et que leur profession doive être estimée honnête.
Non, non, c’est une erreur dont vous êtes séduits. […] Cet homme, de l’aveu même du Misanthrope, est homme de mérite ; il parle aussi bien de son cœur que de ses qualités extérieures : ne peut-il donc pas bien passer à un aussi galant homme l’erreur dans laquelle il est d’avoir fait un bon Sonnet, et la faiblesse qu’il a d’admirer ses vers, en faveur de toutes les bonnes qualités qu’il lui connaît ?
C’est le propre de l’humanité, les plus grands hommes ne sont ni infaillibles ni impeccables, ils ont leurs défauts et leurs erreurs ; et malgré l’étendue de leurs lumières politiques et la multitude des bénéfices qu’ils ont possédés, jamais on n’a donné ces deux Eminences, ni pour des Docteurs d’une doctrine éminente, ni pour des modèles d’une éminente sainteté. […] Ce n’est pas qu’on n’y eût trouvé bien des erreurs sur la morale ; mais ce n’est pas ce que l’Eminence prétendait, elle voulait une critique, non une censure doctrinale.
Ainsi pleine d'erreurs qu'elle croit légitimes, Sa tranquille vertu conserve tous ses crimes. » Voilà l'Evangile du théâtre. […] Trois erreurs capitales.
L’Abbé Perrin, dit-on, montra le prémier combien l’on était dans l’erreur. […] Entraîné par le torrent, j’ai long-tems pensé avec tout le monde que l’incroyable seul embellissait le Théâtre de Quinault ; mais de sérieuses réfléxions m’ont découvert mon erreur, & celle d’un grand nombre d’Ecrivains. […] Je sais qu’il est des gens qui prétendent que le stile des Opéras-sérieux peut être poètique, c’est-à-dire mâle, nerveux, & plein de force, comme celui qu’on admire dans les Tragédies du grand Corneille : mais ils sont bien dans l’erreur.
L’Ignorance & l’Erreur à ses naissantes Piéces En habit de Marquis, en robes de Comtesses Venoient pour diffamer son chef-d’œuvre nouveau, Et secouoient la tête à l’endroit le plus beau.
5 S i dans les tems, où le public ne suivoit que les impulsions de l’ame, ses jugemens ont été quelquefois démentis par la raison ; on ne doit regarder ces erreurs que comme des accidens passagers, qui ne peuvent porter atteinte, ni à ses droits, ni à ses décisions.
Le soir chez mes amis devenu Parasite, J’entendrai Darnoncourt pénitent Sybarite, Regrettant les erreurs de sa belle saison, Peindre l’art de jouir en prêchant la Raison ; Et nouveau Sectateur des Lois de la Nature, Prétendre en fait d’amour, quoiqu’en dise Epicure ; Que l’instant qu’on oppose aux plus pressants désirs, Mûrit la jouissance, et triple les plaisirs.
M. de Bagnols avertit la Mère Angélique de son erreur, et l’assura que ce Père était un fort bon Religieux, et même dans le cœur assez ami de la vérité.
C’est pourtant là qu’elles doivent paraître ; c’est dans les lieux plus profanes, dans les places publiques, les tribunaux, les palais des Grands seulement, que se trouve la matière de leur triomphe : et comme elles ne sont, à proprement parler, Vérité et Raison, que quand elles convainquent les esprits, et qu’elles en chassent les ténèbres de l’erreur et de l’ignorance, par leur lumière toute divine, on peut dire que leur essence consiste dans leur action ; que ces lieux où leur opération est le plus nécessaire, sont leurs lieux naturels ; et qu’ainsi c’est les détruire en quelque façon, que les réduire à ne paraître que parmi leurs Adorateurs. […] Or ce plaisir, quand il vient des choses raisonnables, n’est autre que cette complaisance délicieuse, qui est excitée dans notre esprit par la connaissance de la Vérité et de la Vertu : et quand il vient de la vue de l’ignorance et de l’erreur, c’est-à-dire de ce qui manque de Raison, c’est proprement le sentiment par lequel nous jugeons quelque chose ridicule. […] Or ce mépris est un sentiment relatif de même que toute espèce d’orgueil, c’est-à-dire qui consiste dans une comparaison de la chose mésestimée avec nous au désavantage de la personne dans qui nous voyons cette chose, et à notre avantage : car quand nous voyons une action ridicule, la connaissance que nous avons du Ridicule de cette action nous élève au-dessus de celui qui la fait ; parce que, d’une part, personne n’agissant irraisonnablement à son su, nous jugeons que l’homme qui l’a faite ignore qu’elle soit déraisonnable, et la croit raisonnable, donc qu’il est dans l’erreur et dans l’ignorance, que naturellement nous estimons des maux ; d’ailleurs, par cela même que nous connaissance son erreur, par cela même nous en sommes exempts : donc nous sommes en cela plus éclairés, plus parfaits, enfin plus que lui.
A iceulx quatre honneur royal desire Donner faveur abollir les erreurs Qui font humains a vertu contredire.
Le débauché revenu de ses erreurs laisse souvent entrevoir les vices auxquels il était le plus enclin ; notre nouveau Spectacle agissait de même.
Comment a-t-il pu tomber dans cette erreur ?
Dans tout autre temps on n’aurait pas besoin de le demander ; mais dans ce siècle, où règnent si fièrement les préjugés et l’erreur sous le nom de philosophie, les hommes, abrutis par leur vain savoir, ont fermé leur esprit à la voix de la raison, et leur cœur à celle de la nature.
En est-on moins dans l’erreur ? […] La mauvaise coutume ne peut pas prévaloir sur la vérité, car une coutume, qui n’a pas la vérité pour fondement, est une vieille erreur.
15 & 16, de Scribis & Phariseis, met au nombre de leur erreur, leur goût pour la parure ; leur réproche, comme l’Evangile, leurs franges, leurs beaux habits, simbrias philacteria ; leur affectation à les étaler, dilatant magnificans ; ornés des bordures ou de broderies qu’il attribue à leur vanité, adulationem & laudem sepectantium ; il leur réproché d’y ajouter des mantelets de femme, muliebria pallia ; des galons, crapidis ; de riches courroies de souliers, ligatis calceamentorum . […] Ce mauvais Chrétien pour prouver ses erreurs par un miracle promit de voler comme les oiseaux ; il fut en effet enlevé dans les airs par le Démon, auquel il s’étoit donné & s’écrioit, Je m’en vai au ciel parmi les Dieux d’où je vous ferai mille biens.
Rien n’est plus sale que la corruption du péché ; il représente l’état du genre humain depuis le péché originel comme une fosse profonde où les hommes rouloient de vice en vice, d’erreur en erreur, mal extrême d’où le Sauveur l’a délivré par sa mort, & délivre chaque pécheur par la grace du Baptême & de la pénitence, espece de bain salutaire où tout est lavé.
On respecte des fautes & des erreurs dont on retire le fruit, & le merveileux les consacre . […] La Marquise se trompe sur le mariage de Maurice, & il la confirme dans son erreur par sa réponse peu galante.
Justin, est sans doute affaiblie par son hérésie ; mais l’ouvrage contre les Grecs et les Gentils, qui nous reste de lui, parmi bien d’autres qui se sont perdus, avait été composé avant qu’il tombât dans l’erreur, et a toujours été estimé dans l’Eglise. […] Du dégoût on en vient au mépris, à l’incrédulité : « Cum ad religionem accesserint litterati minus credunt. » Si vous ne voulez pas vous tromper vous-même, fuyez donc ces voluptés pernicieuses dont l’âme se repaît et s’empoisonne, comme le corps des viandes délicieuses ; préférez la vérité à l’erreur, l’éternité au temps, l’utile au frivole : « Qui non vult se ipsum decipere, abjiciat noxias voluptates. » Ne vous plaisez à voir que des actions justes et pieuses, à entendre que ce qui nourrit l’âme et nous rend meilleurs ; n’abusez pas de vos sens, qui ne vous ont été donnés que pour apprendre l’enseignement et la volonté de Dieu.
Falloit-il, pour chanter l’amour, & ses erreurs, Profaner d’un Lully les divines fureurs ? […] de Voltaire, que de violentes passions & de sottises héroïques, consacrées par de vieilles erreurs de fables ou d’histoire ? […] Comme cette réponse, qui a été imprimée, m’y fait soutenir des principes dont j’avois reconnu l’erreur, je me suis vu obligé d’en faire mes plaintes à M. […] « La cause de la fureur des Duels (dit ce Héros, loué par un Roi connoisseur en courage) gît en nos erreurs & folies, & en un faux honneur. […] Comme ils veulent rester dans leurs erreurs, ils rejettent la vérité qui les condamne ; & ils voudroient qu’elle n’existât pas.
Nous signalons les quelques erreurs de transcription de Boyer, qui ont été reprises par les deux versions disponibles sur le web (Wikisource et youscribe).
C’est l’artifice ordinaire au vice, comme à l’erreur, qui ont intérêt de s’étayer par la division des deux puissances.
La coûtume qui n’est pas fondée sur la justice & la vérité, n’est qu’une ancienne erreur, dit S.
Nous l’amusons par des choses frivoles ; & bien loin de satisfaire sa faim par une nourriture solide, nous la trompons, en ne lui donnant que des viandes peintes, & en l’empoisonnant par l’erreur & le mensonge.
Dans le monde les passions sont séparées ; le théatre les rassemble, les combine, les diversifie toutes à la fois, pour mieux séduire ; objets, modes, vanités, erreurs, tout agit ; c’est un enchantement qui énerve, possede, corrompt toute l’ame.
Chrysostome n’a presque laissé que des sermons à un peuple livré au théatre & à la débauche, & tout ramène à cet objet, parce que le théatre influe sur tout par les passions de toute espèce qu’il représente & qu’il excite, & que tout à son tour influe sur le théatre par la nécessité où il est pour plaire de se conformer au goût dominant, & de flatter les vices du siecle, par conséquent d’en prendre les sentimens, les erreurs & les modes.
A Dieu ne plaise, mes Freres, que je veuille ici aigrir vos plaies, en voulant les guerir ; mon dessein est seulement de vous detromper de ces funestes erreurs, qui vous font croire qu’en suivant les Usages, les Coûtumes, les Maximes, & la multitude du monde, vous êtes dans la voie du salut.
Les disciples ont bien été choisis par lui, mais ils étaient hommes et, par conséquent, sujets à l’erreur. […] Et enfin, lorsque son successeurd, d’abord accueilli par le peuple, est tombé entre les mains des prêtres, ceux-ci, profitant de son âge et de sa faiblesse, ont exploité les erreurs d’une jeunesse fougueuse qui, cependant, lui avaient valu le surnom de chevalier français.
Dryden se fasse d’une erreur, il ne s’égare pas de compagnie avec Ben Jonson au point qu’il se le persuade. […] Il n’y a pas d’apparence qu’on veuille aisément réitérer le crime dont l’aspect seul vient de nous effrayer ; quoiqu’on l’eût commis dans toutes les circonstances les plus capables de l’excuser : puisqu’à la première vue d’un crime d’ignorance et d’erreur on se trouble si fort ; ne serait-il pas bien étrange qu’on se resalît aussitôt l’imagination par le souvenir, et la conscience par le désir d’une chose qu’on n’ignore plus être un crime ?
Les Conciles de Dieu soustiennent la verité, reforment les mœurs, condamnent & punissent les erreurs & les vices. […] Salvien nomme ces assemblées & leurs suites l’ouvrage du Diable, parce que ce n’est qu’erreur, que peché, que corruption, & que malheur. […] Les Magistrats y tiennent la main, ils sont observer cette Ordonnance, quoy que les Auteurs ne puissent estre suspects que ce soit saint Augustin, que ce soit mesme l’Escriture sainte, parce que les Heretiques y peuvent avoir inseré quelque erreur, qu’ils peuvent en avoir retranché quelque verité, qu’il s’y est peut-estre glissé quelque faute par la negligence des editions precedentes.
C’est une erreur, une ch mère, Dieu ne veut point dans la Religion le mêlange de l’erreur & de la vérité, qui n’est pas avec moi est contre moi, qui ne ramasse pas avec moi, dissipe ; un Évêque peu courtisan osa lui reprocher qu’elle agissoit plus en politique qu’en chrétienne. […] Quelle mère & quelle caution, que le chef même de l’erreur ?
Le succès prodigieux & soutenu d’Athalie l’eût bien détrompé de cette erreur. […] L’autre dans la bouche d’Esther, au dernier Acte : Ce Dieu, maître absolu de la terre & des cieux, N’est point tel que l’erreur le figure à vos yeux…. […] Le tems qui détruit tout, hors la vérité, confond à la fin l’injustice & l’erreur.
Dans le fils d’un Tyran l’odieuse naissance Mérite que l’erreur arrache l’innocence. […] Il a débité tant d’erreurs et de calomnies, il a si fort déclaré la guerre à Dieu et aux hommes, quand il a parlé de son chef, qu’on ne s’attend pas qu’il les ménage dans la bouche de ses Acteurs. […] [NDE] Le texte donne "Nous" par erreur.
Revenons d’une erreur aussi dangereuse aux progrès des Arts & des Sciences, & nos Théâtres sembleront renaître.
En tout ce qu’il a dit pour reprendre les actes indignes et les abus qui se sont commis lors que le monde était en la plus obscure nuit de ses ténèbres, et l’idolâtrie au dernier degré de l’erreur, aucun Catholique n’y veut contredire, ayant la vérité pour guide, et la vertu pour fin, ils y ajouteront encore ; mais il apprendra s’il lui plaît que leur intention ne fut jamais de représenter aux fêtes des Saints les jeux des Païens pour faire revivre leurs abominations.
C'est une étrange ingratitude de n'estimer pas autant qu'il le faut, de ne vouloir pas même, connaître les abondantes et précieuses délices que Dieu vous a préparées : Qu'y a-t-il de plus aimable, et de plus propre à nous donner une extrême joie; que d'être réconciliés avec Dieu ; que d'être éclairés de sa vérité ; que de connaître les erreurs qui lui sont opposées ; que d'être assurés du pardon de tant de crimes que l'on a commis ?
Se plaindre après que la Tragédie est muette lorsqu’il s’agit de donner des leçons d’humanité, c’est s’aveugler soi-même, c’est suivre l’erreur, parce qu’on la chérit. […] Je ne vous suscite point une querelle sur le renversement que vous faites de la piéce, en vous abusant dans vos citations, puisque vous avertissez, en cet endroit même, que peut-être vous vous trompez à cet égard : cependant cette erreur vous a fait donner à gauche dans l’idée que vous vous êtes formé du Misantrope. […] Si tous les hommes étoient tels qu’ils doivent être, ces soins seroient superflus ; mais malheureusement on sait le contraire, et; il peut très-bien arriver que la maniere dont on exposera la justice de ses prétentions, empêchera les Juges d’être abusés ; car enfin ce sont des hommes, sujets par conséquent à l’erreur. […] Le plus grand nombre d’eux consacré au Théatre dès leur enfance, parce qu’ils sont fils de Comédiens, ne savent rien au-delà de leurs rôles, et; presque convaincus qu’ils doivent être nécessairement les victimes de l’erreur qui les flétrit, ils subissent l’indignité d’un sort qu’ils pourroient faire rougir de les outrager. […] Les Grands qui sont faits pour donner le ton, n’ignorent pas cette vérité, ils veulent détruire par leur exemple l’erreur populaire, ils y réussiront sans doute, le Bourgeois en sera charmé.
Cependant, à Dieu ne plaise que la manifestation de cette erreur si bien accréditée, et généralement autorisée, renouvelle les chagrins de l’auteur spirituel qui a publié cette dernière satire et à qui l’on a fait payer trop cher l’omission de déclarer qu’il avait emprunté d’un moine, comme il est arrivé autrefois et comme il arrive encore tous les jours aux auteurs de faire des emprunts à d’autres. […] Voilà d’autres raisons de convenir que vouloir perfectionner les hommes par des moyens indirects, ou vagues et violents, est une folie, ou une erreur dangereuse, d’après laquelle on les a tant et si imprudemment tourmentés qu’on les a excédés et conduits à jeter le masque de leurs infirmités dont ils ont fait parade depuis.
Ils seroient dans l’erreur : espereroient-ils par là d’intéresser la Noblesse, & d’ennoblir leurs sujets, par la condition des personnages ? […] On se trompe, erreur fatale !
Plusieurs d’entr’elles s’y sont trouvées personnellement intéressées, d’après plusieurs vers malheureusement trop agréables, elles se sont imaginées que l’auteur en leur attribuant le desir de plaire toute leur vie, leur a interdit la beauté à trante ans, elles lui auroient pardonné beaucoup de défauts ; elles ne peuvent lui pardonner cette erreur. […] Dieu permet en punition qu’ils tombent eux-même dans les erreurs, les contradictions, les absurdités les plus ridicules.
C’est une erreur, la fréquentation du héatre n’enseigne point ces choses là ; les enseignât-il, il les enseigneroit mal ; & quand il les enseigneroit bien, ce seroit payer bien cher ses leçons de les acheter au prix de l’innocence. […] Faut il qu’on donne à la jeunesse l’idee, le goût, le modele, l’exercice de ces erreurs dangereuses ?
Chrysostome : Tout ce que je vois et tout ce que j’entends, me divertit et rien de plus ; du reste je n’en ressens aucune impression, et je n’en suis nullement touché Vaine excuse qu’ils traitoient, ou de déguisement et de mauvaise foi, ou d’erreur au moins et d’illusion : de déguisement et de mauvaise foi, parce qu’ils n’ignoroient pas que c’est un prétexte dont veulent quelquefois se prévaloir les plus corrompus, cachant les désordres secrets de leur cœur, afin de justifier en apparence leur conduite ; d’erreur au moins et d’illusion, parce qu’ils sçavoient combien on aime à s’aveugler soi-même, et combien la passion fait de progrès qu’on n’apperçoit pas d’abord et qu’on ne veut pas appercevoir, mais qui ne deviennent ensuite que trop sensibles.
» Je me flatte qu’on ne trouvera pas mauvais le peu que je viens de dire à la louange du Clergé : il n’y a pas de vanité à reprocher lorsqu’il s’agit nécessairement de se défendre : c’est pure justice que de se laver des taches dont on est noirci, et de rappeler les choses de l’erreur à la vérité. […] Mais quand cela ne serait pas ; je réponds en second lieu que l’idée qu’on se forme des Chapelains est une erreur très grossière.
Ce péché n’est pas toûjours mortel ; la légèreté de la matiere, l’inattention, l’imprudence, diminuent sa grieveté ; mais il l’est très-souvent dans la religion par l’erreur & l’impiété ; dans la société, par la calomnie, la tromperie, la flatterie même.
On ne conçoit pas même que cette erreur ait pu subsister un instant chez une Nation accoutumée à voir jouer l’Andrienne de Terence, où l’on pleure dès le premier Acte.
quelle honte à des Chrétiens d’aimer la vanité, et de rechercher l’erreur.
C’est donc un argument et motif de nous exciter à vertu, et non une permission ou liberté d’aller regarder l’erreur des Gentils : afin que l’esprit fût plus induit à embrasser la vertu Evangélique, à cause des divins loyersm qui nous sont proposés, vu que par la calamité de tous travaux et douleurs, nous est permis d’accourcir et abréger ce chemin terrestre.