/ 293
93. (1643) La discipline des Eglises prétenduement réformées « Chapitre XIV. Des règlements ou avertissements particuliers » pp. 381-625

Nicolas du Chardonnet, et son Curé, très pieux et très docte contrepointentf : Mais que les Ministres corrigent plutôt leur libertinage en tant de sujets si importants, et spécialement leur schisme et division de la vraie Eglise, vice opposé à la charité, « sans laquelle rien ne profite », 1.

94. (1788) Sermons sur les spectacles (2) « Sermons sur les spectacles (2) » pp. 6-50

C’est à elle que les partisans du théâtre attribuent particulièrement le pouvoir de corriger les mœurs, & c’est elle que j’accuse sur tout de les altérer & de les corrompre. […] Ce fameux Comique, qui dans le dernier siècle a porté cet art dangereux à sa dernière perfection, mais dont la mort devroit donner plus de frayeur aux amateurs du Spectacle que ses ouvrages ne leur causent d’admiration & de plaisir, a, dit-on, corrigé les mœurs de son siècle ; c’est-à-dire, qu’il a détruit par la force du ridicule quelques restes de mauvais goût, d’affectation dans le langage & dans les manières : mais de quel vice réel nous a-t-il en effet corrigés ? […] Et cependant, on ne rougit point de mettre un tel homme au nombre de ceux qui ont le plus illustré leur siècle ; on porte la prévention & le blasphême jusqu’à dire qu’il a plus corrigé de défauts que les Ministres mêmes de la parole de Dieu. […] Il n’y a que sa grace qui puisse vous corriger de vos vices, & vous donner l’amour de la vertu ; & sa grace sans doute n’est pas attachée au ministère criminel de ces suppôts de satan.

95. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE II. Des Masques. » pp. 28-54

Le théatre ne s’occupe de ce masque de religion que pour le tourner contre la vertu, en confondant la piété fausse avec la véritable, jouant l’une par l’autre par le ridicule & l’odieux dont injustement il la couvre : triste & unique fruit de la comédie du Tartuffe, si vantée, si courue par les libertins, qui en a fait une infinité, & n’est bonne qu’à en faire, sans corriger aucun hypocrite, & qu’on voit acquérir plus de vogue à mesure que la religion & les mœurs se perdent. […] travaille-t-elle à les corriger, à les couvrir du ridicule & de la haine qu’ils méritent ? […] Tartuffe a fait plus d’hypocrites qu’il n’en a corrigé ; il n’en a corrigé aucun, il leur a appris à se mieux déguiser, ou à lever scandaleusement le masque, en frondant la vertu & pratiquant à front découvert le vice.

96. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IX. Sentiments de S. Cyprien et de quelques autres Pères. » pp. 175-201

Quoique je sois assuré de votre piété, dit-il, cependant il se trouve bien des protecteurs indulgents et séduisants du vice, qui lui donnent du crédit et abusent des Ecritures pour l’autoriser, comme si les spectacles n’étaient qu’un amusement innocent, car la vigueur de la discipline est si fort énervée, et le désordre si dominant, que non seulement on excuse, mais on autorise le vice : « Jam non vitiis excusatio, sed autoritas datur. » J’ai cru devoir vous en avertir, car rien ne se corrige plus difficilement que ce qui est coloré par des excuses et suivi de la multitude. […]  3.) est adressée à un homme en place qui gouvernait un Etat et voulait excuser sa tolérance pour les spectacles, sous prétexte que la comédie corrigeait les hommes par ses bons mots, « salibus meliores reddit » ; ce que ses partisans ne cessent de répéter. […] Jamais ils n’ont pensé à corriger les mœurs de personne, et ne le pourraient pas, quand ils le voudraient, « nec si velint id possint », parce que la comédie par sa nature n’est faite que pour être pernicieuse : « Mimica ars, natura sua tantummodo ad nocendum comparata. » L. […] Il s’en faut bien que ce ne soient que des fautes légères ; le théâtre fait commettre les plus grands péchés : « Quidquid immunditiarum est, exercetur in theatris ; ibi universa damonum monstra. » C’est une espèce d’hydre, où les têtes de tous les vices sont toujours renaissantes : « Sicut anguinum monstrum quod multiplicabat occisio. » C’est l’état où les spectacles ont réduit toutes les Gaules ; la frivolité, le luxe, l’impureté règnent partout ; vieillards et enfants, grands et petits, tout est confondu par le crime : « Consimilibus vitiis Gallia civitates conciderunt. » Dieu, pour nous punir, ou plutôt pour nous corriger, nous fait subir en public et en particulier des châtiments rigoureux.

97. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

S’ils sont devenus funestes par le genre de relâchement qui s’y est introduit, corrigeons-les, ramenons-les tous au but véritable de leur institution, qui ne peut être celui de corrompre, mais seulement, comme je l’ai déjà dit, de corriger et d’instruire en amusant. […] Et voilà comme le théâtre nous corrige et nous rend meilleurs ! […] NDE On corrige "plan". […] NDE Elle corrige les moeurs en riant. Elle corrige les moeurs en riant.

98. (1833) Discours sur les spectacles « [Discours sur les spectacles] » pp. 3-16

[NDE] Nous corrigeons la graphie « Lulli  ». […] [NDE] Nous corrigeons la graphie « Harlay de Chanvalon ».

99. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE III. Des Pièces de Collège. » pp. 48-67

L’une les accoutume à parler aux grands, l’autre les familiarise avec les petits ; elle les exerce à corriger le vice par un bon mot, souvent plus efficace que les plus beaux sermons et les plus véhémentes plaidoiries. […] Rolin, ancien Recteur, et toute sa vie Professeur de l’Université, après avoir détaillé les embarras des Régents, la difficulté de composer des pièces, de trouver des écoliers propres, et de les contenir quand ils se croient nécessaires, la dépense du spectacle, le peu de succès, le risque pour la santé, la perte du temps deux ou trois mois à l’avance, l’inutilité de tant de peines, les écoliers oubliant le lendemain ce qu’ils ont appris, le soin de corriger les pièces, de les mutiler, en retranchant les rôles des femmes, ajoute fort sensément : « Il peut y avoir dans cet usage un défaut commun aux bonnes et aux mauvaises tragédies. […] Porée dans ses pièces, était de corriger les mœurs et d’inspirer la vertu.

100. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IX. Sentiments de Saint Augustin sur les Spectacles. » pp. 180-198

Le gouffre des mœurs des Carthaginois, démesurément épris des spectacles, avait absorbé mon ami Alype dans la folie du cirque : « Gurges morum Carthaginentium quibus servent spectacula absorbuerat, etc. » Je regrettais un jeune homme de si grande espérance, qui se perdait par là ; mais je ne savais comment le corriger. […] On voit dans cet exemple la fragilité de la jeunesse, le danger des mauvaises compagnies, la fureur des spectacles, la difficulté de s’en corriger, le péché de ceux qui y vont. […] Vous vous plaisez à voir les Acteurs : malheur à vous, si vous ne vous corrigez.

101. (1665) Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre « Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre » pp. 1-48

Si le dessein de la Comédie est de corriger les hommes en les divertissant, le dessein de Molière est de les perdre en les faisant rire ; de même que ces Serpents, dont les piqûres mortelles répandent une fausse joie sur le visage de ceux qui en sont atteints. […] Et cet homme de bien appelle cela corriger les mœurs des hommes en les divertissant, donner des exemples de vertu à la jeunesse, réprimer galamment les vices de son siècle, traiter sérieusement les choses saintes ; et couvre cette belle morale d’un feu de charte, et d’un foudre imaginaire, et aussi ridicule que celui de Jupiter, dont Tertullien raille si agréablement ; et qui bien loin de donner de la crainte aux hommes, ne pouvait pas chasser une mouche ni faire peur à une souris : en effet, ce prétendu foudre apprête un nouveau sujet de risée aux Spectateurs, et n’est qu’une occasion à Molière pour braver en dernier ressort la Justice du Ciel, avec une âme de Valet intéressée, en criant « mes gages, mes gages m » : car voilà le dénouement de la Farce : ce sont les beaux et généreux mouvements qui mettent fin à cette galante Pièce, et je ne vois pas en tout cela, où est l’esprit ? […] [NDE] Nous corrigeons la graphie « broüaa ».

102. (1758) Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres « Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres, ou sur les moyens de purger les passions, employés par les Poètes dramatiques. » pp. 3-30

Or, par une suite de cette inutilité même, le théâtre qui ne peut rien pour corriger les mœurs, peut beaucoup pour les altérer. » Vous établissez, par plusieurs exemples, bien choisis à la vérité, que la plupart de nos Poèmes ne sont aucunement propres à rendre les hommes plus vertueux, ni à réprimer leurs passions : mais vous auriez dû ajouter, ce me semble, avec la vérité sévère et impartiale dont vous faites profession, que dans plusieurs drames anciens et modernes, il y a d’excellentes leçons de vertu ; leçons sublimes et touchantes, plus propres à attirer les hommes à la vertu, et à les arracher aux passions, que tous les traités de morale faits ou à faire. […] J’ajouterai que cette pièce a corrigé les hommes : car s’il est encore des maris infidèles et dissipés, il n’en est plus qui rougissent d’aimer leurs femmes, et d’avouer leur amour. […] Ce ne sont point les tours que joue le fils au père, qu’on veut faire passer pour honnêtes, ils ne sont que les suites et la punition de l’avarice : il fallait montrer à des avares, pour les corriger, ce que leur vice a de funeste pour eux-mêmes : il fallait qu’ils eussent à se reprocher les fautes mêmes de leurs enfants, dont leur conduite peut et doit corrompre le bon naturel.

103. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [P] » pp. 441-443

Rien ne corrige les méchans : l’Auteur de cette Parade (Paliss… de M…) en a fait une seconde, où il a embrassé le même Citoyen qui avait obtenu son pardon, avec un grand nombre de gens de bien, parmi lesquels on nomme un de ses Bienfaiteurs.

104. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VIII. Sentimens de S. Chrysostome. » pp. 181-192

La prison l’a corrigé de ses défauts ; il en revient plus doux, plus patient, plus humain, plus équitable. […] nous vous instruisons, & on vous égare ; nous vous corrigeons, & on vous corrompt ; nous vous donnons des remèdes, & on vous fait des blessures ; nous tâchons d’éteindre le feu du vice, & on l’allume.

105. (1665) Lettre sur les observations d’une comédie du sieur Molière intitulée Le Festin de Pierre « [Lettre] » pp. 4-32

On ne publie point les fautes d’un homme pour les corriger, et les avis ne sont point charitables lorsqu’on les donne au public et qu’il ne les peut savoir qu’avec tout un peuple, et quelquefois même un peu plus tard. […] [NDE] Pour parler des hypocrites, l’auteur utilise « tartufles », ici corrigé en « tartufe » pour respecter l’orthographe moderne.

106. (1825) Encore des comédiens et du clergé « DISCOURS PRELIMINAIRE. » pp. 13-48

Ce n’est qu’en les démasquant qu’on pourra corriger les abus et les vices, qu’on rendra les hommes meilleurs, et qu’on parviendra à enchaîner l’inexorable intolérance politique et religieuse qui aime à s’abreuver de sang humain. […] Les mauvais prêtres n’ignorent donc pas que la servitude et le manque d’instruction avilissent les hommes, abrutissent les peuples et les rendent tous malheureux : tandis qu’au contraire, la science, la raison, le bon sens et la liberté tempérée par les lois, corrigent nécessairement la nature humaine et rendent meilleures et plus heureuses toutes les classes de la société. […] Le texte utilise systématiquement la graphie Mont-Rouge, nous corrigeons en Montrouge.

107. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre II. Des différens genres qu’embrasse le nouveau Théâtre. » pp. 14-20

La Comédie dans ses écarts rappelle toujours l’idée de ce qu’elle doit-être ; on découvre toujours que son genre est de faire rire & de corriger ; au-lieu que chaque Poème de l’Opéra-Bouffon paraît, pour ainsi dire, avoir été composé pour quelque Théâtre nouveau.

108. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE VI. Les obstacles qu’on peut rencontrer pour parvenir à la Réformation du Théâtre. » pp. 59-68

En effet, c’est sur les Pièces de Théâtre que doit principalement tomber la réformation ; tout ce qui les accompagne, et qui n’a rapport qu’à l’appareil de la représentation, n’est pas bien important, ni par conséquent bien difficile à corriger.

109. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 75-112

Je fis représenter les vices ennemis de la société ; on auroit été choqué des préceptes, on écoute, en s’amusant, une morale sublime qui éclaire & corrige. […] Un Poëte satirique (Boileau) se corrigea par les conseils du Roi, & abandonna la s’atire. […] Il lui dit la Satyre ne corrige personne, parce qu’elle attaque les vicieux ; la Comédie corrige, parce qu’elle n’attaque que les vices (faux encore, la Comédie attaque aussi les hommes, & la Satyre les vices). […] Il a corrigé beaucoup de ridicules (& favorisé plus de vices), sur-tout les femmes savantes (objet bien mince, il n’y en a pas vingt dans Paris).

110. (1684) Sixiéme discours. Des Comedies [Discours sur les sujets les plus ordinaires du monde. Premiere partie] « Sixiéme Discours. Des Comedies. » pp. 279-325

Ces ingenieuses productions servent à former l’éloquence, à corriger les mœurs, à soulager l’esprit, & n’estant pas criminelles d’elles-mesmes, & estant si utiles au public, elles ne meritent pas le anathémes de l’Eglise. […] Je parleray de la composition dans le Discours de la lecture ; je repete qu’il n’est pas permis de les souffrir qu’aprés qu’elles auront esté corrigées par des personnes de sçavoir, & de pieté. […] L’honesteté publique ne pouvant plus supporter ces infamies que les loix precedentes n’avoient pû abolir, les Empereurs Payens établirent des Prefets du plaisir, ou plutost détacherent cette partie la plus negligée de l’office des Ediles ; & ces Prefets estoient chargez du soin d’examiner & de corriger les Pieces de theatre, d’interdire ou de reformer celles qui pouvoient blesser l’innocence & l’honesteté publique. […] Il renouvelle leurs Ordonnances, il commet à des personnes de sçavoir, de pieté, d’autorité, le soin de revoir, d’approuver, de défendre, de corriger les Pieces qui devoient paroistre sur les theatres. […] La seule consideration de l’honesteté publique nous a portez à corriger & à prévenir la corruption & l’infamie que les Comedies peuvent causer à l’Estat.

111. (1804) De l’influence du théâtre « PREFACE. » pp. -

Passant ensuite à l’influence réelle du théâtre en France, et le considérant particulièrement aux époques des grands événements qui ont précédé ou suivi le cours de la révolution, j’ai fait voir qu’il avait beaucoup contribué au bouleversement de l’Etat, et nui singulièrement à sa prospérité, en affaiblissant les grandes idées religieuses dans l’esprit des peuples, en corrompant les mœurs, loin de les corriger, enfin en altérant jusqu’au bon goût, et en changeant même le caractère national sous le rapport du sentiment et de l’urbanité.

112. (1574) Second livre. Seconde épître. Cécile Cyprien à Donat [extrait] « letter » pp. 40-41

[NDE] On corrige "manque".

113. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Sixième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 40-72

« J’entreprens de donner un moyen simple, facile, qui n’exige aucune dépense onéreuse, de corriger les abus du Théâtre ; d’en augmenter l’agrément ; l’utilité, la dignité ». […] Malheureusement cet agent capable de produire des effets si grands & si avantageux, est au-dessus de toutes les forces humaines ; ce serait celui qu’emploierait un Dieu : le moyen de corriger les mœurs par les Loix & par le Théâtre, est le seul qui reste à des hommes ; quelqu’imparfait qu’il soit, mettons-le en usage, après avoir détruit tous les abus ; châtions le Drame, puisqu’il le faut, mais appliquons-nous d’abord à desinconvénienter la Représentation. […] Inventons donc un nom nouveau pour cet art enchanteur, dont le but est nonseulement de nous plaire & de nous corriger, mais d’embellir tous les genres d’expression de l’espèce humaine ; puisqu’aussi bien l’Actricisme est au-dessus de tous les autres arts d’imitation.

114. (1772) Spectacles [article du Dictionnaire des sciences ecclésiastiques] « Spectacles. » pp. 150-153

Bayle, cet écrivain si fameux par les indécences & les impiétés répandues dans ses ouvrages, & si cher aux libertins par ces endroits, Bayle lui-même se moque de ceux qui disent fort sérieusement que Moliere a plus corrigé de défauts à la cour, lui seul, que tous les Prédicateurs ensemble ; & il assure qu’il ne croit nullement que la comédie soit propre à corriger les crimes & les vices de la galanterie criminelle, de l’envie, de la fourberie, de l’avarice, de la vanité, de la vengeance, de l’ambition, &c.

115. (1754) Considerations sur l’art du théâtre. D*** à M. Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Geneve « Considérations sur l’art du Théâtre. » pp. 5-82

Le mepris & l’indignation ne sont pas toujours employés par les hommes vertueux pour écraser les méchans ; ils s’en servent rarement au contraire, & n’ont recours à ces armes rigoureuses, que lorsqu’ils ne peuvent parvenir à les corriger par des voyes plus douces. […] Moliere, selon vous, n’a point prétendu corriger les vices, mais les ridicules. S’il a corrigé le ridicule, & que le ridicule ne prenne sa source que dans le vice, votre distinction est défectueuse. […] Le but de la Comédie est de corriger les hommes ; & les honnêtes gens sont dignes de ses plus grands efforts. […] Il avoit imaginé le projet de l’établissement d’une Cour de raison, où l’on devoit employer d’abord les remedes les plus doux, les plus efficaces ensuite, jusqu’aux petites maisons inclusivement, pour temperer les ebullitions de l’esprit, & corriger les écarts de l’imagination.

116. (1684) Epître sur la condemnation du théâtre pp. 3-8

[NDE] On corrige un point d’interrogation en point.

117. (1731) Discours sur la comédie « MANDEMENT DE MONSEIGNEUR L’EVEQUE DE NIMES, CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 352-360

Nous étions assez occupés à ramener les Hérétiques, à détruire leurs erreurs et leurs préventions, à corriger les vices et les faiblesses ordinaires des hommes.

118. (1838) Principes de l’homme raisonnable sur les spectacles pp. 3-62

Mais, comme cette nécessité ne vient que de leur mauvaise disposition qu’ils sont obligés de corriger, on peut dire que la Comédie n’est nécessaire à personne, et qu’elle est dangereuse à tout le monde. » « Eh ! […] … Bayle, cet auteur trop fameux, et si cher à tous les libertins dont le cœur est comme dissous dans la corruption, a avancé dans un de ses écrits : « Qu’il ne croyait nullement que la Comédie fût propre à corriger les crimes et les vices de la galanterie, de l’envie, de la fourberie, de l’avarice, de la vanité, etc. […] Il se moque, avec raison, de ces personnes qui disent fort sérieusement que Molière a plus corrigé de défauts lui seul, que tous les Prédicateurs ensemble. » Jean-Jacques Rousseau, dans un de ces moments lucides où il parlait le langage de la Vérité, a porté contre le Théâtre un jugement fondé sur sa propre expérience. […] Ajoutez que le Poète, pour faire parler chacun selon son caractère, est forcé de mettre dans la bouche des méchants, leurs maximes et leurs principes, revêtus de tout l’éclat des beaux vers, et débités d’un ton imposant et sententieux, pour l’instruction du parterre. » « Si, dans la Comédie, on rapproche le ton de Théâtre à celui du monde, on ne corrige point, pour cela les mœurs ; le plaisir même du comique étant fondé sur un vice du cœur humain, c’est une suite de ce principe, que plus la Comédie est agréable et parfaite, plus son effet est funeste aux mœurs.

119. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre V.  » pp. 129-160

C’est un mauvais caractère dangereux pour la société, dont il seroit utile de corriger les hommes ; mais dont la comédie ne corrigera jamais personne, puisqu’elle le fortifie, & l’enseigne : Un persiffleur amuse & ne corrige pas , dit l’auteur avec raison. […] Cent fois on a attaqué ce défaut, qui en entraîne mille autres ; on n’en a jamais corrigé.

120. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VIII. Du Clergé comédien. » pp. 176-212

Qu’elle a fait dans tous les temps les loix les plus séveres, & pris les plus grandes précautions pour prévenir ou corriger les désordres du Sanctuaire ? […] Quand Abeille fut reçu à l’Académie, Racine homme très-caustique, mais que la dévotion corrigea, & que l’air de la Cour polit, lui fit cette épigramme très-plaisante rapportée dans le livre des trois siecles. […] Il composa, selon la tâche des jeunes Régens, une comédie qu’il fit jouer au Collége : elle déplut aux Peres, on lui en fit des reproches ; au lieu de se corriger, il quitta l’habit, composa contre la Société un libelle diffamatoire des plus outrés & se livra au théatre. […] La Réligion corrigea Racine de l’ambition comme du théatre, il en mérita mieux l’estime de la Cour & du public.

121. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Troisieme suite du Fard. » pp. 171-194

Moliere, dit-on, corrigea son siécle de ce défaut. […] Mais il n’a pu corriger la maladie du bel esprit. […] Il court après la gloire de la beauté, il prétend ajouter à l’ouvrage de Dieu, donner des couleurs & des agrémens qu’on n’a pas reçu, & que Dieu ne veut pas donner, c’est censurer la providence, & la corriger ; tout cela est l’ouvrage du démon : Quod fingitur, opus diaboli.

122. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IV [III]. La Grange & Destouches. » pp. 90-114

Il proteste de la pureté de ses intentions : Je n’ai jamais étudié & pratiqué que pour corriger les mœurs. […] La comédie, bien loin d’etre dangéreuse, est tres-propre à corriger. […] La comédie n’est donc point faite pour corriger la partie essentielle des mauvaises mœurs, les vices haïssables, mais seulement les ridicules ; distinction fausse.

123. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE III. De la Comédie. » pp. 92-118

Pour peu qu’un avare ait envie de se corriger, n’y sera-t-il pas déterminé, ne frémira-t-il pas en se comparant avec Harpagon votre protégé ? […] Je puis me tromper, et je ne vous donne point mon avis pour une règle à suivre ; mais enfin je crois vous devoir dire avec franchise ce que je pense, autrement je répondrais mal, sans doute, à l’honneur que vous me faites de me consulter. » Oronte se rendrait peut-être avec plaisir à des vérités démontrées si poliment : mais point du tout, on appuie brusquement sur sa plaie, et loin de ménager sa faiblesse, le ton qu’on emploie pour le corriger est précisément celui dont on se servirait pour lui dire Vous n’êtes qu’un sot. […] , p. 54 : « […] il n’a point voulu corriger les vices, mais les ridicules. » cz.

124. (1865) Mémoires de l’abbé Le Gendre pp. 189-194

Le but de la comédie n’est pas moins de corriger que de divertir.

125. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE V. Du Mensonge. » pp. 100-113

Mais moi qui tiens avec Aristote & Horace que la poësie n’a pour but que le divertissement (sans s’embarrasser des bonnes mœurs), j’avoue qu’il est ici bien moins à estimer que dans la premiere comédie, puisqu’avec toutes ses mauvaises habitudes il a perdu toutes ses-graces, & quitté la meilleure partie de sis agrémens, lorsqu’il a voulu se corriger de ses défauts (les mensonges sont des agrémens & des graces). […] Que de graves apologistes, Marmontel, Boursault, Fagan, Laval, &c. ces vénérables Pères de l’Église, viennent nous dire d’après Arlequin, la comédie corrige les mœurs, castigat ridendo mores, le vice y est toûjours puni, c’est une école excellente de vertu, &c. nous les prierons d’enchasser ces belles tirades dans la comédie du Menteur, dont elles pourront alonger les scènes, & de compter pour quelque chose Aristote, Horace, Plaute, Térence, dont le grand Corneille emploie l’autorité, & ce père du théatre lui-même, qui les valent bien, ne fût-ce que pour la droiture & la sincérité.

126. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XI. De l’excommunication considérée comme injuste et par conséquent nulle, de la part des prêtres qui anathématisent les Comédiens, morts sans les secours spirituels de l’Eglise. » pp. 186-211

[NDE] Nous corrigeons Barthélemi. […] [NDE] Nous corrigeons l’abbé de la Mennais en La Mennais

127. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [K] » pp. 421-424

Cependant plusieurs Acteurs de la Comédie-Italienne sont encore masqués : singularité bizarre, & bien digne du mauvais goût qu’une Nation si spirituelle n’a pas encore su corriger !

128. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre XII. Que la représentation des Comédies et Tragédies ne doit point être condamnée tant qu'elle sera modeste et honnête. » pp. 237-250

Quand on renouvela ce divertissement dans l'Europe, il commença par des Satires aigres et mordantes qui tirèrent bientôt après elles le libertinage, et cela fut corrigé par les Histoires Saintes que l'on y fit représenter ; et les personnes de piété en prenaient tant de soin, que l'on forma cette Confrérie de la Passion, qui possède encore l'Hôtel de Bourgogne, où l'on représentait des Histoires Saintes ; et où maintenant on en représente encore de toutes sortes.

129. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Remarques Angloises. » pp. 133-170

Le fanatisme anglois contre la religion catholique est toujours le même : la philosophie n’a pu le corriger. […] Le Pape, qui étoit bon, reçut avec bonté ses remontrances que le zele lui faisoit faire, & se corrigea. […] La danse peint & corrige les caracteres, la niaise, la badine, la légere, la voluptueuse ; elle peint & redresse les états, le militaire, le magistrat le paysan, l’Arlequin, le petit-maître, elle s’accommode à tout & s’approprie tout ; vraie pharmacopée,, c’est un remede à tous les maux ; vraie pierre philosophale, c’est un trésor, une source de tous les biens. […] Quelle témérité que des mains novices osent corriger & se flatter d’embellir des miracles de l’art !

130. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379

Si l’on veut les corriger par la charge, on quitte la vraisemblance. […] Le reste de cet Article est vrai : mais le poids de la critique ne tombe que sur les Drames que le Projet propose de rejetter ou de corriger. […] La seconde Classe est aussi composée de Pièces de caractère, & de Comédies, où plusieurs personnages fixent également l’attention : mais je les assimile par leur manière de corriger. […] C’était la Tragédie qui devait d’abord corriger les hommes, parce qu’elle montre de grands exemples, capables de frapper une Nation, qui est encore tout Peuple. […] Mais il est facile de corriger l’abus.

131. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — Extrait des Registres de Parlement, du 22 Avril 1761. » pp. 210-223

Du moins, il a avoué avoir vû & retouché les Mémoires à consulter, & autres Piéces, avoir écrit le tout de sa main, avoir corrigé les épreuves.

132. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre XI. Du jeu des Acteurs. » pp. 345-354

Et chez les Français, chez cette Nation polie & éclairée, on daignât à peine accorder un peu de terre au grand homme qui nous corrigea de nos ridicules, & dont le nom vivra autant que la Monarchie.

133. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De la suprématie de la puissance séculière sur la puissance ecclésiastique ; des erreurs et des crimes du clergé et des anathèmes fulminés par les conciles contre les prêtres et les séculiers qui attentent à l’autorité et à la vie des souverains. » pp. 331-345

C’est sous le règne d’Henri III que le clergé et les jésuites eurent la criminelle audace de proclamer les principes subversifs de toute monarchie légalement instituée : « Qu’un prince qui maltraite ses citoyens est une bête féroce, cruelle et pernicieuse ; « Qu’il y a des cas où il est permis à tout le monde de tuer, même celui qui est prince de droit, soit par succession, soit par élection, mais qui devient tyran par sa conduite ; « Que si un prince légitime devient tyran jusqu’au point de piller les fortunes publiques et particulières, s’il méprise notre sainte religion, s’il charge ses sujets d’impôts injustes, s’il fait des lois avantageuses pour lui et peu utiles au public, la république doit s’assembler et l’inviter à se corriger : que s’il ne répare pas ses fautes, elle peut lui faire la guerre, et si les circonstances le permettent, lui porter le fer dans le sein.

134. (1823) Instruction sur les spectacles « Conclusion. » pp. 195-203

Ne soyez donc plus étonnés s’ils ne vous respectent plus, s’ils méprisent vos ordres, s’ils ont secoué le joug de l’obéissance et de la soumission qu’ils vous doivent, s’ils se livrent au libertinage ; ce sont là les tristes résultats des maximes antichrétiennes et libertines qu’ils ont recueillies au théâtre : sous prétexte de corriger en eux quelques travers et quelques ridicules, on leur a fait avaler le poison de la volupté, dont la violence les porte à toute sorte d’excès.

135. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre premier. Remarques Littéraires. » pp. 11-51

Il eut, dit-on, le malheur de tomber entre les mains d’un précepteur dont le pédantisme lui inspira un dégoût pour l’étude, qu’il ne put jamais vaincre : c’est-à-dire, que son précepteur, homme sage, vouloit le faire étudier, & le corriger de sa dissipation & de sa paresse, & qu’il fut incorrigible. […] Chloé, qu’on vit si mince dans son premier état, Chloé se souviendra des sabots qu’en province jadis elle porte, & n’attendra pas pour se corriger qu’on la pince, mais dans ses ébats montrera des goûts plus délicats. […] Mais ce qui la mérite, c’est l’utile dessein qu’on attribue à ce peintre de corriger les mœurs par les tableaux grotesques, des divers excès où font tomber les vices. […] par l’opéra d’Emelinde, composé par Poinsinet, corrigé par Sedaine, musique de Philidor.

136. (1640) Lettre apologétique pp. 2-42

Mais quant au regard des Comédiens qui n’ont point de Compétiteurs ni de personnes pour corriger la liberté de leurs pièces, ils représentent sans considération d’offenser la vertu de leurs Auditeurs ; A quoi je réplique ; qu’il n’y a point de ville bien policée, où leurs Comédies ne passent par la coupelleq des Magistrats, et où il ne leur soit défendu de n’exposer aucun sujet sur le Théâtre, qui puisse choquer l’honneur de Dieu, le service du Roi, et la réputation du prochain (Dictionnaire de l’Académie, 1694). […] Si l’on me dit que c’est la verge de laquelle l’Eglise se sert pour appeler le pécheur à repentance, je réponds qu’il y a différence, entre corriger le vice des hommes, et offenser l’honneur du prochain, comme fait le Père en tous les Chapitres de son libelle ; Car je crois qu’il n’y a point d’endroits dans les imprécations du Sieur de S. 

137. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE III. Est-il à propos que les jeunes gens aillent à la Comédie ? » pp. 55-83

  3. rapporte qu'un célèbre Philosophe, pour corriger un de ses disciples qui aimait éperduement le théâtre et négligeait l'étude, ce qui en est la suite ordinaire, lui recommanda de lire chaque jour avec attention le problème d'Aristote, l'un des plus grands philosophes de l'antiquité, qui attribue aux spectacles la dissolution et la corruption des mœurs. […] Il en avait beaucoup en effet ; mais dans une éducation aussi chrétienne il n'est pas douteux qu'un Gouverneur et un Précepteur aussi pieux et aussi sages que ceux auxquels son éducation était confiée, auraient corrigé ce goût prématuré du théâtre, qu'on ne lui permit de satisfaire dans le moment que pour connaître ses inclinations, et les tourner vers des objets plus dignes de lui. […] La comédie fait tout le contraire, et ses impressions ne se corrigent plus, les jeunes gens sont gâtés pour le reste de leurs jours : elle éloigne du bien, elle enseigne le mal.

138. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE III. De la comédie et des comédiens chez les païens et chez les chrétiens. » pp. 101-112

[NDE] Nous corrigeons la graphie Chalon-sur-Saône.

139. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVIII. Eprouver par soi-même si les spectacles sont dangereux, c’est vouloir tomber dans les dangers qu’ils offrent. » pp. 154-163

« Il est vrai que peu de personnes connaissent tout le danger des passions, dont on n’est ému que parce qu’on les voit ; mais ces passions ne causent guère moins de désordres que les autres, et elles sont encore en cela plus dangereuses, que le plaisir qu’elles causent n’est point mêlé de ces peines et de ces chagrins qui suivent les autres passions et qui servent quelquefois à en corriger ; car ce qu’on voit dans autrui touche assez pour faire plaisir, mais ne touche pas assez pour tourmenter : c’est en cela que consiste le danger du théâtre.

140. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « PENSEES SUR LES SPECTACLES. » pp. 1-12

Il est vrai que peu de personnes connaissent tout le danger des passions, dont on n’est ému que parce qu’on en est le Spectateur ; mais elles ne causent guère moins de désordre que les autres, et elles sont encore en cela plus dangereuses, que le plaisir qu’elles causent, n’est point mêlé de ces peines et de ces chagrins qui suivent les autres passions, et qui servent quelquefois à en corriger : car ce qu’on voit dans autrui touche assez pour faire plaisir, et ne le fait pas assez pour tourmenter.

141. (1658) L’agent de Dieu dans le monde « Des théâtres et des Romans. CHAPITRE XVIIII. » pp. 486-494

Un politique usurpateur, se plaît en ces feintes, qui expriment sa conduite au naturel, qui la justifient par un applaudissement public ; ce que les autres prennent pour un divertissement lui est une étude, un secret conseil, où il corrige, retranche, ajoute beaucoup de choses par les promptes ouvertures de l’esprit, et ayant vu le dernier point où peut porter l’autorité dominante, il croit faire une grande miséricorde de n’aller pas à toutes les extrémités.

142. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE V. Réforme de Fagan. » pp. 110-128

L’Eglise blâme, instruit, fait ce qu’elle peut pour diminuer le mal que l’Etat croit ne pouvoir empêcher ; il n’est pas obligé de corriger tous les abus : l’Eglise elle-même tolère bien des choses qu’elle condamne. […] La vanité des mots l’emporte sur la vérité des choses, la scène, cette prétendue école des mœurs, où l’amour propre ne vient reconnoître que les torts d’autrui, & où les vérités le plus lumineusement présentées n’ont que le stérile mérite de délasser un moment le désœuvrement & la frivolité, sans arriver jamais à corriger le vices, ni à réprimer la manie des faux airs dans tous les genres & le ridicule de tous les rangs.

143. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V. Le but des auteurs et des acteurs dramatiques est d’exciter toutes les passions, de rendre aimables et de faire aimer les plus criminelles. » pp. 51-75

Il n’a donc point prétendu former un honnête homme, mais un homme du monde ; par conséquent il n’a point voulu corriger les vices, mais les ridicules, et il a trouvé dans le vice même un instrument très propre à y réussir. […] Le ridicule destiné à corriger les hommes de leurs extravagances n’est-il pas souvent jeté sur la droiture, l’innocence, la raison, la religion même pour laquelle tout devrait inspirer le plus grand respect ?

144. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE II. Des Spectacles des Communautés Religieuses. » pp. 28-47

On prétendait par ce moyen amuser innocemment la jeunesse, l’enhardir et la former à parler en public, et pour mieux corriger ces jeunes gens, on chantait dans les entractes des chansons satiriques sur le compte de chaque Séminariste, même des Directeurs, on lisait à haute et intelligible voix des gazettes ecclésiastiques, remplies d’anecdotes de Séminaire les plus propres à les tourner en ridicule, on faisait de petits jeux où on leur disait leurs vérités, pour leur apprendre à éviter la médisance. […] On ne représentait au moulin d’Issy aucune pièce qui n’eût été vue, corrigée et approuvée par le Supérieur, on n’y souffrait pas même le mot d’amour, il ne s’y dansait jamais, on retranchait tous les rôles de femme.

145. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE IV. » pp. 78-112

Pour ceux qui coopèrent à la Comédie d’une manière prochaine et déterminée, ou qui y assistent de leur plein gré, quoiqu’ils ne soient pas si coupables que les Comédiens : néanmoins les mêmes Docteurs ont décidé qu’on doit leur refuser l’Absolution, si les uns et les autres ne veulent point se corriger et changer de conduite, après avoir été suffisamment avertis. […] Que le Ciel aujourd’hui favorise, illumine, Qui détestant ses Vers trop remplis de tendresse, Les prend pour des péchés commis en sa jeunesse. » Il répond à la prétendue correction des mœurs par les Pièces de Molière, en citant le jugement qu’en a fait l’Auteur de la République des Lettres dans son Recueil d’Avril 1684. où il parle de Molière en ces termes : « Il n’a corrigé que certaines qualités, qui ne sont pas tant un crime qu’un faux goût, qu’un sot entêtement, comme vous diriez l’humeur des prudes, des précieuses, de ceux qui outrent les modes, qui s’érigent en Marquis, qui parlent incessamment de leur noblesse.

146. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — TROISIEME PARTIE. Des obstacles qui s’opposent parmi nous à la perfection de la Comédie. » pp. 57-75

Eh bien, je crains sort que ce vice qu’on peut dire sans imprudence, être assez général aujourd’hui, ne fût un de ceux contre lesquels un Auteur comique échoueroit, parce qu’il se trouve trop de personnes qui n’ont point envie de s’en corriger.

147. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « [Introduction] » pp. 1-9

Du reste, ce n’est pas au théâtre à m’en faire un crime ; la satire est son aliment, la plaisanterie est son langage ; et plût à Dieu qu’il respectât toujours assez la vérité et la décence, pour ne pas mériter la plus rigoureuse censure par sa malignité et ses bouffonneries, et donner à tous ceux qui le fréquentent, un ton de causticité et de frivolité, dont on ne se corrige presque jamais !

148. (1759) Apologie du théâtre « Apologie du théâtre » pp. 141-238

Est-ce par des définitions idéales que la raison corrige les mœurs ? […] Rousseau conclut qu’elle ne corrige point les mœurs. […] Rousseau qui parle) d’imputer à Molière les erreurs de ses modèles et de son siècle, qu’il s’en est corrigé lui-même. […] Il savait bien, ce Philosophe, qu’on ne corrigeait pas un fripon, et que ce n’était qu’en le dénonçant qu’on pouvait le déconcerter. […] Si j’ai bien étudié les mœurs de notre siècle, le vrai moyen de les corriger serait le don de nous attendrir.

149. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE III. Extrait de quelques Livres.  » pp. 72-105

La compassion intéresse jusqu’à se faire honneur de la ressemblance, ce qui est non seulement contraire aux bonnes mœurs, mais au but de la tragédie, qui est de corriger les passions par la terreur & la pitié : il ne faut donc pas traiter des sujets où le principal intérêt & le premier rôle tombe sur un scélérat qui ne doit paroître qu’odieux & méprisable pour faire haïr les vices. […] Pour ne laisser aux jeunes gens aucun livre licentieux, qu’on corrige ceux qui pourront être corrigés mais s’il est impossible de les purger, comme les Comédies de Térence ; qu’on ne les lise point du tout. […] Les Athéniens firent corriger ses poésies.

150. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suite de Mêlanges. » pp. 84-120

Il doit en savoir plus que le sculpteur & le peintre, pour corriger leurs absurdités, & ne pas s’y laisser entraîner, un érudit parfait, un vrai cosmopolite, un homme universel. […] Dans un autre pot-pourri de prédictions, au commencement du regne de Louis XVI, dont les papiers publics ont fait un grand étalage, & qui n’est qu’une répétition déguisée de l’ancien vaudeville, Et tout s’en va cahin, caha, & de vingt autres que Panard & les Italiens ont fait en divers temps, on trouve ce couplet : Désormais l’acteur, loin de trancher d’un ton de prince, sans air protecteur, recevra le modeste auteur ; Chloé, qu’on vit si mince, dans son éclat, se souviendra des sabots que jadis en Province elle porta, & n’attendra pas pour se corriger qu’on la pince , &c. […] Dire que les spectacles influent sur les mœurs & les corrigent, c’est un paradoxe ridicule : je n’ai jamais vu les jeunes gens en revenir que plus amateurs d’eux-mêmes & plus dissipés.

151. (1751) Nouvelles observations pp. 393-429

Il est constant que si les Théologiens prenoient la peine de réfléchir attentivement sur la nature des Piéces de Moliere, ils conviendroient, avec quelques exceptions, qu’elles sont suffisamment bonnes pour les mœurs ; à plus forte raison notre Comédie, depuis que la Cour a institué des Censeurs pour l’examiner & la corriger, avant qu’elle soit présentée au Public. […] Il y a encore une autre espece de Piéces, dont, à la vérité, le plus grand mérite semble être la Satyre & les Equivoques ; mais, comme elles ne paroissent pas ordinairement sur des Théâtres reglés, tout ce que l’on peut dire est que, quand elles existent, les Censeurs doivent redoubler leur attention pour les corriger.

152. (1783) La vraie philosophie « La vraie philosophie » pp. 229-251

Le ridicule destiné à corriger les hommes de leurs extravagances, n’est-il pas souvent jeté sur la droiture, l’innocence, la raison, la vertu même pour lesquelles tout devroit inspirer le plus grand respect ? […] Quant aux scélérats, le Théatre est plus capable de les enhardir que de les corriger.

153. (1758) Réponse pour M. le Chevalier de ***, à la lettre de M. des P. de B. sur les spectacles [Essais sur divers sujets par M. de C***] « Réponse pour M. le Chevalier de***, A la lettre de M. des P. de B. sur les spectacles. » pp. 128-142

Cependant, je veux bien en croire le sceptique dont vous adoptez le témoignage : quand même Molière n’auroit corrigé que des petits-maîtres, des misantropes & de faux dévots, n’estimez-vous pas assez la société, pour lui en avoir la plus grande obligation ?

154. (1768) Des Grands dans la Capitale [Des Causes du bonheur public] « Des Grands dans la Capitale. » pp. 354-367

L’école destinée, nous dit-on, à corriger les vices, est devenue l’écœuil de l’innocence, de la sensibilité, & des plus beaux talents.

155. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXV. Conclusion de tout ce discours. » pp. 138-152

Saint Charles qu’on allègue comme un de ceux, dont la charitable condescendance entra pour un peu de temps dans le dessein de corriger la comédie, en perdit bientôt l’espérance ; et dans les soins qu’il prit de mettre à couvert des corruptions du théâtre, au moins le carême et les saints jours, il ne cesse d’en inspirer un dégoût universel, en appelant la comédie « un reste de gentilité »Act. p. 4. inst. praed. edit. 1599. p.485.

156. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De la discipline ecclesiastique, et des obligations imposees par les saints conciles dans la vie privee des pretres.  » pp. 341-360

[NDE] Le texte porte 12 ; on corrige en 13.

157. (1733) Dictionnaire des cas de conscience « Jugement sur la Comédie du Festin de Pierre. CAS II. » pp. 805806-812

On demande donc si on doit leur refuser l’absolution à tous jusqu’à ce qu’ils se corrigent, et promettent non seulement de faire leurs efforts pour ne la plus jouer, mais jusqu’à ce qu’ils l’aient obtenu de leurs Maîtres : mais s’ils promettaient seulement de leur en parler, et de faire tout ce qui dépend d’eux pour s’en abstenir, leur pourrait-on donner l’absolution ?

158. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Suites des diversites curieuses. » pp. 138-172

Cette excuse n’ôte pas l’espérance ; on dit communément que la jeunesse est un défaut qui se corrige tous les jours. La modestie d’une Actrice se corrige de même, & très-promptement. […] Si quelque homme sage essaye de les corriger & de les éloigner des spectacles, tout est perdu ; vous m’ôtez la vie, l’Etat est bouleversé : Pol !

159. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE V. Suite du Théatre de S. Foix. » pp. 105-139

Quoi qu’il en soit, il ajoute : On discuta si ces filles péchèrent en se prostituant, & si leur action n’étoit pas corrigée par l’intention de servir la patrie. […] L’Auteur, charmé de son chef-d’œuvre de morale, de religion & de sagesse, en fit d’abord présent au public dans les journaux, & pour le transmettre à la postérité l’a depuis revu, corrigé & augmenté, & l’a fait imprimer dans ses Essais historiques, où on n’iroit pas les chercher, à moins qu’on ne prenne ses Essais pour un ouvrage comique avec lequel sa lettre peut très-bien figurer. […] Mais il ajoute, & voici le faux : La comédie n’est pas moins utile, elle adoucit les mœurs, purge les passions (l’amour sans doute, en rendant libertin, & offrant les objets les plus séduisans du libertinage), rend le vice odieux, corrige les travers & les ridicules.

160. (1675) Entretien sur les tragédies de ce temps pp. 1-152

L’usage a-t-il la même force pour les Pièces de Théâtre que pour la langue, et doit-on s’y soumettre aveuglément, surtout quand il est aisé d’en corriger les abus ? […] C’est un défaut dont il est aisé de se corriger, et comme l’Auteur de cette Pièce a du génie, on n’aura peut-être rien à lui reprocher sur la première Tragédie qu’il fera paraître. […] Louis Méridier revue et corrigée par François Jouan, Paris, Belles Lettres, 1997).

161. (1781) Lettre à M. *** sur les Spectacles des Boulevards. Par M. Rousseau pp. 1-83

elle corrige les mœurs, elle nous instruit en nous faisant rire. […] Est ce aux Spectacles des Boulevards, & des Foires, que l’on va apprendre à se corriger des ses ridicules, de ses défauts & des ses vices ? […] Mais ces Jeux ne fournissent-ils pas des expédiens aussi prompts que faciles, pour épuiser la bourse d’une infinité de Sujets, qui ensuite entrainés, poussés par le désespoir, se portent aux dernieres extrémités, & vont apprendre, sur le grand chemin, à corriger la malignité de leur fort ? […] Nous lisons pareillement dans la Gazette du 17 Mai 1697, que Louis XIV, de glorieuse mémoire, proscrivit le Théatre Italien40, parce que l’on y jouait des Pieces licentieuses, & que l’on ne s’y était pas corrigé des obscénités & des gestes indécens. […] La Comédie corrige, & pour en cette sûr, il suffit de savoir ce qu’elle est.

162. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « L. H. Dancourt, Arlequin de Berlin, à Mr. J. J. Rousseau, citoyen de Genève. » pp. 1-12

Il s’agissait de les corriger, s’ils méritent les reproches que vous leur faites : il fallait obvier aux abus de la scène sans la détruire.

163. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189

Ce n’est pas l’ouvrage d’un jour, j’en conviens, mais corrige-t-on les défauts des hommes avec autant de promptitude et; de facilité qu’on les apperçoit ? […] De-là je conclus que si le Théatre s’assujettit aux mœurs et; au goût du spectateur, c’est moins pour le flater que pour le corriger par degré. […] Les Athéniens même qui étoient le Peuple du monde qui haïssoit le plus les Rois, en ont été choqués ; car nous voyons qu’Aristote enseigne de quelle maniere Sophocle devoit corriger cette atrocité, sans rien changer à la fable. […] Sans doute il cherchoit à s’en corriger. […] peindre les passions, exciter l’admiration, émouvoir, attendrir, étonner, corriger, instruire son siécle, amuser, divertir les honnêtes gens, seroit une bassesse ?

164. (1733) Theatrum sit ne, vel esse possit schola informandis moribus idonea « Theatrum sit ne, vel esse possit schola, informandis moribus idonea. Oratio,  » pp. -211

Quel est le vice dont elle ne s’efforce de nous préserver ou de nous corriger ? […] Nul remede plus présent pour corriger le ridicule que le ridicule même. […] Véritablement elle ne ressemble pas à la Methode Philosophique ; elle en est toute differente ; mais par cette difference même, elle n’en paroît ni moins puissante pour régler les mœurs, ni moins proportionnée au caractere de ceux qu’elle entreprend d’instruire, & de corriger. […] Après-tout, le Poëte Comique en aura-t’il moins de finesse, parce qu’il nous reprendra en badinant, & nous corrigera par les ris & les jeux ? […] Ils donnerent à l’autre le soins de corriger les vices par la censure & les ris.

165. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre II. Du Philosophe de sans souci. » pp. 36-60

Ils conviennent qu’il corrige des ridicules, mais non des vices ; il les enseigne au contraire tous. […] Aussi, J’abandonne le monde & toute sa bêtise, Maudit soit qui prétend corriger sa sottise ; Que l’on s’adonne au mal, que l’on s’adonne au bien, Voyage qui voudra, je n’en dirai plus rien.

166. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE III. Suite du Mariage. » pp. 55-79

J’avoue de bonne foi que c’est un vice dont je n’ai pû corriger mon siecle. […] Point d’état où il y ait plus de peines, de dangers & de devoirs : lien indissoluble, qui ne finit qu’avec la vie : obligation de travailler au salut l’un de l’autre, à celui des enfans & des domestiques, dont on doit rendre compte à Dieu, par conséquent d’instruire, veiller, corriger, édifier par une vie chrétienne : se supporter mutuellement dans ses défauts ; à quoi n’expose pas un mari une femme ambitieuse, des enfans dérangés, avec lesquels il faut passer la vie ?

167. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Moliere. » pp. 4-28

Eût-il été innocent jusqualors, il eût cessé de l’être, dès qu’il eut la présomption de croire que Dieu ait voulu se servir de lui pour corriger un vice répandu dans toute l’Eglise, dont la réformation n’est peut-être pas réservée à un Concile. […] On dit que Moliere a corrigé lui seul plus de défauts à la Cour & à la ville que tous les Prédicateurs ensemble.

168. (1687) Instruction chrétienne pour l’éducation des filles « CHAPITRE XIII. Des jeux, des spectacles, et des bals, qui sont défendus aux Filles Chrétiennes. » pp. 274-320

il n’y a point de mal, on y apprend à vivre dans le monde ; mais prenez garde qu’il n’y a rien d’innocent dans ces divertissements qui sont souvent des occasions prochaines de péché à ceux qui s’y trouvent, sans avoir mauvaise intention, parce que les comédiens d’aujourd’hui sont semblables à ceux dont parle Sénèque, qui corrompaient de son temps les mœurs, sous le beau prétexte de les reformer, et qui sous couleur de reprendre le vice, l’insinuaient adroitement et avec artifice dans les esprits des spectateurs, et qui voulant corriger les hommes en les divertissant, les perdent en les faisant rire, et meurent par cette fausse joie, comme ceux qui ont mangé de l’herbe Sardoniquec, selon la remarque des Naturalistes. […] Si elle a quelque défaut naturel, on supplée à tout, les poudres changent la couleur des cheveux, le fard et les pommades unissent les visages, qui ne le sont pas ; les corps de jupes sont pleins d’artifice, pour corriger les défauts, et pour couvrir les difformités de la taille ; on charge ensuite le corps de rubans, dont la diversité des couleurs répond à la diversité des passions.

169. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VI. De la Religion sur le Théâtre. » pp. 120-142

Les Comédiens sont des gens décriés de tous les temps, que l’Eglise regarde comme retranchés de son corps ; mais quand Molière aurait été innocent jusqu’alors, il aurait cessé de l’être, dès qu’il eut la présomption de croire que Dieu voulait se servir de lui pour corriger le vice. […] « Bien des gens disent fort sérieusement à Paris que Molière a plus corrigé de défauts à la cour et à la ville, lui seul, que tous les Prédicateurs ensemble, et je crois qu’on a raison, pourvu qu’on ne parle que de certaines qualités qui ne sont pas tant un crime qu’un faux goût, comme l’humeur des prudes et des précieuses, de ceux qui outrent les modes, qui s’érigent en Marquis, qui ont toujours quelque pièce de leur façon à montrer, etc.

170. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IV. Suite des effets des Passions. » pp. 84-107

Le théâtre présente à des yeux Chrétiens un second spectacle plus ridicule que la comédie, et bien tragique pour ceux qui comptent la mort de l'âme pour quelque chose : une foule de personnes assemblées pour s'oublier et se perdre elles-mêmes, méprisant leur principe et leur fin, la raison et la vertu, pour se repaître de chimères ; détruire le langage et les sentiments de la religion, pour ne parler que celui de la passion ; au lieu de travailler à corriger leurs vices, ne faire qu'en rire, et étudier l'art de les augmenter. […] Il est vrai que par ordre du Roi toutes les pièces sont vues et corrigées avant d'être représentées ; mais l'Auteur ajoute que « les Acteurs s'émancipent à représenter ce qui a été effacé, et dans l'impression les Auteurs rétablissent ce qui a été retranché ».

171. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VI. Du sérieux et de la gaieté. » pp. 128-149

Le théâtre est la boîte de Pandore qui renferme tous les maux, et pis encore ; il ne laisse guère au fond l'espérance de se corriger : « Cor fatui quasi vas contractum, omnem sapientiam non tenebit. […] Au reste, nulle maxime chrétienne, nulle règle évangélique, nul rapport à Dieu, nul mérite pour l'éternité ; patriotisme, humanité, magnanimité, quelques grands mots, l'Evangile du théâtre ne passe pas, n'atteint pas la loi naturelle, et n'est bon qu'à nourrir l'orgueil et la corruption, mais ne corrigera aucun vice, ni ne donnera aucune vertu, encore même ces faibles étincelles de raison étouffées sous un tas de cendres, sont à peine aperçues un instant.

172. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre III. Autre continuation des Mêlanges. » pp. 45-87

C’est la satisfaction maligne des peines d’autrui, la méchanceté brouillonne & folâtre, qui se plaît dans le désordre, qu’on nourrit dans les enfans, au lieu de les en corriger, sous le nom d’espiégleries.   […] Ses écrits sont défigurés par des négligences sans nombre ; sa mollesse voluptueuse ne prit jamais la peine de rien corriger. […] Cette satyre quoique amere n’a pas été mal reçue, au contraire on a profité de ses sages avis, on s’est corrigé.

173. (1777) Il est temps de parler [Lettre au public sur la mort de Messieurs de Crébillon, Gresset, Parfaict] « Il est tems de parler. » pp. 27-36

« Pour corriger cet abus, ne seroit-il pas possible que, parmi les Auteurs les plus estimés, on en choisît quelques-uns connus par leur goût, leurs lumieres & leur honnêteté, à qui seroit confié l’examen des Ouvrages Dramatiques, & le droit de prononcer sur leur refus ou leur acceptation.

174. (1753) Compte rendu de Ramire « Compte rendu de Ramire » pp. 842-864

On répond que les Comédiens n’en sont pas assez exempts pour les corriger.

/ 293