Car le Concile d’Agde rapporté par Gratien, ordonne à tous ceux qui sont engagés dans cette profession sainte, de n’aller point aux festins des Noces, et de n’assister à ces assemblées, où l’on chante des chansons d’amour, et où l’on danse ; de peur que les yeux, et les oreilles, que la divine vocation applique aux saints ministères, ne soient souillées par la vue des mouvements qui peuvent laisser des impressions d’impureté, ou par des paroles indiscrètes, et lascives. […] Car soit qu’ils dansent secrètement, soit qu’ils se divertissent de cette manière à la vue du monde, ce qu’ils font est toujours prohibé, et par conséquent illicite. Et la raison du Concile d’Agde n’a pas moins de force touchant les Danses secrètes qu’à l’égard des publiques, puisqu’il sera toujours vrai, que l’Ecclésiastique qui assiste à la Danse, expose sa vue, et ses oreilles, qui sont consacrées à Dieu par l’application au service de l’Autel, à la profanation, et au danger évident de salir sa pureté.
Il tremble à la vue du péché, dont cet affreux état est la juste punition. […] C’est dans la même vue qu’ils lui remettent si souvent devant les yeux la corruption de son cœur, qui renferme le germe de tous les crimes ; qu’ils lui indiquent les remédes-propres à la guérir ; & qu’ils lui prescrivent si expressément de renoncer au siécle, à ses vains désirs, & aux passions mondaines, abnegantes impietatem, & secularia desideria .
« Les femmes des Montagnons allant, d’abord pour voir, et ensuite pour être vues, voudront être parées ; elles voudront l’être avec distinction. […] Tous ces principes ne vous paraîtraient pas modestes : il faut donc imaginer une danse exprès, ou si l’on danse à votre Bal des Menuets et des Contredanses, il faudra que les figurants, pour être modestes, se gardent bien de porter les yeux l’un sur l’autre : la vue collée sur le plancher de la salle, ils marcheront comme ces petites figures Automates que les Savoyards font rouler sur nos parquets. […] On suivrait apparemment l’usage universel de l’Europe, qui a consacré l’habit noir à la décence, et l’on obligerait tous les danseurs et danseuses de s’habiller de cette couleur, et pour que tout répondît à la gravité de l’habit, on interdirait aux jeunes garçons cet air de dissipation et de folie que la danse et la musique leur inspire : on leur prescrirait d’avoir la vue toujours fixée sur le Seigneur Commis, comme le Soldat Prussien sur le Flügelmann 5 en sorte qu’ils s’exerceraient sans cesse à accorder leur maintien avec la gravité de leur habit. […] Tels sont les plaisirs que vous préférez cependant au spectacle ; la médisance des femmes, l’ivrognerie habituelle des hommes, vous paraissent moins dangereux pour les mœurs que la vue d’un spectacle décent, où la Magistrature aurait eu l’attention d’établir la modestie, le respect et la décence, tant de la part des Acteurs que de celle des spectateurs. […] Tels qui frémiraient à la vue d’un retranchement ou d’une palissade, attaquent l’un et l’autre avec fureur et succès quand leur courage est animé par un verre de brandevin.
Mais il est tant de moyens de disposer le lieu de la Scène de façon qu’il soit à la portée de ma vue, & que les Acteurs puissent naturellement se faire entendre ; que, si l’on m’en croyait, l’on ne serait plus pardonnable d’y manquer. […] Leur boutique est èxposée à la vue ; ainsi il se trouve avec vraisemblance des témoins de leurs actions.
Donc il défend de vous ajuster pour être vue ; et comme si vous aviez juré de lui désobéir, vous allez au bal tout exprès pour voir de ces femmes, ou pour être vue.
Elle consentit à m’entendre ; j’ai rendu devant elle deux des Rôles que j’avais appris : je l’ai vue satisfaite, enchantée. — Dès aujourd’hui, me dit-elle, si vous êtes bien déterminée, je ferai les démarches nécessaires —. […] L’instant arrive : la toile se lève : il faut paraître : je m’avance sur la Scène : un profond silence règne jusque dans le Parterre : mes regards concentrés n’osent quitter le tapis : je chancelais ; ma seule timidité sans doute me fit des Partisans : enfin j’ose lever la vue… Ma sœur,… vis-à-vis de moi… dans l’Orquestre, enseveli dans ses pensées… mon époux… je le découvre cet Amant vers lequel toute mon âme cherchait à voler… Un mouvement involontaire m’échappe, & je lève vers le ciel des regards supplians. […] Je n’en sais rien : mais on m’a communiqué une Lettre, qui fait part à madame Du D** d’un trait tout semblable, arrivé depuis peu dans une Ville considérable de nos Provinces, & que je vais rapporter. — Mademoiselle de F***, élevée dès l’enfance dans le Couvent de C**, n’en était sortie que pour épouser un jeune Conseiller ; soit qu’il eût beaucoup de mérite, ou seulement celui d’être le premier objet capable de la toucher, qui se fût offert à sa vue, on dit qu’elle l’aima éperdûment. […] Monsieur de F*** demeurait dans un château à deux lieues de la Ville ; le mari y venait tous les jours ; mais comme il ne possédait sa femme que le tiers de sa vie, il n’avait pas le temps de se rassasier d’une vue si chère.
Tu le vois, c’est une Comédienne, qui, dans mon cœur, marche l’égale de mon ép… de la vertueuse, de la tendre Ursule… Ce n’est pas tout, mon ami, de l’avoir admirée, d’avoir applaudi à ses talens, & de m’être soumis à ses attraits ; je n’ai pu m’empêcher de chercher à l’approcher ; je l’ai vue ; j’ai su l’attendrir ; moi ! […] Des Tianges, faut-il l’avoir vue !
Ces assemblées ne sont composées que de personnes mondaines, qui avec leurs parures immodestes ne songent qu'à voir, et à être vues. […] il n'excepte personne.Un Chrétien ne saurait conserver une véritable piété sans le secours d'une crainte salutaire, qu'il conçoit à la vue des dangers qui l'environnent.