/ 561
177. (1751) Nouvelles observations pp. 393-429

Venons, enfin, au tems du dernier Concile Général. […] Et étoit-ce là le moment de se flatter, après tous les crimes que l’on vient d’exposer, que l’on voudroit bien se prêter à un nouvel Examen au sujet des Spectacles, & que l’on auroit quelqu’indulgence, pour qui ? […] Des raisons que l’on vient d’exposer, on peut conclure que la Comédie, telle qu’elle a été dans sa naissance, & telle qu’elle est aujourd’hui, doit passer pour l’effet de la sagesse des Peuples les plus polis, & que sa disgrace vient : Chez les Grecs, de la témérité d’Aristophane. […] Saint Charles, au milieu des acclamations de toute l’Italie, vint effectivement réprimer les excès qui se commettoient pendant le Carnaval de Milan ; mais quand il fut informé du peu de danger, & de la nécessité de la Comédie, il la permit pourvû que les Piéces eussent auparavant été présentées au Juge ; & Riccobini prétend, que ce Saint Archevêque n’a pas dédaigné d’approuver quelques Canevas Italiens, de sa propre main.

178. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Fêtes de Théatre. » pp. 95-114

M de Vandeuil, Conseiller de Requêtes du Parlement de Paris, qui vint présider à Toulouse en 1769 exigea si rigoureusement cet hommage, qu’il fit tirer deux fois ce feu, parce que la premiere fois, une pluye qui survint, en dérangea l’exécution ; tout cela fut suivi d’un grand festin, & d’un bal, à l’Hôtel de Ville, qui dura jusqu’au lendemain, où son épouse, Dame très dévote, fit les honneurs. […] On ne manquera pas de l’ajouter à l’avenir ; au reste, on sent bien que les Dames Toulousaines sont trop charitables pour avoir manqué de venir au bal, & d’aller à la comédie exercer leur charité. […] On en vient aux mains ; à entendre le bruit des armes, & les cris des vainqueurs & des vaincus, on diroit que c’est un véritable combat. […] Les Dames viennent en foule les couronner. […] Une troupe de Comédiens vint jouer à Séez, dressa ses trétaux devant la Cathédrale, & représentoit pendant les Offices, & les sermons du Théologal.

179. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VII. De la Dévotion des Comédiens. » pp. 160-179

Lorsque les Italiens vinrent en France, appelés par M. le Duc d’Orléans Régent, ils y apporterent leur dévotion ; leur premier registre commence ainsi : Au nom de Dieu, de la Vierge Marie, de S. […] Lorsqu’il étoit à l’extrémité le Chevalier de Lorraine vint le voir & lui marquer son amitié : Oui vraiment, lui dit la femme de Lulli tout en colère, c’est vous qui l’avez enivré le dernier. […] Une de ses fonctions étoit de donner au carnaval des comédies au peuple par des Acteurs qu’on appeloit les Moines ; & pour entretenir des liaisons avec les villes voisines, il les invitoit à venir à ses fêtes, & il alloit aux leurs avec sa troupe. […] On joue encore dans ce goût en Espagne ; le Roi y vient, les gens de qualité y sont invités par billets. […] Jacques sont assemblés en chapitre, & Notre Seigneur vient les prier de le recevoir dans leur ordre.

180. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VI. Euphemie. » pp. 129-148

.° On fait venir un Directeur extraordinaire, qu’on place au milieu de l’Eglise avec deux chaises, comme dans une chambre, & une conversation ordinaire. […] On fait venir l’amant de très-loin dans le caveau, au lieu d’y aller par l’entrée de la maison, qui étoit libre. Il dit que ce caveau avoit une issue inconnue hors de l’enceinte du Monastere, par laquelle il est venu : autre absurdité : Sibi convenientia finge. 7.° On fait tenir au Moine son amant les discours les plus impies & les plus extravagans, on lui fait faire des sermens exécrables, ce qui non-seulement est scandaleux contre la religion & les mœurs, mais contre la vrai-semblante. […] D’où vient ce changement miraculeux ? […] On rit de voir la crédule Sœur Melanie l’admirer & l’en féliciter, mais bien-tôt en douter & en gémir : D’où vient que dans mes bras tremblante, inanimée, sur son front pâlissant la mort même imprimée, qu’il est difficile d’être vertueux !

181. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE I. L’obscénité du Théâtre Anglais dans le langage. » pp. 1-92

Est-ce que les femmes laissent chez elles toutes les règles de l’honnêteté, lorsqu’elles viennent à la Comédie ? […] Car suivant la remarque d’Aristote les Comédiens qui vinrent après, furent plus modérés et plus sages que les autres. […] c’est apparemment que ceux qui aiment, semblables à ceux qui sont en délire, disent tout ce qui leur vient dans l’esprit. […] N’est-il pas évident qu’en plaçant de cette manière burlesque les malfaiteurs, il avait pour but de critiquer la créance d’un châtiment à venir ? […] Si Jupiter s’avise de brouiller et force d’en venir à une rupture ouverte, Pisthetœrus se charge d’envoyer un détachement d’Aigles contre lui avec ordre de réduire en cendre son palais, sans qu’il ait presque le temps de se sauver lui-même.

182. (1694) Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie, avec une réfutation des Sentiments relachés d’un nouveau Théologien, sur le même sujet « Avertissement. »

Ces Messieurs crurent qu’on ne pouvait les résoudre, sans en venir au fond, et sans examiner la question principale, qui est celle de la Comédie même ; ce qu’ils ont fait en appuyant leur résolution par les raisons qui font le corps de cet Ouvrage.

183. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 15-18

D’où vient donc que mon confesseur ne m’en dit rien et me donne l’absolution ? d’où vient qu’un tel casuiste m’a dit que je ne fais point de mal, et que le bal et la comédie sont des actions indifférentes ?

184. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE II. Melanie. » pp. 29-71

Vient-il de quelque autre couvent voir quelque autre novice forcée ? […] Il y est invité, & tout-à-coup il vient déclarer, & se borne à dire des folies. […] Elle connoît le caractère violent de ce Prince, il n’aura aucun égard à la sainteté de Vesta, & en viendra aux dernieres violences pour satisfaire sa passion. […] Jamais vocation plus libre, tout est venu d’elle, de son propre aveu. […] Il étoit bien plus aisé & plus sage de prévenir un si grand mal, que de venir au moment de la profession pour l’arrêter.

/ 561