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4. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « PRÉFACE. » pp. 3-6

Depuis qu’on a quitté la manière toute simple de traiter les matières de Théologie par l’Ecriture Sainte et par les Pères de l’Eglise, pour ne plus suivre que les vaines subtilités d’un raisonnement humain et philosophique ; il s’est fait peu à peu un si étrange changement dans la morale Chrétienne ; que les notions les plus communes de plusieurs vérités capitales, sur lesquelles la Discipline de l’Eglise était fondée, se sont insensiblement anéanties et éteintes. […] et ayant recours à une foule de Docteurs accommodants, ils fermeront l’oreille à la vérité pour ne la plus ouvrir qu’à de vaines fables et à des contes. »Ibid. 4. 3. […] L’on a déja fait à la vérité plusieurs excellents écrits sur le sujet de la Comédie, qui sont comme autant de flambeaux capables de dissiper les ténèbres de ceux qui aiment ce vain amusement ; mais comme les goûts des hommes sont différents, j’espère que celui-ci, ne laissera pas d’être utile, d’autant qu’il peut servir de Décision sur cette matière, puisqu’il est fondé sur l’Ecriture Sainte, les Conciles et les Pères de l’Eglise ; C’est pourquoi il y a tout lieu de croire que Dieu y répandra sa bénédiction.

5. (1707) Réflexions chrétiennes « Réfléxions chrétiennes, sur divers sujets. Où il est Traité. I. De la Sécurité. II. Du bien et du mal qu’il y a dans l’empressement avec lequel on recherche les Consolations. III. De l’usage que nous devons faire de notre temps. IV. Du bon et mauvais usage des Conversations. Par JEAN LA PLACETTE, Pasteur de l’Eglise de Copenhague. A AMSTERDAM, Chez PIERRE BRUNEL, Marchand. Libraire sur le Dam, à la Bible d’Or. M DCCVII — Chapitre XIII. Du temps que l’on perd au bal et à la danse. » pp. 280-284

Mais ce n’est pas là le seul manquement que je remarque dans le procedé de ceux qui se font une grande affaire d’un amusement aussi creux, et aussi vain que celui-ci. […] Et que peut-on imaginer de plus vain qu’une telle pretension ? […] Quand même tout ce que je viens de dire ne seroit pas vrai, je ne vois pas comment on pourroit me nier que ce ne soit un contretemps insupportable, que de rechercher tous ces vains divertissemens lors qu’on est appellé à gémir et à pleurer, comme on l’est toutes les fois que l’Eglise est dans la souffrance.

6. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XXVIII.  » p. 489

Dieu ne nous impute pas les froideurs qui viennent de la soustraction de ses lumières, ou simplement de la pesanteur du corps; mais il nous impute sans doute celles auxquelles nous avons contribué par notre négligence, et nos vains divertissements. […] Et ainsi ils ne doivent point douter que Dieu ne les juge très coupables d'avoir fait si peu d'état de son amour, qu'au lieu de le nourrir et de tâcher de l'augmenter, ils n'aient point craint de l'éteindre par leurs vains divertissements, et qu'il ne leur impute comme un grand péché le refroidissement, ou la perte de leur charité.

7. (1675) Traité de la comédie « XXVIII.  » pp. 321-322

Dieu ne nous impute pas les froideurs qui viennent de la soustraction de ses lumières, ou simplement de la pesanteur du corps; mais il nous impute sans doute celles auxquelles nous avons contribué par notre négligence, et nos vains divertissements. […] Et ainsi ils ne doivent point douter que Dieu ne les juge très coupables d'avoir fait si peu d'état de son amour, qu'au lieu de le nourrir et de tâcher de l'augmenter, ils n'aient point craint de l'éteindre par leurs vains divertissements, et qu'il ne leur impute comme un grand péché le refroidissement, ou la perte de leur charité.

8. (1675) Traité de la comédie « XXXIII.  » pp. 328-329

Comment pourrait-elle donc allier avec une crainte si juste des maux effroyables qui la menacent, les vaines réjouissances du monde, et repaître son esprit des chimères dont les Comédies le remplissent ? N'est-il pas visible que comme l'effet naturel de la Comédie est d'étouffer cette crainte si salutaire, aussi l'effet de cette crainte doit être d'étouffer le désir d'un divertissement si inutile et si profane, et de faire conclure à l'âme qu'elle a bien d'autres choses à penser et à faire dans ce monde, que d'aller à la Comédie ; que le temps que Dieu lui donne est trop précieux, pour le perdre malheureusement dans ces vains amusements.

9. (1586) Quatre livres ou apparitions et visions des spectres, anges, et démons [extraits] « [Extrait 3 : Livre VI, chap. 15] » pp. 663-664

qui fournit ses actes de vaines Images d’Ames pour étonner les Auditeurs, n’a point craint de dire que « οὐκ ἐστὶ τοὺς θανόντας εἰς φάος μολεῖν », et aurait bien encore dit davantage, « οὐ γὰρ ἀνάξεις πότʹ ἐνερθεν κλαίων τοὺς φθιμένους ἄνω ». […]  » Si quelqu’un pense voir des Ames ou quelques morts ressemblant à ceux de sa connaissancek, c’est que son Esprit est troublé des vaines fantaisies, ou qu’il songe en son ami décédé. « Nam neque remeare viventes à corpore sensus nec tam videri imagines hominum quam cogitari et oculos luctibus credere.

10. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « I. Point. » pp. 178-200

Ce soin même que prennent les auteurs des pièces de théâtre, de couvrir leurs mensonges de l’apparence de vérité, afin qu’elles puissent être agréables rend témoignage à ce que j’avance, et prouve invinciblement que l’esprit de l’homme est créé pour la vérité ; mais cet attachement prodigieux à des fictions et à des chimères, fait voir d’autre part qu’il est devenu plus vain que la vanité, puisqu’il préfère l’image à la réalité, des mets en peinture à une viande solide, et qu’il consume misérablement ses forces et sa vigueur à poursuivre des fantômes, et courir après l’ombre de la grandeur. […] Un vrai Chrétien qui a reçu de Dieu ces yeux de la foi dont parle saint Paul, considère tout dans le véritable point de vue ; et dans cette heureuse situation tout ce qui est dans le monde lui paraît un bagage d’hôtellerie, une vaine décoration de théâtre où ceux qui ont joué les plus grands rôles vont être dépouillés de leurs ornements comiques. […] C’est pourtant là que conduit la représentation des vains spectacles. […] Est-ce donc pour de vains fantômes que vous avez imprimé en nos cœurs tant de différentes affections, d’estime, de crainte, de désir, de joie, de tendresse ? […] Je pourrais mépriser de pareilles objections qui ne sont que des feuilles dont on s’efforce de couvrir sa nudité, mais la charité de Jésus-Christ nous oblige à ne rien négliger, et à dissiper tous les vains prétextes dont on se sert pour autoriser de pareils désordres.

11. (1675) Traité de la comédie « XXVII.  » pp. 318-320

 » Et le saint Roi David, qui avait aussi goûté la douceur de la loi divine témoigne de même le mépris qu'elle lui faisait concevoir de tous les vains discours, des gens du monde : « Narraverunt mihi iniqui fabulationes, sed non ut lex tua. […] Grégoire, que lorsqu'on se repaît des vaines joies du monde, les sens spirituels deviennent engourdis, et incapables de goûter et d'entendre les choses de Dieu. « Qui praesentis mundi delectatione pascitur, interni ejus sensus ligantur, ut jam spiritualia mandere et intelligere non valeant.

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