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116. (1675) Traité de la comédie « XXXII.  » p. 327

S'il se considère comme enfant de Dieu, comme membre de Jésus-Christ, illuminé par sa vérité, enrichi de ses grâces, nourri de son corps, héritier de son Royaume; il doit juger qu'il n'y a rien de plus indigne d'une si haute qualité que de prendre part à ces folles joies des enfants du siècle.

117. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE IV. Pieces singulieres. » pp. 107-153

Ce drame a peu de variété ; ce n’est qu’une idée, un sentiment, très-beau à la vérité, mais répété à tout moment. […] Au contraire, dit-il, ces sujets sont plus touchans & plus beaux, ils ont le mérite d’une vérité authentique & d’une morale pure. C’est un excès d’impudence de proposer ces regles lorsqu’actuellement on substitue des fables grossieres à cette vérité authentique, & à la pureté de la morale toutes les horreurs de l’impureté. […] accoudé sur le balustre de la loge, vérité capitale, qu’on a rendue dans ce jeu de mots fort connu : Quid facies ? […] Depuis sa promulgation on ne peut se sauver sans croire les vérités qu’il enseigne, & accomplir les loix qu’il prescrit.

118. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VIII.  » pp. 195-221

Dans la vérité, c’est un très-mauvais sujet, dans la Réligion & les mœurs ; c’est un très-médiocre auteur dans la littérature, qui n’a du quelques célébrités momentanées, qu’à l’ignorance de son siécle, où un homme qui savoit lire étoit un prodige. […] Dans la vérité, l’Oratorio se tient à l’Eglise de la Maison-Professe, la comédie se joue au Collége. […]  19, n’approuve point, à la vérité, ce genre de comédie, par une raison littéraire, s’il paroît quelque observation qui blesse l’amour propre des auteurs, ils courent aux armes ; que seroit-ce, si on exposoit leurs fautes, leurs vices, leurs foiblesses sur le théatre ? […] La scéne exagere tout, grossit les traits, ajoute des circonstances, pour plaire, pour faire rire : elle ne peut s’endispenser ; la vérité toute nue n’a aucune agrément, il faut nécessairement l’embellir, ou plutôt désigner tout. […] Je crois que ce n’est pas raisonner & agir conséquemment ; mais enfin, il faut rendre justice à la vérité.

119. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. Aveux importans. » pp. 83-110

Parmi ses Dialogues des morts on en trouve un entre Molière & Paracelse ; ce sont deux Charlatans qui se disent leurs vérités. […] C’est à la vérité suivre le cours de la nature ; mais ne pouvoit-on pas se passer de le répéter si souvent ? […] Baile sur l’article Garasse convient de ces vérités, & c’est le crime qu’on impute aux Jésuites missionnaires à la Chine par rapport à Confucius malgré les déclarations de l’Empereur, que ce n’étoit qu’un culte civil & en usage sans conséquence. […] Molière ne traite guère mieux la dévotion, la Religion, c’est un amas bisarre & impie d’irréligion & de piété, de morale & libertinage, parce que dans la vérité il n’y a ni mœurs ni religion : tout est sacrifié au plaisir, tout est employé pour amuser & pour plaire, & on n’y plaît qu’à mesure qu’on sacrifie tout ce qui est contraire au plaisir. […] Godeau, malgré l’estime qu’il en faisoit, & la reconnoissance pour son bienfaiteur, le Cardinal de Richelieu rend justice à la vérité, quoiqu’alors dans le tourbillon des passions du monde.

120. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IX. Spectacles de la Religion. » pp. 180-195

Qu’y a-t-il de plus délicieux que l’amour de Dieu, la connoissance de la vérité, la paix de la conscience, une vie pleine de bonnes œuvres, une mort tranquille & sainte, le mépris même de la volupté, les victoires remportées sur soi-même, l’union avec Dieu, & le bonheur de lui obéir & de lui plaire ? […] Ce ne sont point des fables, mais des vérités. […] quelle constance dans ses Martyrs, qui sur les roues & les échafauts versent leur sang pour la défense de la vérité ! quel courage dans les Pères de l’Église pour annoncer sur les toîts avec tous les traits de l’éloquence les vérités les plus combattues & les loix les plus sévères ; ces Anachorettes qui étonnent les déserts dans leur pénitence ; ces Vierges qui édifient & le monde dont elles fuyent les dangers, & le cloître dont elles embrassent la rigueur, par la délicatesse de leur pureté.

121. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « II. A quoi il faut réduire cette question. » p. 4

Il semble que pour ôter la prévention que le nom de Saint Thomas pourrait jeter dans les esprits, il faudrait commencer ces réflexions par la discussion des passages tirés de ce grand auteur en faveur de la comédie : mais avant que d’engager les lecteurs dans cet examen, je trouve plus à propos de les mener d’abord à la vérité par un tour plus court, c’est-à-dire par des principes qui ne demandent ni discussion ni lecture.

122. (1632) Les Leçons exemplaires de M.I.P.C.E. « Livre III, Leçon X. LA COMEDIENNE CONVERTIE. » pp. 461-479

Et à dire la vérité les Comédies Italiennes sont remplies de tant de licences déshonnêtes qu'elles passent du style Comique fait pour délecter, pour enseigner et pour corriger par la répréhension et la moquerie les mauvaises mœurs, dans celui de la raillerie, de la bouffonnerie, de l’Impudicité et de l’imprudence. […] En Espagne comme le naturel est plus grave les représentants qu’ils appellent y sont plus modestes et plus sérieux, et outre qu’ils ignorent ce que c’est que Farce, ils ne représentent pour l’ordinaire que des Histoires véritables ou des feintes qui approchent de la vérité comme l’on peut voir par tant de riches pièces que Lopé de Vega Carpio le plus fertile et le plus estimé de tous les esprits Espagnols a données au public. […] Et c’est de cette sorte que l’on se sert en Espagne de ces spectacles publics autant pour l’instruction que pour le passe-temps du peuple qui est depuis tant d’années en cette profonde paix et en ce repos opulent que Dieu promet en l’Ecriture à ceux qui l’adoreront en esprit et vérité.

123. (1838) Principes de l’homme raisonnable sur les spectacles pp. 3-62

Saint Paul insiste, dans toutes ses épîtres, sur les mêmes vérités. […] Car ils m’apprendraient des vérités capables non-seulement de me déterminer, mais de m’inspirer pour ces sortes de divertissements une espèce d’horreur. […] Dieu attache quelquefois le salut de certaines personnes à des paroles de vérité qu’il a semées dans leur âme vingt ans auparavant, et qu’il réveille pour leur faire produire des fruits de vie. […] » Telles étaient les leçons de ce grand Poète, quand, éclairé par la Vérité, il n’écouta plus que la Religion, cette Philosophie sublime qui apprend à l’homme ce qu’il est, et qui seule le rend ce qu’il doit être. […] Il l’a consigné dans une Lettre imprimée en 1759, dont voici l’extrait : « Je vous avouerai, dit-il, que, depuis plusieurs années, j’avais beaucoup à souffrir intérieurement d’avoir travaillé pour le Théâtre, étant convaincu, comme je l’ai toujours été, des Vérités lumineuses de notre Religion, la seule divine, la seule incontestable.

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