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43. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI.  » pp. 193-217

Ce frivole ornement est non seulement inutile, mais encore embarrassant par les frais auxquels elle expose, & par les inconvéniens de son usage, dans la poussiere, dans la boue, s’accrochant à tout, si on la laisse traîner, à moins d’entretenir un caudataire, qui la porte, & suive son maître comme une ombre, le gêne, ou l’expose à tomber en la levant mal. […] Elle est employée à divers usages chez les Egiptiens ; un serpent qui se mord la queue est l’image de l’éternité. […] Le grand usage qu’il en fait, la grace, la dignité qu’il y donne, en a inspiré le goût assez nouveau en France, qui remonte à l’établissement fixe de la scene. […] Le mot d’Arlequin est nouveau, il est venu de la comédie Italienne ; mais ses fonctions & le ridicule de son habit sont très-anciens, & en usage dans toutes les nations, comme le montre Riccoboni, Hist. du Th. […] Bien des Dames en ont fait usage aux cheveux, coiffure, habit, manchon, comme les petits-maîtres à leur chapeau, & certainement les pompons, aigrettes, rubans valent bien les plumes ; enfin la queue acheve le tableau : Desinat in piscem mulier formosa supernè.

44. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VI. Des Ariettes, & des autres parties du Chant théâtral à une seule voix. » pp. 297-328

C’est ici le lieu de dire un mot du Vaudeville, puisque l’usage est de terminer la plus part des Poèmes du nouveau Théâtre par une espèce de Chanson, qu’on appelle Vaudeville. […] On l’appella long-tems Vaudevire, comme qui dirait Chanson faite à Vire ; ensuite par corruption, on lui donna le nom de Vaudeville : peut-être aussi pour èxprimer que cette espèce de Chanson est fort en usage dans les Villes. […] Si l’on revenait à l’ancien usage, l’esprit y gagnerait, le Poète pourrait paraître, le Drame serait naturel & sa marche plus rapide : je crois même que les Spectateurs auraient lieu d’être contens ; ils cesseraient à la vérité d’entendre des Sons qui les ravissent ; du moins ils comprendraient ce que disent les Acteurs ; car on n’entend pas toujours ce qu’ils èxpriment dans une Ariette. […] L’usage de placer des Ritournelles au commencement & à la fin de la plus-part des Ariettes, nous est venu, je crois, des Italiens, qui les font durer une demi-heure. […] On pourrait donc dire que la musique vocale est l’art de faire sentir les sons, la prononciation des mots fixés par l’usage : ainsi le Compositeur doit être aussi savant dans la Langue qu’il employe que dans tout ce qui dépend de son art.

45. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VI. Des Actes ou des divisions nécessaires au Poème dramatique. » pp. 90-106

Ils nous ont persuadés que puisque les Anciens suivaient à peu près cet usage, nous ne pouvions nous dispenser de le suivre aussi. […] Le Vers d’Horace dans lequel il est question des Actes,16 fait pourtant croire avec raison que ce terme était en usage à Rome dès le tems même d’Auguste ; mais la plus-part des Savans soutiennent qu’Horace est le prémier qui l’ait employé. […] C’est par un tel usage qu’on peut empêcher les Spectateurs de trop se distraire dans l’intervalle des Actes : « n’entendant jamais sortir de l’Orchestre que l’èxpression des sentimens qu’ils éprouvent, ils s’identifient, pour ainsi dire, avec ce qu’ils entendent, & leur état est d’autant plus délicieux qu’il règne un accord plus parfait entre ce qui frappe leurs sens & ce qui touche leur cœur. »18 Nous verrons ailleurs ce qu’on peut encore observer sur l’Orchestre des Théâtres dont les Poèmes sont récités.

46. (1698) Caractères tirés de l’Ecriture sainte « [Chapitre 1] — DU SEXE DEVOT. » pp. 138-158

L’on se plaint ouvertement de la ruine des Sages-femmes bientôt exterminées par les accoucheurs ; de l’extinction de la charge de Demoiselle suivante, et de l’érection de celle de Valet de chambre ; de la liberté qu’une femme a d’aller seule dans tout Paris, sans autre compagne qu’une écharpe, comme un Moine, qui pour son compagnon prend son chapeau sur son froc : De sorte qu’avec une écharpe comme avec un chapeau, l’on a mis en usage d’aller où l’on veut, et de pouvoir faire tout ce que l’on ne serait pas tenté de faire, en la présence d’une Suivante ou d’un oblatc. […] Est-il une Église qui ne soit décorée de leurs plus belles nippes, quand la mode en est fort passée, ou quand la bienséance de l’âge n’en permet plus l’usage ? […] La complaisance respectueuse que les hommes ont pour le Sexe, non seulement par un instinct naturel, mais encore par un usage particulier à notre nation, me répondrait du succès, au moins à l’égard de toute l’honnêteté extérieure : Et quand elle serait une fois rétablie, le cœur se rappellerait insensiblement à l’amour, et aux lois exactes de la pudeur.

47. (1662) Pédagogue des familles chrétiennes « Instruction chrétienne sur la Comédie. » pp. 443-453

Ce fut aussi pour ce sujet que Octave Auguste défendit aux femmes d’y assister, et l’un des Scipion voyant les grands désordres que ce mauvais entretien causait dans les familles, persuada aux Romains par une grave et forte harangue, d’empêcher les vices étrangers, tel qu’étaient la Comédie de prendre pied dans Rome, ce qui eut assez de pouvoir pour faire tôt après ruiner et brûler les lieux destinés à tel usage, avec tous les sièges et autres préparatifs dont on s’y servait. […] S’il y avait tant de mal, les Papes dans l’Eglise et les Princes dans leurs Etats, en auraient condamné l’usage ? […] et s’y affectionner cela est encore plus dangereux : ce sont les termes qui ne parlent que des Comédies honnêtes, et non de celles qu’on joue ordinairement et qui sont défendues comme nous avons dit : De plus quoique toutes choses soient bonnes en leur substance, il ne s’ensuit pas qu’elles le soient en tout leur usage.

48. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379

Parce que la vue de ces objets charmans peut faire naître des passions, préférerons-nous les mœurs Asiatiques aux usages honorables & sages de l’Europe ? […] Nos Puristes & nos Raisonneurs, regretteront sans doute ce bel usage des Anciens. […] Voila ce que Riccoboni n’a pas vu ; ce que je n’aperçus pas d’abord moi-même, & que je n’ai compris que par l’usage. […] Le renversement que je propose ici dans l’usage, est-il bien fondé ? […] On sent combien cet usage rendait la profession du Théâtre infamante, & qu’il était tout naturel après cela, de regarder les Actrices comme des Prostituées.

49. (1694) Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie, avec une réfutation des Sentiments relachés d’un nouveau Théologien, sur le même sujet « Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie. » pp. 1-132

Mais elle n’a pas cette indifférence dans son usage, lorsqu’on la considère avec les circonstances qui l’accompagnent ordinairement. […] Il est vrai que Saint Thomas, dans le lieu cité de la question 168 marque de certaines conditions qui pourraient rendre l’usage licite de la Comédie si elles étaient observées, mais ordinairement elles ne le sont pas. […] Jamais les Pères, ni les Conciles ne sont demeurés d’accord que les Comédies fussent permises ou que l’usage en fût quelquefois licite. […] Et en tout cas s’il y avait quelque chose contre l’honnêteté dans ces exercices publics qui se font dans les Collèges, on en devrait blâmer l’usage comme celui des Comédies. […] Entre autres articles que fit ce grand Prélat pour maintenir la discipline de son Diocèse, il y en a un par lequel il prive les Comédiens de l’usage des Sacrements ; il déclare leur profession infâme et indigne d’un Chrétien, il les prive de la sépulture Ecclésiastique, s’ils ne la quittent avant que de mourir.

50. (1695) Mandement de Monseigneur l’Illustrissime et Révérendissime Evêque d’Arras contre la Comédie [4 décembre 1695] « [frontispice] »

[frontispice] Recueil des Ordonnances, Mandemens et Censures de M. l’Evêque d’Arras, ou l’on trouve d’excellentes regles Pour la conduite des Ames, des Remedes eprouvez pour déraciner les Abus, des Instructions so-lides pour l’usage des Sacremens, des Moyens efficaces pour rétablir la Dis-cipline Ecclesiastique.

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