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25. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre VI. De ce qu’un Poète dramatique doit sçavoir pour être en état de travailler dans le nouveau genre. » pp. 142-158

Peu s’en faut qu’il ne me traite de visionnaire. […] Les Poètes de notre Spectacle me répondront peut-être qu’ils n’ont besoin que de jetter les yeux dans la boutique d’un Ouvrier, & que tous les jours ils ont occasion de les voir, de leur parler, par les différens services qu’on en retire, sans qu’ils aillent s’abaisser jusqu’à les traiter de camarades, jusqu’à boire avec eux. […] Je suis le prémier qui donne de semblables conseils dans un Livre fait plutôt pour instruire que pour égayer ; mais j’espère qu’on en retirera de très grands avantages : une Ouvrage qui traite en partie du Théâtre moderne, doit renfermer des règles Bisares & singulières, quand ces règles lui sont analogues.

26. (1825) Encore des comédiens et du clergé « DISCOURS PRELIMINAIRE. » pp. 13-48

Traitez les hommes de la même manière que vous voudriez qu’ils vous traitassent…. » Ces différents passages se trouvent plus étendus dans Saint-Marc, chap.  […] Elle me conduirait trop loin ; mais je me contenterai de présenter en passant quelques réflexions sur cette matière si difficile à traiter avec clarté. […] Peut-être un jour je traiterai ce sujet d’une manière plus complète, si toutefois l’influence du jésuitisme ne s’y oppose. […] Les théologiens qui, jusqu’à présent, ont voulu traiter cette question de la réunion des schismatiques à l’église de Rome, pour la plupart soumis à l’empire des préjugés, n’ont jamais bien envisagé cette question difficile dans son véritable point de vue ; ils n’ont présenté que des raisonnements faibles ou sans justesse, qui toujours ont été, et seront toujours sans effet.

27. (1731) Discours sur la comédie « Lettre Française et Latine du Révérend Père François Caffaro, Théatin ; à Monseigneur L’Archevêque de Paris. Imprimée à Paris en 1694. in-quarto. » pp. -

Grandeur, ainsi que l’illustre Monsieur Pirot, qui l’a vu depuis peu par votre ordre vous en peut rendre témoignage, aussi bien que de la différence d’expression qu’il y a entre la Lettre et mon écrit au sujet des Rituels, que la Lettre semble traiter d’un air qui ne marque pas d’assez grands égards pour des Livres aussi dignes de respect que le sont des Rituels, en parlant de cette manière, certains Rituels, au lieu que je dis simplement dans mon écrit, quelques Rituels : Nonnulla Ritualia aliquarum Diœceseum. Je ne puis disconvenir qu’à comparer la Lettre avec mon écrit, il ne soit visible qu’elle en est tirée presque de mot à mot, et que par là ce que j’ai fait avec précipitation a donné malheureusement et contre mon dessein, ouverture à cette Lettre; Je n’ai jamais fait état d’imprimer mon écrit : il n’était pas composé avec assez d’exactitude pour prétendre le rendre public ; je ne m’étais pas assez instruit du sujet que j’y traitais, ni des autorités que j’apportais ou pour ou contre, entre autres de celle de S.

28. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. Aveux importans. » pp. 83-110

Il fait voir l. 2, c. 1, combien les plaisirs des sens, les plaisirs du monde sont opposés à l’Évangile, & c’est le langage de tous les Chrétiens ; il distingue les plaisirs grossiers, les crimes énormes qu’on n’entreprend pas de défendre, quoiqu’on s’y livre, & les plaisirs qu’on traite d’indifférends : la danse, le jeu, la comédie, les spectacles, les intrigues, le commerce de galanterie qui sont des acheminemens aux plus grands vices ; & il soutient avec toute l’Église qu’ils sont défendus. […] Qui s’attendroit qu’au milieu de cette multitude d’histoires galantes que débitent cinq ou six amans avec leur maîtresses qui passent quelques jours dans une maison de campagne à jouer, à se promener, à boire & manger, à dire des choses tendres, en un mot des journées amusantes, c’est-à-dire, au milieu de toutes les frivolités dont leur cœur & leur tête sont remplies, on s’avisat de traiter des affaires de la Régale & de Boniface VIII, de faire le procès au Pape Innocent XI de rapporter & d’éplucher les brefs qu’il écrivit, & ce que fit alors contre lui le Clergé de France : risum teneatis amici  ? […] Molière ne traite guère mieux la dévotion, la Religion, c’est un amas bisarre & impie d’irréligion & de piété, de morale & libertinage, parce que dans la vérité il n’y a ni mœurs ni religion : tout est sacrifié au plaisir, tout est employé pour amuser & pour plaire, & on n’y plaît qu’à mesure qu’on sacrifie tout ce qui est contraire au plaisir. […] Avant sa conversion il fréquentoit l’hôtel de Rambouillet, alors le rendez-vous des beaux esprits ; un génie aisé, un caractère aimable, une conversation amusante, beaucoup de facilité à faire des vers l’y firent goûter Voiture un des beaux esprits du temps en fut jaloux, & crut voir en lui un rival, & ne le traita pas bien. […] Godeau ne le connoissoit pas, ou faisoit semblant de ne pas le connoître pour lui prodiguer avec plus de liberté les éloges les plus outrés qui lui attirèrent des satyres fort vives sur les talens littéraires ; on fut sur-tout choqué de ce qu’il traite l’Auteur de défenseur, très-zélé de la vérité, veritatis vindex acerrimus , & d’homme élevé dans le sein de l’ancienne théologie, avitæ theologiæ in sinu éducatus .

29. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [E] » pp. 399-406

Remarquez encore ici en passant, que ce genre de Spectacle, plus contraire sans doute au Christianisme que la belle Comédie, n’est pas attaqué par les Misomimes avec le même acharnement : ils le traitent d’amusement permis : c’est ainsi qu’à Rome, à côté de la sage & modeste Comédie des Roscius & des Virginius, on vit les licencieuses Atellanes, qui seules ne deshonoraient pas leurs Acteurs ; non-seulement la Jeunesse, mais toute la Ville se passionna pour ce genre, qui corrompit enfin la bonne Comédie ; craignons le même sort. […] Comment croyez-vous qu’un sage Paysan traitât vos Opéras-comiques ? […] Il traite les femmes un peu durement.

30. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — Extrait des Registres de Parlement, du 22 Avril 1761. » pp. 210-223

La question touchant l’Excommunication encourue par le seul fait d’Acteur de la Comédie, sur laquelle il appartient également au Théologien & au Jurisconsulte de donner son avis, (mais qui doit être traitée par l’un ou par l’autre avec autant de sagesse que de lumieres ;) cette Question, disons-nous, est soutenue affirmativement & décidée audacieusement en faveur des Comédiens par la Consultation, fondée uniquement sur les faux principes avancés dans deux Mémoires à consulter, & sur des maximes odieuses, hazardées dans les autres piéces qui la précédent, notamment dans sa Lettre à l’Actrice, conçue en termes les plus outrés & les plus scandaleux : l’uniformité du stile, la répétition fréquente d’expressions singulieres, l’adoption des mêmes idées à sa propre Lettre, font connoître évidemment que le tout est l’Ouvrage du même homme, suivant qu’il en a été convaincu dans la premiere Assemblée. […] La mémoire du vénérable Prélat qui, pendant nombre d’années, a gouverné ce Diocèse avec autant de sagesse que d’édification, est traitée avec mépris, est même calomnieusement offensée.

31. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VIII. Réfléxions sur le plaisir qu’on ressent à la représentation d’un Poème comique, & sur la douleur qui déchire l’ame des Spectateurs d’un Drame sérieux. » pp. 113-123

En un mot, la joye qu’inspire un Drame plaisant, n’est point troublée par la certitude qu’on a tout-à-coup de ses vices ; ce n’est qu’insensiblement qu’il porte la lumière dans notre cœur ; il nous corrige par dégrés & avec douceur, comme des enfants gâtés qu’il faut traiter avec ménagement. […] Les passions, les intérêts qu’elle traite, ne sont point non plus trop relevés, & peuvent s’appliquer à chaque particulier, quel que soit son rang, & la médiocrité de sa fortune.

32. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XXII.  » p. 481

Comme on n'y représente que des galanteries ou des aventures extraordinaires, et que les discours de ceux qui y parlent sont assez éloignés de ceux dont on use dans les affaires sérieuses; on y prend insensiblement une disposition d'esprit toute romanesque, on se remplit la tête de héros et d'héroïnes ; et les femmes principalement y voyant les adorations qu'on y rend à celles de leur sexe, dont elles voient l'image et la pratique dans les compagnies de divertissement, où de jeunes gens leur débitent ce qu'ils ont appris dans les Romans, et les traitent en Nymphes et Déesses, s'impriment tellement dans la fantaisie cette sorte de vie, que les petites affaires de leur ménage leur deviennent insupportables; et quand elles reviennent dans leurs maisons avec cet esprit évaporé et tout plein de ces folies, elles y trouvent tout désagréable, et surtout leurs maris qui, étant occupés de leurs affaires ne sont pas toujours en humeur de leur rendre ces complaisances ridicules, qu'on rend aux femmes dans les Comédies, dans les Romans et dans la vie romanesque.

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