Le Comédien Roscius touchait lui seul du trésor public trente-six mille écus par an pour jouer une douzaine de fois, ce qui revient à près de dix mille livres par représentation.
Il dit donc premièrement que Tertullien reconnaît que l’Ecriture ne défend nulle part d’assister aux Spectacles ; et il le confirme lui-même d’un ton magistral, en prononçant ce bel arrêt : « Lisez et relisez l’Ecriture, vous n’y trouverez point de précepte formel et particulier contre la Comédie. » Commençons par examiner le fait de Tertullien que le Docteur allègue, et nous viendrons ensuite à celui qui le touche. […] n’y laisse-t-on pas insensiblement toucher son cœur, non seulement par les bonnes intelligences qui paraissent quelquefois entre les Acteurs et les Actrices, mais par leurs démêlés mêmes et leurs petites brouilleries ? […] « Saint Bonaventure, dit-il, a enseigné que les Spectacles sont bons et permis, s’ils sont accompagnés des précautions et des circonstances nécessaires » : il fait dire la même chose à Albert le Grand ; et il fait principalement valoir certaines paroles de saint Antonin sur le sujet des Farceurs et des farces qui lui ont touché le cœur, et que je veux bien rapporter ici pour lui faire plaisir. […] Ce pieux Cardinal approuva donc les Comédies modestes, et ne condamna que les déshonnêtes et les impies, comme on le voit par le troisième Concile qu’il tint à Milan en 1572. » Pour ne rien négliger de ce qui touche saint Charles Borromée, j’ai cherché partout où il m’a été possible cette Ordonnance prétendue, dont on dit que parle Fontana de Ferrare, et je ne l’ai trouvé nulle part : peut-être aussi n’a-t-elle jamais été ?
Elles ne paroissent pas des ouurages de Peinture, qui resjoüissent l’esprit, & touchent les belles passions ; Elles ressemblent à des fantosmes de Magie, qui estonnent l’imagination, & ne contentent que les mauuaises curiositez.
Quel poëme, quel roman, aussi capable de plaire, de toucher, de frapper, d’instruire, d’élever l’ame, d’attendrir le cœur, d’éclaiter l’esprit, d’inspirer des sentimens nobles, de donner des idées sublimes !
Cette extraction peu honorable touche médiocrement les Comédiens ; ils ne se piquèrent jamais de noblesse, moins encore de bonnes mœurs, de religion, de sagesse et de charité.
On pourrait donc, sans manquer au profond respect qui est dû à tout ce qui touche à la religion, abandonner à la faiblesse humaine deux actions qui n'ont rien de grand, dont le Saint Esprit n'a jamais fait l'éloge, et dont on aurait tort de se servir, comme on a fait quelquefois, pour autoriser les folies du théatre.
» L’endroit du Théâtre où quelques Musiciens devaient se tenir, et les divers instruments de Musique qu’ils touchaient, leur donnaient des noms particuliers. […] Tous ces degrés devaient être de manière qu’une corde tendue depuis le haut jusqu’au bas, en touchât toutes les extrémités. […] On ne va cependant au Théâtre que pour y être touché de plusieurs passions d’amour, de colère, d’ambition, de douleur, et tout cela pour des sujets qui ne nous importent en aucune manière. […] touché des vérités de la Religion, qu’on a horreur d’avoir fréquenté le Théâtre ; car qui est-ce en effet qui a plus aimé Molière que M. le Prince de Conti, et qui est-ce qui a montré plus de zèle contre la Comédie que ce grand Prince, après qu’il se fût mis dans les exercices de piété ? […] , vous y trouverez de nouvelles raisons touchées d’une manière également Chrétienne, éloquente et persuasive.
Un consentement formel au péché, un acquiescement sans reserve aux propositions bonteuses de l’infame Eunuque Vagao Ministre des débauches, d’Holopherne, à qui sans hésiter elle répond qu’elle est prête à tout ; le scandale donné à toute l’armée, qui ne peut douter de son crime, puisqu’elle s’enferme seule dans sa tente, & passe la nuit avec lui, livrée à ses desirs & à ses attentats (heureusement il étoit plongé dans le sommeil, sans quoi elle étoit perdue, elle emprofite pour lui couper la tête) : l’hypocrisie d’une femme, qui pour ne pas se souiller, dit qu’elle ne veut toucher à rien de ce qu’on sert sur la table du Général, & porte avec elle, pour se nourrit, du pain, du fromage & des figues seiches, & va le matin faire dévotement sa priere ; tout cela est inexcusable dans le Christianisme, & l’étoit dans la Loi de Moyse, qui jamais ne permit le mensonge, le scandale, l’impureté, même le mariage avec les Payens & les incirconcis. […] Le rouge végétal est fort doux au toucher, & a le même maniement que l’amidon.