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156. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « II. PARTIE. Où l’on répond aux Objections de l’Auteur de la Lettre. » pp. 89-140

Et la troisième est, que le divertissement convienne aux personnes et au temps. […] Du temps de saint Louis qu’il n’y avait point de Comédies, les honnêtes gens ne se divertissaient-ils pas ! […] Pourquoi donc ne peut-on pas encore faire la même chose en ce temps-ci. […] Le lieu, le temps, et le Diable qui les y invite, leur sont favorables. Pour nous autres, notre festin n’est pas encore prêt, et le temps de nos nôces n’est pas encore venu.

157. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE II. » pp. 18-28

Cette considération n’a pas peu contribué au rétablissement de la Comédie, on l’a jugée un mal nécessaire ; cependant les Monarques ont de tems en tems renouvellé sa condamnation, étant contraints par la force de la vérité. […] Cette réforme rendit les Histrions plus circonspects, elle introduisit insensiblement la Religion sur le théâtre ; les Confreres de la Passion au commencement du XV. siécle succéderent aux Troubadours : mais des piéces qui ne rouloient que sur des mystéres, étant peu propres au divertissement du peuple, ils ajouterent aux représentations des farces licentieuses assorties au gout corrompu du tems.

158. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre prémier. De la Comédie-Bourgeoise, ou Comique-Larmoyant. » pp. 6-13

La Tragi-Comédie & la Comédie-Héroïque furent fort en usage du tems de Louis XIII, & sous une partie du règne de son Successeur. […] Enfin, la pluspart de nos Auteurs comiques ont cherchés en tout tems à réunir les deux genres. […] Quoiqu’il paraisse que le Comique se trouva de tout tems joint au Tragique, je n’approuve point une pareille association ; je la crois révoltante & tout-à-fait ridicule.

159. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 68-96

Cette métamorphose de l’ane d’or est prise des dialogues de Lucien ; autre libertin de son tems : dont les dialogues souvent aussi libres, sont plus ingenieux & plus fins. […] Il falut faire passer tous les tems en revue, le passé, le présent, l’avenir, & toutes les avantures passées & futures. […] Cette piéce très-mediocre, oubliée depuis plusieurs années fut extrêmement célébre dans son tems, par les soins & le goût de Louis XIV ; & la reputat on de cès quatre auteurs, qui sembloient y avoir fondu tous leurs talents. […] Les infirmités, les passions, les chagrins y feront encore bien du ravage, un tems viendra que vous ne pourrez plus soutenir la vue de votre miroir, tant vous vous y verrez défigurée. […] Le théatre n’étoit pas connu du tems d’Homere, mais il l’a peint d’avance, & la plupart des piéces sont prises dans cet élégant magasin de folies.

160. (1824) Du danger des spectacles « INTRODUCTION. » pp. 1-3

Mais nous vivons dans un temps où une discussion libre et un examen de bonne foi de toutes les opinions ne manquent pas d’être accueillis, lorsqu’ils sont présentés avec la décence convenable. […] De même qu’il est beau quelquefois d’attaquer avec une vertueuse liberté, des opinions et des préjugés qui ont pour eux l’autorité des temps et un vieux respect, fils de l’habitude ; de même que le résultat de ces attaques, inscrites dans les bornes de la modération et de la charité chrétienne, a souvent été la destruction de l’erreur et le triomphe de la vérité ; c’est ainsi qu’il est d’une importance égale, sinon plus grande encore, d’examiner avec les yeux de l’impartialité plusieurs des usages et des plaisirs de la société, que l’empire d’une longue indulgence semble avoir consacrés.

161. (1843) Le Théâtre, par l'Auteur des Mauvais Livres « Le Théâtre. » pp. 3-43

Pères contre les spectacles de leur temps, mais tout à fait déplacées contre ceux de nos jours. […] La réponse a été faite dans une excellente dissertation, qui a paru à Rome du temps de Benoît XIV. […] Chrysostôme tous ceux qui couraient aux spectacles de leur temps. « Êtes-vous donc de fer ou de pierre, leur demandait le dernier, pour ne recevoir aucune impression de la vue, de la parole, du chant, des gestes des acteurs et des actrices ? […] Gresset renonça à travailler au théâtre dans le temps même que ses talents si enviés de Voltaire lui promettaient un nouveau genre de célébrité dans la carrière dramatique. […] Quatrième fait. — Les lois ecclésiastiques et civiles ont de tout temps noté d’infamie les comédiens et les comédiennes.

162. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre V [IV]. De la Chaussure du Théâtre. » pp. 115-141

Les Danseurs de ce temps-là devoient être bien nobles, & les bals bien brillans. […] Un gentilhomme en Poulaine, un amant à Poulaine étoient les élégans du tems. […] Des souliers brillants qui à chaque pas éblouissent ne laissent ni le temps ni la liberté de voir les graces de la personne. […] Philippe, Duc de Bourgogne, institua quelque temps après l’Ordre de la Toison d’or, dont l’origine n’est pas plus décente. […] Fractueux. le temps passé n’est plus.

163. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre III. Recherches nécessaires pour s’éclaircir si les Anciens ont connus l’Opéra-Bouffon. » pp. 101-108

Ce Spectacle n’a peut-être pas eu dans la Grèce, & chez les Romains la même forme qu’il a de nos jours ; il me suffit de montrer qu’on ait pu l’accueillir du tems d’Éschyle ; qu’importe de sçavoir l’air & les traits qu’il avait alors ? […] On ignore dans quel tems cet aimable Spectacle commença de récréer les hommes. […] Rapportons les propres mots de l’Oracle des Sçavans : « La Comédie doit son origine à ces chansons obscènes, autorisées par la coutume & par les loix, qui se chantent encore de notre tems par les Villes. » On voit donc que notre Opéra subsistait, au moins en partie, long-tems avant que les autres Théâtres fussent en usage.

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