Ainsi la Comédie dans son essence, c’est la Comédie telle qu’elle devroit être, & qu’elle ne fut jamais ; la Comédie avec ses accidens, c’est la Comédie telle qu’elle ne devroit pas être, & telle qu’elle est toujours : car ce n’est que dans ces accidens, dans ces circonstances, qui accompagnent la Comédie, que notre Docteur trouve des vices, qui la lui font absolument réprouver lors même que le sujet & la forme de la Piéce n’ont rien que de très-innocent. […] Le sujet. […] Dans les sujets les plus édifians ; dans leurs scènes les plus religieuses, le Pécheur s’attendrit sans se repentir ; on sent le plaisir de la compassion, sans sentir l’amertume de la componction ; ce n’est pas une pluie qui tombe du Ciel ; c’est une rosée qui s’élève de la terre ; elle ne nourrit que des feuilles maudites ; à l’ombre de l’arbre qu’elle rafraichit, le vice s’engraisse & la vertu se dessèche.
Et ne pouvons-nous pas trouver à leur exemple une infinité d’autres sujets capables de remplir dignement le Théâtre, les malheurs de l’ambition, le spectacle d’un héros dans l’infortune, la haine de la superstition et des tyrans, l’amour de la patrie, la tendresse maternelle ? […] Il me semble que le sujet et les détails de la pièce, que le sentiment même qu’elle produit en nous, prouvent le contraire. […] La raison en est, si je ne me trompe, que les sujets communs sont presque entièrement épuisés sur les deux Théâtres ; et qu’il faut d’un côté plus de mouvement pour nous intéresser à des héros moins connus, et de l’autre plus de recherche et plus de nuance pour faire sentir des ridicules moins apparents. […] Qu’elles apprennent seulement de vous, en recevant cette éducation précieuse, à la regarder uniquement comme un préservatif contre l’oisiveté, un rempart contre les malheurs, et non comme l’aliment d’une curiosité vaine, et le sujet d’une ostentation frivole. […] Mais je m’aperçois, Monsieur, et je crains bien de m’en apercevoir trop tard, que le plaisir de m’entretenir avec vous, l’apologie des femmes, et peut-être cet intérêt secret qui nous séduit toujours pour elles, m’ont entraîné trop loin et trop longtemps hors de mon sujet.
[FRONTISPICE] ENCOREDES COMEDIENSETDU CLERGE accompagné d’une notice sur le ministère français en 1825 ;et de quelques réflexions politiques et religieuses, au sujet des journaux le constitutionnel et le courrier, attaqués par le réquisitoire de m. le procureur- général bellart, conseiller d’état Par le Baron D’HENIN DE CUVILLERS, Maréchal de Camp, Chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, Officier de l’ordre royal de la Légion d’Honneur, Membre résident de la Société royale académique des Sciences de Paris, et de plusieurs autres Sociétés savantes.
Nous pouvons lui appliquer la petite épigramme du Chevalier de Cailly au sujet d’Alphana que quelques Sçavans prétendaient venir d’Equus ; il termina leur dispute par ce badinage : Alphana vient d’equus, sans doute, Mais il faut avouer aussi Que pour venir jusques ici, Il a bien changé sur la route. […] Étant des hommes, ils sont sujets aux mêmes travers, aux mêmes vices que le reste du genre humain.
Tout à la fois sujet de concorde ou de dissensions, instrument de paix ou de vengeance, préconisée par les uns et méconnue des autres, elle soutient le faible et l’affligé de ses douces espérances, en même temps qu’elle sert de masque à l’hypocrite, de crédit aux dévots, de ressource à tous ceux qui savent la tourner à leur profit. […] De là aussi des sectateurs toujours nouveaux, réformateurs de la société religieuse, ennemis irréconciliables des abus, sujets de sarcasmes et de disputes implacables, voués à la haine éternelle de tous ceux qui prêchent le pardon des injures, la sainte patience, l’indulgence et la paix.
, et fait passer de son cœur royal dans celui de tous ses Sujets, son humble confiance en Dieu, et sa charité pour son peuple. […] Ne croyez pas, Mes Très-chers Frères, que nous voulions vous effrayer : nous espérons aussi bien que vous, que nous aurons sujet de nous réjouir, et que le Seigneur bénira nos armes : mais sera-ce aux Dieux de l’Opéra que nous ironsp porter votre reconnaissance et vôtre joie ?
Car les grandes choses ne paraissent ordinairement au monde, que dans des longueurs pour quia la vie d’un seul homme ne suffit pas ; leur suite est souvent interrompue par le silence, ou par le tumulte des affaires : les faux bruits, les feintes, les passions particulières en déguisent la vérité, et sont cause que l’on prend les circonstances pour le principal, mais les théâtres recueillent ce qui sert pour la parfaite intelligence d’un sujet ; en moins de deux heures, il font voir la naissance, le progrès, les difficultés, la fin des aventures qui exercèrent le monde durant plusieurs années et plusieurs siècles. […] L’amour qui est le tyran des cœurs, est le grand sujet des théâtres, et pour expliquer sa puissance, on le décrit qui arme toutes les passions, qui commet tous les désordres imaginables, sous un prétexte de Justice.
C'est pourquoi il y a sujet de craindre que toutes les prières des gens du monde qui sont pleines de ces sortes de distractions, ne soient plus capables d'irriter Dieu que de l'apaiser, et qu'elles ne soient du nombre de celles dont le Prophète dit : « Et oratio ejus fiat in peccatum.