j’écris en faveur des Poètes ; & non pour ceux qui sont chargés du soin de décorer le Théâtre. […] Que le Poète ait encore soin que la beauté du Spectacle aille toujours en augmentant, en sorte que chaque Acte ait sa décoration particulière, & qui soit extrêmement opposée à celle qu’on a déjà vue ; qu’un horrible désert remplace, par éxemple, un jardin délicieux : c’est de cette variété que résultera un Poème lyrique accompli. […] Je voudrais que les Auteurs du nouveau Théâtre eussent soin de faire dire à leurs personnages un mot au sujet des décorations.
Voilà donc les comédiens sortis du cercle des prêtres et de l’enceinte des églises et des couvents, dans lesquels on jouait des comédies, trop souvent licencieuses et de mauvais goût, mais que les gouvernements eurent soin de réformer et d’épurer. Ce soin en effet les regardait, parce qu’au prince seul appartient le droit d’établir et de maintenir la discipline civile, et c’est aux prêtres et aux évêques à s’y conformer et y obéir.
Les imitations du théâtre n’exigent que des pleurs ; au lieu que les objets imités exigeraient de nous des soins, des soulagements, des consolations dont on veut s’exempter. […] « Quant à Mahomet, le défaut d’attacher l’admiration publique au coupable, y serait d’autant plus grand que celui-ci a bien un autre coloris, si l’auteur n’avait eu soin de porter sur un autre personnage un intérêt de respect et de vénération, capable d’effacer ou de balancer au moins la terreur et l’étonnement que Mahomet inspire. […] au lieu qu’il faudrait apprendre aux jeunes gens à se défier des illusions de l’amour, à fuir l’erreur d’un penchant aveugle qui croit toujours se fonder sur l’estime, et à craindre quelquefois de livrer un cœur vertueux à un objet indigne de ses soins. […] Son plus grand soin est de tourner la bonté et la simplicité en ridicule, et de mettre la ruse et le mensonge du parti pour lequel on prend intérêt : ses honnêtes gens ne sont que des gens qui parlent, ses vicieux sont des gens qui agissent, et que les plus brillants succès favorisent le plus souvent ; enfin, l’honneur des applaudissements, rarement pour le plus estimable, est presque toujours pour le plus adroit. […] C’est une chose incroyable, qu’avec l’agrément de la police, on joue publiquement au milieu de Paris une comédie, où, dans l’appartement d’un oncle qu’on vient de voir expirer, son neveu, l’honnête homme de la pièce, s’occupe, avec son digne cortège, de soins que les lois paient de la corde.
Le Theâtre redeuable aux soins de l’Academie Françoise. […] Leur soin à ne receuoir entre eux que des gens qui viuent bien. […] Grand soin des Comediens à faire leur Cour au Roy & aux Princes. […] Le Theâtre redeuable de sa gloire aux soins de l’Academie Françoise. […] Leur soin à ne receuoir entre eux que des gens qui viuent bien.
Que le Conseil établisse une compagnie de huit ou dix bons Citoyens connaisseurs, qui sous la direction du Magistrat de Police aient soin de rendre les spectacles plus utiles aux bonnes mœurs, c’est-à-dire, aux mœurs désirables dans la société ; le Roi nommera les quatre premiers, ces quatre nommeront le cinquième, les cinq nommeront le sixième, les six nommeront le septième, et ainsi de suite. […] Quand les poètes comiques auront pris soin de jeter de la haine, du mépris, ou du ridicule sur les crimes, sur les vices et sur les défauts que produit ou l’injustice, ou la paresse, ou la vanité, il sera bien plus facile aux Poètes sérieux de mettre en œuvre à l’égard des spectateurs le ressort ou le motif de la belle gloire ; car il faut bien que l’homme marche vers quelque espèce de gloire, ou de distinction entre ses pareils ; c’est son penchant naturel, c’est un de ses grands plaisirs de se sentir distingué parmi ceux avec qui il a à vivre ; ainsi quand les bons Comiques nous auront bien dégoûtés de toutes les sortes de distinctions qui gâtent le commerce, nous marcherons naturellement vers la distinction vertueuse qui naît de l’acquisition des talents et de la pratique des vertus qui rendent le commerce agréable. […] Je crois même qu’ils eussent aperçu et qu’ils eussent condamné dans les ouvrages de Molière un grand nombre d’endroits où quelques sentiments de justice et de bienfaisance sont dans la bouche de gens d’ailleurs odieux et méprisables ; je crois qu’ils auraient remarqué et blâmé des sentiments d’injustice dans la bouche de personnes d’ailleurs aimables et estimables et d’autres endroits où l’injustice jointe à l’adresse et à la finesse est louée, et où la vertu et la justice jointe à des défauts personnels est blâmée ou tournée en ridicule ; et voilà pourquoi il faut une compagnie de Censeurs moralistes et politiques qui ait soin de diriger suffisamment le Poète vers le but de l’utilité publique, tandis que son intérêt le dirige suffisamment vers l’agréable, c’est-à-dire, vers son utilité particulière. Il est certain que Molière nous a enseigné la manière de bien peindre les hommes qui sont ordinairement composés de vices et de bonnes qualités ; mais il n’a pas eu assez de soin de peindre toujours en estimable ce qu’ils avaient d’estimable, et en méprisable ce qu’ils avaient de méprisable, et c’est cette confusion qu’il a laissée dans ses peintures qui fait que ses comédies sont quelquefois aussi pernicieuses qu’utiles au perfectionnement de nos mœurs.
Les Magistrats municipaux d’alors, ne penserent pas que le spectacle, le soin d’en préparer & d’en orner la Scène, étoient une de leurs principales fonctions chez les Anciens. […] Les besoins du Citoyen exigent le premier soin des Magistrats municipaux ; son bonheur est le triomphe de leur zèle.
Mais en le foudroyant ce serait t’avilir ; Laisse aux Filles d’Enfer le soin de le punir. […] je laisse ce soin au tems.
On a beau lui dire que, puisqu’il ne doit pas répondre à la candeur publique, il devrait laisser à nos évêques et à nos prélats le soin de sanctifier nos mœurs, il soutient que c’est le devoir d’un chrétien de corriger tous ceux qui manquent, et sans considérer qu’il n’est pas plus blâmable de souffrir les impiétés qu’on pourrait empêcher que d’ambitionner à passer pour le réformateur de la vie humaine, il vient de composer un livre où il se déclare le plus ferme appui et le meilleur soutien de la vertu. […] Notre auteur trouve que la morale en aurait été bien plus belle et les sentiments plus chrétiens, si ce jeune éventé se fût retiré de ses débauches et qu’il eût été touché de ce que Dieu lui disait par la bouche de son père ; et si on lui montre qu’il est de l’essence de la pièce que le foudre écrase quelqu’un, et que par conséquent il nous faut supposer un homme d’une vie déréglée et qui soit toujours insensible aux bons mouvements, lui dont les soins ne butent qu’àb la conversion universelle nous répliquera sans doute que l’exemple n’en aurait été que plus touchant si, malgré cet amendement de vie, il n’avait pas laissé de recevoir le châtiment de ses anciennes impudicités. […] Lorsqu’on veut montrer la bonté d’une cause qui fournit elle seule toutes les raisons qu’il faut pour la soutenir, il me semble qu’il est plus à propos d’en laisser le soin au plus jeune avocat du barreau qu’au plus célèbre et au plus éloquent ; et par la même raison qu’on croit plutôt un paysan qu’un homme de cour, les ignorants persuadent beaucoup mieux que les plus habiles orateurs. Il est si fort ordinaire à ces messieurs les beaux esprits de prendre le méchant parti pour exercer la facilité qu’ils ont de prouver ce qui paraît le plus faux, qu’ils ont cru que cette réputation ferait un tort considérable à l’ouvrage de Monsieur de Molière, s’ils écrivaient pour en montrer l’innocence et l’honnêteté, et, d’ailleurs, comme ils ont vu qu’il n’y avait point de gloire à remporter, quelque fort que fût le raisonnement qu’ils produiraient, ils en ont laissé le soin aux plumes moins intéressées que les leurs.