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6. (1804) De l’influence du théâtre « PREFACE. » pp. -

Mais c’était assez pour moi, qui ne voulais que prémunir mes Lecteurs contre le danger de n’attacher d’importance et de prix qu’aux choses de pur agrément, et de flétrir souvent d’une sorte de mépris ce qui vraiment est le plus utile à la société ; c’était, dis-je, assez pour moi d’examiner l’influence de cet art si beau, si puissant de la parole dans l’état civil, afin de montrer le grand intérêt que nous avons tous au succès comme au rétablissement de l’éloquence de la Chaire et du Barreau. […] Mais comme la morale évangélique a dû me servir de base et d’objet de comparaison, il était naturel autant que nécessaire que je commençasse par considérer l’influence de la Chaire dans la société civile. […] Après avoir examiné toute la frivolité des objections, qu’on oppose ordinairement pour arrêter ou suspendre toute réforme au théâtre, j’ai fait voir qu’il était possible de le rappeler au but réel de son institution, et de donner à ceux que des talents particuliers y appellent, un véritable lustre dans la société. […] C’est ainsi qu’après avoir parcouru successivement tout ce qui peut tenir à la gloire comme à le décadence de la Chaire, du Théâtre et du Barreau, et « en comparant chacune de mes idées avec l’idée éternelle du vrai et du juste, j’ai vu qu’il n’y avait de bien que ce qui était utile à la société et conforme à l’ordre, de mal, que ce qui leur était contraire. »(Eloge de Marc Aurèle.

7. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE IX. Des entreprises de la puissance spirituelle ecclésiastique, contre la puissance temporelle séculière. » pp. 149-173

Si on veut lire leurs brochures modernes, on y verra que cette infâme et audacieuse société, s’annonce très ouvertement pour être un ordre tout à la fois monastique et politique. […] Mais ne sait-on pas que cette société anti-chrétienne se moque également de la religion comme de la morale, et qu’elle se livre avec impudence à toutes sortes d’intrigues, au moyen de congrégations, de confréries du sacré-cœur, et de clubs jésuitiques ? […] C’est ainsi que ce parti ambitieux et affamé de richesses et d’autorité, bouleverse tout, au risque de porter le trouble dans la société et d’en ébranler l’autorité souveraine. […] Déjà les journaux sont courbés sous la loi de tendance du 17 mars 1822, qui heureusement n’a pas pris naissance sous le règne de Charles X, de ce roi franc et loyal, qui jamais n’aimera les lois inquisitoriales ; mais si une pareille loi, était dirigée contre les auteurs, elle serait terrible contre eux et pourrait un jour servir à condamner tout écrivain, qui déplairait à l’infâme société de Loyola. […] Nous sommes sans cesse menacés du retour des institutions inquisitoriales ; elles s’efforcent de reparaître déguisées sous différentes formes, déjà elles portent le trouble et le désordre dans la société pour y favoriser une secte désorganisatrice.

8. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE III. Réformation de l’Abbé de Blesplas. » pp. 55-81

Il représenta une piece à son profit, par souscription, sur un théatre de société. […] Il se dédommageoit sur les théatres de société & dans les Atellanes. […] Ils s’exercent & s’y préparent sur des théatres de société. […] Cette pieuse & noble société a essuyé un petit orage. […] Le Prince a favorisé la société roturiere, & lui a donné les patentes.

9. (1834) Discours sur les plaisirs populaires « Discours sur les plaisirs populaires, les bals et les spectacles » pp. 1-33

Dans leur délire, l’existence de l’homme sur la terre n’a plus été pour eux qu’une existence passagère, une vie d’épreuves et de douleurs, et les plus fervents ont cherché un asile contre la société jusque dans les déserts. Comme si, pratiquer la morale de Jésus, morale qui n’est que l’accomplissement des devoirs envers la société, ne s’opposait pas à cet isolement volontaire auquel ils se condamnaient : comme si la morale de l’Evangile, qui ne peut être mise en action que d’homme à homme et dans les relations des hommes avec leurs semblables, pouvait permettre l’affranchissement des devoirs que la société exige de tous ses membres. […] Toutes les jouissances, toutes les distractions dans toutes les classes de la société sont soumises au même contrôle, à la même animadversion sacerdotale et enfin au même anathème. […] Nous vous supplions d’ouvrir leurs yeux à la véritable lumière, afin qu’ils reconnaissent que votre morale s’adresse aux hommes vivant en société, et non à l’homme s’isolant de la société à laquelle il appartient, afin qu’ils ne proscrivent plus les distractions, les plaisirs qui apportent quelque soulagement à leurs maux. […] [NDE] police = société civile.

10. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

Quand et où jamais a-t-on vu plus de meurtres commis avec sang froid, plus d’incendies ravager et détruire l’espérance du laboureur, plus de malfaiteurs conspirer contre la société ? […] Son art peut donc devenir bien funeste à la société. […] N’est-il pas bien cruel de le contempler avec tant de plaisir au théâtre, pour en trouver de si différents dans la société ? […] Que lui importe que la société lui prodigue ou lui refuse de vains applaudissements ? […] Or, on sent assez ce qui doit arriver de désordres dans la société, avant qu’il ait pu l’apercevoir.

11. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — AVERTISSEMENT DE L’AUTEUR. » pp. 3-6

On a donné beaucoup de regles jusqu’ici sur la construction méchanique, ou sur la maniere d’élever l’édifice d’un Poëme dramatique, & l’on n’a presque rien dit sur ce qui le rend principalement utile à la société, savoir, sur le but qu’il doit se proposer de corriger les mœurs. […] Faire une guerre ouverte aux vices qui désolent la société, inspirer aux spectateurs des sentimens de vertu, leur faire respecter le Souverain & aimer leur patrie, voilà son but.

12. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « REMARQUES. SUR LE LIVRE DE J.J. ROUSSEAU, CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 21-65

« Je n’ai rien retenu de leurs mœurs, de leurs sociétés, de leurs caractères, (des Montagnons). […] Il ne faut qu’établir dans son espèce les premiers rapports de la société, pour donner à ses sentiments une moralité toujours inconnue aux bêtes. […] Rousseau met ces Montagnons, dont il a oublié les mœurs, la société et le caractère, au-dessus de tous les peuples de la terre. […] Est-il permis de donner ces couleurs à un amusement sans conséquence, que nous nous procurons dans nos sociétés ? […] « Chaque homme, chaque action a son prix ; » voilà leur principe ; c’est le fondement de leur société.

13. (1761) Lettre à Mlle Cl[airon] « LETTRE A MLLE. CL****, ACTRICE. DE LA COMÉDIE FRANÇOISE. Au sujet d’un Ouvrage écrit pour, la défense du Théâtre. » pp. 3-32

C’est une chose bien singulière qu’une partie de la Nation enchantée du mérite des Comédiens, les applaudisse en public, les recherche en particulier, et les regarde comme des personnes distinguées par un talent merveilleux ; tandis qu’une autre portion les abhorre comme séparés de la société par l’infamie, et de l’Eglise par l’excommunication. […] Une dispute très vive s’éleva entre cet excellent Poète et la société qui avait formé son esprit et ses talents. […] Il s’agit dans la cause d’un traité de société, dans lequel Fannius accusait Roscius de l’avoir trompé. […] Il aurait dû se taire sur cet article ; et les Femmes de Théâtre devraient au moins cacher aux regards de la société, ce que leur conduite pourrait avoir d’irrégulier. […] Le corps d’une société de Comédiens, sous la protection du Roi, devrait être fixée à un nombre invariable de personnes, comme celui d’une Académie.

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