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81. (1771) Sermons sur l’Avent pp. 103-172

Paul ; & quand ils seront éclairez par la parole de Jesus-Christ, peut-estre serez-vous assez sages pour changer de sentiments. […] Et si à force de se dissiper & de s’étourdir elle y dure quelque temps, du moins après la réflexion chacun y peut dire avec le Sage ; J’ay condamné le ris de folie, & j’ay dit à la joye, pourquoy vous trompez-vous si vainement ? […] Les Barbares, ajoûtoit-il, sont bien plus sages que nous. […] voulant marquer par-là, qu’un homme sage devoit estre uniquement occupé à regler ses affaires, & à gouverner sa famille ; & qu’il ne pouvoit goûter de plaisir plus innocent, que celuy que donnent une Epouse fidele & des enfants bien élevez. […] Peuple fidele, qu’aucune erreur ne séduit, qu’aucune hérésie n’infecte, qu’aucune nouveauté ne surprend, parce qu’un Pasteur vigilant, & des Ministres sages & éclairez, le nourrissent de la saine Doctrine.

82. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE PREMIER. Peinture & Sculpture. » pp. 4-40

La liaison n’est pas difficile à former, elles sont si bienfaisantes, si zélées pour instruire la jeunesse : on lit dans la vie de Ninon de Lenclos que plusieurs meres qu’on appelle honnêtes & sages envoyent leurs enfans, garçons & filles à l’école de cette célebre courtisanne, pour les former à la vertu. […] M’appartient-il, à moi petit homme, d’être plus sage que lui, je l’ai imité avec plaisir, avec dévotion, ut quem Deum qui summa Cœli Templa sonitu concutit. […] C’est, dit-on, pour nous apprendre que la fille la plus sage, fût-elle aussi insensible qu’une statue, s’aprivoise à la fin, & se laisse gagner, que la vanité rend l’homme amoureux de lui-même comme Narcisse, de son ouvrage comme Pigmalion, que l’amour rend aveugle & insensé, & se repaît puérilement de tout. […] Jugez, comme le sage Ulysse, du déguisement d’Achille, par son goût pour les armes. […] Voilà les fruits de la philosophie, elle amortit les passions dans l’imagination d’un sage, tous les objets sont indifférens, confondus pêle-mêle, comme dans le Dictionnaire encyclopédique, ils se montrent dans leur état naturel, sans causer aucune émotion voluptueuse ; rien pour lui n’est obscéne, les mots que nous appellons licencieux, même les termes grossiers des halles ne sont que des sons ; les nudités qui nous semblent blesser la modestie, ne sont que du marbre taillé, la pudeur qui s’en offense, une foiblesse d’enfant.

83. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Suites des diversites curieuses. » pp. 138-172

Peut-on ne pas gémir de l’aveuglement de ceux qui s’y exposent, que tant d’exemples ne peuvent rendre sages ? Peut-on voir sans indignation qu’on fasse l’apologie de ces jeux, de ces Actrices, de ces compagnies, qui font tourner la tête aux plus sages ? […] Si quelque homme sage essaye de les corriger & de les éloigner des spectacles, tout est perdu ; vous m’ôtez la vie, l’Etat est bouleversé : Pol ! […] Des Actrices, après ces folies, devroient être envoyées aux petites maisons ; mais les Seigneurs, encore moins sages qu’elles, leur applaudissent. […] Ne nous moquons pas des folies Mexiqaines, nous ne sommes pas plus sages, nous sommes plus vicieux : Quid rides ?

84. (1715) La critique du théâtre anglais « AVERTISSEMENT DU TRADUCTEUR. » pp. -

 « Heureux, si le Théâtre au bon sens ramené, N’avait point, de l’amour aux intrigues borné Cru devoir inspirer d’une aveugle tendresse Aux plus sages Héros la honte et la paresse : Peindre aux bords de l’Hydaspe Alexandre amoureux, Négligeant le combat pour parler de ses feux, Et du jaloux dessein de surprendre une ingrate Au fort de sa défaite occuper Mithridate : Faire d’un Musulman un Amant délicat Et du sage Titus un imbécile, un fat, Qui coiffé d’une femme et ne pouvant la suivre Pleure, se désespère, et veut cesser de vivre … … … … … … … … … … … … Mais on suppose en vain cet amour vertueux : Il ne sert qu’à nourrir de plus coupables feux L’amour dans ces Héros plus prompt à nous séduire, Que toute leur vertu n’est propre à nous instruire. » Au regard des Anglais, que la paix multiplie chaque jour dans le Royaume, ils seront bien aises d’avoir un excellent Auteur de leur nation traduit dans une langue qu’il leur est nécessaire de savoir pour vivre en un pays étranger avec quelque plaisir et quelque satisfaction.

85. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE VII. Quelle doit être la Comédie après la réformation du Théâtre. » pp. 69-85

Je sais que je ne pourrais en proposer la suppression, sans me rendre ennemi de la République, et sans m’opposer aux sages Règlements d’une bonne Police. […] Je sais, par le témoignage de tant d’excellents Ecrivains de l’antiquité, que la Comédie est un délassement agréable qui dédommage des fatigues du travail : que Cicéron appella les Poètes comiques, des Poètes amis de l’innocence : que l’on peut rapporter une infinité d’exemples des amusements honnêtes, que les plus grands Hommes ont fait succéder à leurs occupations sérieuses et importantes : que les personnes les plus sages se livrent quelquefois à des moments de loisir et de récréation, qui ne prennent rien sur leurs devoirs.

86. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE I. L’obscénité du Théâtre Anglais dans le langage. » pp. 1-92

Car suivant la remarque d’Aristote les Comédiens qui vinrent après, furent plus modérés et plus sages que les autres. […] Phèdre à la vérité déclare ouvertement sa passion, elle en avoue la violence, et est bien moins sage dans Sénèque que dans Euripide. […] Serait-on sage de nous donner le spectacle d’un pestiféré, et de le promener autour de nous ; tandis qu’il souffle partout la contagion ? […] des règles à nous prescrites par sa sage providence ? […] Ben Jonson x beaucoup plus sage que Shakespeare prend le parti de la modestie dans ses Découvertes.

87. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Henri IV. » pp. 121-168

Henri étoit trop sage pour l’écrire, & pour en donner connoissance à la femme d’un ligueur, qui, en le divulguant, l’eût rendu odieux & méprisable. […] Quel est ici le plus sage ? […] Comme un enfant dit à son gouverneur, n’ai-je pas été sage ? […] On a joint à cette parure théatrale un recueil des aventures & des bons mots du Monarque, & de la sage économie du Surintendant. […] Tous les mots de Henri IV, dont la plupart ne sont que des plaisanteries, approchent-ils des sages leçons que ce saint Roi laissa en mourant à son fils ?

88. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Procès des Comédiens. » pp. 169-224

On l’a déjà vu dans son Philosophe qui fit tant murmurer les sages. […] L’usage & le public sont le mépris du sage ; nous l’avons décidé. […] L’usage & le public sont le mépris du sage ; nous l’avons décidé. […] On m’a reproché, dans le second avis, des ressemblances avec Nanine & l’Ecole du Sage. […] Ce ne sont pas de vrais Sages, je l’avoue, qui se conduisent ainsi : mais n’avois-je pas pris la précaution d’avertir que ce personnage étoit un faux Philosophe ?

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