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19. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « FRAGMENT D’UNE LETTRE A ME. DE ****. SUR LES SPECTACLES. » pp. 82-92

Un Auteur judicieux s’habituerait alors à y faire attention ; il la regarderait comme son amie, et se perfectionnerait volontiers avec elle. […] Mais, Madame, vous désirez des détails, je vais hasarder quelques idées sur un sujet que je ne regarde point comme indifférent. […] C’est pourquoi je ne puis supporter qu’on nous accoutume à regarder l’amour comme contraire à l’honneur, l’excuse du crime, et la source des plus noirs excès. […] Cependant je ne puis la regarder que comme une Poésie Pastorale, que comme un Poème vraiment digne de notre Opéra, où l’on n’observe d’autres lois que celle d’amollir notre cœur : mais je la trouve absolument déplacée au Théâtre de la Comédie, qui doit être considéré comme l’Académie de nos mœurs.

20. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VII. Parallèle du Poème épique avec les Pièces du nouveau genre. » pp. 107-112

J’ ai traité de tout ce qui concerne le Drame du nouveau Théâtre, comme Comédie ; je parlerai ailleurs de ce qui regarde la musique. […] Il me paraît pourtant nécessaire, avant de terminer tout-à-fait ce qui les regarde, de faire part au Lecteur d’une singulière découverte. […] Ceci regarde quelques endroits d’Homère.

21. (1675) Traité de la dévotion « Prière. » p. 68

Fais couler tes fleuves à travers le paradis, plantes-y l’arbre de vie, et y verse une si grande affluence de biens, que ma richesse me fasse regarder avec un souverain mépris celle du monde, et que de dessus le trône où tu auras placé mon âme, elle regarde tous les palais de la terre comme des cabanes.

22. (1665) Lettre sur les observations d’une comédie du sieur Molière intitulée Le Festin de Pierre « [Lettre] » pp. 4-32

J'en demeure d’accord avec vous, mais je n’en suis pas l’auteur, et si celui de ces remarques est sorti de sa matière, vous ne le devez pas blâmer : comme il soutient le parti de la religion, il a cru que l’on n’examinerait pas s’il disait des choses qui ne la regarderaient point, et que, pourvu qu’elles eussent toutes un même prétexte, elles seraient bien reçues. […] Mais ce qui regarde la religion perçant jusques à l’âme, il n’est pas permis d’en parler, ni d’accuser si publiquement son prochain. […] Elle sait que l’histoire dont le sujet est tiré est arrivée en Espagne et que l’on l’y regarde comme une chose qui peut être utile à la religion et faire convertir les libertins. […] Ce critique, après avoir fait le procès à l’Italie et à tous les pays étrangers, veut aussi faire celui de Monsieur le Légat, et comme il n’ignore pas qu’il a ouï lire le Tartuffe et qu’il ne l’a point regardé d’un œil de faux dévot, il se venge et l’attaque en faisant semblant de ne parler qu’à Molière. […] Pour ce qui regarde l’athéisme, je ne crois pas que son raisonnement puisse faire impression sur les esprits, puisqu’il n’en fait aucun.

23. (1666) De l’éducation chrétienne des enfants « V. AVIS. Touchant les Comédies. » pp. 203-229

Chrysostome en parlant de ce désordre, c’est que ce mal étant si grand on ne le regarde pas même comme un mal Serm. […] Ils apprennent d’elle à regarder les mouvements d’un amour déréglé comme des «  … …impressions, Que forment en naissant les belles passions ». […]  ; 8. parce que supposé qu’il y en eût d'honnêtes, les Chrétiens ne doivent toujours les regarder que comme un miel envenimé, dont ils ne peuvent goûter sans danger de se donner la mort Chap. […] De sorte que l’on peut dire que chacun en sa manière y joue son personnage, et que bien souvent les Acteurs ne font que représenter ce qui se passe secrètement entre les personnes qui les regardent. […] Si tout le monde s’accordait à ne vouloir point regarder leurs sottises, ils cesseraient bientôt de les faire.

24. (1686) Sermon sur les spectacles pp. 42-84

Le Diable, toujours attentif à faire valoir son œuvre, remue toutes les passions de ceux qui représentent et de ceux qui regardent, de celles qui déclament et de celles qui écoutent, pour faire un assemblage monstrueux de pensées lascives et de désirs criminels. […] ne frissonnez vous pas, mes Frères, à ce terme de damnation, et regarderez-vous encore le Théâtre comme une école de sagesse et de vertu ? […] mes Frères, n’y eût-il que la rébellion que vous arborez contre l’Eglise et contre ses Ministres, lorsque vous allez aux Spectacles, vous devriez les regarder avec la plus grande horreur, et frémir au seul aspect de ceux qui voudraient vous y entraîner. […] Alors on craignait jusqu’à l’ombre du mal ; alors on regardait le Théâtre comme une source empoisonnée, et ceux qui en étaient les Acteurs comme les Sacrificateurs du Démon. […] Ils regardent cette impiété comme l’assaisonnement de leurs ouvrages, et ils s’en font un jeu.

25. (1574) Second livre. Seconde épître. Cécile Cyprien à Donat [extrait] « letter » pp. 40-41

Il est louangé pour ce crime-là, et d’autant qu’il est plus vilain et plus déshonnête, d’autant est-il plus savant en son art : on le regarde, mon Dieu ! […] Demande maintenant, si celui qui regarde tous ces beaux spectacles, peut être entierg, ou pudique. […] Tu verrais que les impudiques font des casi, que nulle personne pudique ne pourrait regarder.

26. (1845) Des spectacles ou des représentations scéniques [Moechialogie, I, II, 7] pp. 246-276

Saint François de Sales lui-même qui, dans son immense charité, paraît souvent si accommodant, regarde les spectacles comme dangereux. […] Un petit scrupule cependant nous arrête et nous empêche d’y donner notre entière adhésion : c’est, et ce sera toujours la difficulté de la coopération au maintien d’une profession que l’Église regarde comme un obstacle à la réception des sacrements, même à l’article de la mort, suivant Mgr Bouvier lui-même qui, comme nous l’avons vu plus haut, dit que les acteurs et les actrices ont été regardés, jusqu’à présent, comme excommuniés, du moins en France. […] Mgr Gousset, bien qu’il ne paraisse pas les regarder comme excommuniés, ne les oblige pas moins à cet acte de renonciation à l’article de la mort. […] Ce savant théologien dit : « Le spectacle n’étant point mauvais de sa nature, la profession des acteurs et des actrices, quoique généralement dangereuse pour le salut, ne doit pas être regardée comme une profession absolument mauvaise ». […] On voit, d’après cela, que le passage de saint Thomas prouve assez mal ce que l’on prétend établir, savoir que l’on ne doit pas regarder comme absolument mauvaise la profession des acteurs et des actrices.

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