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28. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XIII. Si l’on peut excuser les laïques qui assistent à la comédie, sous le prétexte des canons qui la défendent spécialement aux ecclésiastiques. » pp. 52-57

C’est une illusion semblable à celle de certains docteurs qui rapportent les canons par où l’usure est défendue aux ecclésiastiques, comme s’ils portaient une permission au reste des chrétiens de l’exercer. […] , dans les autres décrets de l’Eglise, que les passages de l’Ecriture sur laquelle on fonde la prohibition de l’usure pour les ecclésiastiques, regardent également tous les chrétiens : il faudra donc conclure dès làs, que l’on a voulu faire une obligation spéciale aux clercs de ce qui était d’ailleurs établi par les règles communes de l’Evangile : vous ne vous tromperez pas en tirant dans le même cas une conséquence semblable des canons, où les spectacles sont défendus à tout l’ordre ecclésiastique, et le canon du Concile de Tours que nous avons rapporté vous en sera un grand exemple.

29. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXIII. Passages de Saint Basile sur le sérieux de la vie chrétienne. » pp. 132-135

[saint Basile, Regulae fusius tractatae, Interrogatio 23, Migne, PG, tome XXXI, col. 1097-1100]« que toute parole qui ne se rapporte pas à l’utilité que nous devons rechercher en Notre-Seigneur, est de ce genre : et, continue-t-il, le péril de proférer de telles paroles est si grand, qu’un discours qui serait bon de soi, mais qu’on ne rapporterait pas à l’édification de la foi, n’est pas exempt de péril, sous prétexte du bien qu’il contient ; mais que dès là qu’il ne tend pas à édifier le prochain, il afflige le Saint-Esprit : ce qu’il prouve par un passage de l’épître aux Ephésiens.

30. (1705) Pour le Vendredy de la Semaine de la Passion. Sur le petit nombre des Elûs. Troisiéme partie [extrait] [Sermons sur les Evangiles du Carême] pp. 244-263

Tout ce que nous faisons, que nous pleurions, que nous nous rejoüissions, que nous travaillons, que nous nous reposions, tout doit être d’une telle nature que nous le rapportions à Jesus-Christ nôtre chef : sans cela ce ne sont point ses œuvres que nous faisons. […] il approuveroit ces chansons lascives qui n’inspirent qu’un amour profane, il voudroit qu’on lui rapportât un art funeste qui lui ravit tant d’Adorateurs, qui seduit tant d’ames innocentes. […] Or si ces œuvres ne peuvent se rapporter à Jesus-Christ, ce ne sont donc point ses œuvres, & si ce ne sont point ses œuvres, ce sont celles de Satan, dit Tertulien, & si ce sont les œuvres de Satan, tout Chrétien doit s’en abstenir. […] si vous vous representiés chaque jour devant les yeux le détachement du monde, la fuite de ses pompes & de ses plaisirs, la haine de vous-même, la mortification de vos sens, la vie de la Foi, que vous avés embrassées, la conformité avec Jesus-Christ, qu’il exige de vous comme son membre & son enfant, si vous le compreniés bien, qu’il faut aimer Dieu de tout vôtre cœur sans retour, ni partage, que vous ne pouvés sans crime porter ailleurs vos affections & vos desirs, que toute pensée, toute parole, toute œuvre qui ne se rapporte point à lui, est l’œuvre de Satan, & par consequent criminelle, qu’un simple regard qui ne tend pas à lui & à sa gloire, lui deplaît, l’offense ; qu’une seule demarche quelque innocente qu’elle paroisse, si elle ne se fait pas selon la charité, nous rend rebelles & coupables : si vous les compreniés bien, dis-je, ces verités, vous gemiriés sans cesse, vous viendriés souvent au pied du Tribunal vous declarer coupable devant Jesus-Christ vôtre Juge, dont le Confesseur tient la place.

31. (1691) Nouveaux essais de morale « XIV. » pp. 151-158

J’admirais ce prodigieux aveuglement dans des personnes d’ailleurs si éclairées, et je le regardais comme un triste exemple de la vanité de l’homme, lequel pour se faire un nom dans le monde pour se donner la réputation d’homme d’esprit, s’applique à des choses qu’il n’est permis ni de voir, ni de lire, au moins selon les Pères auxquels je m’en rapporte, et auxquels je crois que nous sommes obligés de nous en rapporter.

32. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE V. Suite du Théatre de S. Foix. » pp. 105-139

Bravoure, rapporte plusieurs traits de la Maupin, Actrice de l’opéra, qui s’est souvent battue en duel, & a remporté la victoire. […] Il veut très-mal-à-propos justifier son mariage, & rapporte des anecdotes ridicules. […] Sur quoi il rapporte une huitaine de vers, aussi maussades qu’indécens & impies. […] A quoi pense l’Auteur, de rapporter, d’approuver, de faire valoir des excès qu’on ne sauroit trop ensevelir dans l’oubli ? Est-ce bien ménager l’honneur des Princes qui les ont soufferts, & l’honneur de l’Ecrivain qui les rapporte & les approuve ?

33. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VI. Suite de l’infamie civile. » pp. 126-152

.), rapporte qu’Abdala, trente-unième Calife, chassa de tout son empire les Comédiens Grecs qui commençaient à s’y répandre. […] Il rapporte un arrêt du Parlement de Paris, rendu sur le même fondement. […] Ce canon, rapporté aussi par Yves de Chartres (P. […]  83.) par un détail qu’on nous dispensera de rapporter. […] Je m’en rapporte à la bonne foi des spectateurs et des lecteurs.

34. (1772) Spectacles [article du Dictionnaire des sciences ecclésiastiques] « Spectacles. » pp. 150-153

Tacite, rapporte dans ses annales, liv. […] Après cet examen, Tertullien conclud à la condamnation des spectacles, parce qu’ils excitent les passions, qu’ils sont contraires aux dons du Saint-Esprit, incompatibles avec les engagemens contractés dans le baptême, & à l’obligation qu’ont tous les Chrétiens de rapporter à Dieu toutes leurs actions, & de vivre dans une disposition continuelle de priere, d’attention, de vigilance & de pénitence. […] Lorsque les spectacles sont une occasion prochaine de péché mortel, quoiqu’on ne s’y trouve qu’à regret & par nécessité : c’est, dis-je, un péché mortel dans ce premier cas, 1°. parce qu’on autorise les acteurs par sa présence ; 2°. parce que l’on contribue à leur entretien, & que l’on coopere par conséquent au péché qu’ils commettent en représentant : s’il n’y avoit point de spectateur, il n’y auroit point d’acteur ; 3°. à cause du scandale ; 4°. à cause de la perte du tems ; 5°. par rapport au mauvais emploi de l’argent, qui est dû aux pauvres, s’il est superflu, ou aux autres besoins, s’il est nécessaire ; 6°. parce qu’on s’y expose presque toujours à l’occasion prochaine, & au danger presqu’inévitable d’offenser Dieu ; 7°. parce qu’en s’exposant ainsi à l’occasion prochaine de pecher, on tente Dieu ; 8°. parce qu’on fait une action que l’on ne peut rapporter à Dieu, & qui est directement contraire à l’esprit du christianisme, qui est un esprit de vigilance, de priere, de recueillement, de pénitence ; 9°. parce qu’on viole les loix de l’Eglise, qui condamnent les spectacles & ceux qui les représentent. […] Ce célebre Orateur, après avoir prouvé qu’il n’est point permis d’aller aux spectacles, & qu’il n’y pas un Philosophe ancien, soit grec, soit romain, qui n’ait regardé les spectacles, comme la source de tous les désordres, rapporte ce beau trait d’une illustre Princesse, dont toute la France a pleuré & pleurera long-tems la mort prématurée, (Madame Anne-Henriette de France.)

35. (1768) Observations sur la nécessité de la réforme du Théatre [Des Causes du bonheur public] «  Observations sur la nécessité de la réforme du Théâtre. » pp. 367-379

Je rapporterai son témoignage à la fin. […] Le faux Politique n’y voit qu’un or dont il prétend que l’Etat s’enrichit ; mais les vices que cet étranger rapporte dans sa patrie, croyez-vous qu’ils ne reflueront pas un jour sur vous, sur votre commerce, sur vos alliances, sur vos guerres ? […] Il seroit aussi inutile que difficile de parler de tous, de rapporter leurs opinions & leurs disputes.

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