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108. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre prémier. Qu’on ne doit pas se figurer que la composition des nouveaux Drames soit aisée. » pp. 116-120

Voilà un précepte que l’on ne sçaurait trop suivre ; quoiqu’il regarde particulièrement les Poètes du Spectacle moderne, il se rapporte à tous les Auteurs en général.

109. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « XIII. » pp. 62-65

Et n’est-ce pas même à cela qu’il a toujours rapporté toutes les guérisons miraculeuses qu’il faisait des corps ?

110. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE V. Que la circonstance d'aller aux Spectacles un jour de Fête, et de jeûne est une circonstance aggravante. Que ceux qui les fréquentent ne sont pas disposés à approcher des Sacrements. » pp. 83-87

Il faudrait insérer ici une partie des décrets des Conciles tenus en France après le Concile de Trente, Si je voulais rapporter tout ce qui regarde la condamnation du Théâtre, et des spectacles, dans les jours que l'Eglise ordonne de sanctifier, sans parler des anciens Canons, ni des décisions des Pères.

111. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suite de Mêlanges. » pp. 84-120

Aussi est-elle écrite sur les Mémoires de sa fille, que l’historien donne pour garans, & lui en rapporte ingénument tout l’honneur. […] Le panégyriste de Mignard rapporte comme un grand événement, & bien glorieux à son héros, ses liaisons intimes avec Chaulieu, Chapelle, Lafontaine & Racine, avant leur conversion, & sur-tout avec Moliere. […] Ce n’est pas moi, c’est le sieur Sahalin, le premier Costumier, qui a fait cette importante découverte ; c’est d’après l’Académie des Sciences que je la rapporte. […] Juvenal, plus raisonnable, ne rapporte ces désordres que pour condamner l’incontinence des dames romaines qui s’y livroient, le danger & la licence du Théatre qui les y excitoient. […] Il s’introduit une mode inconnue à tous les autres Théatres, de mutiler les pieces, d’en rassembler les membres épars, pour en faire un drame nouveau composé de pieces rapportées, de les dénaturer même, & de transporter d’un genre à l’autre, des tragédies de Corneile & de Racine en faire des opéras.

112. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VIII. Du Clergé comédien. » pp. 176-212

Les Jésuites même, quoiqu’ils composassent & fissent jouer beaucoup de pieces dans leur Collége, n’ont jamais approuvé le théatre public ni composé pour lui, presque tous les Curés ont à cet égard conservé la décence ; mais les Abbés compositeurs & amateurs ont inondé la Scène, la liste en est effrayante ; nous en rapporterons quelques-uns, il est vrai que leurs écarts sont sans conséquence. […] Quand Abeille fut reçu à l’Académie, Racine homme très-caustique, mais que la dévotion corrigea, & que l’air de la Cour polit, lui fit cette épigramme très-plaisante rapportée dans le livre des trois siecles. […] L’Abbé de Voisenon, dont nous avons souvent parlé, étoit si entousiasmé du Théatre, que l’Almanach des Spectacles 1777 rapporte que Voltaire lui ayant lu sa Mérope, cet Abbé transporté s’écria : c’est un chef-d’œuvre dramatique, c’est la meilleure de vos Tragédies. […] On répandit qu’il étoit mort d’une colique dans un de ses voyages près de Geneve ; ce bruit s’accrédita & fut répandu dans tous les Dictionnaires ; on se trompoit, dans la vérité il se déroba in cognito, & se fit Religieux pour mieux travailler à son salut ; il y fut inconnu ; ce ne fut que quelques années après qu’il y fut découvert, comme le rapporte dans son supplément le Dictionnaire d’une Société de gens de lettres, qui d’abord avoit adopté ce bruit populaire. […] La vie de la Comtesse de Barri rapporte un trait qui dépare un peu les Panégyriques Episcopaux.

113. (1758) Sermon sur les divertissements du monde « SERMON. POUR. LE TROISIEME DIMANCHE. APRÈS PAQUES. Sur les Divertissements du monde. » pp. 52-97

Ce qui doit résulter de là, c’est qu’ils sont au moins suspects ; et puisque ceux qui soutiennent que l’innocence y est blessée, sont du reste les plus réglés dans leur conduite, les plus attachés à leurs devoirs, les plus versés dans la science des voies de Dieu, n’est-il pas plus sûr et plus sage que je m’en rapporte à eux, et que je ne risque pas si légérement mon salut ? […] Il n’y a qu’à lire ce que saint Augustin en a remarqué dans les livres de la Cité de Dieu, et les belles ordonnances qu’il rapporte à la confusion de ceux qui prétendroient maintenir dans le christianisme ce que le paganisme a rejeté. […] Comprenez-la, s’il vous plaît, toute entiere ; il s’agit de la conscience et du salut, et tout ce qu’il y a eu jusqu’à présent, sur ces sortes de matieres, de juges compétents, de juges reconnus et autorisés, ont décidé : mais ce n’est point ainsi qu’en jugent quelques mondains, et ce n’est qu’à eux-mêmes qu’ils veulent s’en rapporter. […] Mais de leur fournir vous-mêmes, sous ce damnable prétexte, des livres qui leur tournent l’esprit à tout ce que le monde a de plus vicieux ; mais d’en remplir votre maison, et de ne vouloir pas que rien là-dessus de nouveau leur échappe et leur soit inconnu ; mais de leur en demander compte et d’entendre avec une secrette complaisance les récits qu’ils en font ; mais de les croire bien habiles et bien avancés quand ils sçavent répondre aux mots couverts par d’autres bons mots, qu’ils conservent dans leur mémoire des poésies libres, et qu’ils les sçavent rapporter fidélement sans se méprendre ; mais de les conduire vous-mêmes, (car ceci regarde tous les points de morale que je viens de toucher) de les conduire vous-mêmes à des spectacles d’autant plus capables de les amollir, que ce sont de jeunes cœurs beaucoup plus flexibles et plus sensibles ; mais de leur faire observer les endroits fins et délicats, sur-tout les endroits vifs et tendres ; mais de les engager vous-mêmes dans des assemblées, où ils ne voient du monde que ce qu’il a de riant, que ce qu’il a d’éclatant, c’est-à-dire, que ce qu’il a d’attrayant et de séduisant, voilà de quoi vous aurez bien lieu de vous repentir dès cette vie, et de quoi vous serez bien sévérement punis en l’autre. […] Mais moi je sçais ce qu’en ont pensé les Peres de l’Eglise, et c’est à eux que je m’en rapporterai ; car ce n’est pas d’aujourd’hui que ce scandale a paru dans le monde, et que les prédicateurs et les conducteurs des ames se sont employés à le retrancher du Royaume de Dieu.

114. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE III. » pp. 29-67

Le Pere Hardouin est le seul dont l’incertitude se rapproche un peu de lui ; encore je m’en rapporte à sa bonne foi : la collection n’étant pas entre mes mains, je n’ai pas jugé que la chose valût la peine que j’allasse la vérifier dans une Bibliothéque publique, d’autant plus que ce Compilateur est tout-à-fait décrié dans la république des lettres. […] Le Canon rapporté dans la Brochure regarde les fidéles qui conduisoient les chariots dans le Cirque : ils sont excommuniés par le seul fait. […] Dans ce Conventicule on a discuté sans doute les objections triomphantes qui sont énoncées dans le Mémoire ; la premiere que je saisis est l’origine sacro-sainte de la Comédie Françoise, dès l’année 14021 ; il s’étoit introduit en France, parmi les Confreres de la Passion, une sorte de Comédie bizarre où l’on représentoit nos saints mystéres, Charles VI. assista à plusieurs représentations : ces pieux Auteurs, (dont vous & votre troupe, Mademoiselle, si nous nous en rapportons au témoignage de votre Avocat, êtes descendues en ligne droite,) dressoient leur Théâtre en une Chapelle, tout le profit passoit dans les mains des pauvres : ce Spectacle, tout religieux qu’il étoit en son objet, ne put conserver long-tems sa décence premiere, il admit des fourrures profanes, qui attirerent un interdit sur toute la piéce.

115. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre II. L’Exposition, le Nœud & le Dénouement. » pp. 183-210

Je conseille aux jeunes Poètes qui voudront éviter de tomber dans de pareilles fautes, de détacher du sujet de leur Drame tout ce qui pourrait lui nuire, & faire perdre un instant de vue l’action principale ; qu’ils ayent soin que les événemens se rapportent au Héros de la Pièce. […] Un dénouement sera bien fait, lorsqu’il sera subit, qu’il ne trainera point en longueur, qu’il se rapportera à la Pièce qu’il termine, & que le Nœud l’amenera naturellement. […] Il est vrai que la Pièce est finie, que le dénouement a terminé tout, & que le Vaudeville n’est pas établi pour éxpliquer rien qui puisse se rapporter à l’action.

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