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131. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — TROISIEME PARTIE. — Tragédies à conserver. » pp. 128-178

On dira peut-être que cette Tragédie (ou Comédie héroïque, ainsi que Corneille l’a nommée) aurait été mieux à sa place dans la classe des Pièces à corriger, ou même à rejetter ; puisqu’elle peut s’appeller le triomphe de la passion d’amour, c’est précisément par cette raison que j’ai voulu l’examiner de près ; et que, toutes réflexions faites, je l’ai mise au nombre de celles que je conserve. […] N’est-il pas évident que ce sage Ecrivain a raison ? […] En effet, les raisons qu’il donne, pour n’avoir pas fait jouer un grand rôle à l’amour dans sa Thébaïde, lui auraient suffi pour se dispenser d’en faire usage dans ses autres Pièces ; on en sera aisément convaincu, si l’on veut relire la dernière période de sa Préface. […] Mais, de l’autre côté, Inès et Dom Pedre s’aimaient avec tant de violence, avant leur union, que leur passion les a portés à faire un mariage clandestin, qui devait par mille raisons leur être funeste, en les précipitant dans toutes sortes de malheurs. […] Racine, je devais, par la même raison, rejeter aussi le Rhadamiste de M.

132. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE IV. Le vice élevé en honneur et substitué à la place de la vertu sur le Théâtre Anglais. » pp. 240-301

Le vice déguisé de la sorte peut s’insinuer plus aisément dans l’imagination, suborner la raison, et pénétrer jusqu’au cœur. […] se trompe un peu : car Face ne rend-il pas raison de ses procédés ? […] Si c’est être fou que de rire sans sujet, c’est bien pis de rire contre toute sorte de raison. […] Le seul rapport d’une chose avec la manière dont nous sommes sensibles, ne doit pas être une raison de nous y rendre ; il en faut examiner la nature. […] Un furieux peut se proposer pour fin de mettre le feu à un superbe édifice : sera-ce une raison qui empêche qu’on ne le lie ?

133. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Seconde lettre contre les spectacles. » pp. 60-145

Au défaut de solides raisons, j’appellois à mon sécours tous les Grands. […] C’est etre trop sourd à la vérité, que de ne pas sentir, que leurs raisons portent plus loin. […] Que notre Théatre n’est nullement un asyle ouvert à la raison & aux bienséances. […] C’est une vérité, dont l’Evangile même, la raison & l’expérience ne nous permettent pas de douter. […] Enfin, par les raisons mêmes, dont les partisans de la Comédie se servent pour l’innocenter.

134. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXVIII. Doctrine de l’écriture et de l’église sur le jeûne. » pp. 98-101

Les saints pères expliquent aussi que c’est pour cette raison, qu’approchant le temps de sa passion, et dans le dessein de s’y préparer, on célébrait le jeûne le plus solennel, qui est celui du carême. […]  ; et pour peu qu’on soit versé dans la discipline, on en sait toutes les raisons.

135. (1731) Discours sur la comédie « Lettre à Monsieur *** » pp. -

Lettre à Monsieur *** Il est difficile d’entreprendre la défense d’une bonne cause, qu’on ne trouve des Raisons solides pour la soutenir. […] Il me semble que quand on réfute des opinions qui plaisent aux gens du monde il faudrait étudier les tours et les manières qui peuvent les rendre attentifs et leur faire goûter les raisons qui ruinent des préjugés favorables à leurs passions.

136. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE II. Réponse aux objections qu'on tire de saint Thomas pour justifier les Spectacles, et aux mauvaises raisons qu'allèguent ceux qui croient pouvoir les fréquenter sans péché. » pp. 55-63

Réponse aux objections qu'on tire de saint Thomas pour justifier les Spectacles, et aux mauvaises raisons qu'allèguent ceux qui croient pouvoir les fréquenter sans péché. […] Si ces autorités, et ces raisons étaient sans réplique, continuerait-on de fréquenter les spectacles ? […] L'expérience de ceux qui y assistent sans se sentir coupables d'aucun péché, ne peut-elle pas balancer ces autorités, et ces raisons ?

137. (1731) Discours sur la comédie « Lettre Française et Latine du Révérend Père François Caffaro, Théatin ; à Monseigneur L’Archevêque de Paris. Imprimée à Paris en 1694. in-quarto. » pp. -

C’est, Monseigneur, ce qui me fait prendre la liberté d’écrire à VOTRE GRANDEUR vous reconnassant pour mon Juge né et d’institution divine en matière de Doctrine, comme vous l’êtes aussi de tout le Troupeau qui vous est confié, dont je me fais honneur d’être, et auquel le saint Esprit vous a donné pour Pasteur, établi par Jésus-Christ même, et me tenant par cette raison obligé de faire cette déclaration de mes sentiments entre vos mains, pour la rendre publique sous votre autorité, si vous le jugez convenable. […] Je fis il y a dix ou douze ans un écrit Latin sur la Comédie, où sans avoir mûrement examiné la matière, et par une légèreté de Jeunesse, je prenais le parti de la justifier, de la manière que je me figurais qu’elle se représentait à Paris, n’en ayant jamais vu aucune, et m’en faisant, sur les rapports que j’en avais ouï, une idée trop favorable, et je ne puis que je ne reconnaisse à ma confusion, que les principes et les preuves qui se trouvent dans la Lettre qui s’est donnée au public sans ma participation, sont les mêmes que dans mon écrit particulier, quoi qu’il y ait quelques endroits de différents entre les deux, où l’Auteur de la Lettre dit ce que je ne dis pas, et parle autrement que je ne fais moi-même dans mon écrit, comme en ce qu’il apporte sans raison en faveur de la Comédie, votre silence sur sa représentation, Monseigneur, pour en inférer un consentement et une approbation tacite de votre part, ce que je n’ai point fait dans mon écrit, où je ne dis rien du tout qui puisse regarder personnellement V. […] Je suis très convaincu après avoir examiné la chose à fond, que les raisons qu’on apporte d’un côté pour excuser la Comédie sont toutes frivoles, et que celles qu’a l’Eglise au contraire sont très solides et incontestables, quand elle met les Comédiens au nombre de ceux à qui elle refuse dans la maladie le Viatique, à moins qu’ils ne réparent le scandale qu’ils ont donné au public, en renonçant à leur profession, et qu’elle ne les veut pas admettre à recevoir des Ordres, s’ils s’y présentaient.

138. (1843) Le Théâtre, par l'Auteur des Mauvais Livres « Le Théâtre. » pp. 3-43

) » S’il y a de grands exemples pour la comédie, il y a des raisons invincibles contre. […] Si on accuse ceux-ci de rigorisme, ne peut-on pas avec bien plus de raison accuser les autres de laxisme ? […]  » Telle doit être la disposition de ces autres personnes, qui d’après le conseil d’un sage confesseur et pour des raisons graves, vont quelquefois forcément au théâtre. […] Le lecteur a dû se convaincre de la futilité de ces raisons. […] Ce serait en dépit de la raison et de la foi qu’un chrétien oserait fréquenter le théâtre ?

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