Jésus-Christ ayant acquis avec justice sur tous les Chrétiens le droit d’être le principe et la fin de toutes leurs actions, en qualité de leur Créateur et de leur Rédempteur ; est-il jamais venu en l’esprit à un Comédien en montant sur le théâtre, de dire : C’est pour plaire à Dieu que je vais faire cette action.
Des femmes de qualité, et toutes celles qui ont un peu de pudeur auraient eu honte d’y paraître.
Plus la personne est intéressante, plus elle est séduisante ; ses bonnes qualités font excuser ses faiblesses.
L'Homme de qualité, le Cleveland de l'Abbé Prévôt, quoique bien écrits, n'ont déridé le front de personne.
Une chose m’oblige à faire une recherche un peu plus exacte, des bonnes qualités et des circonstances du divertissement, c’est qu’il est malaisé de ne rien gâter en une matière si délicate, et de si bien prendre ses mesures, que la vertu n’en souffre, et que le vice n’en profite. […] De toutes ces raisons on peut recueillir qu’il est nécessaire de veiller sur toutes les circonstances du divertissement, lequel n’ayant ordinairement rien de vertueux que ce que la bonne intention lui donne, a besoin d’une vigilance particulière qui l’observe partout : Disons donc que La première qualité du divertissement est qu’il soit licite ; c’est-à-dire qu’il soit bon, ou du moins indifférent, ou si vous voulez qu’il n’approche ni du vice, ni de la licence. […] On sait bien qu’un Chevalier de l’Ordre peut mettre bas son Cordon bleu pour n’être pas lié à une excessive retenue : mais il est aussi certain que les qualités des hommes étant comme inséparables de leurs personnes, il y a toujours quelque plus grande obligation d’honneur pour les uns que pour les autres. […] Ils n’ont point de mauvaises qualités qui leur soient naturelles et n’en sont point exempts ; car leur nature fongeuseu attire à soi tout le mauvais suc du voisinage ; si un serpent ou quelque autre bête venimeuse en approche, ils en boivent l’infection et le venin ; on les purifie tant qu’on peut, on les assaisonne avec beaucoup d’appareil : Le danger n’en sort pas pourtant ; plusieurs y ont trouvé leur mort, et c’est toujours le plus sûr après qu’ils sont apprêtées, de les jeter par les fenêtres, que de les faire descendre dans son estomac : Il ajoute que si l’occasion nous contraint d’en manger, que ce soit rarement et en très petite quantité, et qu’incontinent après nous usions de vin fort et précieux. […] Qui ne saurait volontiers le nom et la nature des simples, leurs qualités occultes, leurs sympathies et leurs antipathies ?
» Quelque temps après son mariage, il s’en alla en Catalogne commander l’armée du Roi en qualité de Vice-Roi, où il fit paraître la grandeur de son courage, et la prudence de sa conduite, par la prise de plusieurs villes, et par la conquête de plusieurs ProvincesVillefranche, Puycerda, Cadaques, et Castillon, Conflent, Cerdaigne, et une partie de la Catalogne. […] : « Craignez Dieu ; et respectez le Roi. » C’est ce qui le portait à exécuter les ordres de sa Majesté avec tant de fidélité, et avec une si prompte obéissance : Et comme il lisait l’Ecriture pour apprendre ses devoirs en qualité de Chrétien ; il lisait de même les Ordonnances, et les Edits du Roi pour s’acquitter de ses obligations en qualité de Prince, et de Gouverneur de Province. […] : Il ne respectera point la grandeur de qui que ce soit, parce qu’il a fait les petits, et les Grands ; et sa providence s’étend sur les uns, aussi bien que sur les autres : de sorte, disait-il, que la considération de la qualité de Prince, bien loin de me dispenser de suivre les règles de l’Evangile, m’y oblige davantage par l’exemple que je dois donner aux autres, et par la reconnaissance que je dois avoir de la grandeur que j’ai reçue de Dieu. […] Les Comédiens que les Romains comprenaient sous les noms d’Histrions, et de Scéniques, étaient notés de l’infamie de droit à cause de leur profession : Mais ceux d’entre eux qui avaient d’ailleurs de bonnes qualités, encore qu’ils fussent notés de l’infamie de droit, à cause de leur métier, n’étaient pas notés de l’infamie de fait. […] Car les Athéniens avaient des Dieux impudiques, auxquels ils rendaient des honneurs sales et honteux ; comme Hérodote nous l’apprend dans son livre intitulé Euterpe : où cet Historien condamne la folie des peuples, qui adoraient des Dieux qui leur étaient inconnus, et dont ils ne savaient ni les qualités, ni les noms ; Aussi devant Homère, et Hésiode ils n’avaient point d’autres Dieux que sous des noms barbares, comme Belzebuth, Astaroth, Belphégor, et quelques autres semblables qui font horreur.
On peut dire que la Comédie intitulée le Méchant, réunit presque toutes ces qualités d’un Drame parfait. […] Chez les Grecs, dit-on, l’Acteur était Citoyen, & tout Citoyen qui se connaissait des tatens, pouvait être Acteur sans se deshonorer* : déclamer, représenter un Drame sur le Théâtre, ce n’était pas un état, mais simplement une occupation honnête, & l’exercice momentané d’un Art libre que l’on pouvait cultiver en passant, sans renoncer aux places, aux emplois que l’on exerçait en qualité de Citoyen. […] Les modelemens auront presque les mêmes qualités que les imitemens : ils doivent être honnêtes, vrais, sages & critiques : honnêtes, en n’admettant aucune action, aucun geste, qui puissent allarmer la pudeur la plus scrupuleuse : vrais, en peignant ce qui est, & comme il est ; en n’employant pas sur le Théâtre des gestes insolites, qu’on ne voit que là : sages, en ne donnant à l’action que le degré de vérité convenable, pour plaire ; en s’éloignant de tout jeu forcé, fût-il vrai, soit par l’enflure dans la Tragédie, soit par la charge, dans le Comique : critiques, en assaisonnant du sel du ridicule les actions qui doivent en être chargées ; en le rendant sensible, dans celles où il est caché sous des expressions simples, aux-quelles le geste & le ton peuvent seuls mettre une valeur.
Benoit a donné une piece, où pour le triomphe de la probité, elle introduit un Avocat qui plaide contre sa maîtresse, & lui fait perdre un grand procès, qui l’a ruinée, & ensuite l’épouse pour la dédomager ; cet héroïsme romanesque est sans vraissemblance, il est impossible que dans le cours d’un procès un Avocat ne connoisse le nom & les qualités des parties, & ne s’apperçoive qu’il plaide contre sa maîtresse.