E Ntre les diverses inclinations qui emportent & qui agitent le cœur de l’homme, il y en a une certaine si cachée dans son origine, & si bizarre dans ses effets, qu’on a peine d’en découvrir la cause, & d’en reformer les dereglemens, c’est que la nature luy a donné un si furieux penchant, & une si grande facilité à imiter tout ce qu’il voit faire aux autres, que comme s’il étoit incapable de se determiner de luy-même au vice ou à la vertu, toute sa vie se passe à considerer les actions des autres, & à se les proposer comme des originaux dont il s’efforce de faire des copies, & à se rendre bon ou méchant par imitation. […] Tellement donc que Dieu ne s’estant proposé pour fin des plus grands ouvrages qu’il a fait hors de luy-même, que nôtre sainteté, aussi bien que sa gloire, il a employé tous les moyens que sa sagesse a pû inventer, & que sa bonté nous a pû fournir pour reussir dans ce dessein. […] non, Chrétiens, l’Eglise nous propose bien d’autres spectacles à voir : car aprés tout, s’il faut des spectacles pour vous divertir, elle vous en offre de toutes les manieres.
; ce Prince s’était proposé celui du Roi S. […] Suivons donc cette règle qu’il nous propose lui-même ; et voyons s’il est vrai selon les sentiments des Théologiens, des Philosophes, et des gens d’esprit, « Que tous les Jeux et les Spectacles de Antiquité ont fait la plus grande et la plus solennelle partie de la Religion Païenne ». […] : « La bonne vie du Prince est la censure perpétuelle de nos mœurs : c’est elle que nous nous proposons d’imiter : C’est sur elle que nous avons continuellement les yeux tournés : Nous n’avons pas tant besoin de commandements, que d’exemples ; la crainte étant peu capable et ayant d’elle-même peu de force pour nous porter au bien : les exemples nous instruisent beaucoup mieux ; car ils ont cet avantage, et cette utilité, qu’ils nous font voir que ce qu’ils nous proposent, n’est pas impossible. […] Ainsi ce que Quintilien propose comme un exemple d’une matière de délibération et par conséquent comme une chose douteuse (car comme il dit dans le même chapitre, « Toute délibération est d’une chose douteuse « Omnis deliberatio de dubiis est. » Quintil. […] De sorte que toute délibération n’est presque autre chose qu’une comparaison de différentes raisons de part et d’autre. » Ainsi il est constant que ce que dit Quintilien en cet endroit sur le sujet des Jeux et du Théâtre, n’est qu’un exemple qu’il propose d’une manière de délibération, qui par conséquent est une chose douteuse, et qui souffre contradiction, y ayant des raisons contraires de part et d’autre.
Si on en croit à l’auteur de cette déclaration de guerre, la liberté de la presse va être anéantie, ou tellement garrottée, qu’elle sera presque nulle, et il propose de la soumettre à un tribunal arbitraire et inquisitorial.
Je conviens en effet que si la diminution, le dégoût, le mépris de la chasteté, le goût, l’impression du vice, le moyen de tromper les surveillants, de faire réussir une intrigue, de satisfaire ses passions, sont les fruits qu’on se propose de tirer du théâtre, on a parfaitement réussi.
C’est un défaut de gouvernement de proposer de semblables amusements, dont il ne reste aucune utilité ni pour le présent ni pour l’avenir. » Le Journal de Trévoux (avril 1753.
Les passions n’y sont présentées aux yeux que pour montrer tout le désordre dont elles sont cause ; et le vice y est peint partout avec des couleurs qui en font connaître et fuir la difformité ; c’est là proprement, le but que tout homme qui travaille pour le public, doit se proposer, et c’est ce que les premiers poètes tragiques avaient en vue sur toute chose.
Cette dame angloise, qui de Shakespear a fait une professeur en théologie morale, a une imagination plaisante : elle prétend que nos représentations théatrales répondent mieux que celles des anciens au but moral , que la sainteté du théatre se propose ; parceque les anciens alloient le matin à la comédie, nous y allons le soir ; les occupations, les dissipations de la journée en affoiblissoient, en détruisoient l’effet. […] Le Spectateur, pour obvier à l’inconvénient, propose (disc.
J’y trouve trois cas de conscience proposés avec un air de gravité. […] Qu’on ne soit pas surpris que la comédie entre dans le plan d’éducation que propose son apolologiste.