Ces dernieres qui ne produisent que des actions risibles, furent réservées pour la seule Comédie ; & les premieres qui ne respirant que sang & fureur, produisent souvent des actions grandes, furent réservées pour la seule Tragédie. […] Dans une autre Piéce où paroissoit Ixion, le Peuple s’écria qu’on ne devoit pas produire sur le Théâtre un Impie. […] A ces paroles les Auditeurs comparant la désolation d’Athenes à celle d’Electre, furent attendris, & s’écrierent que ce seroit un crime de détruire une ville qui avoit produit de si rares Esprits.
le hasard produit-il si souvent et si constamment le même effet ? […] Je suis bien éloigné de jeter aucun nuage sur la religion et la vertu des Jésuites ; c'est sans doute contre leur intention que le Démon a mis à profit le goût pour les spectacles qu'ils ont répandu dans tout le royaume, pour produire le mauvais fruit dont ils ont eu les dents agacées, comme dit l'Ecriture : Dentes obstupescunt. […] Il compte parmi les avantages de son projet l'abandon des drames et des Romans, espèce de littérature qui outre les autres vices, est très peu capable de nourrir le cœur, de former les mœurs, et de produire de vrais citoyens […] Nous avons même fait voir en divers endroits qu'Esther par ses traits satiriques et ses flatteries outrées, et Athalie par sa doctrine meurtrière des Rois, étaient des pièces répréhensibles, malgré toute leur piété ; qu'elles produisirent de mauvais effets à S.
On y peut bien remarquer la vérité de cette ancienne sentence, que le regard produit l’amour. […] Je ne dis rien des emportements, des bruits et des effets malins et étranges que produisent les inclinations, et affections particulières pour les femmes ou filles dans ces lieux ; car tout le monde sait qu’elles sont ordinairement une semence de division, de combats, et de beaucoup d’autres crimes ; et que c’est pour cela que ceux qui fréquentent les bals sont toujours bien armés.
Votre Lettre à monsieur de Longepierre a produit l’effet que nous en devions attendre.
Il est descendu dans son cœur sans doute ; pouvait-il y trouver rien qui lui dît qu’il mérite cet effort, & le sentiment qui l’a produit ?
Le vice s’embellit sur la scène, les maximes qui feraient horreur dans le langage ordinaire, s’y produisent impunément, y prennent même un air de noblesse et d’élévation.
La nuit est l’aliment des réflexions galantes, & produit des rêves dont sans doute la sagesse de la dame ne feroit pas une leçon de morale. […] Cette dame garantit-elle qu’il ne se dit, ne se fait jamais sur le théatre rien que d’édifiant, qui produit bien des réflexions saintes & des rêves pieux ? […] L’Angleterre s’honore de l’avoir produit, & le met à côté de Neuton : elle a institué pour lui une fête dramatique, que notre théatre a imité en l’honneur de Moliere, quoiqu’avec moins de pompe & d’enthousiasme. […] Ce n’est pas, dit-elle, un homme qui compose, c’est un arbre qui porte du fruit, un fablier qui produit des fables comme un prunier porte des prunes. […] Les excès de la Ligue produisirent en France quelque chose d’approchant : pour s’en éloigner on a donné dans un autre excès.
La Tragédie, à proprement parler, est une représentation sérieuse de quelque action de grande importance, et qui produit par elle-même la terreur ou la pitié ; ainsi les pièces, dont l’événement ou le dénouement est heureux, ne sont pas des Tragédies ; car elles doivent toujours finir par quelque chose de tragique ou de funeste. […] En un mot, il faut exposer son sujet avec art ; se hâter de faire agir ses personnages, amener des événements extraordinaires, qui se combattent et se produisent les uns et les autres ; intéresser, suspendre, tromper le spectateur ; qu’il n’y ait que des caractères élevés ; nulles images, nul esprit hors d’œuvre, des chutes brillantes, des Scènes vives et courtes, heureusement tournées, beaucoup de feu et de mouvement, peu de récits, une action continuelle et qui se précipite à sa fin. […] On ne s’intéresse aux aventures des misérables, ou des personnes de la lie du peuple ; ainsi il faut que le sujet de la Tragédie soit l’action de quelque Roi, de quelque Prince, de quelque Princesse, ou de quelque personne considérable par son rang, ou par ses emplois, parce que les personnes infiniment élevées au-dessus des autres, produisent des effets bien plus étranges, et que leurs malheurs font une plus vive impression sur l’esprit, et causent un plus grand étonnement. […] C’est en quoi le Poète fait paraître son génie, lorsqu’il produit dans les esprits, les mêmes effets par de simples récits, que par des spectacles réels. […] Rien n’attache plus l’esprit du Spectateur, que la liaison des événements, qui doivent être, comme enchaînés les uns aux autres ; en sorte que ce qui a précédé, produise naturellement ce qui suit.