Si vous en doutez, prenez & lisez, tolle, lege. […] Encore même ne prend-il pas Adam & Eve dans l’état d’innocence ; l’idée de leur mariage & de leur sainteté, la présence de Dieu dans le Paradis terrestre auroit affadi l’assaisonnement du péché, qui fait le plaisir d’une passion criminelle. […] Ces pieces, ainsi que le Poëme de Madame du Boccage, sont prises du Paradis perdu de Milton, où le Poëte Anglois insére une épisode voluptueuse des premieres amours d’Adam & d’Eve, où la pudeur est peu respectée. […] On n’a qu’à prendre au hasard quelques grotesques de Calot, imaginer une liaison, fût-elle aussi bizarre-que les morceaux, voilà une piece. […] combien de pieces à fragment, où l’on prend des morceaux de côté & d’autre !
des impiétés, des impuretés, pour être prises de la Bible, sont-elles moins dangereuses sur le théâtre que celles de la mythologie Païenne ? […] » Combien de fois les impies ont-ils pris droit de l’expression de l’épithalame sacrée de Salomon dans les Cantiques, pour débiter plus hardiment des obscénités sous le voile de la sainteté des Ecritures, et autoriser la licence par l’exemple prétendu des Saints ! […] Boursaut avait pris la même précaution, en consultant le P. […] Le silence est le seul éloge, les tourments la seule gloire que l’enfer puisse donner : « Laus mea silentium tuum, tormenta tua. » Avant d’annoncer la parole de Dieu, Isaïe demande qu’on purifie ses lèvres ; Dieu approuva sa délicatesse, et ordonna à un Ange de prendre un charbon sur l’autel pour les lui purifier. […] Une courtisane prend un air de prude, un vernis de décence, un hérétique enseigne quelque bon principe de morale, un médisant lâche quelque louange, pourquoi ?
Il prétend que « Nicole ne composa son traité que pour se venger du grand Corneille, qui se déclarait hautement contre la nouvelle secte. » En effet il prend dans Corneille tous les vers qu’il cite comme contraires aux bonnes mœurs. Je ne sais où les Jésuites ont pris cette anecdote. […] Molière s’en prend à M. de Lamoignon, premier Président du Parlement de Paris, qu’il taxe d’hypocrite, et qu’il dit n’avoir empêché la représentation de la pièce, que parce qu’il y était joué. […] Une Actrice oserait-elle prendre un rôle de femme publique, et débiter des saletés grossières ? et on ose prendre celui d’un impie, et vomir des blasphèmes !
Pour des amants et des maîtresses, on peut aisément y en prendre, la marchandise y est commune, le magasin en est abondamment fourni, elle y est même plus traitable et plus séduisante qu’ailleurs. […] à l’entendre parler de la conduite et de la noblesse des Comédiens, je l’aurais pris pour un Auteur moderne. […] En femme précautionnée, elle s’est fait payer d’avance en ruinant ceux qu’elle a pris dans ses filets. […] Il prit vivement ses intérêts ; nous avons son plaidoyer pour Roscius Amerinus. […] On irait prendre dans cette illustre pépinière les grands Magistrats, les Généraux, les Ministres.
Nous le prendrons de la Vie de Corneille par Fontenelle, de l’Histoire de l’Académie par Pélisson, de celle du Théâtre par les frères Parfait. […] Les applaudissements qu’on donnait à la pièce, ou plutôt à celui qu’on savait y prendre intérêt, le transportaient hors de lui-même, il ne se possédait pas, il se levait et s’élançait à moitié du corps hors de sa loge pour se montrer à l’assemblée », et lui dire, c’est moi qui ai fait ces merveilles, et ne rien perdre de la fumée de l’encens. […] C’est celle d’Armand, le Dieu tutélaire des lettres : c’est la voix de cet oracle. » On trouve dans cette pièce des traits bien singuliers : « Les Rois sont au-dessus des crimes … Toutes choses sont légitimes pour les Princes qui peuvent tout … Raison, dont la voix importune vient s’opposer à ma fortune, tais-toi, le conseil en est pris » … quelle morale ! […] ) dit qu’il était passé en proverbe de dire : « Cela est beau comme le Cid. » Si ce proverbe a péri, ajoute Fontenelle, « il faut s’en prendre à la Cour, où c’eût été très mal parler de s’en servir sous le ministère du Cardinal de Richelieu». […] Mais quel si grand intérêt peut prendre un homme si élevé au sort d’une fable ?
Les Comédiens vulgaires disent crûment les choses que vous enveloppez, vous prenez un autre chemin pour atteindre au même but : différence des conditions ne fait rien aux yeux de celui qui n’a acception de personnes, & s’il est vrai que vous soyez pour les grands du monde, un sujet de scandale, je vous trouve tout aussi coupable qu’un Charlatan qui empoisonne, en débitant ses drogues, les oreilles de la Canaille, par des obscénités grossieres. […] Nos Spectacles sont aujourd’hui purgés de toutes ces horreurs, les simulacres ont disparu de dessus nos Théâtres, nous n’immolons aucune victime : si l’on voit encore sur la Scéne un Jupiter, une Venus, un Mercure, on n’est nullement tenté de les adorer, leurs avantures sont des Fables que l’on prend pour ce qu’elles sont. […] Là, Mademoiselle on prend du dégoût pour les mystéres de la Religion, qui mortifient la curiosité, au lieu de la piquer.
Je trouve qu’il prend trop d’empire sur moi : & pourtant, comment pourrais-je m’en plaindre ? […] Si je n’ai pas choisi le juste milieu, dans l’Economie actuelle, je suis sûre d’avoir pris bien au-dessous dans le Système proposé*. […] Cette objection n’est que spécieuse : l’ivrogne du Peuple, boit du vin deux jours, & de l’eau les cinq autres : l’Ouvrier rangé, en prend chaque jour une petite mesure, & consume autant que le derèglé.
Tous ceux qu'il peut prendre en les rapportant à Dieu, qui doit être la fin de toutes ses actions selon ces paroles de l'Apôtre : « Soit que vous mangiez, ou que vous buviez, et quelque autre chose que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu. […] En allant à la comédie ne pourrait-on pas offrir à Dieu le plaisir qu'on y va prendre ? […] Ceux qui ont pris soin de comparer le Théâtre tel qu'il est aujourd'hui avec celui des anciens, trouvent que le nôtre est beaucoup plus dangereux, et que les comédies de nos Poètes sont plus propres à allumer les feux de l'amour impudique.