Prenez-la le matin, prenez-la le soir ; faites-la longue, faites-la courte ; que ce soit pour peu, que ce soit pour longtemps ; allez lentement, allez vite ; montez, descendez ; allez de plein pied : Si vous aimez l’air sortez, si vous le craignez ne sortez pas, prenez la promenade dans une salle, prenez-la au jardin, prenez-la à la campagne, elle est utile partout. […] Après tous les remèdes pris et à prendre croyez que vous y avez plus perdu que vous n’y avez gagné. […] On se prend par la main, on se baise, on s’embrasse. […] La charité n’y est point, la médisance et la jalousie y ont pris sa place. […] mais ne les prendra-t-on point pour les songes d’un vieil radoteux ?
Et j’admirais en secret la conduite de ces Pères qui vous ont fait prendre le change, et qui ne sont plus maintenant que les spectateurs de vos querelles. […] Faut-il, parce que Desmarets a fait autrefois un Roman, et des Comédies, que vous preniez en aversion tous ceux qui se sont mêlés d’en faire ? […] Je prendrai pourtant la liberté de vous dire, que l’Eglise ne nous défend point de lire les Poètes, qu’elle ne nous commande point de les avoir en horreur. […] Mais Saint Augustin s’accuse aussi d’avoir pris trop de plaisir aux chants de l’Égliseg. […] Ils prennent pourtant la chose en patience et se couchent, non sans admirer le soin qu’on prenait de leur faire faire pénitence.
Arguments pris de la Matière des Comédies et Tragédies. […] Arguments pris de leur Forme. […] Arguments pris de leur cause Efficiente. […] Arguments pris de leur cause Finale.
J’en prends pour exemples deux ou trois du même auteur : le Misantrope et l’Avare ; j’y ajouterai le Jaloux ou le C.c. […] Voilà à peu près, je crois, comment on doit se comporter dans ces diverses circonstances, et comment on se comporta afin de ne pas être pris pour un tartufe, et traduit comme tel au tribunal redoutable. […] Pour en revenir au tartufe, je le prends encore pour exemple. […] Comme l’erreur que j’attaque est si ancienne qu’elle a pris, pour beaucoup de monde, nature de vérité, je crois ne pouvoir trop multiplier les raisons qui peuvent appuyer celles avec lesquelles je viens de la combattre. […] Pourquoi donc, encore une fois, surtout lorsque notre plus grand intérêt est la garantie de notre attention, prend-on le moyen de nous irriter le plus violemment, pour nous avertir seulement de nous défier des dévots et des autres maîtres ou modèles de morale, leurs condisciples, sous prétexte qu’il y a parmi eux des imposteurs, ou des loups ravissans ?
Il me semble que cette question est vidée il y a longtemps, et qu’il n’y a personne dans le Christianisme qui ait besoin d’autre Casuiste que celui qu’il porte en soi-même, pour juger que ce divertissement est périlleux et contraire à la piété : Qu’il interroge sa propre conscience, quelque artifice dont il se serve pour la tromper, en lui représentant cette action avec toute l’innocence qu’il pourra, si la syndérèse n’est tout à fait étouffée, elle lui donnera toujours de la crainte de le prendre, et de l’inquiétude de l’avoir pris. […] C’est prendre plaisir à s’aveugler et à se tromper soi-même, de tirer de ce S. […] On représente sur le Théâtre des Histoires, dont les unes sont inventées à plaisir, et tirées des Romans : les autres sont prises dans les livres de ceux qui ont écrit ce qui s’est passé de plus mémorable dans le cours des siècles. […] L’opiniâtreté dans le vice et l’impénitence y prennent le nom d’une constance invincible, et en usurpent le mérite et la couronne. […] [NDE] prendre séance = prendre siège.
La malignité humaine est encore une des principales causes de l’intérêt qu’on prend à une Comédie. […] Est il difficile de démêler les causes de l’intérêt qu’on prend à une Tragédie ? […] Mais quelque raison que l’on puisse donner de l’intérêt qu’on prend aux Poèmes tragiques, le Philosophe s’étonnera toujours que l’on chérisse des Ouvrages qui nous remplissent de douleur, qui nous arrachent des cris & des larmes : car enfin il ne paraît pas naturel de trouver des délices à s’affliger. […] M. de Fontenelle prend un autre chemin ; il pense qu’on pleure avec plaisir sur les malheurs d’un Hèros qui nous intéresse, par ce qu’on est persuadé que ce n’est qu’une fiction. […] Le faible intérêt qu’on prend aux Poèmes lyriques, ne mérite aucune attention : il est impossible qu’on soit beaucoup affecté de ce qui concerne leurs Personnages, puisque la musique refroidit nécessairement l’intrigue, & empêche d’entendre une grande partie des paroles ; d’ailleurs, l’action des Drames chantants est ordinairement très-peu de chose.
Quoiqu’il soit permis de prendre quelque recréation après le travail, et de donner quelque relâche à son esprit après les occupations sérieuses ; si on excède néanmoins dans le divertissement, soit pour la manière d’en user, soit pour le temps qu’on y emploie, ce n’est plus une recréation honnête ; mais une pure sensualité, et on n’agit pas en homme raisonnable : mais on se laisse conduire aux passions de la chair, et aux instincts de la nature, comme les bêtes. […] Que ceux qui dansent ainsi fréquemment, par le plaisir qu’ils prennent à danser, s’attachent avec tant de passion à cet exercice, qu’ils tombent presque toujours dans quelque faute, qui les rend coupables de péché mortel. […] Ils en ont porté ce jugement après Alexandre de Halès, qui n’excuse pas même de péché mortel, celui qui aurait été engagé contre son gré, et par pure condescendance dans cet exercice ; si par le plaisir qu’il y prend il s’y attache, et s’y accoutume ; parce que quand bien il serait vrai de dire que pour danser fréquemment, et sans modération, s’il n’y avait quelque autre circonstance qui augmentât la malice de l’action, on peut ne pécher pas mortellement ; néanmoins parce que ce plaisir sensible qu’on prend si souvent, dispose peu à peu les âmes à violer les commandements de Dieu, et de l’Eglise ; et à faire malheureusement avec une affection déréglée, ce qu’on faisait au commencement avec une satisfaction moins mauvaise ; comme l’on dit que le péché véniel,S.
Peut-être n’a-t-il point pensé à l’autre Traité, et il a soutenu le parti des belles Représentations par exercice d’Esprit, de même qu’il avait déjà fait un Livre de la Pratique du Théâtre : Néanmoins on a pris sujet de là d’attaquer son dernier Livre. […] Il prétend que plusieurs Auteurs allegués ne sont pas pris dans leur vrai sens, et qu’il y en a beaucoup d’autres qui les combattent. […] Celui qui a fait imprimer un gros Livre contre ces belles Représentations, a donné plusieurs exemples pris des plus fameux Poètes du Théâtre, et des plus discrets qui selon son opinion ont des paroles trop touchantes. […] Même d’avoir une cuirasse sur le dos, et des armes à la main, cela n’est pas toujours pris pour l’équipage d’un homme, parce qu’on tient qu’il s’est trouvé des Amazones qui ont porté les armes. Il y a eu aussi des Comédies où étant besoin de représenter des filles habillées en hommes, ç’a été de jeunes garçons qui ont représenté ce Personnage ; En ce cas il n’y aurait donc eu que la qualité de fille qu’ils prenaient, qui nous eût offensé, et non pas l’habit.