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150. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre prémier. De la Comédie-Bourgeoise, ou Comique-Larmoyant. » pp. 6-13

La Comédie-Bourgeoise se distingue des Drames que je viens de parcourir, par ce qu’elle prend son sujet parmi ce qu’on appelle les honnêtes gens ; elle ne met en jeu que des Bourgeois, mais des Bourgeois un peu distingués, tels que de riches Négocians. […] quel intérêt puis je prendre à une action qui donne à mon ame tant de mouvemens divers ? […] Veut-on que le cœur de l’homme soit semblable au Caméléon, qui prend toutes les couleurs des objets dont on l’approche ?

151. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VIII. Du Clergé comédien. » pp. 176-212

Qu’elle a fait dans tous les temps les loix les plus séveres, & pris les plus grandes précautions pour prévenir ou corriger les désordres du Sanctuaire ? […] Qui voudroit prendre la défense de Grecour, saint Pavin, Bois Robert, des Yvetaux, Bertelot, Chaulieu, des Fontaines, &c. […] Les Abbés à simples tonsures livrés au libertinage, qui ne servent l’Eglise ni par leurs travaux ni ne l’édifient par leur vertu, n’ont pris le masque du Clergé que pour envahir quelque bénéfice. […] Il prit l’esprit de son Maître & le conserva jusqu’à la mort. […] Elle paroissoit bien convertie ; elle étoit de bonne maison, Italienne d’origine, & s’appelloit Cupi ; elle prit le nom de sa mere Camargo, Demoiselle Espagnole, plus distinguée que son pere.

152. (1675) Traité de la comédie « XI.  » pp. 288-289

Elles ne prennent plaisir d'être l'objet de leur passion : elles sont bien aises qu'on s'attache à elles, qu'on les regarde avec des sentiments non seulement d'estime, mais de tendresse ; et elles souffrent sans peine qu'on la leur témoigne par ce langage profane que l'on appelle cajolerie. C'est pourquoi, quelque soin que l'on prenne de séparer de la Comédie et des Romans ces images des dérèglements honteux, l'on n'en ôtera jamais le danger, puisque l'on y voit toujours une vive représentation de cette attache passionnée des hommes envers les femmes, qui ne peut être innocente; et que l'on n'empêchera jamais que les femmes ne s'y remplissent du plaisir qu'il y a d'être aimées et d'être adorées d'un homme ; ce qui n'est pas moins dangereux, ni moins contagieux pour elles que les images des désordres visibles et criminels.

153. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE I. Préjugés légitimes contre le Théatre. » pp. 4-29

Il n’entrera jamais dans l’esprit d’une honnête fille de se faire comédienne, & la premiere résolution que prendra tout suppôt du théatre qui voudra sincèrement se convertir, sera de quitter la troupe. […] Porée Jésuite, recommandables par leur piété, qui ont pû prendre le change & avoir quelque indulgence pour le théatre. […] Je ne parle pas des saints Pères, dont la constante tradition, bien supérieure au poids d’un préjugé, forme une vraie décision souveraine & sans appel, je me borne aux Écrivains à qui le zèle a fait prendre la plume. […] Les femmes y deviennent plus dangereuses par l’état où elles s’y montrent, par l’esprit de liberté, de hardiesse, qu’elles y prennent, le goût de parure, de mollesse, de vanité. […] On prend le parti de donner une autre piece où les Héros & l’Héroïne n’eussent point de rôle.

154. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE I. Faut-il permettre aux femmes d’aller à la Comédie ? » pp. 4-29

La modestie lui fit prendre le parti de ne sortir presque pas & d’être toujours voilée. […] Prenez Bathylle : où trouverez-vous, je ne dis pas dans l’ordre des Chevaliers que vous dédaignez, mais parmi les farceurs, un jeune homme qui fasse mieux la cabriole ? […] Je vous plains si vous avez pris ce goût pour des hommes publics, exposes par leur condition à la vue des autres. […] Nos petites maîtresses semblent avoir pris à tâche de décrier leur sexe ; les femmes de théatre sont les respectables modèles d’après lesquels elles se forment ; elles en ont emprunté l’indécence dans l’air, l’habillement & le maintien ; la plûpart en ont pris jusqu’aux mœurs. […] Ce Prince, autrefois venu à Paris, pouvoit avoir pris du goût pour les spectacles, & s’être amusé, comme mille autres, avec la Frétillon.

155. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

Tâchons d’en prendre un qui soit mieux entendu. […] Prenons-le dans sa perfection, c’est-à-dire, à sa naissance. […] Comment fallait-il donc s’y prendre ? […] Que manque-t-il à ces soins pour avoir un air de décence et d’honnêteté, sinon d’être pris par des hommes ? […] Les tête-à-tête adroitement concertés prennent la place des assemblées publiques.

156. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre V [IV]. De la Chaussure du Théâtre. » pp. 115-141

Il fut pris par le pied comme Achille ; non par une flêche tirée à son talon, mais par des flêches tirées du pied de Rhodope. […] Il la prend pour un présent du ciel, & consulte les Prêtres de Memphis pour savoir à quelle divinité bienfaisante il en est redevable. […] C’étoit son amant qui les lui avoit pris ; elle s’en consola quand elle eut découvert le voleur. […] On ne peut prendre à la lettre une parure si extraordinaire. […] Ses Disciples pris de la lie du peuple, occupés à la pêche, vivant du travail des mains, n’en ont point imposé au monde, & fondé l’Eglise par le luxe & le faste.

157. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Théatre de Pologne. » pp. 80-105

Un Prince Mahométan, son allié & son garant, fidele à ses promesses, a pris les armes pour la défendre. […] C’est la répétition de la scène que donna le Roi de Prusse à Dresde, quand il prit cette ville. […] En attendant il en a été l’antidote : on est allé de l’église à la comédie, ç’a été la derniere station de la procession, les acteurs ont pris la place du prédicateur, & l’on courut cueillir aux pieds d’Arlequin le fruit de la parole de Dieu. […] La capitale est une ville neutre qui ne prend aucune part aux disgraces de ses voisins, ou plutôt une ville ennemie qui s’en réjouit, une ville insensée qui triomphe de ses propres malheurs, & se croit pleinement dédommagée par quelques farces. […] Deux seigneurs se prirent d’une belle passion, l’un pour un acteur, l’autre pour une actrice.

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