Ie ne doute pas que le lieu où il s’est donné de ces sortes de Ieux, n’ait pû en porter le nom ; comme nous avons veu, la place du dernier Carrosel appellée par le vulgaire du nom de la Magnificence qu’il y avoit veüe. […] Iule Cesar ayant trouvé un endroit favorable sur le bord du Tybre, & assez proche de la Ville, apellé Codete, le fit netoyer & creuser, pour le rendre capable de porter les charges qu’il luy preparoit, & y donna le divertissement d’une Naumachie.
Ajoutez, qu’il est juste que les Enfans ; qui ne portent rien encore du fardeau imposé à tous les Citoyens, contribuent, comme à Sparte, au délassement des hommes, qui les nourrissent, les protégent & les instruisent. […] Je laisse à penser jusqu’à quel degré de perfection ces petits Drames pourraient être portés.
dit qu'elle commençait toujours par l'honneur des Dieux, et que c'est un sentiment de Religion de nommer le Théâtre un Temple ou un Sanctuaire et la procession qui se faisait dans Athènes aux Bacchanales pour sacrifier à Bacchus le Bouc dont on avait honoré le Poète vainqueur en la dispute de la Tragédie, était estimée si religieuse, que Plutarque se plaint de ce que la pompe orgueilleuse de son temps avait corrompu la simplicité de son origine ; Car il n'y avait au commencement qu'une cruche pleine de vin, et un cep de vigne au-devant du Bouc, suivi de celui qui portait une corbeille pleine de figues, avec quelques marques de l'impudence de cette superstition ; mais par le cours des années la pompe en était devenue si superbe, que sans s'arrêter aux vieilles cérémonies, on y voyait une infinité de gens masqués, grand nombre de vases d'or et d'argent, de riches habits et des chariots magnifiques, dans la croyance qu'ils honoraient ainsi plus dévotement que leurs aïeux cette Divinité chimérique : Et comme l'institution et la célébration de Jeux du Théâtre n'avait point d'autre fondement que la dévotion des Païens envers leurs Dieux, ils y ont presque toujours représenté leurs personnes, et les miracles qu'ils avaient faits. […] En quoi certes il ne faut pas dire que les Anciens se moquaient de ceux qu'ils adoraient comme Dieux, en représentant des actions que l'on pouvait nommer criminelles, comme des meurtres, des adultères et des vengeances, ni qu'ils avaient dessein d'en faire des objets de Jeux et de risée, en leur imputant des crimes que l'on condamnait parmi les hommes ; Car toutes ces choses étaient mystérieuses, et bien que le petit peuple, ignorant et grossier fut peut-être incapable de porter sa croyance au-delà des fables que l'on en en contait ; il est certain que leurs Théologiens, leurs Philosophes, et tous les gens d'esprit en avaient bien d'autres pensées, et tout ce que nous lisons maintenant de la naissance de leurs Dieux et de toutes leurs actions avait une intelligence mystique, ou dans les secrètes opérations de la Nature, ou dans les belles Maximes de la Morale, ou dans les merveilles incompréhensibles de la Divinité.
M. de Sénancourt, et la chose est claire, voudrait m’accuser de porter atteinte aux choses saintes, d’exciter la haine contre les ministres de l’autel, et nuire à la religion. […] C’est par cette raison qu’ils portent tant de haine à la liberté de la presse.
Encore si dans la Comédie moderne les propos d’amour étaient traités avec la même modestie ; ce serait, à la vérité, un miroir qui ne pourrait servir que pour représenter cette passion : mais il en réfléchirait du moins quelques rayons d’utilité et de vertu ; et les jeunes gens apprendraient jusqu’où ils doivent porter la politesse et la retenue avec les femmes. […] Une telle Comédie pourrait être le miroir de la vie humaine, en présentant aux vicieux, dans le Jeu des Comédiens, une image si naturelle de leurs désordres, qu’elle serait capable de les en faire rougir et de les porter à s’en corriger.
Il fut son directeur lorsque sur les aîles de la Grace elle voloit au Carmel ; il en fut abandonné lorsqu’elle porta son vol vers le trône. […] Elle alla se renfermer chez les Carmelites de Bourges : mais elle y porta son esprit, & ne cessa d’intriguer par ses lettres, & de souffler le feu de la guerre ; elle y décida le Prince de Condé, qui reprit les armes. […] Le trop aimable Duc de Nemours avoir porté les chaînes de la Duchesse, la Princesse le lui enleva : ce forfait ne se pardonne point. […] Faut-il que, malgré toutes les loix de l’Eglise & de l’Etat, à l’ombre d’une dispense extorquée qui constate le désordre, les Religieuses & le Clergé voient à leur tête des supérieurs qui portent sur leur front l’infamie de leur naissance ? […] Dés qu’ils eurent pris l’épée, leur mere alla porter au Roi leur démission, sans rien demander pour ses amis & pour ses créatures.
Il est difficile de porter plus loin l’indécence. […] Le jour de la rentrée des magistrats, il fut porté en procession dans toutes les rues, environné de gardes, au bruit des fanfares. […] Porta-t-il plus justement que Louis XII. le beau nom de Pere du Peuple ? […] Il passa une grande partie de sa vie à la tête des troupes protestantes toutes composée de gascons : la Cour de France où il vint enfin ne le corrigea pas, il y porta son humeur & son jargon. […] Henri choisit ses juges ; il en obtint la dissolution de son mariage, & il épousa Marie de Médicis, qui lui porta beaucoup d’argent & bien du chagrin.
Les maladies ont fait naître la médecine, la chymie, la botanique ; on tire des remedes du poison, l’ambition a fait naître l’art de la guerre, l’injustice a fait porter des loix & établir la jurisprudence. […] Les rois portent des couronnes, les militaires arborent des trophées d’armes, les gens du palais s’affublent d’une vaste robe, les bergers portent la houlette : c’est le costume. […] On n’avoit pas encore porté l’absurdité si loin. […] On ne sauroit porter plus loin l’aveuglement & le fanatisme théatral. […] N’y entend-il donc rien lui-même, & ses éloges portent-ils tous à faux ?