/ 498
98. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — I. Fin principale de l’Incarnation du Verbe. » pp. 5-6

afin de nous racheter de toute iniquité, & de nous purifier, pour se faire un peuple particuliérement consacré à son service, & servent dans les bonnes œuvres . On ne peut être associé à ce peuple heureux, qu’ v.

99. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre prémier. De l’éxcellence du nouveau Théâtre. » pp. 68-93

Le Spectacle est fait pour amuser, ou plutôt pour instruire ceux qui sont censés pouvoir y venir chaque jour ; il est clair que le menu Peuple ne se soucie guères de porter son argent à la Comédie : c’est donc donner des leçons à des gens qui ne viennent point les entendre ». […] Au sujet de l’objection, si l’on peut se rendre estimable en copiant fidèlement les mœurs de la lie du Peuple ; voilà tout ce que je dirai actuellement. […] Leurs personnages sont ordinairement des gens de la lie du peuple ; & les siens sont aussi de la même espèce. […] Mais ils sont presque toujours confondus avec des gens de la lieu du peuple ; & d’ailleurs, on voit si rarement de tels Poèmes qu’ils ne font point éxception à la règle générale. […] Les guerres civiles, les incursions des Barbares arrêtèrent autrefois les progrès de l’esprit chez les différens Peuples de la terre.

100. (1574) Epître de saint Cyprien contre les bateleurs et joueurs de farces « Epître de saint Cyprien contre les bateleurs et joueurs de farces. » pp. 423-426

Cyprien au Peuple persistant en l’Evangile, Salut. […] Car qu’Elias soit le chariot d’Israël, cela ne fait rien pour preuve des jeux publics, nommés Circenses étaient jeux publics de lutteurs, et de chevaux courant à qui mieux, qui se faisaient à Rome en une place grande et spacieuse, pour donner passe-temps au peuple. […] Les autres jeux ont été institués pour amassert le peuple, lorsque la famine avoit saisi la ville, comme Comédies, et Tragédies, et ces jeux furent puis après dédiés à Cérès et Bacchus, et aux autres Idoles et morts. […] et comme l’eau est sortie du rocher pour le peuple d’Israël : Ibidem 16. […] Circenses étaient jeux publics de lutteurs, et de chevaux courant à qui mieux, qui se faisaient à Rome en une place grande et spacieuse, pour donner passe-temps au peuple.

101. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VIII. » pp. 131-157

Les Romains qui copioient les vices des peuples, à mesure qu’ils les subjuguoient, suivirent avec empressement ces nouveaux Habitans de l’Etrurie, & dans leurs représentations ils ont fait entrer des circonstances relatives aux grands événemens : le Théâtre leur rappelle, tantôt le massacre de Remus tantôt l’enlevement des Sabines. […] On dira peut-être, ajoute ce Pere, que cette défense ne regarde que les Pécheurs publics à qui on refusoit les recréations les plus innoncentes ; mais je vous assure que l’éloignement des Spectacles est un preservatif nécessaire à quiconque est jaloux de conserver son innocence : si Dina n’étoit point sortie de la tente de Jacob, son pere, sa pudeur n’eût point eu de combat à soutenir ; une vaine curiosité la fit entrer dans la Ville de Sichem, pour y voir les femmes du pays, elle fut malheureusement rencontrée par le jeune Prince, & cette fatale entrevûe causa la ruine de tout un peuple & de sa propre vertu. […] Saint Jean Chysostome s’emporte avec son zéle ordinaire contre le peuple d’Antioche, qui malgré ses avertissemens réiterés, fréquentoit toujours les Spectacles : vous courez à l’Amphithéâtre où l’on voit des danses immodestes, où 1 l’on entend des Acteurs qui sont les organes de Satan. […] Les Empereurs Arcade & Honorius avoient ordonné que l’on2 y fit des corrections : mais cette réforme n’avoit pas arraché la racine du mal, & le saint Prélat, qui ne pouvoit en détourner son peuple, engagea ces Princes pieux à les supprimer tout-à-fait. […] Les Spectacles étoient ignorés à Rome2 dans les beaux jours de la République ; mais les conquêtes de la Grece & de l’Asie, ayant introduit les délices & les jeux orientaux, dès que le peuple eût fréquenté le Cirque & l’Amphithéâtre, il ne fut plus possible de lui arracher ces funestes amusemens ; c’étoit une idole enchanteresse dont il ne pouvoit se déprendre.

102. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VIII. Sentimens de S. Chrysostome. » pp. 181-192

L’un est un lieu de délices, l’autre le séjour de la douleur, mais aussi est-il l’école de la sagesse ; celui qui auparavant bouffi d’orgueil, affamé de richesses, daignoit à peine parler au peuple, devenu humble & traitable, comme si le feu pénétrant dans son ame en eût amolli la dureté, l’adversité l’a changé, il est devenu propre à tout. […] On donne, dit-il, des spectacles, on y fait paroître des chœurs de danseuses & d’hommes efféminés qui déshonorent la nature, on place le peuple dans un lieu élevé. […] Et vous employez des gens infames pour louer vos Princes, pour eux vous foulez le peuple, & vous vous ruinez. […] On y apprend au peuple à devenir cruel, comme une bête féroce, à la vue de ces hommes massacrés, de ces membres déchirés, de ce sang répandu. […] Chrysostome n’a presque laissé que des sermons à un peuple livré au théatre & à la débauche, & tout ramène à cet objet, parce que le théatre influe sur tout par les passions de toute espèce qu’il représente & qu’il excite, & que tout à son tour influe sur le théatre par la nécessité où il est pour plaire de se conformer au goût dominant, & de flatter les vices du siecle, par conséquent d’en prendre les sentimens, les erreurs & les modes.

103. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre I. Que les Spectacles des Anciens ont fait partie de la Religion Païenne. » pp. 2-35

Et cette croyance du peuple fut, à mon avis, une suite des Apothéoses ; car ayant mis des hommes au rang des Dieux, il était bien raisonnable de diviniser toutes leurs actions, et d'honorer par un culte de Religion toutes les choses que ceux qu'ils adoraient, avaient aiméesStat. […] Que si les Dieux ne les ont pas tous institués, ils leur ont toujours été consacrés comme une marque du respect et de la piété des peuples. […] cette grande sédition qui survint dans Rome entre le Sénat et le peuple, et qui fut pacifiée par la création d'un Consul de race Plébéienne, et d'un Préteur de famille Patricienne, le Sénat jugea cet événement si avantageux à la République, qu'il résolut d'en rendre grâces aux Dieux par la célébration des grands Jeux durant quatre jours, quoiqu'ils eussent accoutumé de n'en durer que trois ; et les Ædiles ayant refusé de le faire, les jeunes Sénateurs les offrirent au peuple, pourvu que l'on créât deux Ædiles de leur corps ; ce qui fut exécuté. […] Cirque, où le peuple assista portant des couronnes sur la tête, où les femmes furent à la Procession, où l'on fit plusieurs festins en public, et où l'on observa toute sorte de dévotes cérémonies pour rendre ce jour bien célèbre.

104. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  RECAPITULATION. » pp. 382-390

On peut, dans le Promethée d’Eschyle, considérer la Tragédie naissante & informe, un Spectacle fait pour amuser le Peuple par des Décorations & des Machines, des Personnages apportés dans les airs, & une fille que le Chœur appelle Fille cornue ; c’est Io, moitié Vache, qui se croit piquée par une mouche, qui la poursuit, & qui crie, α, α, ε, ε, εα, εα, ιω, ιω, &c. […] Cette Piéce est non seulement faite pour les Personnes éclairées, mais si elle étoit représentée devant le Peuple, je suis persuadé, comme je l’ai dit, qu’on verroit le Peuple même, attentif à l’Action, s’attendrir, pleurer, & être dans la crainte jusqu’à la Catastrophe.

105. (1775) Voyage en Italie pp. 206-208

Chapitre XIDes Spectacles en Italie Le cri ancien du peuple romain, panem et circenses, du pain et des spectacles, se répète encore aujourd’hui dans toute l’Italie. […] On ajuste certains spectacles au goût du peuple ; parce qu’enfin il est compté pour quelque chose.

/ 498