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381. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXV. Conclusion de tout ce discours. » pp. 138-152

C’est pourquoi il ne faut pas s’étonner que l’église ait improuvé en général tout ce genre de plaisirs : car encore qu’elle restreigne ordinairement les punitions canoniques qu’elle emploie pour les réprimer, à certaines personnes, comme aux clercs ; à certains lieux, comme aux églises ; à certains jours, comme aux fêtes ; à cause que communément, ainsi que nous l’avons remarqué, par sa bonté et par sa prudence, elle épargne la multitude dans les censures publiques : néanmoins parmi ces défenses, elle jette toujours des traits piquants contre ces sortes de spectacles, pour en détourner tous les fidèles. […] vous avez des paroles de vie éternelle » : mais encore ceux qui étaient venus pour se saisir de sa personne, répondaient aux Pharisiens, qui leur en avaient donné l’ordre : « Jamais homme n’a parlé comme cet homme » Ibid.VII, 46.

382. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — V. La Comédie donne des leçons de l’amour impur. » pp. 9-11

Ainsi tout le dessein d’un Poëte, tout son travail, c’est qu’on soit comme son héros, épris des belles personnes ; qu’on les serve comme des divinités ; en un mot qu’on leur sacrifie tout, si ce n’est peut-être la gloire, dont l’amour est plus dangereux que celui de la beauté même.

383. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Privilege du Roy. » pp. -

Nous a fait remontrer, qu’il auroit composé un Livre intitulé, l’Idée des Spectacles Anciens & Nouveaux, qu’il desireroit donner au public, s’il nous plaisoit luy en accorder la permission, & iceluy faire imprimer, requerant nos Lettres à ce necessaires : A ces causes, desirant favorablement traiter l’Exposant : Nous luy avons permis & octroyé, permettons & octroyons par ces Presentes, de faire Imprimer le dit Livre par l’un de nos Imprimeurs par nous choisis & reservez, que bon luy semblera, en tel marge, volume & caractere, & autant de fois qu’il voudra, durant le temps de sept années, à commancer du jour qu’il fera achevé d’imprimer ; pendant lequel temps, faisons tres-expresses deffences à tous Imprimeurs, Libraires & autres personnes de quelque qualité & condition qu’elles soient, de l’imprimer ou faire Imprimer, vendre & distribuer en aucun lieu de nostre Royaume, Païs & Terres de nostre obeïssance, sans le consentement dudit Exposant, ou de ceux qui auront droit de luy : à peine de deux mille livres d’amande, aplicable un tiers à l’Exposant, un tiers à Nous, & l’autre tiers à l’Hôpital General de nostre Ville de Paris, de confiscation des Exemplaires contrefaits, & de tous despens, dommages & interests ; à la charge qu’il en sera mis deux Exemplaires en nostre Bibliotheque, un en celle de nostre Cabinet, de nostre Chasteau du Louvre, & un autre en celle de nostre Amé & Feal, le Sieur Seguier, Chevalier, Chancelier de France, avant que de l’exposer en vente, & que ces Presentes seront registrés sur le Livre de la Communauté des Marchands Libraires & Imprimeurs.

384. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Seconde Lettre. De madame Des Tianges, À sa Sœur. » pp. 21-24

une jeune personne vient de quitter la retraite où elle fut élevée ; d’abord elle enchante par cette réserve si rare & si séyante à la beauté ; mais bientôt elle refroidit par sa simplicité modeste, & sa timide uniformité.

385. (1751) Avertissement (Les Leçons de Thalie) pp. -

L’attention que l’on a apportée au choix des matières, puisées dans les meilleurs sources ; les maximes appliquées aux différents morceaux choisis pour former ce Recueil, n’en seront pas le moindre ornement, et nous donnent lieu d’espérer qu’il sera reçu favorablement du Public et lu sans scrupule par les personnes des états les plus sérieux.

386. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre VIII. Les spectacles favorisent les duels. » pp. 93-95

Si on ne parlait des duellistes que comme des gens insensés, comme ils le sont en effet, si on représentait ce faux honneur comme une chimère et une folie, et la vengeance comme une action lâche, comme un crime énorme, les mouvements de colère que sentirait une personne offensée seraient infiniment plus lents ; mais ce qui les rend si vifs, c’est qu’on s’imagine qu’il y a de la lâcheté à souffrir une injure.

387. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379

Ariste, de son côté, débite quelques traits honorables pour les femmes ; mais on ne tarde pas à lui faire dessiner & sancier* la conduite d’une franche Coquette, que personne ne voudrait avoir pour femme ou pour fille. […] Cette crimination n’en impose à personne : la vertu qui se montre, n’amuse pas le Public, elle le subjugue : son droit, par-tout où elle daigne paraître, est de plaire & d’être aimée, ou de faire trembler. […] Oui, les Comédiens, respectés des Grecs, parce qu’ils n’avaient que des Acteurs-citoyens, sont avilis, méprisés à Rome, non comme Acteurs, non pas même comme Farceurs ou Histrions, mais comme Esclaves : c’est l’état des personnes, qui deshonora la profession, & non pas la profession qui deshonora les personnes. […] Que le Théâtre soit l’exercice de la Jeunesse, & ne soit le métier de personne. […] Laissons à l’Auteur des Causes de la Décadence du Théâtre, ces ridicules Questions : « Si les Comédiens sont hommes-a-talent ; S’ils prendront le nom de Troupe ou de Compagnie » &c. mais voyons les dérèglemens des Personnes ; remontons à leur source, & cherchons les moyens de la tarir : ce sera, je crois, bien mériter du genre humain.

388. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre prémier. De l’éxcellence du nouveau Théâtre. » pp. 68-93

Il faut avouer que c’est un secret que personne n’enviait jadis ; on ne pouvait pas même soupçonner qu’on désirat un jour de le trouver. […] On dirait que le goût pour la Musique Italienne est devenu en France une maladie épidémique, de laquelle personne ne peut se mettre à couvert, qui gagne les gens les plus graves, & dont l’on serait au désespoir d’être guéri. […] Combien même est-il dans le monde de personnes sensées, qui disent que les titres mêmes des Opéras-Bouffons les révolte, & qu’elles ont peine à se résoudre d’aller voir représenter des Pièces qui portent sur l’affiche des noms tout à fait bas, tels que ceux de savetier, de bucheron &c. ?

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