Il est vrai qu’il hasarde quelquefois des pensées & des expressions qui ne sont pas dans la saine Théologie.
a-t-on besoin d’y chercher ni sentimens, ni pensées, ni expressions ?
C’est une illusion de l’amour propre, une fadeur de ses flatteurs, que cette fécondité, cette variété, ce génie qui diversifie si fort ses pieces, qu’elles n’ont pas même un air de famille ; on ne sauroit s’y méprendre, c’est par-tout de la finesse, de la légèreté, de l’élégance ; mais c’est le même goût, la même gaze, le même libertinage, les mêmes allures, la même marché ; ce sont des sœurs habillées de différentes couleurs, mais tout décelle la famille, & rend en différens termes la même pensée, le même esprit, le même cœur.
Les pensées, les peintures indécentes qui fourmillent dans les Pièces du Théâtre moderne lui ont attiré grand nombre d’énnemis, & grossissent chaque jour le nombre de ceux qui le méprisent.
« Il possédait mon cœur, mes désirs, ma pensée ; Je ne lui cachais point combien j’étais blessée ; Nous soupirions ensemble, et pleurions nos malheurs : Mais au lieu d’espérance, il n’avait que des pleurs. » Cet amour continue, après même qu’elle eût été mariée à un autre.
J’entendais faire de toute part au poème l’application de cette pensée de Lucrèce : « Tantum Religio potuit suadere malorum !
Jamais profanation plus éclatante que celle du théâtre ; ce n’est pas une conversation particulière, où quelque bouffon détourne à un sens profane quelque mot de l’Ecriture, c’est ici une pièce entière, où de propos délibéré, avec le plus d’art et de réflexion, on change, on ajoute, on retranche, on altère, uniquement pour amuser le parterre, le texte, les pensées, les événements des livres saints, souvent avec la plus grande indécence, par des épisodes et des personnages qui y mêlent la galanterie et le crime.
Qui peut soutenir ces innombrables répétitions de mots, de pensées, de phrases, qui font la moitié de cette assommante production ?