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33. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VI. De la Poésie de style. Si elle fait seule la destinée des Poëmes. » pp. 94-121

Toutes les parties d’un Poëme se rapportent à deux principales ; au fond des choses, & à la maniere de les présenter ; aux idées, & à l’expression. […] On demande laquelle de ces deux parties fait la destinée des ouvrages d’esprit. […] Si les idées sont ce qui frappent le plus dans les Poëmes des Anciens, dans ceux des Etrangers, & dans les notres mêmes ; s’il y a parmi nous plus de lecteurs sensibles aux idées qu’aux expressions ; si nous avons des ouvrages bien écrits, qui n’ont pas réussi ; si quelques-uns de nos Auteurs se sont acquis une haute réputation, sans s’attacher à la partie du style ; enfin, si l’expression ne fait un grand effet que quand les pensées ont un grand éclat ; les deux premieres questions énoncées plus haut seront décidées. […] La draperie nous cache quelques parties de ces beaux corps ; mais notre imagination y supplée. […] Les uns & les autres font assurément les trois quarts de la Nation, il ne reste donc plus que la quatrieme partie sur laquelle la Poësie de style puisse avoir quelque empire.

34. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « Discours préliminaire. » pp. -

Au reste, malgré les détours que j’ai pris quelquefois pour dire ma façon de penser, il est facile de l’entrevoir ; la vérité, que j’essaye de cacher en partie, m’échappe souvent, & perce le faible nuage dont je l’enveloppe. […] Voilà dans quel esprit on doit lire une grande partie de ce qui concerne la Comédie-mêlée-d’Ariettes ou l’Opéra-Bouffon. Bien des gens n’approuveront pas les critiques ouvertes ou cachées sous le voile de l’allégorie que j’ai faites du Théâtre qui plaît à la plus grande partie de la Nation. « Que nous importe, s’écrieront-ils, que les Opéras-Bouffons, & les Comédies-mêlées-d’Ariettes, péchent souvent contre les règles, pourvu qu’ils nous amusent ?

35. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VI. Des Ariettes, & des autres parties du Chant théâtral à une seule voix. » pp. 297-328

Des Ariettes, & des autres parties du Chant théâtral à une seule voix. […] Le célèbre Rousseau de Genève semble dire, que le terme Ariette n’est propre qu’aux Drames du nouveau Théâtre ; il voudrait qu’on employât une èxpression plus relevée pour désigner cette partie du chant de l’Opéra-Sérieux, si différente du récitatif. […] Les charmes de la Romance ne doivent point être prodigués ; il perdraient peut-être alors une partie de leurs agrémens. […] Il est vrai que si le chant approchait trop de la parole, il serait bientôt privé d’une partie de ses charmes. […] Il parviendra à détourner une partie des applaudissemens sur lui seul, si sa Poèsie est douce, harmonieuse, si rien ne choque le goût & la délicatesse.

36. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre X. Des entrées faites aux Rois & aux Reines. » pp. 205-208

Il faut qu’il y ait un dessein, un poinct principal, un nœud mysterieux qui d’une façon ou d’autre appartienne si precisement au sujet, & s’étende si naturellément à toutes les parties qui le composent, qu’il ne puisse estre appliqué à autre chose qu’à ce qu’il est destiné. […] Les parties doivent estre variées, differentes, mais sans perdre leur rapport avec le tout, & sans que le nombre donne de la confusion, ou force à y en ajoûter de superfluës.

37. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VIII. Des Sentences mélées à l’action Théatrale, chez les Anciens & les Modernes. » pp. 153-158

Un Auteur qui a réussi sur la Scene Françoise, & dont les talens supérieurs dans d’autres parties de Littérature, lui ont mérité une place à l’Académie, a pourtant fait des efforts pour justifier l’usage des maximes dans le poëme tragique. […] Dans l’origine du Théatre Grec, les Sentences rares qu’Eschyle & Sophocle mettoient dans la bouche des personnages, étoient tellement liées au sujet ou au caractère de ces Acteurs, qu’elles sembloient des parties mêmes de l’édifice Dramatique.

38. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre XII. Des Spectateurs. » pp. 355-358

CE n’est pas le tout de bien connaître les différentes parties d’un Drame ; il faut savoir encore que l’action, quoique étrangère aux Spectateurs, les suppose présens. […] Il serait dans son tort, si chacun l’avait adoptée ; au moins il a la gloire de l’avoir connue en partie.

39. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VII. De l’infamie canonique des Comédiens. » pp. 153-175

Cochin, quoique son défenseur, frappé de l’infamie du métier de Comédien, ne peut s’empêcher de conclure en ces termes : « Tout est de droit public dans cette cause, par la qualité des parties (Comédiens). […] Une sainte sévérité peut seule contenir des gens que n’ont que trop de disposition à mépriser les lois de l’Eglise et de l’Etat. » C’était plaider contre sa partie. […] Le premier, sans s’arrêter à des fins de non-recevoir, cherche la vérité dans le tribunal de la pénitence, et s’il trouve qu’il n’y a pas eu de mariage par le défaut de quelque condition essentielle à sa validité, il ordonne la séparation et rend la liberté aux parties. […] De tous les faits de la cause il n’y avait de bien certain que la débauche des parties. […] Cette règle est si bien reconnue, que dans la célèbre dispute sur le refus des sacrements qui a agité l’Eglise de France, toutes les parties ont unanimement reconnu que les Comédiens étaient exclus de la sainte eucharistie.

40. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-4

Il pensa bien differemment dans la suite ; encore même dans la Préface de Phedre reconnoît-il une partie de la vérité ; & son fils, élêve de ses dernières années, où il avoit embrassé la piété, lui rend dans ses remarques un hommage sincère & funeste, qui farde le vice & défigure la vertu, école pernicieuse qui en donne & des leçons & des modèles ! […] Devant les Tribunaux le crime est encore incertain, & ce n’est qu’après avoir examiné les preuves, & entendu les Parties, que le Juge prononce.

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