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196. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « V. » pp. 23-26

Mais qui ne voit en même temps que rien ne peut être plus impie et plus injurieux à Dieu que de le faire parler et agir sous la forme et le nom de Jupiter qui est un personnage réel qui ne peut ramener à l’esprit que des idées les plus infâmes et les plus honteuses. […] Despreaux ait fait parler ainsi la piété dans le sixième Chant de son Lutrin.

197. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « LIVRE QUATRIEME. » pp. 1-3

Je ne parle pas même ici de la galanterie, qui sans doute est une des sources les plus fécondes de la corruption, je ne parle que des autres passions dont il nourrit, dont il allume tous les feux.

198. (1694) Lettre d’un Docteur de Sorbonne à une personne de Qualité, sur le sujet de la Comédie « letter » pp. 3-127

Mais maintenant qu’il va parler par lui-même, et que la plupart de ses raisonnements ne seront plus que des scaramouchades, j’en userai avec lui moins sérieusement, et d’une manière qui lui sera moins chagrinante. […] Mais ce sont là de ces libertés de Théâtre qui ne laissent pas d’être honnêtes, et de ne blesser en rien le Christianisme, ainsi que parle le Docteur ; mais peut-il s’imaginer qu’on l’en croira sur sa parole ? […] L’illustre et sage Prélat dont il parle, et qui n’attend pas après ses éloges, est celui-là même qu’on peut mettre à la tête des Prélats qui foudroient la Comédie avec plus de force et avec plus de zèle. […] Premièrement, il parle d’un temps passé, et en cela il me fait un grand plaisir. […] Je doute qu’on puisse dire la même chose des personnes zélées qui parlent si haut contre eux.»

199. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Riccoboni. » pp. 4-27

Chacun y va ou n’y va pas, en pense, en parle, en écrit comme il lui plaît. […] M. l’Abbé de Besplas, dans son Traité du bonheur public, parle beaucoup de la réforme du théatre, qu’il désire extrêmement. […] Au reste il ne parle pas des pieces des Auteurs vivans, pour ménager leur délicatesse ; mais il est aisé son compas & son équierre à la main d’apprécier leur mérite moral. […] Je ne parle pas des drames des autres Auteurs, Rotrou, Quinaut, Lagrange, &c. […] Je ne parle point de l’opéra, il est impossible d’y mettre la réforme ; c’est au Magistrat chargé de la police à y veiller.

200. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre V. De la Parodie. » pp. 78-89

IL y a deux sortes de Parodies dramatiques, l’une où les Acteurs parlent tout simplement, & l’autre qui se chante : cette dernière, de beaucoup plus ancienne, appartient de droit au Spectacle moderne par sa nature & par son genre. […] Observons ici, que les Poètes à qui nous devons la Parodie, ou la Satire, car c’est la même chose, ont eu la gloire de faire mourir de désespoir quelques-uns de ceux aux dépens desquels s’égayait leur plume mordante : honneur insigne, qui prouve la beauté du genre dont je parle. […] Le Vaudeville ou le couplet, dont je me propose encore de parler(15), est admirable pour donner un tour piquant à la moindre pensée ; il fait valoir une saillie ; il en a la légèreté.

201. (1707) Réflexions chrétiennes « Réfléxions chrétiennes, sur divers sujets. Où il est Traité. I. De la Sécurité. II. Du bien et du mal qu’il y a dans l’empressement avec lequel on recherche les Consolations. III. De l’usage que nous devons faire de notre temps. IV. Du bon et mauvais usage des Conversations. Par JEAN LA PLACETTE, Pasteur de l’Eglise de Copenhague. A AMSTERDAM, Chez PIERRE BRUNEL, Marchand. Libraire sur le Dam, à la Bible d’Or. M DCCVII — Chapitre XII. Du temps que l’on perd à la Comedie, et aux autres spectacles de même nature. » pp. 269-279

Quand je dis ceci, je ne parle pas du pouvoir que les sens ont pour déterminer nôtre esprit dans les jugemens speculatifs qu’il prononce sur la nature de leurs objets, disant, C’est telle chose, c’est un arbre, c’est une pierre. Je parle uniquement du pouvoir qu’ils ont pour déterminer l’esprit et le cœur dans la recherche, ou dans la fuite de ces objets, disant, par exemple, que le plaisir est aimable, que l’éclat est à souhaitter, que rien n’est plus terrible que la douleur, etc. […] J’ajoûte en deuxiéme lieu que cette ombre même de pureté dont on parle est en un sens ce qu’il y a de plus pernicieux.

202. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 36-74

Martial, Petrone, tous les anciens Auteurs parlent & se moquent de ces artifices de coqueterie. […] Nous avons parlé des Sirenes,, de Médée, de Circé. […] Ses paroles auroient été peu efficaces ; mais elle fit parler ses graces. […] Jamais, dit le texte sacré, on ne parla mal d’elle. […] En est-il dont on ne scache cent aventures, dont on ne parle sans respect ?

203. (1725) Mr. de Moliere [article des Jugemens des savans] « Mr. de Moliere, » pp. 339-352

Mais pour ne rien entreprendre sur les devoirs de nos Pasteurs & des Prédicateurs de l’Evangile, j’abandonne le Comédien pour ne parler ici que du Poëte Comique, & pour rapporter de la maniére la plus succinte & la plus seche qu’il me sera possible, quelques-uns des jugemens que nos Critiques Séculiers & Réguliers en ont porté, Mr. […] Tous ces grands défauts à la correction desquels on veut qu’il se soit appliqué, ne sont pas tant des qualités vicieuses ou criminelles que quelque faux goût, quelque sot entêtement, quelques affectations ridicules, telles que celles qu’il a reprises assés à propos dans les Prudes, les Précieuses, dans ceux qui outrent les modes, qui s’éxigent en Marquis, qui parlent incessamment de leur noblesse, qui ont toujours quelque Poësie de leur façon à montrer aux gens. […] Que s’il veut une Rime, elle vient le chercher Qu’au bout du Vers jamais on ne le voit broncher Et sans qu’un long détour l’arrête ou l’embarrasse A peine a-t-il parlé qu’elle-même s’y place. […] Pradon ne sont pas les seuls qui ayent parlé dans leurs écrits du Misanthrope de Moliere comme de son chef-d’œuvre.

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