/ 598
181. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 2. SIECLE. » pp. 81-106

N'est-ce pas quelque vicieux qui paraît sur la Scène, avec un port contraint, et une voix efféminée, pour faire une Minerve, ou un Hercule ? […] Il y a des fidèles, qui par simplicité ou par défaut de docilité, ont peine à croire qu'ils soient obligés de se priver du divertissement des Spectacles, parce, disent-ils, qu'il ne paraît point dans l'Ecriture sainte que cela soit défendu aux serviteurs de Dieu. […] Mais quel sera ce Spectacle, qui s'approche de l'avènement du Seigneur, lors qu'il viendra faire éclater sa Majesté; lors qu'il paraîtra tout brillant de gloire dans la pompe d'un magnifique triomphe ? […] Alors les Comédiens feront mieux paraître leur souplesse, étant devenus plus légers et plus agiles par le feu qui les pénètrera, etc.

182. (1690) Entretien sur ce qui forme l’honnête homme et le vrai savant « VII. ENTRETIEN. » pp. 193-227

Il est bon aussi de lui faire remarquer, que leur corruption se découvre principalement où ils paraissent avoir le plus d’esprit. […] Mille gens y paraissent sans avoir étudié ni l’homme, ni la Religion : il faut bien qu’ils y débitent des fleurettes, et qu’ils y tâchent à persuader par l’agitation du corps, et par l’élévation de la voix. […] Car la guérison d’un aveugle ou d’un sourd ; la résurrection même d’un mort montre-t-elle plus de sagesse et de divinité que cette distribution de couleurs qui paraît dans un instant quand nous ouvrons les yeux sur l’idée que nous avons de l’espace, que cette succession et cette variété de sentiments, que nous éprouvons si propres à la conservation de la vie, et de la société civile, que cette Mécanique qui fait faire à de petits insectes des ouvrages réguliers, et travailler à tout ce qui est nécessaire pour leur conservation ? […] Le vrai et le faux, le juste et l’injuste paraissent alors d’une valeur égale ; comme il arrive dans une nuit obscure, où tous les objets sont de même couleur, parce qu’on n’en voit point du tout.

183. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre VIII. Erreurs des Modernes sur ce sujet. » pp. 165-186

Je ne veux point examiner la force de ce raisonnement que je renvoie à nos Docteurs de Médicine, il me suffit de dire que Luceïa et Galéria ne furent jamais deux Comédiennes ni Tragédiennes, car les troupes des Comédiens et des Tragédiens n'avaient point de femmes qui parussent sur la Scène, et n'employaient pour en représenter les personnages que de jeunes hommes, comme nous voyons dans Plutarque un jeune homme raillé par le Chorague ou l'Entrepreneur des Jeux, de ce que représentant une Princesse, il ne voulait pas venir sur le Théâtre, sans avoir beaucoup de femmes à sa suite ; « An melior cum Thaïda sustinet, aut cum Uxorem Comœdus agit, vel Dorida nullo Cultam palliolo, mulier nempe ipsa videtur.  […] Et Quintilien remarque en parlant de Démétrius qu'il représentait excellemment les honnêtes femmes, et celles qui avaient de l'âge avec de la gravité, parce qu'il avait la voix agréable, et une adresse particulière à remuer les mains, à faire les exclamations à faire ses gestes du côté droit, et faire paraître sa robe en entrant comme pleine de vent, à quoi sa taille et son port servaient beaucoup. […] paroles de Tacite, qui nous apprend que les femmes de condition qui parurent en ces Jeux, n'y faisaient que des choses honteuses.

184. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « L. H. Dancourt, Arlequin de Berlin, à Mr. J. J. Rousseau, citoyen de Genève. » pp. 1-12

La seconde lecture m’a tranquillisé : mon esprit éclairé par mon amour-propre a vu dissiper le prestige, et votre lettre ne m’a plus paru que l’amusement d’un Auteur ingénieux qui voulait prouver au monde combien il est facile à l’esprit de donner au mensonge l’apparence du vrai. […] Le Théâtre a paru même à des saints, pouvoir devenir une excellente école de morale. […] Je ne me suis pas imposé la loi de vous ménager beaucoup, vous m’en avez donné l’exemple, et si ma réplique vous paraît dure, prenez-vous-en à votre déclamation qui ne l’est assurément pas moins.

185. (1731) Discours sur la comédie « TABLE DES MATIERES CONTENUES DANS CE VOLUME. »

Punis au milieu des Spectacles, 121 Casuistes Espagnols, peu favorables à la Comédie, 265 Caton se retire du Théâtre où l’on voulait faire paraître des femmes nues, 80 Charivari, ce que c’est et son commencement, 228 S. […] Il ne parut pas nu sur un Théâtre public, 82 Henri II. […] Il m’a paru très solide.

186. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE II. » pp. 18-28

On entend par-là tout lieu public ou privé où il s’assemble du monde pour voir la représentation, quiconque y paroît se donnant en spectacle, encourt la peine d’infamie. […] Ces alternatives ont paru jusqu’au rétablissement des Lettres, sous François I. depuis cette époque aussi favorable aux Comédiens, qu’elle est malheureuse pour les bonnes mœurs & pour la pureté de la foi, la Comédie a cessé d’être interdite dans le Royaume ; ses progrès étoient néanmoins très-lents.

187. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre prémier. De la Comédie-Bourgeoise, ou Comique-Larmoyant. » pp. 6-13

Quoiqu’il paraisse que le Comique se trouva de tout tems joint au Tragique, je n’approuve point une pareille association ; je la crois révoltante & tout-à-fait ridicule. […] (2) Cependant, disons en faveur des humains, qu’ils ne sont peut-être point si méchans que les Auteurs du Comique-Larmoyant, ou de la Comédie-Bourgeoise, les ont fait paraître aux yeux du Philosophe.

188. (1695) Preface [Judith, tragedie] pp. -

Mais ce qui leur paraît de plus rebutant et de plus épineux, c’est que pour donner à ces ouvrages les ornements qu’ils demandent, il faut se remplir des grandes vérités de la Religion, et tirer de l’Ecriture sainte ces riches expressions que nous fournit la divine Poésie du Psalmiste et des Prophètes, et qui sont fort au-dessus de tout ce que l’ingénieuse et savante Antiquité a de plus grand et de plus magnifique. […] Je ne dirai rien de l’Episode de Misaël, il a paru si naturel et a été si heureux que ce serait me rendre indigne de l’approbation qu’il a eue, si je voulais la justifier.

/ 598