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239. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE III. Des Comédies de ce temps, si elles sont moins mauvaises et moins condamnables que celles du temps passé. » pp. 55-81

Novembre sont d’avis que telles comédies ne peuvent être sans péché mortel en ceux qui les représentent, et en ceux qui y contribuent. […] des Comédiens établis pour donner aux hommes une récréation honnête, n’a rien, selon moi, qui mérite d’être défendu ; et je ne les crois pas en état de péché, pourvu qu’ils n’usent de cette sorte de jeu qu’avec modération : c’est-à-dire, qu’ils ne disent et ne fassent rien d’illicite, qu’ils ne mêlent point, comme on dit, le sacré au profane, et qu’ils ne jouent point en un temps défendu. » Réponse.

240. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VI. De la Religion sur le Théâtre. » pp. 120-142

Comédie, Dictionn. de Lamet et Fromageau, où il est nettement décidé qu’on ne peut la représenter sans péché mortel, et qu’on doit refuser l’absolution aux Acteurs (si jamais ils la demandent). […] « Cette pièce ne peut donc être trop censurée, et il est certain qu’on ne peut la jouer sans un très grand péché. » En effet, comme le remarquent les Docteurs de Sorbonne qui signèrent cette décision le 13 décembre 1676, c’est ordinairement du côté de l’impureté que l’on a condamné le théâtre, et c’est en effet son grand désordre.

241. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre II. Discipline du Palais. » pp. 26-50

« Entre les Romains, dit-il, danser en public était un péché quasi irrémissible, à cause de quoi l’Empereur Domitien dégrada un Sénateur de l’entrée du Sénat, pour avoir dansé publiquement. […] Il croit que c’est d’abord au Juge séculier à y mettre ordre, mais qu’à son défaut c’est à l’Eglise ; que ce crime est mixte, mixtifori, à raison du péché, du scandale et des erreurs qu’on y débite, et que c’est à l’Eglise seule à juger de la morale et de la doctrine, à approuver les pièces ou les rejeter.

242. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre III. Autre continuation des Mêlanges. » pp. 45-87

Un mépris inutile & indécent de la Philosophie & de la Thêologie de l’Ecole, & un goût décidé pour les Philosophes Anglois & leurs systêmes ; des déclamations outrées contre le fanatisme, l’enthousiasme, c’est-à-dire, la piété & le zele de la Religion ; l’affectation de la profession déclarée de ne jamais parler des Mysteres & de la Religion revêlée, tout attribuer à la raison & à la nature, sans aucune mention de l’Evangile, de la Grace & de la fin surnaturelle : c’est un vrai Pélagianisme qui fait honneur de toutes les vertus au libre arbitre, sans reconnoître que la nature corrompue par le péché originel est incapable de pratiquer & de connoître cette perfection, sans la grace intérieure. […] Ainsi les amateurs du Théatre, volcan plus dangereux pour les mœurs que l’Ethna, malgré les désastres continuels du péché & des vices, plus redoutable aux yeux de la foi que l’embrasement des villes, reviennent toujours se mettre à la discrétion du démon, s’exposer à des nouveaux malheurs. […] Mais, ne fussent-ils pas visibles, ils n’échapperont point aux yeux de celui qui sonde les cœurs & les reins ; & le péché qu’on commet on s’y exposant n’échappera pas à sa justice.

243. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Siécle de Louis XV. Chap. 2. » pp. 161-170

Cir n’étoit rien moins que Jesuitesse, sa famille, sa communauté, ses éleves, ses amis ne le furent point ; elle pria Racine son ami, devenu dévot, qui avoit quitté le théatre pour le Jansenisme, & la Cour, & qui alors se rapprochoit de la morale relachée, que Port-Royal condamnoit, & l’approchoit par conséquent des Jésuites, qui ont commis tous les péchés du monde : elle pria Racine de faire une tragédie sur un sujet tiré de la Bible, qui pût être représentée par ses éleves ; il travailla, dit-on, malgré lui, il fit Esther, cette piéce d’abord jouée à St.

244. (1731) Discours sur la comédie « PREFACE » pp. -

Les Théologiens au contraire et les Prédicateurs remontraient que c’était un péché très grief, de s’exposer à être tué ou blessé ; que d’ailleurs on se ruinait par des dépenses excessives, qui donnaient lieu aux usures, et engageaient les Seigneurs à incommoder leurs vassaux.

245. (1665) Lettre sur les observations d’une comédie du sieur Molière intitulée Le Festin de Pierre « APOSTILLE » pp. 33-57

Je crois bien que cette pauvre amante n’a pas été exempte de péché, mais qui en a été exempt ?

246. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Madame de Longueville. » pp. 40-83

A la maladie du Prince de Condé, il écrivit : Vous voyez que la fievre allume sans ménagement autant le sang royal que celui du pauvre, & qu’en un moment il ne reste des princes que les marques de l’infirmité humaine, & de la peine du péché ; du lit des noces on va au tombeau, & dans un moment toutes les pensées de la prudence se dissipent en fumée. […] Je lui rends plus de justice ; &, quoiqu’elle eût pris quelques couches de vernis de Port-Royal, où elle alla habiter, sans penser à la cellule de ses cheres Carmélites qu’elle avoit demandée, non-plus qu’à leurs livres, à leurs lettres & à leurs prieres, je suis persuadé que la pénitence qu’elle fit, & la vie édifiante qu’elle mena jusqu’à la mort, lui a mérité devant Dieu le pardon d’un tas immense de péchés, que ses intrigues & ses galanteries firent commettre dans le royaume. […] Louis, fondatrice de cette communauté, qui disoit à son fils, j’aimerois mieux vous voir mourir que de vous voir coupable d’un seul péché  ; de quel œil verroit-elle une bâtarde à la tête de ses filles, ajouter au crime de sa naissance ses propres déréglemens ?

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