Novembre sont d’avis que telles comédies ne peuvent être sans péché mortel en ceux qui les représentent, et en ceux qui y contribuent. […] des Comédiens établis pour donner aux hommes une récréation honnête, n’a rien, selon moi, qui mérite d’être défendu ; et je ne les crois pas en état de péché, pourvu qu’ils n’usent de cette sorte de jeu qu’avec modération : c’est-à-dire, qu’ils ne disent et ne fassent rien d’illicite, qu’ils ne mêlent point, comme on dit, le sacré au profane, et qu’ils ne jouent point en un temps défendu. » Réponse.
Comédie, Dictionn. de Lamet et Fromageau, où il est nettement décidé qu’on ne peut la représenter sans péché mortel, et qu’on doit refuser l’absolution aux Acteurs (si jamais ils la demandent). […] « Cette pièce ne peut donc être trop censurée, et il est certain qu’on ne peut la jouer sans un très grand péché. » En effet, comme le remarquent les Docteurs de Sorbonne qui signèrent cette décision le 13 décembre 1676, c’est ordinairement du côté de l’impureté que l’on a condamné le théâtre, et c’est en effet son grand désordre.
« Entre les Romains, dit-il, danser en public était un péché quasi irrémissible, à cause de quoi l’Empereur Domitien dégrada un Sénateur de l’entrée du Sénat, pour avoir dansé publiquement. […] Il croit que c’est d’abord au Juge séculier à y mettre ordre, mais qu’à son défaut c’est à l’Eglise ; que ce crime est mixte, mixtifori, à raison du péché, du scandale et des erreurs qu’on y débite, et que c’est à l’Eglise seule à juger de la morale et de la doctrine, à approuver les pièces ou les rejeter.
Un mépris inutile & indécent de la Philosophie & de la Thêologie de l’Ecole, & un goût décidé pour les Philosophes Anglois & leurs systêmes ; des déclamations outrées contre le fanatisme, l’enthousiasme, c’est-à-dire, la piété & le zele de la Religion ; l’affectation de la profession déclarée de ne jamais parler des Mysteres & de la Religion revêlée, tout attribuer à la raison & à la nature, sans aucune mention de l’Evangile, de la Grace & de la fin surnaturelle : c’est un vrai Pélagianisme qui fait honneur de toutes les vertus au libre arbitre, sans reconnoître que la nature corrompue par le péché originel est incapable de pratiquer & de connoître cette perfection, sans la grace intérieure. […] Ainsi les amateurs du Théatre, volcan plus dangereux pour les mœurs que l’Ethna, malgré les désastres continuels du péché & des vices, plus redoutable aux yeux de la foi que l’embrasement des villes, reviennent toujours se mettre à la discrétion du démon, s’exposer à des nouveaux malheurs. […] Mais, ne fussent-ils pas visibles, ils n’échapperont point aux yeux de celui qui sonde les cœurs & les reins ; & le péché qu’on commet on s’y exposant n’échappera pas à sa justice.
Cir n’étoit rien moins que Jesuitesse, sa famille, sa communauté, ses éleves, ses amis ne le furent point ; elle pria Racine son ami, devenu dévot, qui avoit quitté le théatre pour le Jansenisme, & la Cour, & qui alors se rapprochoit de la morale relachée, que Port-Royal condamnoit, & l’approchoit par conséquent des Jésuites, qui ont commis tous les péchés du monde : elle pria Racine de faire une tragédie sur un sujet tiré de la Bible, qui pût être représentée par ses éleves ; il travailla, dit-on, malgré lui, il fit Esther, cette piéce d’abord jouée à St.
Les Théologiens au contraire et les Prédicateurs remontraient que c’était un péché très grief, de s’exposer à être tué ou blessé ; que d’ailleurs on se ruinait par des dépenses excessives, qui donnaient lieu aux usures, et engageaient les Seigneurs à incommoder leurs vassaux.
Je crois bien que cette pauvre amante n’a pas été exempte de péché, mais qui en a été exempt ?
A la maladie du Prince de Condé, il écrivit : Vous voyez que la fievre allume sans ménagement autant le sang royal que celui du pauvre, & qu’en un moment il ne reste des princes que les marques de l’infirmité humaine, & de la peine du péché ; du lit des noces on va au tombeau, & dans un moment toutes les pensées de la prudence se dissipent en fumée. […] Je lui rends plus de justice ; &, quoiqu’elle eût pris quelques couches de vernis de Port-Royal, où elle alla habiter, sans penser à la cellule de ses cheres Carmélites qu’elle avoit demandée, non-plus qu’à leurs livres, à leurs lettres & à leurs prieres, je suis persuadé que la pénitence qu’elle fit, & la vie édifiante qu’elle mena jusqu’à la mort, lui a mérité devant Dieu le pardon d’un tas immense de péchés, que ses intrigues & ses galanteries firent commettre dans le royaume. […] Louis, fondatrice de cette communauté, qui disoit à son fils, j’aimerois mieux vous voir mourir que de vous voir coupable d’un seul péché ; de quel œil verroit-elle une bâtarde à la tête de ses filles, ajouter au crime de sa naissance ses propres déréglemens ?