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2. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « La tradition de l'Eglise sur la comédie et les spectacles. Les conciles » pp. 53-68

Et ce qui marque encore plus clairement que les canons qui sont contre les Spectacles en général comprennent aussi la Comédie, c'est qu'il y a des canons qui la condamnent en particulier, l'Eglise ayant soin d'expliquer en de certains temps plus expressément les choses qu'elle se contente d'ordonner aux Chrétiens seulement en général en d'autres rencontres. […] Si des Comédiens veulent embrasser la Foi Chrétienne, Nous ordonnons qu'ils renoncent auparavant à leur exercice; et qu'ensuite ils y soient admis, de sorte qu'ils n'exercent plus leur premier métier. […] Quant aux Comédiens, Nous ordonnons qu'ils soient excommuniés tant qu'ils feront ce métier. […] Si les filles qui sont de la race infâme des Comédiens refusent de monter sur le Théâtre, qu'on les y contraigne; si toutefois elles n'ont point encore fait profession de la Foi, et de la Loi de la très sainte et vénérable Religion des Chrétiens, pour la garder toujours inviolablement ; Nous ordonnons aussi, que les femmes à qui nous avons accordé par une grâce spéciale, de ne point exercer cet honteux métier, jouissent toute leur vie de cette exemption, sans qu'on les puisse contraindre de rentrer dans la Compagnie de Comédiens. […] Quant aux Comédiens qui sont du nombre des Fidèles, Nous ordonnons qu'ils soient excommuniés tant qu'ils feront ce métier.

3. (1541) Affaire du Parlement de Paris « Procès-verbal de l’action intentée devant le Parlement de Paris par le procureur général du Roi aux “maîtres entrepreneurs” du Mystère des Actes des Apôtres et du Mystère du Vieil Testament (8-12 décembre 1541) » pp. 80-82

A aussi ledit procureur général présenté autre requête à ce que, pour les causes susdites, les anciens entrepreneurs soient tenus mettre et délivrer, de leur gain et deniers procédant desdits jeux des Actes des Apôtres, la somme de huit cents livres parisisbb en la boîte aux pauvres par provision, et sauf après avoir vu par la cour l’état de leurs frais et de leur gain en ordonner plus grande somme, si faire se doit, ainsi qu’il fut en pareil cas ordonné contre les maîtres de la Passion bc. […] La cour en ordonne telle somme qu’elle verra pour les pauvres. Le Maistre dit qu’il n’y a point de permission du Prévôt de Paris, ains au contraire ledit Prévôt a ordonné qu’aucuns seraient appelés pour ouïr après ordinaire ordonnébx ce que de raison. […] La cour dit qu’en ayant égard à la requête faite par ledit procureur général du Roi, elle a ordonné et ordonne que les anciens maîtres bailleront la somme de huit cent livres parisis par provision, pour employer à l’aliment et nourriture des pauvres de cette ville de Paris. […] Ladite cour a ordonné que lesdits anciens maîtres payeront la moitié de ladite somme dedans quinzaine et l’autre moitié dedans la quinzaine ensuivant.

4. (1705) Traité de la police « Chapitre IV. De la Comédie Française ; son origine, son progrès, et les Règlements qui ont été faits pour en permettre, corriger et discipliner les représentations, ou pour en assurer la tranquillité. » pp. 439-445

majesté ayant estimé à propos de réunir les deux Troupes des Comédiens établis à l’Hôtel de Bourgogne et dans la rue de Guenegault à Paris, pour n’en faire à l’avenir qu’une seule, afin de rendre à l’avenir les représentations des Comédies plus parfaites, par le moyen des Acteurs et Actrices auxquels elle a donné place dans ladite Troupe : Sa Majesté a ordonné et ordonne, qu’à l’avenir lesdites deux Troupes de Comédiens Français seront réunies pour ne faire qu’une seule et même Troupe, et sera composée des Acteurs et Actrices dont la liste sera arrêtée par Sadite Majesté ; et pour leur donner moyen de se perfectionner de plus en plus, Sadite Majesté veut que ladite seule Troupe puisse représenter les Comédies dans Paris ; faisant défenses à tous autres Comédiens Français de s’établir dans ladite Ville et Faubourgs, sans ordre exprès de Sa Majesté. […] Suivant l’Arrêt dont l’Extrait est ci-attaché sous le contre-scel de notre Chancellerie, cejourd’hui donné en notre Conseil d’Etat, Nous y étant : Nous vous mandons et ordonnons par ces Présentes signées de notre main, de tenir la main à ce que nos Comédiens Français fassent incessamment leur établissement au lieu désigné par ledit Arrêt. […] Il est ordonné à Marc-Antoine Pasquier Juré-Crieur ordinaire du Roi en la Ville, Prévôté et Vicomté de Paris, de publier et afficher dans tous les Carrefours, Places publiques, et lieux ordinaires et accoûtumés de cette Ville et Faubourgs de Paris, l’Ordonnance de Sa Majesté ci-dessus, à ce que personne n’en prétende cause d’ignorance. […] Majesté s’étant fait représenter son Ordonnance du vingt-cinquième Février 1699. par laquelle Sa Majesté avait ordonné qu’il serait levé au profit de l’Hôpital Général, un sixième en sus des sommes qu’on payait alors pour l’entrée aux Opéra et Comédies, pour être ledit sixième employé à la subsistance des Pauvres ; et voulant Sa Majesté prévenir toutes difficultés à cause des prix différents, qui pourraient être mis dorénavant aux places desdits Opéra et Comédies, et conserver audit Hôpital le bien que Sa Majesté a entendu lui procurer ; Sa Majesté a ordonné et ordonne, que dorénavant il sera payé au Receveur dudit Hôpital le sixième de toutes les sommes qui seront reçues, tant par ceux qui ont le privilège de l’Opéra, que par les Comédiens de Sa Majesté ; lequel sixième sera pris sur le produit des places desdits Opéra et Comédies, sans aucune diminution ni retranchement, sous prétexte de frais ou autrement : Enjoint Sa Majesté au Lieutenant Général de Police de sa bonne Ville de Paris, de tenir la main à l’exécution de la présente Ordonnance, qui sera publiée et affichée par tout où besoin sera. […] [NDE] Le document indique la mention fautive « Il de ordonné ».

5. (1695) Mandement de Monseigneur l’Illustrissime et Révérendissime Evêque d’Arras contre la Comédie [4 décembre 1695] « Mandement  » pp. 34-37

A ces causes, et attendu la circonstance particulière de l’Avent, de la Mission que nous faisons faire dans cette Ville, et des Prières publiques qui s’y font actuellement pour demander à Dieu la Paix, cette Paix que lui seul peut donner et que nous ne saurions lui demander avec trop d’ardeur ; quoique nous ne puissions ne pas condamner en tout temps la Comédie : Nous défendons particulièrement à tous les Fidèles de notre Diocese d’y aller pendant ce saint temps, consacré par lui-même et par tous les exercices publics de Piété que nous y faisons faire pour des sujets si importants, et ce sous peine d’Excommunication : Nous ordonnons à nos Confesseurs de traiter dans le Tribunal conformément aux Règles marquées par l’Eglise ceux qui contreviendront à notre présente Ordonnance, et particulièrement les personnes de l’autre sexe que la pudeur devrait en détourner avec plus de soin. Et à l’égard des Comédiens et Comédiennes, Nous défendons très expressément à nos Pasteurs et à nos Confesseurs de les recevoir aux Sacrements si ce n’est qu’ils aient fait Pénitence de leur péché, donné des preuves d’amendement, renoncé à leur Etat, et réparé par une satisfaction publique, telle que nous jugerons à propos de leur ordonner, le scandale public qu’ils ont donné. Fait et ordonné à Arras le quatrième jour de Décembre mil six cents quatre-vingt quinze.

6. (1600) Traité des Jeux comiques et tragiques «  Analyse et sommaire du présent Traité  » p. 63

Le service que le Diable a ordonné aux Païens ne doit avoir lieu entre les Chrétiens : Or il appert par les histoires, tant Ecclésiastiques que profanes, que le Diable a ordonné les Jeux Comiques et Tragiques comme partie de son service : Ils ne doivent donc avoir lieu entre les Chrétiens.

7. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE III. En quoi consiste le Plaisir de la Tragédie, & de la grande émotion que causoient les Tragédies Grecques. » pp. 49-62

Les imprécations des Peres sur des enfans innocens, avoient toujours leur effet, & tout étoit ordonné par la Nécessité. […] Œdippe étoit destiné à des crimes involontaires, & ce que le Destin a ordonné arrive toujours, on ne peut fléchir les Parques, ni par les prieres ni par les sacrifices. […] Parmi les Hymnes attribuées à Orphée, on en trouve une adressée aux Parques ; elles y sont appellées, infléxibles, inexorables : tout ce qu’elles ont ordonné, arrive nécessairement, & l’Hymne finit cependant par ces paroles, O Parques recevez mes prieres & mes libations. […] Hector sait que le Destin a ordonné la ruine de Troye, & il combat pour la sauver.

8. (1705) Traité de la police « Chapitre premier. Des Spectacles anciens, leur origine, leur division, leurs dérèglements, et les Lois qui ont été faites pour les réformer. » pp. 434-435

fut dans cet esprit de réduction que Valentinien, Valens, et Gratien par une Loi de l’an 372. « ordonnèrent que les jeux seraient seulement représentés dans les Villes où ils avaient été établis d’antiquité, » et défendirent de les transférer en d’autres lieux. […] Elle ordonne que la dépense en sera réglée par les Consuls, et fait défenses à tous autres Juges d’en connaître. […] Honorius et Arcadius importunés par le Peuple en ordonnèrent le rétablissement, par une Loi du vingt-quatre Avril 396. mais à « condition de n’y rien représenter qui put blesser la pudeur, ou qui fut en quelque autre manière contre les bonnes mœurs. » LeL. 2. […] Et elle ordonne, que les Juifs et les Païens seront soumis à ces dispositions. » EnfinRosin.

9. (1731) Discours sur la comédie « SECOND DISCOURS » pp. 33-303

Chrysostome ordonna une procession, le peuple y vint en foule ; l’orage fut dissipé ; mais deux jours après, ce même peuple courut au Théâtre. […] Le même Concile ordonne aux Clercs de ne pas monter sur les Théâtres, de ne point jouer des Comédies, qui étaient alors en langue vulgaire. […] Un Concile de Cambrai tenu en 1550. ordonne la même chose. […] Il ordonne aux Curés et à leurs Vicaires, de citer devant l’Evêque ou devant l’Official, ceux qui les jours des Fêtes représenteront des jeux ou y assisteront. […] Pour l’abolir, on ordonne dans la Province Ecclésiastique de Tarragone, de faire cesser le Service Divin, lorsque ces folies se feraient.

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